Clodius Piat

Clodius Piat, né le 18 août 1854 à Saint-Maurice-sur-Loire et mort le 11 octobre 1918 à Paris, est un prêtre catholique français, historien de la philosophie qui a enseigné à l'Institut catholique de Paris. Il s'intéresse à la psychologie et à la philosophie de la religion et participe du renouvellement des études thomistes.

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Clodius Piat
Biographie
Naissance
Saint-Maurice-sur-Loire
Ordination sacerdotale
Décès (à 64 ans)
Paris
Autres fonctions
Fonction religieuse
Chanoine de Notre-Dame
Fonction laïque
Historien

Biographie

Homme d'Église

Clodius Piat est né le 18 août 1854 à Saint-Maurice-sur-Loire, dans le département de la Loire[1]. Il fait ses études au grand séminaire de Lyon puis à Rome et est ordonné prêtre en 1879[2]. Au cours de sa carrière ecclésiastique à Paris, il a été aumônier du pensionnat des religieuses de Sainte-Clotilde, a enseigné à l'Institut catholique de 1893 à 1912[2] et a été chanoine de Notre-Dame[1].

Chercheur catholique

Licencié ès lettres en 1894[2], agrégé de philosophie en 1887 et docteur ès lettre en 1890, il présente deux thèses à la Sorbonne, l'une sur l'intellectuel actif et l'autre sur le statut donné par Thomas d'Aquin à nos idées[3]. Sa soutenance de 1890 est le théâtre de vifs débats avec ses examinateurs, portés sur la philosophie contemporaine[4].

Ami de l'abbé de Broglie, il fréquente ses « réunions du mardi » avec d'autres étudiants comme Pierre Batiffol, Marcel Hébert ou Alfred Loisy qui se rassemblent autour de savants comme savants tels que Louis Duchesne, Émile Senart ou François Lenormant[2]. À partir de 1893, il professe à l'École des hautes études littéraires de l'Institut catholique de Paris où il enseigne l'histoire de la philosophie[3].

S'intéressant aux questions de psychologie et de philosophie de la religion[2], il se penche sur les problèmes philosophiques contemporains relatifs à la connaissance et à la moralité dans une approche marquée par un aristotélisme thomiste et les traditions issues du spiritualisme[3]. Rattaché par le philosophe Lucien Arréat aux spiritualistes chrétiens avec les abbés de Broglie et Maurice de Baets ou encore George Fonsegrive et Maurice Blondel [5], il s'oppose notamment au subjectivisme kantien, cherchant à réhabiliter la valeur métaphysique de la raison[3] . Combattant le relativisme, il fustige le nihilisme qu'il décèle chez les tenants de l'immanentisme[6] qui prétendent « trouver dans l'intuition l'être que la raison ne donne pas »[7].

Auteur de nombreux articles[3], collaborateur de la Revue du clergé français, de la Revue néo-scholastique, du Correspondant... il crée la collection Les grands philosophes pour les éditions Alcan, une collection qu'il nourrit lui-même de plusieurs volumes consacrés à des philosophes comme Socrate, Aristote, Platon ou encore Leibniz[3]. Il est également l'auteur de l'article sur Descartes dans la Catholic Encyclopedia[8].

Il meurt le 11 octobre 1918 à Paris[1].

Honneur et distinctions

Travaux

  • Quid divini nostris ideis tribuat divus Thomas, Paris, E. Leroux, 1890
  • L'intellect actif ou Du rôle de l'activité mentale dans la formation des idées, Paris, E. Leroux, 1890
  • La liberté, tome 1 : Historique du problème au XIXe siècle, Paris, P. Lethielleux, 1894
  • La liberté, tome 2 : Le problème, Paris, P. Lethielleux, 1895
  • L'idée, Paris, Ch. Poussielgue, 1895 
  • Abbé de Broglie, Religion et critique-œuvre posthume recueillie par Mr. l'Abbé C. Piat, Paris, V. Lecoffre , 1896
  • La personne humaine, Paris, Félix Alcan, 1897
  • La destinée de l'homme, Paris, Félix Alcan, 1898
  • Socrate, Paris, Félix Alcan, 1900
    • (de) Sokrates : seine Lehre und Bedeutung für die Geistesgeschichte und die christl. Philosophie, Regensburg, Manz, 1903 
  • L'idée ou Critique du kantisme, Paris : Ch. Poussielgue, 1901
  • Aristote, Paris, F. Alcan, 1903
  • La Morale chrétienne et la moralité en France, Paris, V. Lecoffre, 1905 
  • Platon, Paris, Félix Alcan, 1906
  • Insuffisance des philosophies de l'intuition, Paris, Plon-Nourrit, 1908
  • De la croyance en Dieu, Paris, Félix Alcan, 1909
  • La morale du bonheur, Paris, Félix Alcan, 1910
  • Quelques conférences sur l'âme humaine, Paris, Félix Alcan, 1914 
  • Leibniz, Paris, Félix Alcan, 1915
  • L'Intelligence et la vie : Conférences données à l'Institut catholique de Paris (1914-1915), Paris, Félix Alcan, 1915
  • Les Idées directrices de la morale chrétienne : Conférences données à l'Institut catholique de Paris, 1916, Paris, Félix Alcan, 1917
  • Socrate, suivi d'extraits du Timée de Platon, coll. « Les grands initiés »Paris, Robert Laffont, 1974

Notes et références

  1. Eugène de Soye, La Semaine religieuse, Paris, Potier, , p. 432
  2. Francesco Beretta, Monseigneur d'Hulst et la science chrétienne : portrait d'un intellectuel, Editions Beauchesne, , 500 p. (ISBN 978-2-7010-1343-5, lire en ligne), p. 101
  3. Pierre Colin, « La Faculté de philosophie dans ses publications, 1900-1985 », dans Collectif, Le statut contemporain de la philosophie première : centenaire de la Faculté de philosophie, Paris, Beauchesne, (ISBN 9782701013428), p. 301-303.
  4. N.s., « Échos », Bulletin religieux de l'Archidiocèse de Rouen, L. Mégard, , p. 865.
  5. Lucien Arréat, Dix années de philosophie : Études critiques sur les principaux travaux publiés de 1891 à 1900, Félix Alcan, (ISBN 978-2-346-06530-1), p. 149
  6. François Azouvi, La gloire de Bergson : Essai sur le magistère philosophique, Paris, Editions Gallimard, , 391 p. (ISBN 978-2-07-077423-4), p. 159
  7. Clodius Piat, Insuffisance des philosophies de l'intuition, Paris, Plon-Nourrit, , p. 242
  8. « CATHOLIC ENCYCLOPEDIA: Rene Descartes », sur www.newadvent.org (consulté le )
  9. « Clodius PIAT | Académie française », sur www.academie-francaise.fr (consulté le )

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