Grand-prêtre d'Israël

Le grand-prêtre d’Israël — ou plus simplement le grand-prêtre[alpha 1] (en hébreu : כהן גדול, Kohen Gadol, Kohen ha-Gadol ou Kohen ha-Rosh) — est le titre que portait le premier des prêtres, dans la religion israélite ancienne et dans le judaïsme classique, depuis l'émergence de la nation israélite jusqu'à la destruction du Second Temple à Jérusalem en Les grands-prêtres, comme d'ailleurs tous les prêtres, appartenaient à la lignée d'Aaron.

Pour les articles homonymes, voir Grand Prêtre.

Pendant la période du Second Temple, le grand-prêtre exerça souvent la charge de président du Sanhédrin. Son rôle déclina avec l'occupation romaine (à partir de ), puis la fonction de grand-prêtre disparut avec la destruction du Second Temple. On estime que la période du Premier Temple compta dix-huit grands-prêtres, et celle du Second Temple environ soixante[4].

Données bibliques

Bien qu'il ne soit que rarement appelé « grand-prêtre », étant en général simplement désigné comme ha-kohen (le prêtre), c'est Aaron qui a été le premier titulaire de la fonction, à laquelle il avait été nommé par Dieu lui-même (Livre de l'Exode 28:1-2; 29:4-5).

La succession devait échoir à un de ses fils, et rester à l'intérieur de sa propre famille (Lévitique 6:15). [1] S'il n'en avait pas, la place devait revenir à son frère le plus âgé : telle était, ce semble, la pratique à l'époque hasmonéenne. À l'époque d'Éli, toutefois, (1 Samuel 2:23), elle avait passé à la branche collatérale d'Ithamar (voir Éléazar). Mais on dit que le roi Salomon aurait déposé le grand-prêtre Abiathar pour nommer à sa place Sadoq, un descendant d'Éléazar (1 Rois 2:35 ; 1 Chroniques 24:2-3). Après l'Exil, la succession semble s'être faite, au départ, en ligne directe du père au fils ; mais par la suite les autorités civiles usurpèrent ce droit de nomination. Antiochus IV Épiphane, par exemple, déposa Onias III en faveur de Jason puis de Ménélas (en).

Hérode le Grand nomma six grands-prêtres et Archélaos deux. Le légat romain Quirinus et ses successeurs exercèrent le droit de nomination, et également Agrippa Ier, Hérode de Chalcis et Agrippa II. Le peuple lui-même de temps en temps élisait ses candidats. Les grands-prêtres avant l'Exil étaient, semble-t-il, nommés à vie ; de fait, d'Aaron à la Captivité, le nombre des grands-prêtres ne fut pas plus important que pendant les soixante ans qui précédèrent la chute du Second Temple. Le dernier Grand-prêtre se nommait Pinhas ben Samuel (en) (67-70).

Âge et qualités requises

La Loi ne précise pas l'âge canonique pour le poste, mais la tradition rabbinique le fixe à vingt ans. Aristobule III, pourtant, n'en avait que dix-sept quand il fut nommé par Hérode ; mais le fils d'Onias III était trop jeune (νηπιος ) pour succéder à son père.

Il était essentiel d'être de naissance légitime, de là le soin qu'on mettait à conserver les archives généalogiques et la méfiance de celui dont la mère avait été capturée au cours d'une guerre. Le grand-prêtre devait s'abstenir de toute impureté rituelle. Il ne peut se marier qu'avec une jeune fille israélite (21:13-14). Dans Ézéchiel 44:22 cette restriction s'étend à tous les kohanim (les prêtres), une exception étant faite en faveur de la veuve d'un prêtre (voir le mariage avec Lévirat). Aucun contact ne lui était permis avec les corps des morts, fussent-ils ses parents les plus proches ; et il n'était pas autorisé, en signe de deuil, à laisser ses cheveux en désordre, ni à déchirer ses vêtements (Lévitique 21:10 et seq.). Selon Josèphe, la naissance sur un sol étranger n'était pas rédhibitoire ; mais les disqualifications de Lévitique 21:17 et seq. s'appliquaient aussi bien au Grand-prêtre qu'aux autres prêtres.

Habits sacerdotaux

Le Grand-prêtre (illustration du XIXe siècle)

La Torah prévoit des habits spécifiques que les prêtres devront porter quand ils exerceront leur ministère dans le Tabernacle : « Et vous ferez des vêtements sacrés pour Aaron votre frère, pour la décence et pour la beauté de son office » (Exode 28:2). Ces vêtements sont décrits en détail dans Exode 28, Exode 39 et Lévitique 8. Le grand-prêtre portait huit vêtements sacrés (bigdei kodesh). Quatre d'entre eux étaient les mêmes que ceux que portaient tous les prêtres et quatre lui étaient réservés. Son apparence était celle d'un personnage royal[5].

Les habits communs à tous les prêtres étaient :

  • Michnasayim (en), sorte de culotte de lin allant de la taille aux genoux « pour couvrir leur nudité » (Exode 28:42).
  • Ketonet (en) : tunique faite de pur lin, couvrant le corps tout entier du cou aux pieds, avec des manches allant jusqu'aux poignets. Celle du Grand-prêtre était brodée (Exode 28:39) ; celles des prêtres étaient plus simples (Exode 28:40).
  • Avnet (ceinture) (en) : celle du Grand-prêtre était de lin sans défaut avec des broderies travaillées en bleu et pourpre et écarlate (Exode 28:39, 39:29) ; celles que portaient les prêtres étaient de lin blanc et retordu. Elle entourait la tunique.
  • Mitznefet (turban de lin) (en) : celle du Grand-prêtre était beaucoup plus grande que celle des prêtres et enroulée de manière à former un turban large, au sommet plat ; pour les prêtres elle formait une sorte de cône, appelé migbahat.

Ces quatre vêtements, toujours tissés en lin fin, étaient portés par le grand-prêtre. Quatre autres éléments sacerdotaux lui étaient réservés, qu'il portait par-dessus les quatre précédents[6] :

Le Hoshen
  • Me'il (robe de l'Éphod) (en) : une longue robe sans manches, tissée de pourpre violette, dont l'ourlet inférieur était bordé de clochettes d'or alternant avec des glands de lin et de laine en forme de grenades, en bleu, pourpre et écarlate - tekhelet, argaman, tolaat shani.
  • Éphod : un gilet ou tablier richement brodé, retenu par deux pierres d'onyx sur les épaules. Les noms des douze tribus d'Israël étaient gravés sur ces deux pierres, à raison de six par pierre.
  • Hoshen (pectoral) : fixé sur le devant de l'Ephod, il était orné de douze pierres précieuses, chacune gravée avec le nom d'une des tribus. Il « consistait en une tablette carrée ou en une pochette d'or[6] » dans laquelle le grand-prêtre portait les Urim et les Thummim.
  • Tzitz (couronne) (en), ou Nezer (lame) : une plaque en or sur laquelle étaient inscrits les mots קדש ליהוה (qodesh le-YHWH), « Consacré à l'Éternel ». Elle était fixée à l'avant de la Mitznefet par un fil de pourpre violette[6], en sorte qu'elle reposait sur son front. Elle est souvent appelée petalon dans les sources en grec, car les lames d'or avaient la forme d'une fleur[7],[alpha 2].

Listes des grands-prêtres

Sources

La liste exacte des grands-prêtres ne s'est pas conservée et il n'existe que des listes partielles et sujettes à discussion. Le Talmud de Babylone rapporte que dix-huit grands-prêtres ont officié dans le Premier Temple, et que pas moins de trois cents grands-prêtres ont officié à l'époque du Second Temple parce que ces grands-prêtres achetaient les représentants du pouvoir romain pour pouvoir être élevés à cette fonction[9]. Le nombre de trois cents semble exagéré et un nombre beaucoup plus petit apparaît dans le Talmud de Jérusalem, entre quatre-vingts et quatre-vingt-cinq grands-prêtres[10]. Au vu des sources historiques dont on dispose aujourd'hui, on ne connait qu'au plus quatre-vingt-quatre grands-prêtres pour une période couvrant les deux Temples.

Pour la période du Premier Temple, le nombre de grands-prêtres diverge selon les sources. Hazal compte dix-huit grands-prêtres, mais les commentateurs du Talmud, dont les tossafistes, émettent des réserves sur ces propos. En effet dans le livre des Chroniques, il figure une liste des descendants d'Aaron et de son petit-fils Phinées issu de la branche d'Eléazar. On considère cette liste comme étant celle des grands-prêtres du Premier Temple. Selon cette interprétation traditionnelle, elle ne comporte donc que treize grands-prêtres.

Une autre approche, adoptée notamment par le Malbim, dit que les listes des descendants d'Aharon du livre des Chroniques n'est pas la liste des grands-prêtres. Cette approche se fonde sur les propos de Flavius Josèphe qui donne une liste de dix-sept grands-prêtres pour la période du Premier Temple (Antiquités judaïques, livre X). Une liste proche de celle de Josèphe se trouve dans le Seder Olam Zoutta et compte 19 noms.

Les grands-prêtres des époques perses et hellénistiques sont connus grâce aux deux livres des Macchabées et à Flavius Josèphe. Ceux de l'époque romaine sont également connus grâce à Josèphe.

Deux grands-prêtres mentionnés dans le Talmud ne figurent pas chez les auteurs antiques : il s’agit d'Eléazar ben Harsoum, qui selon Hazal fut grand-prêtre pendant onze ans, et de Rabbi Ishmaël ben Elisha HaCohen haGadol (le grand-père du tannaïm Rabbi Ishmael).

Période perse

Succession des grands-prêtres selon Flavius Josèphe
 
Josédec
 
 
 
 
 
Jésus
 
 
 
 
 
Joachim
 
 
 
 
 
Eliasib
 
 
 
 
 
Judas
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Joannès
 
Jésus
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Yaddus
 
Manassé
 
Nikaso
 
Succession des grands-prêtres selon le livre de Néhémie
 
Joçadak
 
 
 
 
 
Josué
 
 
 
 
 
Joïakim
 
 
 
 
 
Eliashiv
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Joïada
 
Johanan (?)
 
 
 
 
 
Jonathan (Johanan ?)
 
 
 
 
 
Yaddua

Pour la période perse, le livre de Néhémie dans la Bible et les Antiquités juives de l'historien juif du Ier siècle Flavius Josephe fournissent les noms des grands-prêtres. Dans le livre de Néhémie, les grands-prêtres ne sont pas explicitement présentés avec le statut de prêtres. Ils sont simplement listés parmi les Lévites, sans référence à leur charge[11]. Selon Néhémie 12,26 et Néhémie 12,22[alpha 3], les grands-prêtres qui se succèdent sont : Joçadak (en hébreu Yōṣadaq), Josué (Yēšūaʿ), Joïakim (Yōyaqīm), Éliashib (ʾElyašīb), Joïada (Yōyadaʿ), Johanan (Yōḥanan) et Jaddua (Yaddūaʿ). Une liste en Néhémie 12,10-11 présente une séquence légèrement différente pour les derniers grands-prêtres : Josué, Joïakim, Éliashib, Joïada, Jonathan, Jaddua. Dans Néhémie 12,22, Johanan semble se substituer à Jonathan. Plusieurs auteurs ont assimilé Johanan et Jonathan. Ils considèrent que la différence Johanan/Jonathan est due à une erreur scribale. D´autres soulignent que la nature des deux listes est différente : Néhémie 12,22 présente les grands-prêtres par ordre de succession alors que Néhémie 12,10-11 se présente comme une liste généalogique. En Néhémie 12,23, Johanan apparaît comme le fils d'Éliashib et non pas comme celui de Joïada. Une alternative est donc de considérer que Johanan a succédé à son frère et que Jonathan fils de Joïada n'a pas exercé la fonction de grand-prêtre[12].

Josué est contemporain de Zorobabel et du retour en Judée des Judéens exilés à Babylone à la fin du VIe siècle av. J.-C.. Il est mentionné dans les livres d'Esdras, de Néhémie, d'Aggée et de Zacharie. Eliashiv est contemporain de Néhémie (Ve siècle av. J.-C.). Yaddua est présenté comme le contemporain de « Darius le Perse » (Darius II, fin du Ve siècle av. J.-C., ou Darius III, IVe siècle av. J.-C.).

Dans le livre XI de ses Antiquités juives, Flavius Josèphe donne des éléments qui permettent de reconstituer la succession des grands-prêtres[alpha 4]. Cette liste est identique à celle qui figure en Néhémie 12,22 :

  • Yesous (Jésus) — Josué
  • Yoakeimos (Joachim) — Joïakim
  • Eliasibos (Eliasib) — Eliashiv
  • Yodas (Jodas ou Judas) — Joïada
  • Yoannes (Joannes ou Jean) — Johanan
  • Yaddous (Jaddus) — Yaddua

Chez Josèphe, Yoannes (Yohanan) est le fils de Yodas (Joïada). Josèphe mentionne aussi deux autres personnes de cette dynastie. Le premier est Jésus, frère de Yoannès, mort assassiné par son frère. Le second est Manassé, frère de Yaddus, marié avec Nikaso, la fille du gouverneur de Samarie Sanballat. Manassé quitte Jérusalem pour devenir le grand-prêtre du temple samaritain du mont Garizim. La dynastie continue pendant la période hellénistique avec Onias, fils de Yaddua. Josèphe semble s’appuyer entièrement sur le livre de Néhémie pour reconstituer la liste des grands-prêtres. Il considère que Jaddus, le Yaddua de Néhémie, est le grand-prêtre sous Darius III et lors de la conquête de l’empire perse par Alexandre le Grand[13].

D’Eliashiv, contemporain d’Artaxerxès Ier à Yaddua, contemporain d’Alexandre le Grand, on compte 4 générations pour une période de près de 200 ans. Ce faible nombre de grands-prêtres pour une telle période fait supposer à plusieurs chercheurs que la liste de Néhémie n’est pas complète ou qu’elle ne couvre pas toute la période perse. Faute de données suffisantes, la succession des grands-prêtres est difficile à établir. Une succession basée sur uniquement les six grands-prêtres du livre de Néhémie et de Flavius Josèphe conduit à la chronologie suivante[14] :

Des successions généalogiques plus longues ont été proposées, notamment par Frank Moore Cross[15] et Menahem Mor[16]. Elles supposent la pratique de la papponymie, c’est-à-dire que les noms se transmettent de grand-père à petit-fils. Elles soulignent que les noms Joïada et Yaddua sont des formes apparentées, tout comme Yohanan et Onias. La reconstruction de Cross est la plus complexe. Elle sépare les générations de 25 ans :

  • Yosadaq
  • Yeshua vers 570
  • Yoyaqim vers 545
  • Elyashib vers 545
  • Yohanan vers 520
  • Elyashib II vers 495 (contemporain de Néhémie)
  • Yoyada vers 470
  • Yohanan II vers 445
  • Yaddua II vers 420 (sous Darius II)
  • Yohanan III vers 395
  • Yaddua III vers 370
  • Onias I vers 345 (= Yohanan IV)
  • Simon I vers 320

Mor considère que le Yaddua du livre de Néhémie est le grand-prêtre en fonction sous Darius II, à la fin du Ve siècle av. J.-C.. Selon lui, les histoires de Joannès (Yohanan) qui assassine son frère Jésus, et de Yaddus (Yaddua) dont le frère Manassé devient le grand-prêtre du temple du mont Garizim, se rapportent à deux grands-prêtres postérieurs au livre de Néhémie mais mentionnés par Flavius Josèphe.

La séquence se poursuit pendant avec Onias I (= Yohanan), fils de Yaddua.

Liste des grands-prêtres jusqu'à la destruction du Premier Temple

Liste des grands-prêtres depuis le don de la Torah jusqu'à la destruction du Premier Temple.
Date Bible Seder Olam Zoutta Josèphe notes
Aaron אהרן בן עמרם
Eléazar אלעזר בן אהרן
Phinées פינחס בן אלעזר
Abishua (en)
Bukki (en)
Uzzi (en)
branche d’Eléazarbranche d’Ithamar
ZérahiahEli עלי
MéraiotAhitov (en) אחטוב בן פינחס בן עלי
Amariah אמריהוAhiah (en) אחיה בן אחטוב
Ahitov אחטובAhimelekh אחימלך בן אחיה
Xe siècleSadoq צדוקAbiathar אביתר בן אחימלךsous Salomon
Ahimaats (en) אחימעץ בן צדוקJonathan
Azariah (en) עזריהו בן צדוק
Joash (en)Joram
Yehoyariv (en)Yehoyariv (en)Isos
Yehoshaphat (en)Axioram
vers Joad יהוידעYéhoyadahsous Joas
Pedayah (en)Phideas (en)
Tsedeqyah (en)Sudéas (en)sous Amasias
vers Azaryah II עזריהוYoelYoëlsous Ozias
JotamJotam
vers Ouriah אוריהOuriahOuriahsous Achaz
Azariah III עזריהוNeriahNeriah
HoshaiahOdeas
Shallum (en) שלוםShallum (en)Shallum (en)
vers Hilqiahou (en) חלקיהוHilqiahou (en)Elcias (en)sous Josias
Azariah IV עזריהוAzariah IV
Seraiah (en) שריהZeraiah (en)Sareas (en)
Yéhotsedeq (en) יהוצדקYéhotsedeq (en)Josedek (en)

Liste des grands-prêtres à l'époque du Second Temple

Liste des grands-prêtres à l'époque du Second Temple
notes époque références
Époque perse
vers Josué יהושע בן יהוצדק fils de Joçadak (en). Zorobabel Darius Ier «Josué» ou «Jésus» chez Josèphe
-502 Yoaqim (en) יוקים בן יהושע fils de Josué. Néhémie Xerxès Ier
-461 Eliashiv (en) אלישיב בן יוקים fils de Yoaqim (en). Néhémie Artaxerxès Ier
Yoyada (en)יוידע בן אלישיבfils d'Eliashiv (en)«Judah» chez Josèphe
Yohanan (en)יוחנן בן יוידעfils (petit-fils ?) d'Eliashiv (en)Artaxerxès II - Artaxerxès III (?)«Joannes / Jean» chez Josèphe. Papyrus d'Éléphantine
Yaddua (en)ידוע בן יוחנןdernier grand-prêtre mentionné dans la Bible hébraïqueDarius III (?). Alexandre le Grand«Jaddus» chez Josèphe
Époque hellénistique : les Oniades
-323-300Onias I (en)חוניו בן ידועfils de Yaddua (en)
-300Simon I (en)שמעון בן חוניוfils d'Onias I (en). Simon le Juste selon Josèphe
-287Eléazar II (en)אלעזר בן חוניו או בן חרסוםfils d'Onias I (en)Ptolémée II Philadelphe
-265Manassé (en)fils de Yaddua (en)
-241-229Onias II (en)חוניו השניfils de Simon I (en)Ptolémée III Evergète
-229-185Simon II (en)שמעון בן חוניוfils d’Onias II (en). Simon le Juste ?Antiochos III Mégas
-185-174Onias IIIחוניו בן שמעוןfils de Simon II (en), mort en 171composition du Siracide
-175-172Jasonיאסון בן שמעוןfils de Simon II (en)Antiochus IV Epiphane
-172-167Ménélas (en)מנלאוסfrère du prévôt Simon.
Premier grand-prêtre qui ne soit pas de la lignée de Sadoq
Onias dit Ménélas chez Josèphe
-167-164interruption
Hasmonéens
-164-159Alcimeאלקימוסsoutenu par Démétrios Ier Sôter contre Judas Maccabée
-159-156Judas Maccabéeיהודה המכבי
-156-152vacance ?
-152-143Jonathanיונתן הופסי
-143-140vacance ?
-140-135Simonשמעון התרסי
-134-104Jean Hyrcan Ierיוחנן הורקנוס הראשוןAntiochus VII Sidétès
-104Judah Aristobule Iיהודה אריסטובולוס הראשון
-103-76Alexandre Jannéeאלכסנדר ינאי
-76-67Hyrcan IIיוחנן הורקנוס השני
-67-63Aristobule IIאריסטובולוס השני
-63-40Hyrcan IIהורקנוס השניrétabli par Pompée
Antigone II Mattathiahמתתיהו אנטיגונוס השני
Époque romaine
Hananel (en)חננאל הבבלי או המצריnommé par Hérode, origine d’Égypte ou de Babylonie.
Descendant présumé d’Onias
[17]Aristobule III
aussi appelé Jonathan[17]
אריסטובולוס השלישfrère de Mariamne l'Hasmonéenne, femme d'Hérode Ier le Grand
[17]?Hananel (en)חננאלrétabli par HérodeOctaveParah 3, 5
?-23[17]Jésus ben Phabi (en)יהושע בן פיאביnommé par Hérode, origine d’Égypte
-23-6Simon ben Boëthus (en)שמעון בן ביתוסnommé par Hérode, père de Mariamne II, origine d’ÉgypteAnt. XV
~~-5[17]Mattatiah ben Théophileמתתיהו בן תיאופילוסnommé par Hérode, originaire de Jérusalem,
impliqué dans les émeutes au sujet de l’Aigle d’or
Ant. XVII
(un jour)Joseph, fils d'Ellem[17]nommé par Hérode pendant un seul jour
~[17]Yoazar ben Boëthusיועזר בן ביתוסnommé par Hérode après des émeutes dans Jérusalem,
partisan d’un compromis avec Rome.
Beau-frère d’Hérode, donc fils (ou frère) de Simon
Ant. XVII
~[17]?Eléazar ben Boëthusאלעזר בן ביתוסnommé par Hérode Archélaos après des troubles contre les Romains,
frère de Yoazar
Ant XVII
?6[17]Josué ben Sie (en)nommé par Hérode ArchélaosAnt XVII
5Yoazar ben Boëthusיועזר בן ביתוסrétabli par Hérode ArchélaosAnt. XVIII
615[17]Hanan ben Sethחנן בן שתיnommé par QuirinusTibère
1516Ishmael ben Phabi Iישמעאל בן פיאביnommé par Valérius Gratus
1617Eléazar ben Hananiaאלעזר בן חנןnommé par Valérius Gratus
1718Simon ou Ishmael ben Camithus (en)שמעון או ישמעאל בן קמחיתnommé par Valérius Gratus, Simon selon JosèpheYoma 47a
Joseph ben Camithusיוסף בן קמחיתremplace son frère pendant un seul jour
18pessah 37[17]Joseph Caïpheיוסף הקיָףValérius Gratus, gendre de Hanan, destitué par Lucius Vitellius venu à Jérusalem
37pentecôte 37[17]Jonathan ben Hananיונתן בן חנןNommé par Lucius Vitellius et remplacé par lui au bout de 50 joursCaligula
37N/A[17]Théophile ben Hanan (en)תיאופילוס בן חנןLucius Vitellius
41N/A[17]Simon Canthara ben Boëthusשמעון קנתירא בן ביתוסnommé par Hérode Agrippa Ier,
frère (ou fils) de Yoazar ou Eléazar ben Boëthus
ClaudeAnt. XIX (présenté comme le frère de Yoazar)
?Mathiah ben Hananמתתיה בן חנןnommé par Hérode Agrippa Ier[17] (à la place de Jonathan)Ant. XIX
~44[17]Elionée ben Canthara (ou ben Caïphe)אליהועיני בן קנתירא (בן הקיף)nommé par Hérode Agrippa Ier,
ben Caïphe selon le Talmud, ben Canthara selon Josèphe
Ant. XIX (Cithéus), Mishna Parah 3, 5
4446Joseph ben Kameiיוסף בן קמיnommé par Hérode de Chalcis (succède à Canthara selon Josèphe)
4652Hananiah fils de Nébédéחנניהnommé par Hérode de ChalcisAnt. XX
5256Jonathan ben Hananיונתן בן חנןrétabli, assassiné par Antonius FelixNéronAnt. XX
5662Ishmael ben Phabi IIישמעאל בן פיאביnommé par Hérode Agrippa II, otage à Rome sous Néron,
décapité à Cyrène après 70. Le Talmud en fait l’éloge
Ant. XX, Parah 3, 5, Sotah 9, 5, Yoma 35b
6263Joseph Qabi ben Simon (en)יוסף קבי בן שמעוןnommé par Hérode Agrippa IIAnt. XX
63Hanan ben Hananחנן בן חנןnommé par Hérode Agrippa II, assassiné par les ZélotesAnt. XX
63Josué ben Damnée (en)ישוע בן דמנאיnommé par Hérode Agrippa IIAnt. XX
6364Josué ben Gamlaיהושע בן גמלאnommé par Hérode Agrippa II, assassiné par les Zélotes.
Sa femme Martha est de la famille de Boëthus
Ant. XX, Yevamot 6,4, Yoma 18a
6566Mattatiah ben Théophile II (en)מתתיהו בן תיאופילוסnommé par Hérode Agrippa II, assassiné par les Zélotes
67? (au plus tard en 70)Pinhas ben Chmouel (en)פינחס בן שמואלnommé pendant la Grande révolte juiveGalba, Othon, Vitellius

Notes et références

Référence de traduction

Notes

  1. Les deux écritures « grand-prêtre » ou « grand prêtre » (donc, avec ou sans trait d'union) coexistent dans les ouvrages et les dictionnaires[1],[2],[3]. Le choix de la graphie « grand-prêtre » dans l'encyclopédie est fait car il réduit les possibilités d'ambiguïté.
  2. Flavius Josèphe en fait une description très précise : « Comme coiffure, le grand-prêtre avait d'abord un bonnet fait de la même façon que celui de tous les prêtres ; mais, par-dessus, s'en trouvait cousu un second de couleur d'hyacinthe ; une couronne d'or l'entourait, composée de trois cercles ; sur cette couronne fleurissait un calice d'or rappelant la plante que nous appelons chez nous saccharon, mais que les Grecs versés dans l'art de cueillir les simples appellent jusquiame. [...] C'est une plante dont la hauteur dépasse souvent trois palmes, et qui ressemble par sa racine au navet - on pourrait sans inexactitude risquer cette comparaison, - et par ses feuilles à la roquette. Du milieu de ses branches elle émet un calice qui tient fortement au rameau ; une enveloppe le recouvre qui se détache d'elle-même quand il commence à se transformer en fruit. Ce calice est grand comme une phalange du petit doigt et ressemble par son contour à un cratère. J'indique ceci également pour ceux qui ne l'ont pas appris : il présente dans sa partie inférieure la moitié d'une balle qui serait divisée en deux, car il est arrondi dès la racine, puis, après s'être un peu rétréci par une légère courbe rentrante d'une forme gracieuse, il s'élargit de nouveau insensiblement en sépales fendus comme l'ombilic d'une grenade. De plus, un opercule hémisphérique le recouvre, qu'on dirait soigneusement fait au tour et que surmontent les sépales découpés qui, je l'ai dit, se développent comme dans la grenade, garnis d'épines, aux extrémités, finissant tout à fait en pointe. La plante conserve sous cet opercule ses fruits, qui remplissent toute l'étendue du calice, fruits pareils à la semence de la plante dite sidérite, et elle produit une fleur qui parait comparable aux feuilles claquantes du pavot. C'est sur le modèle de cette plante qu’on garnit la couronne qui va de la nuque aux deux tempes ; quant au front, l'éphiélis ne le couvrait pas (c'est le nom qu'on peut donner au calice) ; il y avait là une lame d'or qui portait gravé en caractères sacrés le nom de Dieu (YHWH). »[8]
  3. « ... au temps de Joïakim, fils de Josué, fils de Joçadak » (Néhémie 12,26)
    « Au temps d'Éliashib, de Joïada, de Johanan et de Jaddua ... » (Néhémie 12,22)
  4. « 10. Les chefs de la multitude dénombrée ci-dessus étaient Zorobabel, fils de Salathiel (en), de la race de David et de la tribu de Juda, et Jésus, fils de Josédec, le Grand-prêtre. 120. À cette époque le grand-prêtre était Joachim, fils de Jésus
    158. Joachim le grand-prêtre étant mort aussi, son fils Eliasib lui succéda dans sa haute charge.
    297. À la mort du grand-prêtre Eliasib, son fils Judas lui succéda dans sa charge. À la mort de celui-ci, la charge passa à son fils Jean.
    302. Après la mort de Jean, son fils Jaddus lui succéda dans la grande prêtrise. »

    Flavius Josèphe, Antiquités juives IX

Références

  1. Dictionnaires Le Robert, Dictionnaire de la langue française, Paris, « entrée "prêtre" » :
    « Le grand prêtre ou le grand-prêtre : chez les Hébreux, prêtre de premier rang »
  2. Centre national de la recherche scientifique, Centre national de ressources textuelles et lexicales, « Prêtre : définition de "prêtre" », sur cnrtl.fr (consulté le ) : « Le grand(-)prêtre. Le chef de la caste sacerdotale dont les fonctions religieuses se doublaient de certaines attributions politiques. Le grand-prêtre des Hébreux, Aron, revêtait pour officier (...) [une] sorte d'étole à laquelle étaient agrafées les douze pierres dont chacune portait gravé le nom d'une tribu de Jacob (Metta, Pierres préc., 1960, p.7) »
  3. Éditions Larousse, « Définitions : prêtre - Dictionnaire de français Larousse », sur larousse.fr (consulté le ) : « Grand prêtre, le plus haut personnage d'une hiérarchie sacerdotale, en particulier pour la religion hébraïque dans la période allant de la fin de la captivité de Babylone à la fin du Temple de Jérusalem. »
  4. Geoffrey Wigoder (dir.), Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, Cerf-Laffont, coll. « Bouquins », 1996, article « Prêtre, Grand ».
  5. Geoffrey Wigoder (dir.), op. cit., article « Prêtre, Grand » : « Avec ses vêtements d'or, d'azur et de pourpre, la tiare d'or sur la tête et le fait d'être entièrement oint d'huile, le Grand-prêtre arborait des attributs comparables à ceux de la royauté. »
  6. Geoffrey Wigoder (dir.), op. cit., article « Prêtres, Vêtements des ».
  7. Richard Bauckham, Jesus and the Eyewitnesses: The Gospels as Eyewitness Testimony, John as a Jewish hight priest?, 2006, Wm. B. Eerdmans Publishing Co., Cambridge, UK, p. 445.
  8. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, livre III, (VII, 6).
  9. Yoma 9a
  10. Yoma 4b
  11. (en) Steven James Schweitzer, « High Priest in Chronicles: An Anomaly in a Detailed Description of the Temple Cult », Biblica, vol. 84, no 3, , p. 388-402 (JSTOR 42614457)
  12. Jan Dušek, « Grands-prêtres du temple de Jérusalem à l’époque perse », dans Les manuscrits araméens du Wadi Daliyeh et la Samarie vers 450-332 av. J.-C., Brill, , p. 549-598.
  13. (en) H. G. M. Williamson, « The historical value of Josephus "Jewish Antiquities" XI. 297-301 », The Journal of Theological Studies, Oxford University Press, vol. 28, no 1, (JSTOR 23960373)
  14. Mario Liverani, La Bible et l'invention de l'histoire : Histoire ancienne d'Israël, Éditions Gallimard, p.  421
  15. (en) Frank Moore Cross, « A Reconstruction of the Judean Restoration », Journal of Biblical Literature, The Society of Biblical Literature, vol. 94, no 1, (JSTOR 3266031)
  16. (he) Menahem Mor, « The High Priests in Judea in the Persian Period », Beit Mikra: Journal for the Study of the Bible and Its World, Jerusalem, Bialik Institute, vol. 23 (כג), no 1, (JSTOR 23503925)
  17. Jean-Pierre Lémonon, Ponce Pilate, éd. Atelier, Paris, 2007, p. 264 ; voir en ligne.

Voir aussi

Bibliographie

  • Joseph Derenbourg, Essai sur l'histoire et la géographie de la Palestine, Paris, 1867
  • Geoffrey Wigoder (dir.), Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, Cerf-Laffont, coll. « Bouquins », 1996

Articles connexes

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