Dang Ngoc Chan
Dang Ngoc Chan (1894-1971), en vietnamien Đặng Ngọc Chấn (chữ Nôm 鄧玉震), également connu sous le nom de Doc Phu Su Chan, est un haut fonctionnaire de l'administration française et résistant d'Indochine.
Biographie
Chấn, fils de Đặng Ngọc Võ et de Nguyen Thi Mai[1], est né en 1894 à Chaudoc (district de Châu Phú, Cochinchine)[2],[3]. Il épouse Lucie Phan Thi Tien en 1915[1],[4] puis, après la mort de celle-ci, Nguyen Thi Hien[1].
Il entre dans la fonction publique comme instituteur en 1913[2]. Il est naturalisé Français en 1926[3]. À cette occasion, il décide de grouper l'intégralité de son nom dans son patronyme qui devient donc Dang Ngoc Chan. Il prend manifestement le prénom de Paul[5] mais celui-ci ne figure sur aucun document officiel. Puis il passe des concours pour finir doc-phu-su en 1933. Adjoint au gouverneur de province, il est responsable de Cholon, à côté de Saïgon (maintenant, Chợ Lớn est un quartier d'Hô-Chi-Minh-Ville) ; à sa retraite, il est nommé administrateur des services civils de l'Indochine à titre honoraire. Il possède également des rizières à Chaudoc[6].
En 1931, il est Délégué local indigène et Chef du Gouvernement ethnique de Cochinchine à l’Exposition coloniale internationale de Vincennes[2],[7]. Il est nommé Chevalier de la Légion d'Honneur en 1933[8].
En 1938-1939, il a apparemment eu une aventure avec une chanteuse de cai luong, Nam Sa Dec (de son vrai nom Nguyen Kim Chung), et il en serait né un enfant qu'il n'a pas reconnu (il était alors déjà marié)[9].
Durant la Seconde Guerre mondiale, il participe à la résistance contre l'occupation japonaise[10] et est fait prisonnier lors du coup de force japonais. En 1947, alors que la guerre d'Indochine a débuté, il fait partie d'une délégation envoyée par le gouvernement français à la conférence de New Dehli du 23 mars au 2 avril 1947, organisée par Nehru[11]. Il est nommé Officier de la Légion d'Honneur en 1948 puis commandeur en 1959[8].
Il meurt le 21 septembre 1971 à Saïgon.
Études et carrière
- Collège Chasseloup-Laubat[4],[12] ;
- 1912 : instituteur stagiaire[13] ;
- 1913 : instituteur de l'enseignement primaire de 4e classe[2],[13] ;
- 1915 : secrétaire interprète[2],[13] ;
- 1917-1920 : École supérieure de droit et d'administration de l'Université de Hanoï[2] ;
- 1920 : commis de 4e classe du gouvernement[13] ;
- 1923 : commis de 3e classe[13] ;
- 1926 : commis de 2e classe[13] ;
- 1926 : phu de 3e classe[2],[13] ;
- 1928 : phu 2e classe[14],[15],[13] ;
- 1930 : phu 1re classe[7],[13] ;
- 1933 : doc-phu-su[2] ;
- 1936 : doc-phu-su hors classe spéciale[2] ;
- délégué administratif du Centre et secrétaire de province à Cholon (poste occupé en 1943)[2] ;
- 1947 : administrateur honoraire de 1re classe des services civils de l'Indochine[4],[16] ;
- vers 1962 : membre du Conseil supérieur des Français de l'étranger[4].
Activité bénévole :
- secrétaire du Comité du Temple du Souvenir annamite de Cochinchine[17] ;
- membre du Comité d'érection de la statue Pétrus-Ky[18] ;
- conseiller du Cercle sportif annamite[19] ;
- membre du conseil d'administration du lycée Marie Curie en 1951-1952[20] ;
- membre du comité central des Associations d'aide mutuelle et d'assistance sociale de Cochinchine (AMAS)[21] ;
- vice-président de la Fédération indochinoise de la Résistance[4] ;
- président de la section de Saïgon de la Société d'entr'aide des membres de la Légion d'honneur[4] ;
- vice-président de l'Amicale saïgonnaise des anciens combattants[4] ;
- président de l'Association amicale des citoyens français d'origine asienne[4] ;
- membre du Comité de la Société des études indochinoises[4] ;
- président du Cercle franco-vietnamien[4].
Décorations
- Officier de l'ordre du Dragon d'Annam[4],[2] ;
- Officier du Mérite Agricole Annamite[2],[22] ;
- Officier du Sowathara[4],[2] ;
- Chevalier de l'Ordre royal du Cambodge ;
- Chevalier du Million d'Éléphants[4],[23] ;
- Commandeur de la Légion d’Honneur[8] ;
- Croix de guerre[4] ;
- médaille de la résistance[4],[10] ;
- médaille d'or de la Reconnaissance française avec rosette[4],[10] ;
- chevalier des Palmes académiques[4] ;
- Croix de la Vaillance avec palme[10]
Bibliographie
- [Who's Who 1962] Who's Who in France, Paris, Jacques Lafitte, 1961-1962, 5e éd., p. 899, entrée « DANG NGOC CHAN »
Notes et références
- Extrait du registre des actes de décès du Consulat général de France à Saïgon, 28 septembre 1971, Leonore document no 3.
- « Đặng Ngọc Chấn », sur Mémoires d'Indochine (consulté le )
- « JORF du 5 juillet 1926 », sur Gallica (consulté le )
- Who's Who 1962.
- Communication personnelle avec la famille.
- L. Lacroix-Sommé (éd.), R. J. Dickson (éd.) et A. J. Burtschy (éd.), Annuaire complet (européen et indigène) de toute l'Indochine, commerce, industrie, plantations, mines, adresses particulières… : Indochine, adresses, (lire en ligne), p. 849.
- « Exposition coloniale », L'Alliance franco-annamite, , p. 2 (lire en ligne).
- Dang Ngoc Chan, Légion d'Honneur, numéro de la matricule 185 649, Leonore document no 1.
- « The story "Mrs. Nam Sa Dec" », sur Cải Lương Việt Nam English Edition, (consulté le ).
- Renseignements demandés par la Grande chancellerie à l'appui de toute proposition pour la légion d'Honneur faite par le Ministère des affaires étrangères, 23 juin 1959 Leonore document no 14.
- Christine Sellin, « France-Inde (1947-1950) », dans La Puissance française en question (1945-1949), Paris, Publications de la Sorbonne, (ISBN 2-85944-148-4, lire en ligne), p. 120-121.
- (vi) thaoLQĐ, « 140 năm trên làng Xuân Hòa có một ngôi trường (tiếp theo) », sur Lê quý đôn khung trời kỷ niêm — Và những ký ức về Sài Gòn, (consulté le ).
- le Ministre de la France d'outre-mer, Légion d'Honneur, grade d'officier, notices de renseignements, Leonore, p. 9.
- « Tableau d'avancement pour 1928 du personnel indigène du cadre supérieur des bureaux du gouvernement et des provinces de la Cochinchine », L'Écho annamite, (lire en ligne).
- « Nominations et mutations du personnel indigène, etc. », Bulletin administratif de la Cochinchine, , p. 159 (lire en ligne).
- Marius Moutet, « Décret du 13 mai 1947 conférant l'honorariat du grade d'administrateur de 1re classe des services civils de l'Indochine à deux administrateurs annamites », Journal officiel de la République française, (lire en ligne, consulté le ).
- « Comité du Temple du Souvenir annamite de Cochinchine — Procès verbal », L'Écho annamite, (lire en ligne).
- « Comité d'érection de la statue Pétrus-Ky — Procès verbal de la séance du 22 novembre 1927 », L'Écho annamite, (lire en ligne).
- « Cercle sportif annamite — Procès verbal de la réunion ordinaire du Comité du 31 octobre 1922 », L'Écho annamite, (lire en ligne).
- G; Gauthier, « Arrêté no 70-602 du 10 mars 1952 portant composition du conseil d'administration du lycée Marie Curie pour l'année 1951-1952 », Bulletin officiel du haut commissariat de France en Indochine, (lire en ligne, consulté le ).
- « À l'AMAS », Le Nouvelliste d'Indochine, (lire en ligne, consulté le ).
- « Décorations », L'Écho annamite, , p. 3 (lire en ligne).
- Ministre de la France d'outre-mer, Légion d'Honneur, grade d'officier, notices de renseignements, Leonore document no 9.
Liens externes
- [Leonore] « Dang Ngoc Chan », sur Leonore (consulté le )
- « Résidence du Doc-Phu de Cholon », sur Geneanet (consulté le ), carte postale représentant la résidence de fonction de Dang Ngoc Chan
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