Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris
Le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMD de Paris ou Conservatoire de Paris) est un établissement public à caractère administratif qui dispense un enseignement professionnel de la musique, de la danse et des métiers du son, partenaire de l'université Paris sciences et lettres. Il a dispensé jusqu'en et sa scission avec le Conservatoire national supérieur d'art dramatique un enseignement de l'art dramatique. Il abrite la médiathèque Hector-Berlioz.
Ne doit pas être confondu avec Conservatoire à rayonnement régional de Paris.
Pour les articles homonymes, voir Conservatoire de Paris (homonymie).
Fondation | |
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Dates-clés |
: Scission avec le Conservatoire national supérieur d'art dramatique |
Type | |
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Forme juridique |
Autre établissement public national d'enseignement (d) |
Disciplines | |
Nom officiel |
Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (depuis ) |
Régime linguistique | |
Fondateur | |
Présidente |
Stéphane Pallez (depuis ) |
Directrice |
Émilie Delorme (depuis ) |
Directrice adjointe |
Marine Thyss (depuis 2020) |
Membre de |
Université Paris sciences et lettres, Association européenne des conservatoires, académies de musique et Musikhochschulen (en) |
Site web |
Élèves |
1 339 () |
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Effectif |
388 enseignant ou enseignante (), 180 agent administratif () |
Budget |
28 000 000 d’euros () |
Pays | |
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Campus |
Parc de la Villette (depuis 1990) |
Localisation |
Historique
Origines
Louis XIV crée l’Académie royale de musique par lettres patentes du . L'Académie est rattachée à la Maison du Roi.
Par ailleurs, par arrêt du Conseil d’État du roi du , l’École royale de chant et de déclamation est fondée, installée dans l’hôtel des Menus-Plaisirs, rue Bergère (actuellement rue du Conservatoire) à Paris, et placée sous la direction de François-Joseph Gossec. Ces deux institutions sont les premiers signes d'une volonté de structurer et de formaliser l'enseignement des arts dramatiques et musicaux[1].
À l'École royale de chant et de déclamation, la Révolution ajoute en , sous l'impulsion de Bernard Sarrette, une École de musique municipale à partir du corps de musique de la garde nationale parisienne. Il s'agit de la première école d'instruments à vent[2], où se retrouvent les compositeurs Étienne Nicolas Méhul, Jean-François Lesueur et Luigi Cherubini, les clarinettistes Jean-Xavier Lefèvre et Charles Duvernoy, le flûtiste François Devienne, les cornistes Frédéric Duvernoy et Heinrich Domnich et les bassonistes Thomas Delcambre et Étienne Ozi.
À ces deux établissements succède, le (18 brumaire de l'an II), la première ébauche d'un établissement unique consacré à la formation de musiciens : l'Institut national de musique, créé par décret de la Convention nationale et pourvu d'un budget distinct, sous la direction de François-Joseph Gossec auquel s'associe le poète Marie-Joseph Chénier[3].
1795-1806 : Conservatoire de musique
À peine deux ans plus tard, sur le rapport de Marie-Joseph Chénier, un ami de Bernard Sarrette, la Convention sous la présidence de Jean-Marie Heurtault de Lammerville décide, par la loi portant établissement d’un Conservatoire de musique à Paris pour l’enseignement de cet art du (16 thermidor de l'an III), de créer l'établissement du Conservatoire de musique en lieu et place de l'Institut national de musique[4]. Son objet est de former les citoyens et d'édifier une « école française » contre l'hégémonie étrangère[3].
Cinq inspecteurs, François-Joseph Gossec, Étienne Nicolas Méhul, André Grétry, Jean-François Lesueur et Luigi Cherubini forment un comité d'enseignement présidé par un directeur, Bernard Sarrette, qui « délibère sur le mode l'enseignement, son exécution et l'emploi des professeurs ; l'admission des élèves, leur classement et leurs examens ; la formation du répertoire des exercices du Conservatoire, par le choix des ouvrages des grands maîtres (morts) de toutes les écoles »[5].
L'enseignement comprend le solfège, l'harmonie, la composition, le chant, le piano, le violon, le violoncelle, la flûte, le hautbois, la clarinette, la basson, le cor. Dès la première année, l'effectif est de six cents élèves[6].
L'établissement est doté de cent quinze professeurs dont soixante-douze viennent de l'Institut, treize de l'École de chant et trente sont admis sur concours. On y compte dix-neuf professeurs de clarinette et douze de basson pour assurer la formation gratuite des six cents élèves « dans toutes les parties de l'art musical ».
Le conservatoire est doté en 1794 d'une imprimerie permettant d'imprimer les partitions des nombreuses célébrations républicaines et les nouvelles méthodes d'enseignement (Traité d'harmonie (1801) de Charles-Simon Catel, Méthode de violon du Conservatoire (1803) de Pierre Baillot, Pierre Rode et Rodolphe Kreutzer... ).
Pour fêter son sixième anniversaire, le ministre de l'Intérieur Jean-Antoine Chaptal pose en 1801 la première pierre de la bibliothèque qui sera achevée en 1808 et confiée à l'abbé Roze.
En 1803, pour accroître la renommée du Conservatoire au delà des frontières, le grand prix de Rome est institué pour les élèves compositeurs.
1806-1816 : Conservatoire de musique et de déclamation
Les missions de l'institution s'élargissent à l'art dramatique et à la danse et le conservatoire devient le Conservatoire de musique et de déclamation[alpha 1]. L'orchestre des élèves est créé la même année par François-Antoine Habeneck.
De 1800 à 1814, les professeurs du conservatoire produisent un ensemble de corpus pédagogique comportant des traités, principes élémentaires ou méthodes pour chacun des instruments (traités de François-Joseph Gossec, Pierre Baillot, Étienne Ozi, l'abbé Roze, Charles-Simon Catel).
Le succès dans le domaine du chant est plus contestable et entraîne une rupture entre Bernard Sarrette et Jean-François Lesueur, qui est exclu du conservatoire en 1802[alpha 2].
1816-1831 : École royale de musique et de déclamation
Fermé un temps sous la Restauration monarchique en raison de son origine révolutionnaire, le conservatoire est, dès le , transformé en une École royale de musique et de déclamation sous l'administration d'un inspecteur général, François-Louis Perne. Ce changement se traduit par des réductions du nombre d'enseignants et par une activité réduite. L'établissement ne retrouve une meilleure considération qu'en 1822, lorsque Luigi Cherubini est nommé directeur et non simple inspecteur[alpha 3].
Luigi Cherubini structure l'institution dans des formes qui sont aujourd'hui encore reconnaissables : institution d'un système de concours d'entrée et de sortie, élaboration de méthodes officielles d'enseignement, ouverture vers un plus grand nombre d'instruments tels que le piano, la harpe, la contrebasse, la trompette ou le chant.
Les écoles de musique de Lille, Toulouse et Nancy sont rattachées au conservatoire par ordonnance du .
1831-1934 : Conservatoire de musique et de déclamation
Le , l'établissement reprend le nom de Conservatoire de musique et de déclamation.
Le , les classes de déclamation étant supprimées, le titre est également amputé pour devenir simplement Conservatoire de musique. Le , la reprise des classes de déclamation permet de renommer l'établissement Conservatoire de musique et de déclamation, que les différents successeurs de Luigi Cherubini développent à un degré qui en fera un point de référence et d'excellence de l'enseignement musical dans le monde entier.
En 1842, le compositeur Daniel-François-Esprit Auber succède à Luigi Cherubini à la direction du Conservatoire.
Alors que les classes de piano, solfège et chant sont ouvertes aux femmes dès l'ouverture de l'école en 1795, la violoniste Camille Urso est, en 1851, la première femme admise comme élève au sein de cette institution dans les classes d'instruments à cordes [alpha 4].
Les classes de composition, jusque-là fermées aux femmes, s'ouvrent peu à peu à partir de 1850 : Charlotte Jacques est la première femme à obtenir une récompense en 1861 avec un second accessit et Marie Renaud-Maury est la première à obtenir le premier prix en 1876.
Un nouveau règlement du conservatoire est promulgué en novembre 1850 et un Musée des instruments est fondé en 1864.
Daniel-François-Esprit Auber meurt le et Francisco Salvador-Daniel est désigné le directeur du conservatoire par la commission de l'enseignement de la Commune de Paris, présidée par Édouard Vaillant[7]. Francisco Salvador-Daniel sera fusillé par les Versaillais le . Son directorat est jusqu'à aujourd'hui le plus court de l'histoire du conservatoire et l'ouvrage de Constant Pierre[8] ne mentionne pas sa prise de direction à la tête de l'établissement.
En 1905, un décret détaille l'organisation du conservatoire, nominations, traitements, avancements et peines disciplinaires du personnel enseignant et administratif, organisation des examens ou encore composition des jurys d’admission.
Les disciplines enseignées s'élargissent à l'écriture musicale, l'histoire de la musique et à de nouveaux instruments (orgue, alto, clarinette, etc.). Les professeurs sont des musiciens ou compositeurs prestigieux dont l'influence marque durablement la vie musicale européenne puis les jurys de concours s'ouvrent aux personnalités extérieures (Claude Debussy, Maurice Ravel, Paul Dukas, André Messager).
En 1911 le Conservatoire de musique et de déclamation quitte les locaux de la rue Bergère pour s'installer rue de Madrid.
1934-1946 : Conservatoire national de musique et d'art dramatique
Le , le conservatoire devient Conservatoire national de musique et d'art dramatique.
Le , Henri Rabaud, alors directeur, soumet spontanément aux autorités allemandes de Paris, dont ne dépendait pas le conservatoire, le cas des professeurs et élèves juifs de son établissement, quatre jours avant la promulgation des lois sur le statut des Juifs[9]. Les enseignants juifs du conservatoire sont révoqués le .
Claude Delvincourt succède à Henri Rabaud en .
Jacques Chailley alors sous-directeur, excluent les élèves juifs à la rentrée 1942. Ils parviennent à soustraire les élèves concernés par le STO institué par la loi du en les réunissant dans l'Orchestre des Cadets du Conservatoire[10],[alpha 5].
1946-1957 : Conservatoire national de musique
Le , les activités d'art dramatique font l'objet d'une structure indépendante : le Conservatoire national d'art dramatique qui regagne les locaux de la rue du Conservatoire (anciennement rue Bergère). Les activités musicales et la classe de danse sont regroupées dans le Conservatoire national de musique.
1957-1980 : Conservatoire national supérieur de musique
Le , le qualificatif « supérieur » est ajouté au titre qui devient Conservatoire national supérieur de musique.
Sous l'impulsion des directeurs Marcel Dupré (1954-1956), Raymond Loucheur (1956-1962) et Raymond Gallois-Montbrun (1962-1983) de nouvelles disciplines font leur apparition et un cycle de perfectionnement est inauguré, avec des classes de maître animées par les plus grands instrumentistes du temps (Mstislav Rostropovitch, Christa Ludwig, Wilhelm Kempff, etc.).
1980-2009 : Conservatoire national supérieur de musique de Paris
À la suite de la création du Conservatoire national supérieur de musique de Lyon, l'établissement prend le le nom de Conservatoire national supérieur de musique de Paris[11].
En 1989, Michel Philippot et Christian Hugonnet mettent en place la formation supérieure aux métiers du son, dont la première promotion est accueillie en [alpha 6][12].
En 1990, le conservatoire s'installe à la Cité de la musique, parc de la Villette, dans le cadre des « grands travaux » de François Mitterrand. Le nouvel établissement parisien est inauguré le et les locaux de la rue de Madrid sont alors affectés au conservatoire à rayonnement régional de Paris.
En , la Cité de la musique ouvre un musée qui expose tous les instruments conservés jusqu'ici par le conservatoire[13].
Depuis 2009 : Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris
À la suite du décret no 2009-201 du 18 février 2009, la danse fait officiellement son apparition dans le titre de l'établissement qui devient le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris.
En 2020, le CNSM a créé un label discographique, baptisé Initiale[14].
En 2022, d'après le classement international QS Performing Arts, le Conservatoire de Paris figure à la 4e place des meilleurs établissements d'enseignement des arts du spectacle au monde, derrière la Juilliard School de New York (3e), l'Académie de musique et des arts du spectacle de Vienne (2e) et le Royal College of Music de Londres (1er)[15].
Enseignement
Le CNSMD de Paris propose un enseignement destiné aux futurs professionnels, accessible sur concours.
Les études chorégraphiques
L'établissement forme des danseurs de très haut niveau destinés à intégrer de grandes compagnies de rang national et international. Sa pédagogie met en synergie deux parcours majeurs de formation des interprètes en danse, classique et contemporain, ainsi qu'un parcours notation, unique au monde[16].
Interprétation de la danse
Selon le directeur des études chorégraphiques, Cédric Andrieux, « l’identité-même du Conservatoire est de préparer des jeunes femmes et des jeunes hommes à être des interprètes-danseurs, dont le corps et l’esprit seront les plus disponibles et structurés possibles pour appréhender des contestes d’exercice de leur métier pluriels, allant de la recherche, à la création en passant par la médiation ». Les étudiants participent chaque année à de grands projets chorégraphiques, dans ses deux salles de spectacles et hors-les-murs qui font partie intégrante de la saison publique de l'établissement. Les étudiants profitent de partenariats avec d’autres grandes institutions comme Théâtre national de Chaillot, les Ateliers Médicis ou le Centre national de la danse, ainsi que de nombreuses écoles internationales partenaires[16].
Notation du mouvement
La notation du mouvement Benesh et la notation du mouvement Laban sont enseignées dans deux cursus distincts, composés chacun d'un premier et d'un second cycle[16].
Écriture, composition et direction d'orchestre
L'établissement propose des cursus d’écriture, de composition de direction d’orchestre et de musique à l'image. Il dispense également un enseignement en orchestration, harmonisation au clavier, initiation à l'écriture, initiation à la direction d'orchestre et de nouvelles technologies appliquées à la composition. « Avec près de 20 manifestations publiques et plus de 10 séances d'enregistrements avec ensembles instrumentaux, vocaux et orchestres symphoniques par an, la priorité est donnée à l’expérimentation et à l’expression des talents, en collaboration avec quelques-uns des acteurs majeurs du paysage musical »[16].
Métiers du son
La formation supérieure aux métiers du son a pour objectif de former des musiciens-ingénieurs du son en un cycle supérieur de quatre ans. Ce cursus propose « une formation musicale approfondie, une formation technique et scientifique dans les secteurs de la production d’enregistrement, de la création, de la diffusion musicale et sonore et de la recherche et une formation pratique de haut niveau ». Il propose à partir de la troisième année une spécialisation en production musicale et sonore, en création musicale et sonore ou en spectacle vivant[16].
Travaillant au quotidien avec le service audiovisuel du conservatoire[12], la formation bénéficie d'équipements audiovisuels uniques dans le cadre d’une école : studios de prise de son et de post-production comprenant notamment deux régies multicanales (SSL C300), une régie multipistes (SSL4000G+), plusieurs régies offrant une palette d’équipements et de nombreuses régies de post-production (Protools, Pyramix, Logic Audio), ainsi qu’un parc de microphones très important et diversifié.[réf. souhaitée]
Diplômes délivrés
Les études s’organisent en trois cycles distincts, s'inscrivant dans le schéma LMD, menant à l'obtention des diplômes suivants[16] :
- Premier cycle :
- diplôme d'État de professeur de musique (diplôme national), disciplines accompagnement, direction d'ensembles et enseignement instrumental ou vocal[17],
- diplôme national supérieur professionnel de danseur (diplôme national)[17],
- diplôme national supérieur professionnel de musicien (diplôme national), disciplines chef d’ensembles vocaux et instrumentaux, instrumentiste-chanteur et métiers de la création musicale[17],
- licence arts, lettres, langues (diplôme national de licence délivré par Sorbonne Université), mention musicologie ;
- Deuxième cycle :
- certificat d'aptitude aux fonctions de directeur d'établissement (diplôme national)[17],
- certificat d'aptitude aux fonctions de professeur de musique (diplôme national), disciplines accompagnement, enseignement instrumental ou vocal et formation musicale[17],
- diplôme de danseur-interprète : répertoire et création (diplôme d'établissement valant grade de master)[18],
- diplôme d'analyse et écriture du mouvement : cinétographie Laban (diplôme d'établissement valant grade de master)[18],
- diplôme de deuxième cycle supérieur écriture et composition (diplôme d'établissement valant grade de master)[17],
- diplôme de deuxième cycle supérieur interprète de la musique (diplôme d'établissement valant grade de master)[17],
- diplôme de deuxième cycle supérieur musicien – ingénieur du son (diplôme d'établissement valant grade de master)[17],
- diplôme de deuxième cycle supérieur musicologie (diplôme d'établissement valant grade de master)[17],
- diplôme de deuxième cycle supérieur pédagogie et formation à l'enseignement de la musique (diplôme d'établissement valant grade de master)[17],
- diplôme notation du mouvement : choréologue Benesh (diplôme d'établissement valant grade de master)[18] ;
- Troisième cycle :
- diplôme d’artiste (diplôme d'établissement),
- diplôme d'artiste - répertoire contemporain et création (diplôme d'établissement),
- doctorat de musique recherche et pratique (diplôme national de doctorat délivré par Sorbonne Université),
- doctorat d’art et de création (diplôme national de doctorat délivré par l'Université Paris Sciences et Lettres) ;
- Hors-cycle :
- diplôme de composition de musique à l'image (diplôme d'établissement).
Campus
Depuis 1990 : parc de la Villette
Les locaux actuels du parc de la Villette, construits dans le cadre des grandes opérations d'architecture et d'urbanisme à la Cité de la musique, sont inaugurés en 1990.
Décidé en 1983 par le président François Mitterrand, ce projet est confié à l'architecte français Christian de Portzamparc, lauréat en 1985 du concours d'architecture, qui pense l'acoustique du bâtiment à tous les niveaux[16],[19].
Ces locaux de 34 000 m2 au total comportent, sur 15 400 m2, 78 salles de classe, 70 studios de travail, 3 salles d'examens et de concours, 7 plateaux d'orchestre, 3 salles publiques, une salle d'orgue, une salle d'art lyrique, l'espace Maurice-Fleuret, un centre électroacoustique, des espaces communs et la médiathèque Hector-Berlioz. Cette dernière dispose d'un fonds documentaire constitué de plus de 300 000 documents : partitions, livres, méthodes, périodiques, dossiers documents, CD, DVD et microsillons[16].
Un parc instrumental riche d'une collection d'environ 2 000 instruments dont 150 pianos à queue et 70 pianos droits est présent au conservatoire. Il met notamment à disposition des professeurs et des étudiants pianos, clavecins, orgues, ondes Martenot, harpes, violons et percussions pour les activités de production, les activités pédagogiques et les activités de recherche de l'établissement [16].
La façade du CNSMD de Paris. Hall des salles publiques. Salle Ravel.
Organisation
Le décret no 2009-201 du 18 février 2009 prévoit que le CNSMD de Paris est un établissement public à caractère administratif placé sous la tutelle du ministère de la Culture[20], exercée par la direction générale de la Création artistique.
Conseil d'administration
L'établissement est administré par un conseil d'administration dont le président est nommé par décret pour un mandat de trois ans renouvelable[21].
Nom | Début du mandat | Fin du mandat | Références |
---|---|---|---|
Raphaël Hadas-Lebel | [22],[23],[24],[25] | ||
Rémy Pflimlin | [26],[27],[28],[29],[30] | ||
Sandra Lagumina | [31] | ||
Stéphane Pallez | [32] | ||
Direction
L'établissement est dirigé par un directeur, nommé pour une durée de trois ans renouvelable deux fois par arrêté du ministre chargé de la culture et assisté par un conseil pédagogique[33].
Nom | Début du mandat | Fin du mandat | Références |
---|---|---|---|
Bernard Sarrette | |||
François-Louis Perne | 1815 | ||
Luigi Cherubini | 1822 | ||
Daniel-François-Esprit Auber | 1842 | ||
Francisco Salvador-Daniel | [7] | ||
Ambroise Thomas | 1871 | ||
Théodore Dubois | 1896 | 1905 | |
Gabriel Fauré | 1905 | 1920 | |
Henri Rabaud | 1941 | ||
Claude Delvincourt | |||
Marcel Dupré | 1954 | 1956 | |
Raymond Loucheur | 1956 | 1962 | |
Raymond Gallois-Montbrun | 1962 | ||
Marc Bleuse | |||
Alain Louvier | |||
Xavier Darasse | [34] | ||
Marc-Olivier Dupin | [35],[36],[37] | ||
Alain Poirier | [38],[39],[40],[41] | ||
Pascal Dumay | [alpha 7] | [41],[42] | |
Bruno Mantovani | [43],[44],[45] | ||
Émilie Delorme | [46] | ||
Direction pédagogique
En 2022, le comité de direction comprend deux directeurs pédagogiques[16] :
- Philippe Brandeis, directeur des études musicales et de la recherche, qui s'appuie sur huit responsables de départements pédagogiques :
- Clément Carpentier (disciplines instrumentales classiques et contemporaines)
- Gilles Oltz (disciplines vocales)
- Yannaël Pasquier (écriture, composition et direction d’orchestre)
- Riccardo Del Fra (jazz et musiques improvisées)
- Liouba Bouscant (musicologie et analyse)
- Pascal Bertin (musique ancienne)
- Denis Vautrin (métiers du son)
- Serge Cyferstein (pédagogie)
- Cédric Andrieux, directeur des études chorégraphiques
Services
Les missions principales des services du conservatoire sont l'assistance à la pédagogie, l'aide à l'insertion professionnelle et la réalisation de produits audiovisuels[16] :
- 3 services ressources travaillent au quotidien aux côtés des départements pédagogiques :
- la médiathèque et le centre des archives
- le service audiovisuel
- le service des éditions et du numérique
- 9 services sont chargés des fonctions supports regroupent tous les outils indispensables pour la fonctionnement, la réalisation et l'aboutissement des projets pédagogiques et des enseignements :
- le service des affaires financières et générales
- le service des affaires scolaires
- le service des affaires extérieures et des relations internationales
- le service production et apprentissage de la scène
- le service de la communication, relations publiques et mécénat
- le service des ressources humaines et du dialogue social
- le service de l'accueil, de la planification des activités pédagogiques et de la logistique
- le service bâtiment et sécurité
- le service informatique
Personnalités liées
Controverses
En , Pascal Dumay tout juste nommé directeur[41] est suspendu pour « avoir téléchargé et diffusé une centaine d'images à caractère pédopornographique[47] ». Après sa condamnation par le tribunal correctionnel de Versailles pour les faits incriminés[48], il est démis de ses fonctions en [42].
En , l'annonce de la nomination d'Émilie Delorme[46] suscite une polémique dans certains journaux[49],[50],[51] qui lui prêtent alors des idées « indigénistes » susceptibles de déstabiliser l'institution, ce dont elle se défendra, soutenue par la majeure partie des effectifs de l'établissement[52],[53],[54].
En éclate une affaire administrative et judiciaire qui oppose Jérôme Pernoo, professeur de violoncelle, à la direction de l'établissement, représentée par Émilie Delorme, sur la base d‘accusations de harcèlement de la part du professeur à l'encontre de certains de ses anciens élèves.
Notes et références
Notes
- Appellation qui sera conservée, avec une éclipse, jusqu'en 1934, où l'établissement se verra baptisé Conservatoire national de musique et d’art dramatique.
- Jean-François Lesueur est partisan d'une réactivation des maîtrises supprimées par la Révolution. L'Empire, dans l'esprit du Concordat, lui donnera raison en les rétablissant progressivement.
- Il faut cependant attendre 1830 pour voir le nom de Conservatoire officialisé à nouveau.
- Camille Urso se présenta avec soixante-dix hommes. Le jury d'admission, notamment composé des compositeurs italiens Michele Carafa et Gioachino Rossini et du Premier violon du roi, Delphin Alard, était assis autour du directeur Daniel-François-Esprit Auber. Camille Urso dut jouer le 4e Concerto de Pierre Rode, avec accompagnement pour violon, deuxième violon et violoncelle. La jeune candidate fut acceptée à l'unanimité comme élève dans la classe de Joseph Massart.
- Toutefois, les Allemands s'aperçoivent de la supercherie au printemps 1944 et Claude Delvincourt fournit aux élèves menacés de faux papiers d’identité et les aide à entrer dans la clandestinité, avant de devoir lui-même se cacher.
- Le recrutement de la première promotion au mois de janvier s'explique par la volonté qu'elle soit diplômée au , date de la mise en place du marché unique européen, afin de « faire face à la concurrence des Tonmeister allemands ».
- Bien que le décret portant cessation de fonctions ne paraisse que le , Pascal Dumay est suspendu dès .
Références
- Chassain-Dolliou 1995, p. 13.
- Chassain-Dolliou 1995, p. 15.
- Chassain-Dolliou 1995, p. 17.
- « Loi portant établissement d’un Conservatoire de musique à Paris pour l’enseignement de cet art du », 16 thermidor de l'an iii (consulté le )
- Loi de fondation du 16 thermidor de l'an III.
- Mongrédien 1986, p. 18.
- Kriff 2018.
- Pierre 1900.
- Gribenski 2001.
- Gribenski 2013.
- Décret no 80-154 du 18 février 1980.
- Philippot 1996, p. 313-317.
- FR3 Paris 1997.
- « INITIALE, le label discographique du Conservatoire », sur www.conservatoiredeparis.fr (consulté le )
- « Le Conservatoire de Paris classé 4e meilleure école d'arts du spectacle au monde », sur Franceinfo,
- Site officiel.
- Arrêté du 18 septembre 2020.
- Arrêté du 13 janvier 2021.
- Mathilde Blayo et Antoine Pecqueur, « Les salles de concert ont remplacé les lieux de culte », La Lettre du musicien, (lire en ligne).
- art. 1 Décret no 2009-201 du 18 février 2009.
- art. 7-8 Décret no 2009-201 du 18 février 2009.
- Décret du 1er août 1990.
- Décret du 4 février 1997.
- Décret du 31 mai 2000.
- Décret du 8 juillet 2003.
- Décret du 16 septembre 2005.
- Décret du 6 décembre 2006.
- Décret du 27 mai 2009.
- Décret du 16 juillet 2012.
- Décret du 28 août 2015.
- Décret du 12 avril 2017.
- Décret du 4 septembre 2020.
- art. 13-14 Décret no 2009-201 du 18 février 2009.
- Décret du 23 septembre 1991.
- Décret du 8 janvier 1993.
- Décret du 26 mars 1996.
- Décret du 5 janvier 1999.
- Décret du 24 août 2000.
- Décret du 3 octobre 2003.
- Décret du 23 novembre 2006.
- Décret du 26 août 2009.
- Décret du 5 mai 2010.
- Décret du 2 août 2010.
- Décret du 22 juillet 2013.
- Arrêté du 27 juillet 2016.
- Arrêté du 11 décembre 2019.
- « Images pédophiles : le directeur du Conservatoire de Paris suspendu », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le )
- « Prison avec sursis pour Pascal Dumay », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Clément Pétreault, « Conservatoire national de musique : une nomination qui inquiète », Le Point, (lire en ligne, consulté le )
- Isabelle Barbéris, « Émilie Delorme, proche des thèses indigénistes, à la tête du Conservatoire de Paris : la grosse erreur de casting », Marianne, (lire en ligne, consulté le )
- « Une indigéniste pressentie pour prendre la tête du Conservatoire national de musique », Valeurs actuelles, (lire en ligne, consulté le )
- « Émilie Delorme, première femme nommée à la tête du Conservatoire de Paris », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- « Polémique (stérile) autour de la nomination d'Émilie Delorme à la tête du Conservatoire de Paris », Musiq3, (lire en ligne, consulté le )
- Victor Tribot Laspière, « Les premiers pas prudents d'Emilie Delorme à la tête du Conservatoire de Paris », France Musique, (lire en ligne, consulté le )
Annexes
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Bibliographie
- [Bongrain 2012] Anne Bongrain, Le Conservatoire national de musique et de déclamation, 1900-1930 : Documents historiques et administratifs, Paris, Vrin, , 450 p. (ISBN 978-2-7116-2398-3, BNF 20180731)
- [Bongrain & Gérard 1996] Anne Bongrain (dir.) et Yves Gérard (dir.), Le Conservatoire de Paris : des Menus-Plaisirs à la Cité de la musique, Paris, Buchet-Chastel, , 355 p. (ISBN 978-2-7020-1653-4, BNF 20180530)
- [Bongrain & Poirier 1999] Anne Bongrain (dir.) et Alain Poirier (dir.), Le Conservatoire de Paris : deux cents ans de pédagogie, 1795-1995, Paris, Buchet-Chastel, , 444 p. (ISBN 978-2-283-01774-6, BNF 20180717)
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Création et statuts
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Nominations présidence
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Nominations direction
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- France. « Décret du portant nomination du directeur du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris - M. Mantovani (Bruno) » [lire en ligne]
- France. « Décret du portant nomination du directeur du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris - M. MANTOVANI (Bruno) » [lire en ligne]
- France. « Arrêté du portant nomination du directeur du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris » [lire en ligne]
- France. « Arrêté du portant nomination de la directrice du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris » [lire en ligne]
Accréditations
- France. « Arrêté du accréditant le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris en vue de la délivrance de diplômes conférant un grade universitaire et de diplômes nationaux » [lire en ligne]
- France. « Arrêté du accréditant le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris en vue de la délivrance de diplômes conférant un grade universitaire et de diplômes nationaux » [lire en ligne]
Documents filmés
- Musée de la Cité de la Musique [Production de télévision], Rouzane Avanissian (journaliste), dans 19/20 Paris Île de France sur FR3 Paris (, 3 minutes) Institut national de l'audiovisuel.
Liens externes
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