Claude Antoine Gaspard Riche
Claude Antoine Gaspard Riche, né le à Chamelet (Beaujolais) et mort le à Mont-Dore (Puy-de-Dôme)[1],[2], est un naturaliste français.
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Biographie
Origines et études
Il est le frère du géomètre Gaspard Riche, baron de Prony (1755-1839). Il fait ses études chez les Bénédictins de Thoissey (près de Lyon)[3], avant de partir étudier la médecine à Montpellier où il obtient son titre de docteur en 1787[1]. Il fait paraître Considérations sur la chimie des végétaux, pour servir de développement aux thèses proposées sur le même sujet au Ludovicée de Montpellier (1787)[4].
Fin 1788, il s'installe à Paris, le centre des connaissance scientifiques de l'époque. Sentant l'influence que la Révolution va avoir sur le monde entier, il veut mettre les sciences à l'abri de la foudre révolutionnaire. Aussi, il s'associe avec Augustin-François de Silvestre (1762-1851), qui semble à l'origine de l'initiative ; Alexandre Brongniart (ami du précédent et très porté sur la géologie) ; Joseph Audirac (médecin de Montpellier, probablement mort en 1790) ; Charles de Broyai (parent de Nicolas-François de Broyai, secrétaire des commandements du futur Philippe Égalité) ; et un certain Petit ; ensemble, les six jeunes gens fondent la Société philomathique de Paris, dont Claude Antoine devient le premier secrétaire (mais en 1792 le secrétaire en est Silvestre). Ni Félix Vicq d'Azir ni Georges Cuvier ne font partie des fondateurs : le premier y entre à l'automne 1793 et le deuxième en 1794 ou 1795[5].
Selon Quérard (1836), il est membre de l'académie des sciences[1].
L'expédition d'Entrecasteaux
Riche participe[1] en 1789 à l’expédition conduite par Antoine Bruny d'Entrecasteaux (1737-1793) qui tente de retrouver la trace de l’expédition de Jean-François de La Pérouse (1741-1788)[6]. Le , son nom est donné au Cap Riche, non loin de la ville d'Esperance en Australie-Occidentale.
Il joua à bord de l'"Espérance" le rôle que joua La Billardière à bord de la "Recherche", c'est-à-dire se montra un révolutionnaire convaincu et un propagandiste ardent. Il fut donc débarqué par d'Auribeau à Java en
Après avoir été fait prisonnier par les Hollandais à Java, ceux-ci lui confisquent tous les journaux, papiers ou matériaux scientifiques collectés pendant le voyage. Il quitte Java le , avec Willaumez, et atteint la France en août.
De retour en France, il apprit que sa fiancée a péri victime de la Révolution ainsi que toute sa famille.
Après avoir fait un voyage à Batavia (Indes néerlandaises), dans l'espoir de récupérer sa précieuse collection, et désespéré de n'avoir pu réussir, il revient en France décède le , d'épuisement, à l'âge de trente-cinq ans.
Hommage posthume de Cuvier
À sa mort, son ami Georges Cuvier, en brosse un portrait plein d'éloges :
« Le talent de Riche et ses qualités aimables lui concilièrent particulièrement l'estime et l'affection de deux hommes les plus remarquables de notre siècle, Fabricius et Vicq d'Azyr. Le premier ne parle encore aujourd'hui (1797) de son ami qu'avec les expressions des plus tendres regrets. Vicq-d'Azyr l'associa à ses travaux, et doit à son assiduité une bonne partie de ce qu'il a publié dans l'Encyclopédie méthodique. On peut même dire que, sans ses secours, il n'aurait peut-être pas entrepris un pareil ouvrage. Plus anatomiste et plus physiologiste que Riche, il était beaucoup moins naturaliste, et ne connaissait point assez le tableau général des êtres; il avait besoin qu'un homme en état de lui indiquer à quelles espèces il devait principalement appliquer son scalpel, le guidât dans ce labyrinthe. Daubenton l'avait fait pour les quadrupèdes et les oiseaux ; Riche le fit pour le reste. C'est lui qui est l'auteur des Tableaux méthodiques qui précèdent l'Anatomie comparée: celui où les êtres sont classés d'après leurs divers degrés de composition, et ceux qui présentent les vers et les insectes considérés sous divers rapports, durent être bien accueillis des naturalistes philosophes, et le furent en effet, dans un temps où les idées sur lesquelles ils reposent n'étaient point encore familières. Nous avons encore aujourd'hui les brouillons originaux de ces tableaux, écrits et corrigés de la main de Riche. Aussi Vicq-d'Azyr lui rendit-il toujours une justice éclatante. Il le loue plusieurs fois, dans ses écrits, et il avait coutume de dire que ce serait Riche qui le remplacerait. Il était bien loin de croire alors que ce jeune savant le suivrait de si près dans la tombe. »
Publications
- [1787] Considérations sur la chimie des végétaux, pour servir de développement aux thèses proposées sur le même sujet au Ludovicée de Montpellier, Avignon, impr. T. Domergue, , 145 p., sur books.google.fr (lire en ligne).
Références
- Quérard 1836, p. 31.
- Arnault 1834, p. 123.
- Bedin 1862, p. 173, 176.
- Riche 1787.
- André Tuilier, « Les débuts de la Société Philomathique de Paris et le contexte idéologique », sur philomathique.paris (consulté en ).
- Pisier 1976, p. 42.
Voir aussi
Bibliographie
- [Arnault 1834] Antoine-Vincent Arnault, Éphémérides universelles, ou, Tableau religieux, politique, littéraire, scientifique et anecdotique, présentant un extrait des annales de toutes les nations et de tous les siècles, , sur books.google.fr (lire en ligne). .
- [Bedin 1862] Auguste Bedin, Le fief de Prosny : histoire de ses possesseurs avec désignation de leurs contemporains, les seigneurs du voisinage, impr. L. Pinet, , sur books.google.fr (lire en ligne). .
- [Pisier 1976] Georges Pisier, D'Entrecasteaux en Nouvelle-Calédonie 1792 et 1793, Noumea, Publications de la Société d'Études Historiques de la Nouvelle-Calédonie (no 13), , 36 pl., 2 cartes, 148, sur xxx (BNF 35252190, présentation en ligne). .
- [Quérard 1836] Joseph-Marie Quérard, La France littéraire, ou Dictionnaire bibliographique des savants, historiens et gens de lettres de la France,: ainsi que des littérateurs étrangers qui ont écrit en français, plus particulièrement pendant les XVIIIe et XIXe siècles, éd. Firmin Didot père et fils, , sur books.google.fr (lire en ligne). .
Liens externes
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