Trophée de la Coupe du monde de football
Le trophée de la Coupe du monde de football est un trophée en or récompensant les vainqueurs de la Coupe du monde de football.
Trophée de la Coupe du monde de football | |
Trophée actuel. | |
Description | Récompense le vainqueur de la Coupe du monde de football. |
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Organisateur | FIFA |
Date de création | 1930 (Coupe Jules Rimet) (Musée national du Sport) 1974 (FIFA World Cup Trophy) (FIFA World Football Museum) |
Site officiel | FIFA.com |
Depuis la création du tournoi planétaire en 1930, deux trophées ont été remis : la Coupe Jules-Rimet de 1930 à 1970, conservée par le Brésil après ses trois premières victoires dans la compétition, et la Coupe du monde de la FIFA, remise en jeu à chaque édition depuis 1974.
Coupe Jules Rimet
La Coupe Jules Rimet, du nom du fondateur du Red Star de Paris et ancien président de la FIFA[1], est le trophée original de la Coupe du monde de football. Originellement appelée « Coupe du Monde de Football Association »[2], la coupe est renommée en 1946 en l'honneur du président de la FIFA, Jules Rimet, qui en 1929 a décidé d'un vote à l'origine de la compétition. Également surnommée Victoire ailée[3], la coupe représente Niké, la déesse grecque de la victoire, tenant un calice octogonal. Le trophée créé par le sculpteur français Abel Lafleur mesure 35 centimètres de haut, pèse 6,175 kilogrammes et est en argent fin plaqué or[4]. La Coupe du Monde de Football Association est transportée vers l'Uruguay pour la première édition de la Coupe du monde en 1930 à bord du SS Conte Verde (en), à Villefranche-sur-Mer, le . C'est le même bateau qui a emmené Jules Rimet ainsi que les équipes française, roumaine, et belge en Uruguay pour participer au tournoi. La première équipe à soulever le trophée est l'Uruguay, vainqueur de la Coupe du monde 1930.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le trophée est gardé par l'Italie, championne du monde en 1938. Ottorino Barassi, le vice-président italien de la FIFA et président de la Fédération italienne de football, retire secrètement le trophée d'une banque de Rome et le cache dans une boîte à chaussure sous son lit pour éviter que les Nazis l'emportent[5].
Le , quatre mois avant la Coupe du monde 1966 en Angleterre, le trophée est volé pendant une exposition publique au Westminster Central Hall. Le trophée est retrouvé par un chien sept jours plus tard enveloppé dans du papier journal dans un buisson d'un jardin du sud de Londres[6]. Le chien reçoit 5 000 livres de récompense, obtient le droit d'assister à la réception officielle des joueurs, sans son maître, et décrochera un rôle dans une comédie d'espionnage[7].
Pour des raisons de sécurité, la Fédération anglaise de football crée secrètement une réplique du trophée qui est utilisée lors de diverses célébrations jusqu'en 1970. La réplique est vendue aux enchères pour 254 500 livres sterling à la FIFA. La somme déboursée qui atteint plus de douze fois le prix de départ de 20 000 livres, alimente la rumeur sur le fait que le trophée n'est pas une réplique, mais l'original[8]. La FIFA a décidé d'exposer le trophée au National Football Museum (en) de Preston.
Le Brésil remporte la coupe Jules Rimet pour la troisième fois en 1970, ce qui lui permet de garder définitivement le trophée, comme l'avait souhaité Jules Rimet en 1930[9]. Néanmoins, la coupe est à nouveau dérobée le , lors d'une exposition au siège de la Confédération brésilienne de football à Rio de Janeiro. Le trophée était gardé dans une armoire avec une façade de verre pare-balles, mais l'arrière en bois a été forcé avec un pied-de-biche[10],[7]. La coupe n'a jamais été retrouvée ; une croyance populaire veut qu'elle a été fondue, bien que ce soit impossible, le trophée étant fait d'or et d'argent mêlés[11],[7]. La presse anglaise rappelle alors que le président de la fédération brésilienne avait déclaré en 1966, après le vol du trophée en Angleterre : « Un tel vol ne serait jamais arrivé au Brésil. Même les voleurs brésiliens aiment le foot et ne commettraient jamais un tel sacrilège »[7]. Quatre hommes sont finalement jugés et condamnés par contumace pour cet acte. La Fédération brésilienne commande une réplique, créée par Eastman Kodak, contenant 1,8 kg d'or. Celle-ci est présentée au président brésilien en 1984[12].
En 1997, la FIFA et la fédération brésilienne cherchent toutes deux à acquérir le trophée remis par la fédération anglaise en 1970, convaincues qu'il s'agissait de la réplique : vendu par la salle de vente londonienne Sotheby's, le trophée est acquis par la FIFA pour un montant de 254 000 livres alors qu'il était estimé à 20 000[7]. Une expertise menée par la FIFA atteste que l'objet était bien la réplique[7].
Coupe du monde de la FIFA
Au début des années 1970, la FIFA commande, pour sa dixième Coupe du monde en 1974, un nouveau trophée[13]. Cinquante-trois propositions de sculptures sont proposées provenant de sept pays[14]. La proposition de l'artiste italien Silvio Gazzaniga est finalement retenue. Le trophée (sans son socle) mesure 36,8 cm et pèse 6,175 kg. Il est composé d'or massif à 75 % avec une base de 13 cm de diamètre contenant deux morceaux de malachite[15]. Il laisse apparaître deux sportifs transcendés par la victoire soulevant la Terre. Il est pour la première fois présenté lors de la Coupe du monde de football de 1974 et c'est le capitaine ouest-allemand Franz Beckenbauer[14] qui le soulève.
Le trophée porte l'inscription « FIFA World Cup » gravée à sa base. Les noms des vainqueurs sont gravés sur la base opposée du trophée. Le texte indique l'année et le nom de chaque nation championne du monde dans la langue du pays. En 2018, douze vainqueurs ont donc été gravés sur le trophée. Le règlement de la FIFA détermine que le trophée de la Coupe du monde, contrairement à son prédécesseur, ne peut être remis définitivement au vainqueur. De plus, les champions gardent peu de temps l'original en or massif. On leur substitue rapidement une réplique plaquée or, qu'ils peuvent conserver[14],[16]. Depuis la finale de la Coupe du monde de football de 1998, la FIFA a établi des règles plus strictes. Le protocole ne laisse l'original aux joueurs qu'un quart d'heure après la fin du match[17]. Le protocole veut aussi que seuls les champions du monde, ex-champions du monde, les chefs d'État et le président de la FIFA, puissent la toucher.
Peu de temps avant la Coupe du monde de football de 2006 en Allemagne, le trophée est brièvement retourné en Italie pour une restauration avant d'être finalement remis à l'équipe d'Italie de football, championne du monde. Le , il est dit que la Coupe du monde de la FIFA a eu l'air abîmée après avoir été remise à l'Italie quelques jours auparavant. Fabio Cannavaro, le capitaine de la sélection italienne, a été photographié avec une pièce verte de malachite s'étant détachée de la base, qui a ensuite été recollée sur sa place initiale[18].
Il ne faut pas oublier également les médailles, qui, elles, sont dans tous les cas conservées à vie par les membres des équipes atteignant le podium de la coupe du monde de football, et ce depuis 1974. En 2007, la FIFA a d’ailleurs décidé d’attribuer rétroactivement les médailles aux joueurs des équipes qui ont figuré sur le podium des coupes du monde de football de 1930 à 1974.
Vainqueurs
Coupe Jules-Rimet
Coupe du monde de la FIFA
Champions du monde de football
- 5 fois : Brésil (1958, 1962, 1970, 1994, 2002)
- 4 fois : Italie (1934, 1938, 1982, 2006) ; Allemagne (1954, 1974, 1990, 2014)
- 2 fois : Uruguay (1930, 1950) ; Argentine (1978, 1986) ; France (1998, 2018)
- 1 fois : Angleterre (1966) ; Espagne (2010)
Le Brésil s'est imposé en Suède (1958), au Chili (1962), au Mexique (1970), aux États-Unis (1994), ainsi qu'en Corée du Sud et au Japon (2002).
L'Italie a remporté le trophée à domicile (1934), en France (1938), en Espagne (1982) et en Allemagne (2006).
L'Allemagne s'est imposée en Suisse (1954), à domicile (1974), en Italie (1990) et au Brésil (2014).
L'Argentine s'imposa à domicile (1978) et au Mexique (1986).
L'Uruguay gagna ses mondiaux à domicile (1930) et au Brésil (1950).
La France a triomphé à domicile (1998), ainsi qu'en Russie (2018).
L'Angleterre s'est imposée à domicile (1966).
L'Espagne, quant à elle, s'est imposée en Afrique du Sud (2010).
Les trois pays les plus titrés sont les seuls à avoir remporté les deux trophées :
Capitaines ayant soulevé le Trophée
Coupe Jules-Rimet
- Coupe du monde de 1930 : José Nasazzi
- Coupe du monde de 1934 : Gianpiero Combi
- Coupe du monde de 1938 : Giuseppe Meazza
- Coupe du monde de 1950 : Obdulio Varela
- Coupe du monde de 1954 : Fritz Walter
- Coupe du monde de 1958 : Bellini
- Coupe du monde de 1962 : Mauro Ramos
- Coupe du monde de 1966 : Bobby Moore
- Coupe du monde de 1970 : Carlos Alberto
Coupe du monde de la FIFA
- Coupe du monde de 1974 : Franz Beckenbauer
- Coupe du monde de 1978 : Daniel Passarella
- Coupe du monde de 1982 : Dino Zoff
- Coupe du monde de 1986 : Diego Maradona
- Coupe du monde de 1990 : Lothar Matthäus
- Coupe du monde de 1994 : Dunga
- Coupe du monde de 1998 : Didier Deschamps
- Coupe du monde de 2002 : Cafu
- Coupe du monde de 2006 : Fabio Cannavaro
- Coupe du monde de 2010 : Iker Casillas
- Coupe du monde de 2014 : Philipp Lahm
- Coupe du monde de 2018 : Hugo Lloris
Footballeurs ayant gagné le trophée comme joueur puis comme sélectionneur
- Mário Zagallo, joueur : 1958 et 1962 ; sélectionneur : 1970
- Franz Beckenbauer, joueur, capitaine : 1974 ; sélectionneur : 1990
- Didier Deschamps, joueur, capitaine : 1998 ; sélectionneur : 2018
Notes et références
- voir l'ouvrage de Jean-Yves Guillain, La Coupe du monde de football, l'œuvre de Jules Rimet, Paris, Éditions Amphora, 1998
- « P 12 du document de la FIFA "les stats du jour du 8 juillet 2018" »
- L'incroyable épopée de la Victoire ailée, article de La Lettre de l'économie du sport, no 1161 du 13 juin 2014
- (en) FIFA, « Jules Rimet Cup », sur fifaworldcup.com (consulté le )
- (en) DDI News, « History », sur ddinews.com, (consulté le )
- (en) Reid Alastair, « The World Cup », The New Yorker, (consulté le )
- Pierre Godon, « La fabuleuse histoire du trophée de la Coupe du monde, qui a échappé aux nazis, mais pas aux voleurs », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
- (en) Simon Kuper, « Solid gold mystery awaits the final whistle », Financial Times, (consulté le )
- (en) Mark Buckingham, « 1970 World Cup - Mexico », Sky Sports, (consulté le )
- (en) Alex Bellos, Futebol: The Brazilian Way of Life, London, Bloomsbury, , 342 p. (ISBN 0-7475-6179-6)
- « La Coupe Jules-Rimet », sur fifa.com (consulté le )
- (en) Associated Press, « Trophy as filled with history as Cup », CNN, (consulté le )
- Michaël Attali et Jean Saint-Martin, Dictionnaire culturel du sport, Armand Colin, , p. 87.
- (en) « Trophy », sur fifa.com (consulté le )
- (en)« FIFA Competition Trophies - FIFA World Cup™ », sur fifa.com (consulté le )
- Aimé Jacquet, Ma vie pour une étoile, Robert Laffont, , p. 123.
- « Coupe du monde 2018 : les Bleus n'ont pas rapporté le véritable trophée en France », sur franceinter.fr, (consulté le ).
- (en) 'World Cup suffers at hands of the winners', Daily Telegraph, 14 juillet 2006
Liens externes
- (fr) Le trophée de la Coupe du monde de la FIFA sur le site de la FIFA
- (en) Le vol de la coupe 1966 The Observer
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