Conférence de Stresa
La conférence de Stresa est une conférence franco-anglo-italienne qui s'est tenue du 11 au , à Stresa, au bord du Lac majeur en Italie. Elle a siégé au palais Borromée, sur Isola Bella.
Historique
Les réunions sont présidées par Benito Mussolini, également ministre des Affaires étrangères, accompagné de son sous-secrétaire d'État, Fulvio Suvich (it), et de l'ambassadeur directeur de son cabinet, Pompeo Aloisi (it). La délégation britannique comprend le premier ministre, Ramsay MacDonald, le secrétaire d'État, John Simon et le ministre des affaires étrangères (secrétaire permanent du Foreign Office), Robert Vansittart. La délégation française a Pierre-Étienne Flandin, président du Conseil, Pierre Laval, ministre des Affaires étrangères, Alexis Léger, secrétaire général du Quai d'Orsay et Léon Noël, secrétaire général de la présidence du Conseil.
La conférence fait suite au rétablissement de la conscription, qui est annoncée par le Troisième Reich le . Un accord y est signé dont l'objectif est de réaffirmer le traité de Locarno et d'assurer l'indépendance de l'Autriche. L'accord vise à empêcher toutes futures tentatives allemandes de modifier le traité de Versailles et à isoler l'Allemagne d'Hitler.
Le texte final de la conférence est frappé d'ambiguïté. En effet, Mussolini souhaite négocier sa participation à la défense du traité de Versailles contre la validation par la France de ses ambitions coloniales en Éthiopie. Les Français n'expriment aucune position claire sur ce sujet, et les Britanniques ne prennent aucun engagement.
La formule du document final manifeste l'absence de consensus : « Les trois puissances dont la politique a pour objet le maintien collectif de la paix dans le cadre de la Société des Nations constatent leur complet accord pour s'opposer par tous les moyens appropriés à toute répudiation unilatérale de traités susceptible de mettre en danger la paix de l’Europe. »
Le Royaume-Uni poursuit des négociations unilatérales avec l'Allemagne. La signature du Traité naval germano-britannique entre les deux pays, le , affaiblit la cohésion du Front de Stresa face au Troisième Reich. L'invasion de l'Éthiopie par l'Italie de Mussolini est dénoncée par les démocraties occidentales, ce qui met un terme au « Front de Stresa ».
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