Cramont
Cramont est une commune française située dans le département de la Somme en région Hauts-de-France.
Cramont | |||||
La mairie-école et la salle Bernard-Maisant. | |||||
Blason |
|||||
Administration | |||||
---|---|---|---|---|---|
Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Somme | ||||
Arrondissement | Abbeville | ||||
Intercommunalité | CC Ponthieu-Marquenterre | ||||
Maire Mandat |
Hervé Level 2020-2026 |
||||
Code postal | 80370 | ||||
Code commune | 80221 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Cramontois | ||||
Population municipale |
305 hab. (2019 ) | ||||
Densité | 32 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 08′ 55″ nord, 2° 03′ 20″ est | ||||
Altitude | Min. 70 m Max. 136 m |
||||
Superficie | 9,56 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Amiens (commune de la couronne) |
||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Rue | ||||
Législatives | 1re circonscription de la Somme | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Somme
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
| |||||
Géographie
Description
Cramont est un village rural picard du Ponthieu situé au nord de l'ancien chef-lieu de canton (Ailly-le-Haut-Clocher) et approximativement à mi-chemin entre Saint-Riquier (à l'ouest) et Bernaville (à l'est).
Depuis le , la commune fait partie du parc naturel régional Baie de Somme - Picardie maritime.
Communes limitrophes
Quartiers, hameaux, lieux-dits et écarts
- Le Ménage, qui était encore une « annexe » en 1867, est situé au nord, à la lisière du bois dont l'extrémité, nommée « le Cromont-en-Bois », présente quelques ressemblances avec un camp romain (vaste terrasse artificielle entourée de fossés profonds) et aurait été aménagée en motte castrale.
- Les Quatre Saisons, hameau situé à l'intersection des départementales 925 et 108, est à cheval sur deux communes : Cramont et Coulonvillers.
Urbanisme
Typologie
Cramont est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Amiens, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 369 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[5],[6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (85,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (85,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (77,5 %), forêts (8,7 %), prairies (8 %), zones urbanisées (5,7 %), cultures permanentes (0,1 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Toponymie
Avant 1709, le village s'appelait Cromont. Son nom viendrait du latin Cux et signifierait village ou habitation sur le mont[9].
Histoire
Cramont était traversée par la voie romaine allant d'Amiens à Boulogne-sur-Mer[10].
Le lieu est occupé par l'homme depuis au moins l'époque gallo-romaine. Une villa « à galerie de façade partielle »[11] fut repérée lors des prospections réalisées par le spécialiste amiénois de l'archéologie aérienne, Roger Agache.
Les incursions anglaises pendant la guerre de Cent Ans ont sérieusement affecté le village (vers 1340 et 1346)[9].
En 1524, Cramont et ses dépendances sont incendiés par les troupes de Charles Quint, empereur d'Allemagne et roi d'Espagne[9].
Le seigneur de La Ferté-lès-Saint-Riquier exerçait ses droits seigneuriaux sur Cramont et percevait annuellement :
- 137 livres 10 sols 4 deniers,
- 45 chapons,
- 13 poules,
- 60 corvées,
- 3 setiers 9 boisseaux de blé,
- 30 setiers 14 boisseaux d'avoine.
Celui-ci y avait droit de forage et afforage[12] et y possédait un moulin à vent à tour de pierre, produisant de la farine de blé, appelé le Moulin de la Chaussée, situé près du village, à l'ouest et, comme son nom le laisse penser, à proximité de la Chaussée Brunehaut[13].
La plus grande partie du bois (228 journaux environ et s'étendant dans la plaine vers Cumont et Hanchy) appartenait bien entendu aussi au seigneur de La Ferté. Un puits très profond, avec des galeries divergentes, a été mentionné dans ce bois et la tradition rapporte que les villageois entendirent longtemps hurler un chien qui y était tombé.
Un autre bois, plus petit (appelé Bois de Grâce et contenant environ 18 journaux) faisait partie du domaine de la châtellenie de La Ferté. La chapelle du château du seigneur de La Ferté disposait de terres, 36 à 40 journaux.
Un almanach de Ponthieu de 1783 relève le nom d'un fief sis à Cramont : les Hyeraux.
Des souterrains auraient servi de refuge à la population au moment de la Révolution[9]. En 1859, un ménager, Ferdinand Acloque, trouva une voûte souterraine[14]. On évoque depuis la possibilité de la présence de souterrains dans le village.
En 1867, les 615 habitants (installés dans 162 maisons), avaient pour activité principale la culture du lin (en 1789, on fabriquait déjà de la toile à Cramont). La superficie était alors de 947 ha, le village avait une bibliothèque communale, un percepteur des contributions et était desservi par le bureau de poste de Bernaville.
Pendant la Première Guerre mondiale, un aérodrome militaire est aménagé en 1916 par l'armée française. La 40e compagnie d’aérostation y stationne[15],[16].
Lors de la Deuxième Guerre mondiale, l'aérodrome est réaménagé par l'aviation britannique puis par l'occupant allemand, qui lui attribue la dénomination de « Flugplatz Conteville ». A cette époque, il est équipé d'une piste bétonnée de 600 m, un hangar, 3 zones de dispersions avec 33 abris avions et 3 positions de DCA légère. Les installations étaient reliées par un raccordement ferroviaire à la gare de Conteville, sur l'ancienne ligne de Fives à Abbeville, utilisée pour l’acheminement des pièces de rechange, des bombes et du carburant. Cette gare est réutilisé en 1944 pour l’acheminement des V1 vers les sites de tir[16].
L'aérodrome a été désaffecté et les terrains rendus aux agriculteurs après la Libération de la France[16].
Politique et administration
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[20].
En 2019, la commune comptait 305 habitants[Note 3], en diminution de 0,33 % par rapport à 2013 (Somme : −0,2 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Enseignement
En 2010, l'école ferme. Les élèves du village se rendent à l'école intercommunale Becquestoile de Saint-Riquier où un regroupement pédagogique concentré a été construit[23].
Autres équipements
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- L'ancienne église Saint-Martin, dessinée en 1857 par Oswald Macqueron[24], était construite en pierre et couverte d'ardoise. Le clocher avait la forme d'une cloche surmontée d'une flèche effilée.
L'édifice actuel a été reconstruit un peu plus loin en bordure de la RD 166. Cet édifice est en brique et de facture néo-gothique, comme ce fut la mode dans la seconde moitié du XIXe siècle. - Le monument aux morts se situe au centre de la place du village, sur une pelouse où s'étendaient autrefois le cimetière et l'église. Le dernier nom y figurant est celui de Frédéric Vaudet, maréchal des logis du 8e RCS, tué à Sarajevo le 8 septembre 1992[25].
- Des anciennes pistes d'aviation allemandes sont toujours présentes entre Cramont et Conteville[16]
- Motte castrale avec rempart de terre[26].
- La Traverse du Ponthieu, randonnée de 18 km, à pied, à cheval ou à vélo, d'Abbeville à Auxi-le-Château, passe dans la commune.
- L'église, très élancée, se voit de loin.
- Monument aux morts.
Personnalités liées à la commune
- En 1567, Jean de Melun, écuyer, était seigneur de Cramont[9].
- Louis François Quillet, homme politique né à Cramont en 1742, député de la Somme de 1791 à 1792[27].
Héraldique
Blason | De sinople à la croix d'or chargée de cinq coquilles d'argent. |
|
---|---|---|
Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- « Le réseau Trans'80 en ligne ».
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Amiens », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Notice historique et géographique réalisée par l'instituteur du village, M. Ternois, 1899, archives départementales de la Somme, Amiens Lire la notice en ligne, sur le site des archives départementales.
- M. Cousin, « Trois voies romaines du Boulonnais », dans Mémoire de la société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, Années 1858-1859, p. 403, note en bas de page, lire en ligne.
- culture.gouv.fr
- afforage : définition du mot
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Navigation : cartes de Cassini », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
- Sources : livre d'Ernest Prarond, 1867
- « Cramont : ATLAS SOMME 14-18 N°1 - 2014 », sur https://www.anciens-aerodromes.com, (consulté le ).
- « Historique – Cramont », sur https://www.anciens-aerodromes.com, (consulté le ).
- Réélu pour le mandat 2014-2020 : Le Courrier picard, édition d'Abbeville, 8 avril 2014, p. 8.
- « Liste des élus de la Somme » [ods], Listes des élus, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- Le Courrier picard, édition Picardie maritime, 22 septembre 2015, p.12.
- Fonds Macqueron de la Bibliothèque d'Abbeville
- Site spécialisé sur les monuments-aux-morts de la Somme.
- Photo aérienne de Roger Agache.
- « Louis, François, Gabriel Quillet (1742-1792) », sur Sycomore, base de données des députés de l'Assemblée nationale.
- Portail de la Somme
- Portail des communes de France