Classe Requin

La classe Requin est une classe de sous-marins français de grande patrouille, les premiers construits après la Première Guerre mondiale. Ils sont entrés en service entre 1926 et 1928 et les dernières unités sont désarmées en 1946.

Classe Requin

Le Morse de classe Requin
Caractéristiques techniques
Type sous-marin
Longueur 78,20 m
Maître-bau 6,80 m
Tirant d'eau 5,10 m
Déplacement 1 150 tonnes (surface)
1 441 tonnes (plongée)
Propulsion 2 moteurs diesel
2 moteurs électriques
Puissance 2 900 et 1 800 ch
Vitesse 15.2 nœuds (surface)
10 nœuds (plongée)
Profondeur 80 m maximum
Caractéristiques militaires
Armement 10 TLT de 550 mm
6 torpille en réserve 1canon de 100 mm sur le pont, devant le kiosque
2 mitrailleuses jumelées de 13,2 mm sur l'arrière du kiosque
Rayon d’action 7 700 milles marins à 9 nœuds (surface)
70 milles marins à 5 nœuds (plongée)
(115 tonnes de carburant)
Autres caractéristiques
Équipage 4 officier et 45 marin
Histoire
Constructeurs Port militaire de Cherbourg , Arsenal de Brest et Port militaire de Toulon
A servi dans  Marine nationale
Commanditaire marine française
Période de
construction
1923-1928
Période de service 1926-1946
Navires construits 9
Navires prévus 9
Navires en activité 0

Caractéristiques

Les sous-marins sont conçus par l'ingénieur maritime Léon Roquebert. Ils possèdent une double coque et sont propulsés par des moteurs diesel Sulzer ou Schneider et par deux moteurs électriques alimentés par des batteries.

Ils sont armés de dix tubes lance-torpilles de 550 mm dans la coque. Quatre tubes fixes dans l'étrave, deux de chaque bord. Quatre en deux tourelles doubles orientables, devant et derrière le kiosque.
Ils embarquent un canon de 100 mm sur le pont devant la kiosque et un affut double de mitrailleuses anti-aériennes de 13,2 mm sur l'arrière du kiosque .

Ils ont été modernisés dès 1935 et ont servi durant la Seconde Guerre mondiale.

Histoire

En 1920 Le conseil supérieur de la marine préconise le lancement d’un programme de construction de sous marin de patrouille en soutenant le projet C4 (le futur classe requin) de 1100 tonnes conçu par la Section Technique de la Direction des constructions navales, le projet devait réunir les qualités des sous-marins allemands de la première guerre mondiale (robustesse du matériel, rapidité de plongée, qualité des périscopes et de l’armement) à celle des sous-marin français de 1914-1918 (excellente performances de navigation notamment en plongée, stabilité et vitesse) la profondeur maximale est portée a 80 m ce qui permet au sous marin de se poser sur le fond du plateau continental pour économiser de la batterie et réduire le bruit produit pour échapper à la détection des destroyers et jouer sur la lassitude du chasseur . Le sous marin fut équipé de moteurs diesel 2 temps Sulzer de 1450 CV qui avaient une consommation 10% plus élevèe que les moteur diesel 4 temps des autre pays, il était aussi plus fragile mais était plus léger, plus compact, plus facile à conduire. Ce choix a poure but de prioriser la vitesse pour que le Requin puisse mener à bien des missions de course ou de destruction de bâtiment ennemis.

Dans cet objectif l’armement est augmenté, les torpilles passent de 450 mm[1] (calibre des torpilles françaises durant la première guerre mondiale) à 550 mm[1] 16 torpille dont 6 en réserve sont embarquées, et d’un canon de 100 mm modèle 1917[2] monté sur un affut modèle 1918-1924 pour faire jeu égal avec les 105 mm allemand montés à l'époque sur leurs sous-marins. Ce canon était un grand progrès car il succédait au canon de 75 mm, le canon n’était pas sans défaut. Il fallait onze marins pour le servir, il avait des instruments de pointage très sommaires et il utilisait des obus non cartouchés ce qui réduisait grandement la cadence de tir. Les sous-marins vont subir une refonte en 1936 dans les chantiers de Penhoet pour remplacer le canon par un 100 mm modèle 1928 SM adapté au submersibles, ce canon est un dérivé du 100 mm 1925[3] qui va équiper la classe 1500 tonnes / redoutable. Il utilise des munitions encartouchées d'un mètre de long facilement maniables et ne nécessitant plus que six marins. La cadence de tir passe à plus de vingt coups/minute.

Il fut aussi le premier sous-marin français à être équipé d'une télécommande des clapets de purge des ballasts ce qui lui permettait une disparition complète en soixante quinze secondes[4].

Les sous-marins

  • Caïman (Q127): construit à Cherbourg, il fut lancé le et mis en service le .
    Il a été sabordé à Toulon le et renfloué par la marine italienne en 1943. Battant pavillon italien, il a été coulé par un navire allié le .
  • Dauphin (Q120)[5] : construit à Toulon, il est lancé le et mis en service le .
    Endommagé au port de Bizerte il est capturé par les Italiens le . Rebaptisé 115 par ces derniers, il est capturé par les Allemands le et sabordé.
  • Espadon (Q129) [6]: construit à Toulon, il est lancé le et mis en service le .
    Mis en réserve à Bizerte, il est capturé par les Italiens le et rebaptisé 114. Il est sabordé par les Italiens le . Renfloué par les Allemands, il n'est pas réparé.
  • Marsouin (Q119) : construit à Cherbourg, il est lancé le et mis en service le .
    Il échappe à l'invasion allemande de Toulon le et rejoint les Alliés et devient un navire des Forces navales françaises libres à Oran. Modernisé en 1943 - 1944, il reçoit en plus 2 mitrailleuses de 8 mm et 1 canon 20/70 Oerlikon Mk II/IV.
  • Morse (Q117) : construit à Cherbourg, il est lancé le et mis en service le .
    Il coule sur une mine française à Kerkennah le .
  • Narval (Q119) : construit à Cherbourg, il est lancé le et mis en service le .
    Il rejoint les Forces navales françaises libres à Malte. Il coule sur une mine italienne le sur la côte tunisienne à Kerkennah.
  • Phoque (Q128) : construit à Brest, il est lancé le et mis en service le .
    Mis en réserve à Bizerte il est capturé par les Italiens le . Rebaptisé 111 il est coulé à proximité de la Sicile par l'aviation alliée le .
  • Requin (Q115) : construit à Cherbourg, il est lancé le et mis en service le .
    Il est capturé à Bizerte le par les Italiens. Rebaptisé 113 il est repris par les Allemands le .
  • Souffleur (Q116) : construit à Cherbourg, il est lancé en et mis en service le 10 aout 1926.
    Il est coulé par le sous-marin britannique HMS Parthian le au large de Beyrouth.

Notes et références

  1. (en) « Torpedoes of France », sur NavWeaps
  2. (en) « Miscellaneous 100 mm (3.9") Guns », sur NavWeaps
  3. (en) « 100 mm/45 (3.9") Model 1925 », sur NavWeaps
  4. l’encyclopédie des sous marin français, dune guerre a l’autre, 2ditions SPE barthélémy, , 431 p. (ISBN 2-912838-44-4), p. 56 a 68
  5. bâtiment ayant porté le nom de Dauphin
  6. bâtiment ayant porté le nom de Espadon

Voir aussi

Bibliographie

  • Claude Huan, Les Sous-marins français 1918-1945, Rennes, Marines Éditions, , 240 p. (ISBN 978-2-915379-07-5 et 2-915-37907-6, OCLC 55595422)
  • Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, BNF 35734655)
  • Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0)
  • Alain Boulaire, La Marine française : De la Royale de Richelieu aux missions d'aujourd'hui, Quimper, éditions Palantines, , 383 p. (ISBN 978-2-35678-056-0)
  • Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)
  • Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t. II : 1870-2006, Millau, J.-M. Roche, , 591 p. (ISBN 2-9525917-1-7)

Liens internes

Liens externes

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