Collège des Écossais, Montpellier
Le collège des Écossais à Montpellier a été fondé en 1924 comme lieu d'étude par le botaniste et urbaniste Patrick Geddes et réalisé par l'architecte Edmond Leenhardt. Il est propriété de l'État et bénéficie d'une inscription aux Monuments historiques par arrêté du pour l'ensemble de l'espace de la parcelle, qui comprend des terrasses et des jardins, et des bâtiments, notamment l'Outlook Tower, ainsi que les façades et les toitures des bâtiments, et le monument à Jeanne d'Arc.
Type | |
---|---|
Fondation | |
Patrimonialité |
Inscrit MH () |
Adresse |
533, avenue Abbé-Paul-Parguel, 179, rue de l'Espérou et impasse Berthe-Rochas Montpellier, Hérault France |
---|
Coordonnées |
43° 38′ 10″ N, 3° 51′ 31″ E |
---|
Historique
Il existe historiquement deux collèges écossais en France, celui de Paris, fondé par un acte du 8 juillet 1333 et destinés aux étudiants de nationalité écossaise de l'université, et celui de Douai, fondé en 1573 par John Lesley et destiné aux étudiants catholiques. Le collège de Montpellier est créé à titre privé par le botaniste Patrick Geddes, qui décide de s’installer avec sa fille Norah à Montpellier, ville dans laquelle il a déjà effectué des séjours, notamment auprès de son collègue Charles Flahault.
Durant l'année 1940, le collège des Écossais centralise les actions de huit groupements de jeunesse dont trois chantiers faisant partie de la province de Languedoc-Roussillon sous l'égide du commissaire régional Jean Gaudin de Saint-Rémy[1]. Casernement du GMR Maguelone pendant l'occupation[réf. nécessaire].
Le projet
Le choix de situation géographique offre au collège la possibilité d’échanges réguliers avec la station météorologique de l’Aigoual, dans les Cévennes, la station de biologie marine de Sète, ainsi que l’École d’archéologie des Eyzies devenue Musée national de Préhistoire et l’École régionale de la Dordogne, devenue Musée Paul Reclus, fondée à Domme par Paul Reclus[2].
Geddes avait déjà tenté sans succès de faire renaître l'ancien collège écossais de Paris et d’en créer un nouveau[2], il consacre ce nouveau collège à organiser « la rencontre et le travail en commun d'étudiants et de savants de différents pays et de différentes disciplines, en liaison avec l’université de Montpellier que Patrick Geddes[3],[Note 1][réf. incomplète].
Les édifices
Geddes va progresser dans l’agrandissement et l’aménagement du site montpelliérain. La tour est une reproduction de l'Outlook Tower (en), sorte de musée géographique que Geddes a réalisé en 1892 à Édimbourg, dans le quartier de l’Old Town d’Édimbourg[4]. Il en confie la réalisation à l’architecte montpelliérain Edmond Leenhardt. La tour est surmontée d’une terrasse ouverte sur l’horizon, offrant « une vue panoramique se déployant de la Méditerranée au Pic Saint-Loup »[5].
Les jardins
Alors qu’il enseignait la botanique à l’université de Dundee entre 1888 et 1919, Geddes y avait créé un jardin botanique original, illustrant à la fois les relations biologiques de certains groupes de plantes entre elles et leur signification historique, par exemple à travers la culture des fleurs mentionnées par Shakespeare[6]. Il était un « militant environnementaliste »[7]. Sa rénovation du centre historique d’Édimbourg comportait déjà un important travail de recensement des terrains vagues ou abandonnés en ville afin que les habitants puissent y créer des aires de jeux et des jardins collectifs[8].
Le pavillon des Écossais s’élève au milieu d’un parc formé de parterres botaniques, potagers et thématiques, mais aussi de « larges bandes et plates-bandes sauvages, en réserve naturelle pour les buissons, la flore et les herbes locales (avec un champ Fabre pour l’observation des insectes), ainsi qu’un jardin minéral et une carrière. »[9]. Thierry Paquot considère que ce « jardin pédagogique » est l'une des plus belles réalisations de Geddes,[10]. Il y honore en effet la mémoire des philosophes grecs, en leur consacrant notamment des parterres thématiques traversés par une allée de cyprès.
Le site actuel
Le site a bénéficié d'une inscription aux monuments historiques en 2013[11].
Il héberge la délégation académique à la formation du personnel de l’éducation nationale (DAFPEN)[12].
Notes et références
- Notes
- Source
- André Schimmerling (dir.), Marc Pénin, Pierre Tronchon et al., « L'actualité de Patrick Geddes, biologiste, éducateur et urbaniste : Montpellier : Expositions rencontres à l'école d'architecture au Collège des Écossais, novembre 1992 », Le carré bleu, revue internationale d'architecture, Paris, nos 2/93, (ISSN 0008-6878, e-ISSN 2503-6599, lire en ligne [PDF], consulté le ).
- Références
- Philippe Lacroix, Jean-Louis Roque, Robert Izard et Michel Lacan, Voyage dans les forêts de l'Hérault : de Saint-Guilhem à l'Espinouse, Mèze, Biotope Éditions, coll. « Parthénope », , 400 p., 16 × 24 cm (ISBN 978-2-914817-81-3 et 2-914817-81-9, OCLC 779725314, présentation en ligne, lire en ligne), p. 87.
- Kenneth White, « Perspectives ouvertes : Biologie, sociologie, géopoétique », Cahiers de Géopoétique, Trébeurden, no 5, (lire en ligne, consulté le ).
- Marc Penin, D’Édimbourg à Montpellier en passant par Bombay, p. 3.
- (en) Patrick Geddes, « Note on draft plan For institute of geography », sur Zenodo, Scottish Geographical Magazine, (DOI 10.1080/00369220208733331, consulté le ).
- Sabine Kraus, « Journées d’études Patrick Geddes au Collège des Écossais à Montpellier » [PDF], sur metagraphies.org, Spring School, (consulté le ), p. 4 et 5 / 17.
- (en) « Biography: Geddes, Patrick », sur gardenvisit.com, Nightingale Garden Company Limited (consulté le ).
- (en) Sheila Potter, « Geddes Today – Environment : in Sir Patrick Geddes, 1854-1932 » [PDF], sur The University Militant, metagraphies.org Sir-Patrick-Geddes, (consulté le ), p. 4/15.
- (it) Giancarlo Paba, « Dall’Outlook Tower alla Casa della Città » [PDF], 1, sur La Nuova Città, michelucci.it, Fondazione Giovanni Michelucci, (consulté le ), p. 4/40.
- (en) Patrick Geddes, « The Scots College at Montpellier University » [PDF], sur metagraphies.org, The Aberdeen University Review, (consulté le ).
- Thierry Paquot (dir.) (Collectif), Les faiseurs de villes 1850-1950, Gollion (Suisse), Infolio éditions, coll. « Urbanisme », , 512 p., 12 × 17,5 cm (ISBN 9782884745765, présentation en ligne).
- [PDF] Arrêté no 2013 353-0012 portant inscription au titre des monuments historiques du Collège des Écossais à Montpellier, Notice no PA34000095, base Mérimée, ministère français de la Culture (consulté le ).
- DAFPEN
Voir aussi
Publication
- Jean Paul Andrieu et Marion Geddes (trad. Dominique Logeay), Patrick Geddes et le Collège des Écossais : La colline et le monde, Montpellier, Éditions de l'Espérou, , 232 p., 25 × 17 cm (ISBN 9782912261922, BNF 45764820, présentation en ligne).
Liens externes
- Ressource relative à l'architecture :
- Sir Patrick Geddes Memorial Trust, Scotland
- Le Collège des Écossais sur OpenStreetMap
- Portail de Montpellier
- Portail des monuments historiques français