Deanna Durbin

Deanna Durbin, née Edna May Durbin, est une actrice et chanteuse canado-française née le à Winnipeg, au Canada, morte le à Paris 19e[1],[2]. Découverte jeune par la Metro-Goldwyn-Mayer (MGM), elle fut l'actrice la plus populaire des comédies musicales des studios Universal Pictures des années 1930 et 1940.

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Deanna Durbin
Deanna Durbin en couverture du magazine Yank en 1945.
Nom de naissance Edna May Durbin
Naissance
Winnipeg (Canada)
Nationalité Canadienne
Américaine
Française
Décès (à 91 ans)
Paris 19e (France)
Profession Actrice
Chanteuse

Biographie

Enfance et jeunesse

Deanna Durbin naît au Canada dans un milieu modeste (son père est forgeron au chemin de fer Canadien Pacifique) de parents anglais nés à Manchester. Elle a une sœur, Edith, de douze ans son aînée[3]. Quand elle est en bas âge, sa famille déménage en Californie, et ses parents, James Allen Durbin et Ada (née Read), obtiennent la nationalité américaine.

Deanna Durbin chante des chansons pour enfants dès l'âge d'un an. À dix ans, ses parents constatent son talent indéniable et l'inscrivent pour des leçons de chant à la Ralph Thomas Academy. Les leçons sont payées par sa sœur Edith, les parents n'ayant pas les moyens. Elle devient rapidement l'élève préférée de Ralph Thomas, et celui-ci exhibe le talent de la fillette dans divers clubs et églises locaux.

Débuts au cinéma à 15 ans

En 1936, elle a quinze ans quand un directeur de casting de la Metro-Goldwyn-Mayer (MGM), Rufus LeMaire, entend parler d'une jeune chanteuse de talent à la Ralph Thomas Academy : il lui fait passer une audition et la fait chanter devant le patron de la MGM, Louis B. Mayer. Celui-ci lui fait signer un contrat de six mois. Elle passe une audition pour incarner la voix de Blanche Neige dans les studios Disney. Elle est refusée pour cet enregistrement (paradoxalement, Walt Disney juge sa voix trop mûre, comme celle d'une femme de vingt ou trente ans) mais a un rôle dans le court-métrage musical Le Kiosque à musique (Every sunday), aux côtés de Judy Garland, elle-même débutante.

Deanna Durbin est ensuite embauchée par le studio Universal, où elle joue dans bon nombre de comédies musicales dans les années 1930 et 1940. Valeur sûre du cinéma, elle incarne avec succès la fille adolescente idéale, toujours souriante et avenante. Sa voix de soprano et les intrigues optimistes de ses films charment l'Amérique durant l’ère de la Grande Dépression.

Son premier film chez Universal est Trois jeunes filles à la page (Three Smart Girls), qui sort en 1936. Il rencontre un grand succès critique et commercial, et sacre, du jour au lendemain, Deanna Durbin star à quatorze ans. On attribue à Deanna Durbin le mérite d'avoir, grâce au succès du film, sauvé de la faillite le studio Universal, alors au bord de la faillite[4],[5] : le film n'a en effet coûté que 326 000 dollars ; il en rapporte 1 635 800[6] et est nommé aux Oscars dans la catégorie du meilleur film. Deux suites sont tournées[7].

L'année suivante, l'actrice tourne Deanna et ses boys (One hundred men and a girl), considéré comme son meilleur film.

Lui est rapidement attribué le surnom de « Bergère de la Universal ». Elle dit d'elle plus tard : « Je représentais la fille idéale que des millions de pères et de mères auraient désiré avoir. » En 1938, Hollywood lui décerne, à seize ans, l'Oscar de la jeunesse. Le , elle laisse ses empreintes de mains dans le ciment du parvis du Grauman's Chinese Theatre de Hollywood. Ses disques figurent au hit parade. En 1939, elle reçoit son premier baiser de cinéma dans Premier amour (First Love), une version moderne et musicale de Cendrillon. La production du film est précédée d'une campagne nationale très médiatisée pour choisir le jeune acteur digne de donner ce premier baiser à la jeune star. L'heureux élu est Robert Stack, l'acteur de la future série télévisée Les Incorruptibles. Ce premier baiser fait plus de unes dans la presse que le mariage d'Elizabeth Taylor en 1950[8],[9].

Sa renommée est alors internationale : en 1941, le dictateur italien Benito Mussolini écrit une lettre ouverte dans le journal Il Popolo d'Italia dans laquelle il invite l'actrice à œuvrer pour convaincre le président américain Franklin Delano Roosevelt de ne pas impliquer son pays dans la Seconde Guerre mondiale (Deanna Durbin n'a jamais répondu à l'invitation) ; l'homme d'État britannique Winston Churchill estime qu'elle a un talent formidable et prétend visionner en avant-première tous les films de l'actrice avant qu'ils ne soient distribués dans les salles de cinéma anglaises[10] ; une photo d’elle a même été retrouvée au-dessus du lit d’Anne Frank - jeune fille juive symbole des victimes de l'holocauste - dans le grenier où cette dernière était cachée avec sa famille à Amsterdam durant la Seconde Guerre mondiale.

Deanna Durbin continue de tourner dans des comédies musicales jusqu’au milieu des années 1940. Lassée des rôles de « voisine d'à côté » [11], elle tente une reconversion vers des rôles plus adultes et plus sophistiqués : Vacances de Noël (Christmas holiday), un film noir dans lequel elle joue une prostituée amoureuse d'un tueur, et le polar Deanna mène l'enquête (Lady on the train) sortis respectivement en 1944 et 1945, n'ont pas le succès de ses films musicaux et romantiques. Deanna Durbin n'en est pas moins la deuxième femme la mieux payée d'Amérique en 1946 derrière l'actrice Bette Davis, avec un salaire de 323 477 dollars versé par Universal, soit 5 000 dollars de moins que sa consœur Bette Davis[12].

Abandon de carrière à 28 ans

Déçue par l'échec de ses films plus dramatiques, Deanna Durbin honore son contrat chez Universal et tourne encore six autres comédies musicales. Mais en 1948, sa cote au box-office diminue, et après un procès contre son studio, elle cesse de tourner et de chanter et se retire définitivement de la vie publique. Elle a alors 28 ans. Elle refuse de façon assidue entrevues, publicités, ou sites sur Internet (elle décline un come-back auprès du ténor Mario Lanza au début des années 1950), et défend sa vie durant son « droit à la vie privée », ainsi qu'elle l'a confié à David Shipman en 1983 lors d'un des très rares entretiens qu'elle a donnés depuis son départ de Hollywood[13].

Dans une lettre adressée au critique et historien de films William K. Everson à la fin des années 1970, Deanna Durbin a fait savoir qu'elle n'aimait pas le système de studios hollywoodien et souligne qu'elle ne s'est jamais reconnue dans l'image publique créée par les médias autour d'elle. Elle parle du « personnage de Deanna » à la troisième personne du singulier, et considère que le personnage de films Deanna Durbin est un effet secondaire de sa jeunesse, et qu'il n'est pas sa véritable identité.

En 1950, Deanna Durbin s'établit en France dans une ferme de Neauphle-le-Château et y vit jusqu'à sa mort. Elle a préservé sa vie privée jusqu'au dernier moment : son fils Peter David annonce le 30 avril 2013 par l'intermédiaire de la Deanna Durbin Society que sa mère était décédée « plusieurs jours auparavant » et remercie ses fans de respecter la vie privée de sa mère. Aucun autre détail n'a été donné à cette occasion, pas même le lieu de la sépulture, toujours inconnu à ce jour.

Vie privée

Deanna Durbin a été mariée trois fois. Elle a dix-neuf ans lorsqu'elle épouse en 1941 Vaughn Paul, un assistant réalisateur. Ils divorcent deux ans plus tard. Elle se remarie en 1945 au producteur et acteur Felix Jackson, son aîné de vingt ans. Le couple a une fille, Jessica Louise Jackson. Le mariage se termine par un divorce en 1949. Elle convole en troisièmes noces le 21 décembre 1950, peu après son 29e anniversaire, avec le producteur et réalisateur français Charles David, qui l'a dirigée en 1945 sur le tournage de Deanna mène l'enquête (Lady on the train). Un fils naît de leur union, Peter. Le mariage dure 49 ans jusqu'à la mort de Charles David en 1999.

Le mari de sa sœur Edith, Clarence Heckman, est son agent. En 1946, Deanna Durbin leur intente à tous deux un procès pour tentative de détournement d'une propriété, puis licencie son beau-frère[14].

Deanna Durbin meurt le 17 avril 2013 à l'âge de 91 ans. Elle a son étoile sur le Hollywood Walk of Fame.

Filmographie

Cinéma

Discographie

Sources

Notes et références

  1. « Acte de décès de Edna May Durbin », sur CinéArtistes (consulté le )
  2. Insee, « Extrait de l'acte de décès d'Edna May Durbin », sur MatchID
  3. (en) Edith Durbin Heckman
  4. Gerald Clarke : Get Happy: The Life of Judy Garland ; New York : Random House, 2001 (ISBN 978-0385335157)
  5. Le Cinéma Grande histoire illustrée du 7e art. Volume 3. Éditions Atlas, 1982-1984
  6. (en) Box office / business pour Trois jeunes filles à la page (1936) sur IMDb
  7. Les trois jeunes filles ont grandi (Three Smart Girls Grow Up) en 1939 et Liens éternels (Hers to hold) en 1943.
  8. (en) The Star Machine de Jeanine Basinger, Knopf Doubleday Publishing Group, 2007 (Lire en ligne)
  9. (en) R.I.P. Deanna Durbin, child star of the 1930s and '40s]
  10. Selon le biographe William Manchester
  11. En anglais : The girl-next-door
  12. Article du The New York Times en date du 30 avril 2013
  13. Entretien de Deanna Durbin avec David Shipman (1983)
  14. Cf. page 7 du journal The Argus du 25 mai 1946
  15. Affiche française du film
  16. [Quatre affiches du film en français :  ;  ;  ;
  17. Quatre différentes affiches du film en française :  ;  ;  ;
  18. Suite de Trois jeunes filles à la page (1936)
  19. Autre titre : Un rendez-vous - Affiche du film en français
  20. Affiche française du film
  21. Affiche française du film
  22. Affiche du film en français
  23. Autre titre en français : Miss Craig et l'amour'
  24. Suite de Les trois jeunes filles ont grandi (1939)
  25. Affiches françaises du film
  26. Affiche en français du film
  27. Affiche du film en français
  28. Autres titres : La Bonne Fée, Mon cœur t’appelle
  29. Affiche française du film
  30. Encyclo Ciné

Liens externes

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