Culture de Canegrate
La culture de Canegrate[alpha 1] est culture nord-italienne du bronze final, attestée entre le XIIIe et la fin du Xe siècle av. J.-C. Cette culture est précédée par la culture de Terramare et suivie par la proto-culture de Golasecca. Son aire géographique correspond approximativement à l'actuelle moitié occidentale de la Lombardie à laquelle est conventionnellement adjointe la partie orientale du Piémont. Quoique plus faible et mesurée, sa diffusion se prolonge également au sein de l'Ouest de la régionpiémontaise.
Autres noms | Proto-golaseccien |
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Lieu éponyme | Le site archéologique de Canegrate, la ville de Canegrate en Lombardie |
Auteur | Guido Sutermeister, en 1926 |
Répartition géographique | Approximativement l'actuelle région italienne de la Lombardie, la partie orientale de la région italienne du Piémont, et la plaine padane orientale, Vénétie julienne |
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Période | Âge du bronze récent, jusqu'au début de l'âge du fer. |
Chronologie | Du XIVe au XIe siècle av. J.-C. |
Type humain associé | Proto-celtes |
Tendance climatique | climat tempéré à influences méditerranéenne et montagneuses |
Signe particulier | La culture de Canegrate précède la proto-culture de Golasecca. |
Subdivisions
Canegrate I ; Canegrate II
Objets typiques
Céramique biconique, dite à point ; rites funéraires de crémation
La culture de Canegrate se caractérise essentiellement un rite funéraire d'incinération. Ce dernier se manifeste via l'incorporation des cendres de la défunte personne dans une urne. De ce fait, cette dernière procède de l'ensemble archéo-cultureleuropéen dit « à champs d'urnes »[1],[2],[3]. Les restes incinérés du défunt sont fréquemment accompagnées de divers artéfacts ouvragés de bronze, mais également de fibules et d'objets d'apparat. Par ailleurs, le corpus archéologique de la culture de Canegrate met en évidence une confection artisanale et un recours systématique à un matériel céramique de type biconique[4].
Historique
La nécropole trouvée à Canegrate est très similaire à celles réalisées à la même époque dans le nord des Alpes. Elle représente la première vague migratoire de la population de la culture des champs d'urnes[5] de la partie nord-ouest des Alpes qui, à travers les cols alpins, avait déjà pénétré et s'était installé dans la vallée occidentale du Pô entre le lac Majeur et le lac de Côme (culture Scamozzina). Ilsapportent une nouvelle pratique funéraire - la crémation - qui supplante l'inhumation[6].
Caractéristiques
Faciès archéologique
Le faciès de Canegrate introduit un nouveau style décoratif en céramique qui marque une rupture presque totale avec la culture Scamozzina précédente; ce style est lié à celui de la zone alpine du nord-ouest dans la phase la plus ancienne de la culture des champs d'urnes[7]. Les découvertes uniformes et isolées de Canegrate ne montrent aucune trace de la culture Polada précédente, ni ne fournissent la preuve d'une insertion progressive de Canegrate dans la zone[8].
Contexte
- Tableau récapitulatif des différents systèmes de datation en Europe au cours de la période celtique dite de Hallstatt[alpha 2] :
Notes et références
Notes
- Culture archéo-chrono-culturel éponyme du site archéologique de Canegrate dans la région italienne Lombardie. Factuellement, il s'agit du premier chantier de fouilles archéologiques inauguré dans les années 1960, où l'on a mis au jour les premières occurrences d'artéfacts, lesquels étaient placés en contexte dit funéraire (sépultures). Ils ont mis en évidence et permis d'identifier et d'authentifier cette nouvelle culture.
- D'après l'ouvrage collectif, La culture de Golasecca[9] , selon l'article Golasecca : Les Celtes du nord de l'Italie, rédigé par Brigitte Postel et issu du périodique mensuel Archéologia ( numéro 476 ) [10] ; d'après l'ouvrage Celtes : Trésors d'une civilisation disparue, sous la direction de Daniele Vitali[11]
Références
- Patrice Brun, La civilisation des Champs d'urnes : étude critique dans le Bassin parisien, Paris, FMSH éditions, , 171 p. (ISBN 2-7351-0158-4)
- Thibault Lachenal, « En marge du R.S.F.O. : styles céramiques de l’étape moyenne du Bronze fnal en Provence », Actes des Rencontres Méridionales de Préhistoire Récente, (lire en ligne, consulté le )
- Aimé Bocquet, « Datations absolues sur les stations littorales et l’âge du Bronze final dans les Alpes du Nord », dans Aimé Bocquet, André Marguet, Alain Orcel, Christian Orcel, Patrice Brun, Claude Mordant (dir.), Le groupe Rhin-Suisse-France orientale et la notion de civilisation des Champs d’Urnes, Nemours, , pages 435 à 444
- Marcel Otte, La protohistoire, éditions De Boeck, (lire en ligne), page 269 (paragraphe 8.3.2)
- (it) Venceslas Kruta, La grande storia dei celti. La nascita, l'affermazione e la decadenza, Newton & Compton, 2003, (ISBN 88-8289-851-2), (ISBN 978-88-8289-851-9)
- D'Ilario, 1984, p. 6
- (it) Raffaele de Marinis, Liguri e Celto-Liguri in Italia. Omniun terrarum alumna, Garzanti-Scheiwiller, 1988.
- (it) Stefano Tosi, Da Milano alla Barona. Storia, luoghi e persone di questa terra., Lulu.com, 21 p.
- Lorre et Cicolani 2010, p. 164
- Brigitte Postel, « Golasecca : Celtes du Nord de l'Italie », Archéologia, Faton, no 476, , page 61 (ISSN 0570-6270)
- Vitali 2007, p. 15
- Brun 1987, p. 27
- Brun 1987, p. 218
- Brun 1987, p. 219
- Buchsenschultz et al. 2015, p. 496
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Pierre-Yves Lambert et Georges-Jean Pinault, Gaulois et celtique continental, Librairie Droz, , 503 p. (lire en ligne), p. 280 à 290.
- (en) Emma Blake, Social Networks and Regional Identity in Bronze Age Italy, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 119 à 135.
- (it) Gianna G. Butti et Giacomo Devoto, Preistoria e storia delle regioni d'Italia, Sansoni Università,
- (it) Raffaele de Marinis, Liguri e Celto-Liguri in Italia : Omniun terrarum alumna, Garzanti-Scheiwiller, , 724 p..
- (it) Paola Di Maio, Lungo il fiume : Terre e genti nell'antica valle dell'Olona, Corsico / Teograf,
- (it) Attilio Agnoletto, San Giorgio su Legnano : storia, società, ambiante,
- (it) Giorgio D'Ilario, Edigio nGianazza, Marco Turri et al., Profilo storico della città di Legnano, Editions Landoni,
- Dominique Garcia (dir.), L'âge du bronze en Méditerranée : recherches récentes, Arles, Errance, coll. « Les Hespérides », , 191 p. (ISBN 978-2-87772-467-8)
- (it) Elena Banzi, « I miliari come fonte topografica e storica : L’esempio della XI Regio (Transpadana) e delle Alpes Cottiae Con note litologiche di Piergiovanna Grossi », Publications de l'École française de Rome, vol. 254, , p. 1 à 344 (lire en ligne, consulté le ).
- Jean-Jacques Hatt, « Chronique de Protohistoire », Bulletin de la Société préhistorique de France, vol. 52, no 7, , p. 397 à 400 (DOI 10.3406/bspf.1955.3225).
- Joël Vital, « Identification du Bronze moyen-récent en Provence et en Méditerranée nord-occidentale », Documents d'Archéologie Méridionale, vol. 22, no 1, , p. 7 à 715 (DOI 10.3406/dam.1999.1127).
- Joël Vital, « Nouvelles considérations sur les incinérations Bronze final de la nécropole de Champ-Crose à Chabestan (Hautes-Alpes) et sur les modes funéraires dans les Alpes occidentales du XIVe au XIe siècle av. J.-C. », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 87, no 8, , p. 250 à 256 (DOI 10.3406/bspf.1990.9444).
- Venceslas Kruta, Les Celtes, histoire et dictionnaire : Des origines à la romanisation et au christianisme, Robert Laffont, (ISBN 978-2-221-05690-5).
- Raymond Lantier, « Recherches archéologiques en Gaule en 1955 (Période historique) », Gallia, vol. 16, no 2, , p. 449 à 508 (DOI 10.3406/galia.1958.2250).
- Luana Kruta-Poppi, « Protohistoire italique », Annuaires de l'École pratique des hautes études - 4e section, sciences historiques et philologiques, École pratique des hautes études, vol. 126e année, no Livret 9 (Rapports sur les conférences de l'année 1993-1994), , p. 29 (lire en ligne, consulté le ).
- Marcel Otte (dir.), Mireille David-Elbiali, Christiane Éluère et al., chap. 8.2.3 « Culture de Canegrate », dans Marcel Otte (dir.) et alii, La protohistoire, Bruxelles, De Boeck Supérieur, , 2e éd., 384 p. (lire en ligne), page 269.
- Patrice Brun, Princes et princesses de la Celtique : le premier âge du fer en Europe (850-450 av. J.-C.), Paris, Errance, coll. « Hespérides », , 216 p. (ISBN 2-903442-46-0)
- Olivier Buchsenschutz (dir.) et al., L'Europe celtique à l'âge du fer : VIIIe – Ier siècle, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Nouvelle Clio », , 437 p. (ISBN 978-2-13-057756-0, ISSN 0768-2379)
- Virginie Defente, Les Celtes en Italie du Nord : Piémont oriental, Lombardie, Vénétie, du VIe au IIIe siècle av. J.-C., Rome, École française de Rome, coll. « Collection de l'École française de Rome » (no 312), , 188 p. (ISBN 2-7283-0607-9)
- Venceslas Kruta, Les Celtes, histoire et dictionnaire : des origines à la romanisation et au christianisme, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1005 p. (ISBN 2-221-05690-6)
- Raymond Chevallier, La romanisation de la Celtique du Pô : essai d'histoire provinciale, Rome, École française de Rome, coll. « Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome », , 643 p. (ISBN 2-7283-0048-8, lire en ligne), p. 362.
- Christine Lorre et Veronica Cicolani, Golasecca : du commerce et des hommes à l'âge du fer (VIIIe – Ve siècle av. J.-C.), Paris, Réunion des musées nationaux, , 176 p. (ISBN 978-2-7118-5675-6)
- Daniel Vitali, Les Celtes d'Italie, Paris, Collège de France/Fayard, coll. « Leçons inaugurales du Collège de France » (no 189), , 80 p. (ISBN 978-2-213-63289-6)
Articles connexes
Liens externes
- Le site de la culture de Vanegrate sur Research Omics Group.com : (en) « Culture of Canegegrate », sur Research Omics.Org / index Canegrate Culture, (consulté le )
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