Coupe du monde de football 1970

La Coupe du monde de football 1970 est la neuvième édition de la Coupe du monde de football. Elle s'est tenue au Mexique du 31 mai au 21 juin 1970.

Coupe du monde de football 1970
Généralités
Sport Football
Organisateur(s) FIFA
Édition 9e
Lieu(x) Mexique
Date 31 mai au
Participants 16 (68 partants)
Épreuves 32 rencontres
Affluence 1 603 975
(moyenne 50 124)
Site web officiel FIFA
Palmarès
Tenant du titre Angleterre (1)
Vainqueur Brésil (3)
Finaliste Italie
Troisième Allemagne de l'Ouest
Buts 95 (moyenne 3)
Meilleur joueur Pelé
Meilleur(s) buteur(s) Gerd Müller (10 buts)

Navigation

La compétition est remportée par l'équipe du Brésil, qui s'appuie sur une génération d'attaquants exceptionnelle avec Pelé, Gérson, Jairzinho, Rivellino et Tostão, et qui marque quatre buts lors de la finale face à l'Italie. Cette édition de la Coupe du monde, décrite comme l'une des plus spectaculaires[1], est également marquée par les dix buts de Gerd Müller (dont deux triplés), et par la demi-finale à suspense Italie-RFA, qualifiée par certains de « Match du siècle », et qui se termine sur le score de 4 buts à 3 pour l'Italie après prolongation.

Le trophée de la Coupe du monde, appelé « Coupe Jules Rimet », mis en jeu lors de la première édition de la compétition en 1930, était destiné à être conservé définitivement par la première équipe qui parviendrait à gagner la Coupe du monde à trois reprises. C'est chose faite pour le Brésil qui est sacré champion du monde pour la troisième fois après 1958 et 1962. Pelé, qui a contribué à toutes ces campagnes victorieuses du Brésil, reste à ce jour le seul joueur vainqueur de trois titres mondiaux.

Tour préliminaire

Le tour préliminaire fut marqué par la guerre de Cent Heures, aussi appelée guerre du football, qui opposa deux états centre-américains, le Salvador et le Honduras en juillet 1969.

Équipes qualifiées

Coupe du Monde 1970

Europe

Amérique du Nord, centrale et caraïbes

Amérique du Sud

Asie-Océanie

Afrique

Stades

Sites de la Coupe du monde 1970

Résumé

Le format de la compétition est resté le même qu'en 1958, 1962 et 1966 : 16 équipes qualifiées, réparties en quatre groupes de quatre équipes qui se rencontrent au premier tour une fois chacune. Les deux équipes en tête dans chaque groupe sont qualifiées pour les quarts de finale[2]. La principale innovation concerne l'utilisation de la différence de buts pour départager les équipes à égalité de points, évitant ainsi les matchs d'appui pour les places qualificatives (le départage par tirage au sort restant utilisé en dernier recours).

Pour la première fois, le remplacement de joueurs dans le jeu a été autorisé en coupe du monde, à raison de deux substitutions par équipe pendant un match[2]. L'Union soviétique a été la première équipe à faire un changement dans l'histoire de la coupe du monde contre le Mexique dans le match d'ouverture. Viktor Serebryanikov était le premier joueur à être remplacé, par Anatoly Puzach après 45 minutes.

Cette coupe du monde a également vu la première utilisation des cartons jaunes et rouges, critère visuel compréhensible de tous (y compris des spectateurs dans les tribunes), pour signaler respectivement les avertissements et les expulsions (la procédure d'avertissement et d'expulsion existant déjà bien avant 1970)[2]. Cinq cartons jaunes ont ainsi été distribués lors du match d'ouverture Mexique contre l'URSS, alors que les arbitres n'ont pas eu à sortir un seul carton rouge sur l'ensemble du tournoi.

Cette coupe du monde était également la première à être télévisée en couleurs. Afin de s'adapter aux horaires des programmes européens, quelques coups d'envoi, dont notamment ceux du match d'ouverture, des quarts de finale et de la finale, ont été donnés à midi. C'était une décision impopulaire pour beaucoup de joueurs et d'entraîneurs en raison de la chaleur intense au Mexique à cette heure[2].

Cette édition voit aussi le retour de l'Afrique avec la participation du Maroc, deuxième nation africaine présente en phase finale après l'Égypte en 1934, et la présence inédite d'Israël, le représentant du continent asiatique.

Compétition

Groupe I

Dans le groupe 1, les hôtes mexicains ont suscité les espérances d'une nation entière en accédant aux quarts de finale en compagnie de l'Union soviétique. Cependant la victoire mexicaine face à la Belgique lors de la dernière journée repose sur un penalty contestable. À l'issue des trois journées, l'Union soviétique et le Mexique terminent en tête du groupe à égalité sur tous les critères du règlement (nombre de points et différence de buts). Un tirage au sort est alors effectué entre les deux qualifiés afin de les répartir dans le tableau final : l’Union soviétique reste à la première place et le Mexique hérite de la deuxième place, ce qui curieusement correspond au classement obtenu en utilisant le critère de la meilleure attaque (qui entrera en vigueur en 1974)[3].

Classement final
  Équipe Pts J G N P BP BC Diff
1 Union soviétique5321061+5
2[4] Mexique5321050+5
3 Belgique2310245-1
4 Salvador0300309-9
31 mai Union soviétique 0 0 Mexique
3 juin Belgique 3 0 Salvador
6 juin Union soviétique 4 1 Belgique
7 juin Mexique 4 0 Salvador
10 juin Union soviétique 2 0 Salvador
11 juin Mexique 1 0 Belgique

1re journée


Match d'ouverture
Mexique 0 - 0 Union soviétique Estadio Azteca, Mexico
12:00
Historique des rencontres
Spectateurs : 107 000
Arbitrage : Kurt Tschenscher
Rapport

Belgique 3 - 0 Salvador Estadio Azteca, Mexico
16:00
Historique des rencontres
Van Moer 12e, 54e
Lambert 76e (pén.)
Spectateurs : 92 000
Arbitrage : Andrei Rǎdulescu
Rapport

2e journée

Union soviétique 4 - 1 Belgique Estadio Azteca, Mexico
16:00
Historique des rencontres
Bychovets 14e, 63e
Asatiani 57e
Khmelnitsky 76e
Lambert 86e Spectateurs : 59 000
Arbitrage : Rudolf Scheurer
Rapport

Mexique 4 - 0 Salvador Estadio Azteca, Mexico
12:00
Historique des rencontres
Valdivia 45e, 46e
Fragoso 58e
Basaguren 83e
Spectateurs : 103 000
Arbitrage : Ali Kandil
Rapport

3e journée

Union soviétique 2 - 0 Salvador Estadio Azteca, Mexico
16:00
Historique des rencontres
Bychovets 51e, 74e Spectateurs : 89 000
Arbitrage : Rafael Hormazábal Díaz
Rapport

Mexique 1 - 0 Belgique Estadio Azteca, Mexico
16:00
Historique des rencontres
Peña 14e (pén.) Spectateurs : 105 000
Arbitrage : Ángel Norberto Coerezza
Rapport

Groupe II

Le Groupe 2 a vu l'Uruguay et les champions européens italiens se défaire de la Suède et d'Israël. L'Italie, qualifiée après une série de matchs insipides, montrera cependant la vraie mesure de son talent lors de la phase à élimination directe.

Classement final
  Équipe Pts J G N P BP BC Diff
1 Italie4312010+1
2 Uruguay3311121+1
3 Suède33111220
4 Israël2302113-2
2 juin Uruguay 2 0 Israël
3 juin Italie 1 0 Suède
6 juin Uruguay 0 0 Italie
7 juin Suède 1 1 Israël
10 juin Suède 1 0 Uruguay
11 juin Israël 0 0 Italie

1re journée

Uruguay 2 - 0 Israël Stade Cuauhtémoc, Puebla
16:00
Historique des rencontres
Maneiro 23e
Mujica 50e
Spectateurs : 20 000
Arbitrage : Bob Davidson
Rapport

Italie 1 - 0 Suède Estadio Luis Dosal, Toluca
16:00
Historique des rencontres
Domenghini 10e Spectateurs : 14 000
Arbitrage : Jack Taylor
Rapport

2e journée

Uruguay 0 - 0 Italie Stade Cuauhtémoc, Puebla
16:00
Historique des rencontres
Spectateurs : 30 000
Arbitrage : Rudi Glöckner
Rapport

Israël 1 - 1 Suède Estadio Luis Dosal, Toluca
12:00
Historique des rencontres
Spiegler 56e Turesson 53e Spectateurs : 10 000
Arbitrage : Seyoum Tarekegn
Rapport

3e journée

Suède 1 - 0 Uruguay Stade Cuauhtémoc, Puebla
16:00
Historique des rencontres
Grahn 90e Spectateurs : 18 000
Arbitrage : Henry Landauer
Rapport

Italie 0 - 0 Israël Estadio Luis Dosal, Toluca
16:00
Historique des rencontres
Spectateurs : 10 000
Arbitrage : Ayrton Vieira de Moraes
Rapport

Groupe III

Dans le match opposant le Brésil à la Tchécoslovaquie, Pelé, audacieux, a tenté un lob du milieu du terrain sur le gardien de but tchécoslovaque, Ivo Viktor, manquant le cadre d'un rien. Une action jamais vue auparavant dans une Coupe du monde. Quant au « désaccord des champions » entre le Brésil et l'Angleterre, il a été à la hauteur de toutes les espérances, avec le Brésil gagnant un match de haute qualité sur le score de 1-0. Durant la partie, Gordon Banks, gardien de but de l'Angleterre, effectua notamment l'un des plus beaux arrêts du mondial à la suite d'une tête de Pelé aux 6 mètres[5].

Classement final
  Équipe Pts J G N P BP BC Diff
1 Brésil6330083+5
2 Angleterre4320121+1
3 Roumanie2310245-1
4 Tchécoslovaquie0300327-5
2 juin Angleterre 1 0 Roumanie
3 juin Brésil 4 1 Tchécoslovaquie
6 juin Roumanie 2 1 Tchécoslovaquie
7 juin Brésil 1 0 Angleterre
10 juin Brésil 3 2 Roumanie
11 juin Angleterre 1 0 Tchécoslovaquie

1re journée

Angleterre 1 - 0 Roumanie Estadio Jalisco, Guadalajara
16:00
Historique des rencontres
Hurst 65e Spectateurs : 50 560
Arbitrage : Vital Loraux
Rapport

Brésil 4 - 1 Tchécoslovaquie Estadio Jalisco, Guadalajara
16:00
Historique des rencontres
Rivelino 24e
Pelé 59e
Jairzinho 61e, 81e
Petráš 11e Spectateurs : 52 897
Arbitrage : Ramon Barreto
Rapport

2e journée

Roumanie 2 - 1 Tchécoslovaquie Estadio Jalisco, Guadalajara
16:00
Historique des rencontres
Neagu 52e
Dumitrache 75e (pén.)
Petráš 5e Spectateurs : 56 818
Arbitrage : Diego De Leo
Rapport

Brésil 1 - 0 Angleterre Estadio Jalisco, Guadalajara
12:00
Historique des rencontres
Jairzinho 59e Spectateurs : 66 834
Arbitrage : Abraham Klein
Rapport

3e journée

Brésil 3 - 2 Roumanie Estadio Jalisco, Guadalajara
16:00
Historique des rencontres
Pelé 19e, 67e
Jairzinho 22e
Dumitrache 34e
Dembrovschi 84e
Spectateurs : 50 804
Arbitrage : Ferdinand Marschall
Rapport

Angleterre 1 - 0 Tchécoslovaquie Estadio Jalisco, Guadalajara
16:00
Historique des rencontres
Clarke 50e (pén.) Spectateurs : 49 262
Arbitrage : Roger Machin
Rapport

Groupe IV

Dans le groupe 4, le Pérou avec son jeu d'attaque modèle a créé la sensation en battant la Bulgarie 3-2 alors qu'il était mené 0-2 après 49 minutes de jeu. Qualifié pour les quarts de finale après ses deux premiers matchs, le Pérou est battu par une forte équipe allemande et doit se contenter de la seconde place du groupe.

Classement final
  Équipe Pts J G N P BP BC Diff
1 Allemagne de l'Ouest63300104+6
2 Pérou4320175+2
3[6] Bulgarie1301259-4
4[6] Maroc1301226-4
2 juin Pérou 3 2 Bulgarie
3 juin Allemagne de l'Ouest 2 1 Maroc
6 juin Pérou 3 0 Maroc
7 juin Allemagne de l'Ouest 5 2 Bulgarie
10 juin Allemagne de l'Ouest 3 1 Pérou
11 juin Bulgarie 1 1 Maroc

1re journée

Pérou 3 - 2 Bulgarie Estadio Nou Camp, León
16:00
Historique des rencontres
Gallardo 50e
Chumpitaz 55e
Cubillas 73e
Dermendzhiev 13e
Bonev 49e
Spectateurs : 13 765
Arbitrage : Antonio Sbardella
Rapport

Allemagne de l'Ouest 2 - 1 Maroc Estadio Nou Camp, León
16:00
Historique des rencontres
Seeler 56e
Müller 78e
Jarir 21e Spectateurs : 12 942
Arbitrage : Laurens van Ravens
Rapport

2e journée

Pérou 3 - 0 Maroc Estadio Nou Camp, León
16:00
Historique des rencontres
Cubillas 65e, 75e
Chale 67e
Spectateurs : 13 537
Arbitrage : Tofik Bakhramov
Rapport

Allemagne de l'Ouest 5 - 2 Bulgarie Estadio Nou Camp, León
12:00
Historique des rencontres
Libuda 20e
Müller 27e, 52e (pén.), 88e
Seeler 67e
Nikodimov 12e
Kolev 89e
Spectateurs : 12 710
Arbitrage : José María Ortiz de Mendíbil
Rapport

3e journée

Allemagne de l'Ouest 3 - 1 Pérou Estadio Nou Camp, León
16:00
Historique des rencontres
Müller 19e, 26e, 39e Cubillas 44e Spectateurs : 17 875
Arbitrage : Abel Aguilar Elizalde
Rapport

Maroc 1 - 1 Bulgarie Estadio Nou Camp, León
16:00
Historique des rencontres
Ghazouani 61e Zhechev 40e Spectateurs : 12 299
Arbitrage : Antonio Ribeiro Saldanha
Rapport

Tableau final

Quarts de finale Demi-finales Finale
 14 juin / Mexico      17 juin / Guadalajara      21 juin / Mexico
  Union soviétique  0
  Uruguay  1 ap  
  Uruguay  1
 14 juin / Guadalajara
    Brésil  3  
  Brésil  4
  Pérou  2  
  Brésil  4
 14 juin / Toluca
    Italie  1
  Italie  4
 17 juin / Mexico
  Mexique  1  
  Italie  4 ap
 14 juin / León Match pour la 3e place
    Allemagne de l'Ouest  3  
  Allemagne de l'Ouest  3 ap  20 juin / Mexico
  Angleterre  2     Uruguay 0
  Allemagne de l'Ouest 1

Quarts de finale

Les quarts de finale ont vu une Italie transformée s'imposer 4-1 sur l'hôte mexicain après avoir encaissé le premier but. Victoire du Brésil sur le Pérou 4-2 après un match spectaculaire entre deux équipes portées vers l'attaque. L'Uruguay a défait, après prolongation, une équipe d'Union soviétique qui partait pourtant favorite.

Le dernier quart de finale, un « remake » de la finale 1966 entre l'Angleterre et la République fédérale d'Allemagne, produit un des grands matchs de l'histoire de la Coupe du monde[7]. Après cinquante minutes, l'Angleterre mène 2-0 et a déjà un pied en demi-finale. C'est alors que l'entraîneur de l'Angleterre Alf Ramsey, trop confiant, décide de sortir un de ses joueurs-clés, Bobby Charlton, afin de l'épargner pour la suite du tournoi. Mais sans Charlton, l'Angleterre perd son emprise sur le jeu et ne peut contenir les implacables attaques allemandes. Après que Franz Beckenbauer a réduit l'écart d'un tir puissant 2-1, la RFA égalise à huit minutes de la fin sur une tête d'Uwe Seeler et une hésitation fatidique du gardien de but remplaçant Peter Bonetti (Gordon Banks étant absent pour cause d'intoxication alimentaire). L'élan anglais était irrévocablement brisé et la RFA tiendra sa revanche grâce au but de la victoire signé Gerd Müller durant la prolongation (après une autre erreur de Bonetti).

Allemagne de l'Ouest 3 - 2 a. p. Angleterre Estadio Nou Camp, León
12:00
Historique des rencontres
Beckenbauer 68e
Seeler 76e
Müller 108e
Mullery 31e
Peters 49e
Spectateurs : 23 357
Arbitrage : Ángel Norberto Coerezza
Rapport

Brésil 4 - 2 Pérou Estadio Jalisco, Guadalajara
12:00
Historique des rencontres
Rivelino 11e
Tostão 15e, 52e
Jairzinho 75e
Gallardo 28e
Cubillas 70e
Spectateurs : 54 270
Arbitrage : Vital Loraux
Rapport

Italie 4 - 1 Mexique Estadio Luis Dosal, Toluca
12:00
Historique des rencontres
Guzmán 25e (csc)
Riva 63e, 76e
Rivera 70e
González 13e Spectateurs : 26 851
Arbitrage : Rudolf Scheurer
Rapport

Uruguay 1 - 0 a. p. Union soviétique Estadio Azteca, Mexico
12:00
Historique des rencontres
Espárrago 116e Spectateurs : 24 550
Arbitrage : Laurens van Ravens
Rapport

Demi-finales

Les demi-finales présentent des affiches de prestige, les quatre équipes ayant toutes au moins un titre mondial à leur palmarès. Le Brésil défait l'Uruguay 3-1 dans une demi-finale 100% sud-américaine au goût de finale, qui a vu un moment lumineux du « roi Pelé » : sur une ouverture au ras du sol, Pelé se trouve à l'entrée de la surface de réparation face au gardien uruguayen, Ladislao Mazurkiewicz, avec un ballon venant sur sa gauche. Le gardien se focalise uniquement sur Pelé et anticipe une prise de balle de ce dernier. Or le Brésilien laisse volontairement filer le ballon sans le toucher et effectue un grand pont sur le gardien qui est trompé par la feinte. Mais ce coup de génie n'aura pas le destin qu'il mérite car, après avoir récupéré le ballon dans le dos de Mazurkiewicz, Pelé croise trop son tir face au but vide, la balle frôlant seulement le poteau. Il s'agit pour beaucoup d'un des plus beaux gestes de Pelé, illustrant le sens de l'innovation de ce joueur d'exception.

L'autre demi-finale, entre l'Italie et la République fédérale d'Allemagne, est considérée comme l'un des plus grands matchs de l'histoire de la Coupe du monde[1]. L'Italie ouvre le score en début de rencontre par Roberto Boninsegna à la suite d'un excellent une-deux avec Luigi Riva. La RFA se montre patiente dans le jeu et parvient à égaliser par Karl-Heinz Schnellinger à la 90e minute. Durant la prolongation, Gerd Müller donne l'avantage à l'Allemagne à la 94e minute avant que l'Italie ne revienne à la marque par le défenseur Tarcisio Burgnich (son unique but international hors match amical). Le chassé-croisé au tableau d'affichage se poursuit : à la 104e minute, Riva trompe le gardien allemand Sepp Maier et signe le troisième but italien (3-2), puis Müller égalise six minutes plus tard (3-3). La télévision est en train de retransmettre le ralenti du but allemand quand le milieu italien Gianni Rivera, esseulé au point de penalty, prend à contre-pied le gardien allemand sur un bon centre en retrait de Boninsegna (4-3). Franz Beckenbauer a continué de jouer après avoir eu la clavicule cassée à la suite d'un choc avec un Italien pendant cette prolongation, car le sélectionneur ouest-allemand Helmut Schön avait déjà effectué les deux remplacements autorisés. Beckenbauer, qui était critiqué avant le match du côté allemand, est ainsi resté sur le terrain jusqu'à la fin du match avec un bras en écharpe, image devenue le symbole de son courage et de sa persévérance. De par son scénario riche en émotions, cette rencontre Italie-RFA est considérée par certains comme le « Match du siècle » (« Partita del Secolo » en italien et « Jahrhundertspiel » en allemand). Un monument sur l'Estadio Azteca à Mexico commémore d'ailleurs cette partie.

Brésil 3 - 1 Uruguay Estadio Jalisco, Guadalajara
16:00
Historique des rencontres
Clodoaldo 44e
Jairzinho 76e
Rivelino 89e
(1 - 1) Cubilla 19e Spectateurs : 51 261
Arbitrage : José María Ortiz de Mendíbil
Rapport

Italie 4 - 3 a. p. Allemagne de l'Ouest Estadio Azteca, Mexico
16:00
Historique des rencontres
Boninsegna 8e
Burgnich 98e
Riva 104e
Rivera 111e
(1 - 0, 1 - 1) Schnellinger 90e
Müller 94e, 110e
Spectateurs : 102 444
Arbitrage : Arturo Yamasaki
Rapport

Match pour la troisième place

Allemagne de l'Ouest 1 - 0 Uruguay Estadio Azteca, Mexico
16:00
Historique des rencontres
Overath 26e (1 - 0) Spectateurs : 104 403
Arbitrage : Antonio Sbardella
Rapport

L'affiche de ce match pour la 3e place se reproduira quarante ans plus tard à la Coupe du monde 2010 avec encore une victoire de l'Allemagne (3-2).

Finale

Dans la finale, le Brésil frappe le premier et prend logiquement l'avantage grâce à une tête de Pelé sur un centre de Rivelino à la 18e minute. Mais Roberto Boninsegna profite d'une erreur défensive brésilienne pour remettre les deux équipes à égalité avant la mi-temps et maintenir l'espoir dans le camp italien. En deuxième mi-temps, l'Italie reste accrochée à son système défensif prudent mais, passé l'heure de jeu, elle craque face à la puissance de feu et la créativité du Brésil. Gérson double la mise pour le Brésil d'un tir puissant des 20 mètres. Il frappe ensuite un coup franc des 40 m sur Pelé qui remet de la tête sur Jairzinho lancé qui ne peut que marquer. Enfin, après une magnifique démonstration de maîtrise collective face à des Italiens déboussolés, Pelé décale son capitaine Carlos Alberto sur le flanc droit pour le dernier but. Ce but de Carlos Alberto, après une série de mouvements par l'équipe brésilienne de la gauche au centre, est considéré comme l'un des plus grands buts jamais marqués dans l'histoire du tournoi. Cette victoire a consacré les premiers triple champions (« tri-campeão » en portugais) du monde. Du côté italien, une vive polémique s'installe à propos du joueur vedette et Ballon d'or en titre, Gianni Rivera, qui n'est entré en jeu qu'à la 84e minute.

Avec cette troisième victoire (faisant suite à celles de 1958 et 1962), le Brésil a gagné le droit de conserver définitivement la coupe Jules Rimet (celle-ci a cependant été volée en 1983 à Rio de Janeiro et n'a jamais été récupérée). L'entraîneur brésilien Mário Zagallo fut le premier footballeur à devenir champion du monde en tant que joueur (1958, 1962) et entraîneur (1970), et Pelé a fini sa carrière en Coupe de monde en tant que premier joueur à avoir gagné trois coupes du monde.

Brésil 4 - 1 Italie Stade Azteca, Mexico
12:00
Historique des rencontres
( Rivelino) Pelé 18e
( Jairzinho) Gérson 66e
( Pelé) Jairzinho 71e
( Pelé) Carlos Alberto 86e
(1 - 1) 37e Boninsegna Spectateurs : 107 412
Arbitrage : Rudi Glöckner
Félix - Carlos Alberto , Brito, Piazza, Everaldo - Clodoaldo, Gérson - Jairzinho, Tostão, Pelé, Rivellino Équipes Albertosi - Burgnich, Cera, Bertini ( 75e  Juliano), Rosato, Facchetti - Domenghini, de Sisti, Mazzola - Boninsegna ( 84e  Rivera), Riva

Entraîneur :
Mário Zagallo
Entraîneur :
Ferruccio Valcareggi

Meilleurs buteurs

L'excellent ailier brésilien Jairzinho a marqué au moins un but dans chacune des six rencontres disputées par le Brésil au cours de la phase finale (dans le premier match, contre la Tchécoslovaquie, il en a marqué deux), un exploit qui n'a jamais été répété[1]. Cependant, le meilleur buteur du tournoi est l'Allemand Gerd Müller avec un total impressionnant de 10 buts[1]. Müller a réalisé deux « hat-trick » (trois buts dans une partie) au premier tour lors de deux matchs consécutifs, contre la Bulgarie puis le Pérou. Buteur pour l'Allemagne à chaque rencontre jusqu'en demi-finale, il n'a cependant pas réussi à marquer dans le dernier match (pour la 3e place) contre l'Uruguay (1-0).

10 buts

7 buts

5 buts

4 buts

3 buts

2 buts

Notes et références

  1. « Brazil tri campeão », sur So Foot,
  2. Émile Gillet et Thymoté Pinon, « Dix choses à savoir sur la mythique Coupe du monde 1970 au Mexique », sur France Football,
  3. Gabriel Attal, « Coupe du monde 2018 : que donnerait un tirage au sort entre l'Angleterre et la Belgique ? », sur Le Figaro / Sport24.com,
  4. Place attribuée par tirage au sort.
  5. (en) « Brazil 1–0 England », sur http://www.thefa.com (consulté le )
  6. Classement affiné rétroactivement. Bulgarie et Maroc sont à égalité de points et de différence de buts, le critère de la meilleure attaque n’intervenant qu'à partir de 1974.
  7. (en) « West Germany 3–2 England », sur http://www.thefa.com (consulté le )
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