Dino Grandi
Dino Grandi, comte de Mordano, né le à Mordano, en Province de Bologne, et mort le à Bologne, en Émilie-Romagne, est une personnalité politique italienne de la première moitié du XXe siècle, qui fit sa carrière sous le régime fasciste de Benito Mussolini. Il a été ministre des Affaires étrangères, ministre de la grâce et de la justice et ambassadeur du Royaume d'Italie à Londres.
Pour les articles homonymes, voir Grandi.
Comte |
---|
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Dino Grandi |
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
Parti politique | |
---|---|
Membre de | |
Conflit | |
Distinctions |
Biographie
Fils d'un propriétaire terrien, issu d'un milieu provincial et catholique, en 1914, alors qu'il fait son droit[pas clair] à Bologne, il se rapproche de Benito Mussolini. À l’époque, ce dernier était en dissidence avec son parti de l'époque, le Parti socialiste, pour s’être prononcé en faveur de l’entrée de l’Italie dans le conflit mondial.
En 1915, il est envoyé au front comme officier. Après sa licence en droit en 1919, il exerce la profession d'avocat à Imola. La même année, à Milan, il est l’un des fondateurs du Parti fasciste, et devient le chef du mouvement dans sa région, l’Émilie-Romagne. Il est élu député en 1921, mais son élection est aussitôt annulée pour vice de forme. C'est pourquoi, le , il ne peut entrer dans le premier gouvernement de Mussolini, nommé président du Conseil par le roi Victor-Emmanuel III après la « marche sur Rome ».
Réélu député en 1924, il est sous-secrétaire à l’Intérieur et puis aux Affaires étrangères entre 1924 et 1929, ministre des Affaires étrangères du au , ambassadeur d’Italie à Londres de 1932 à 1939, garde des Sceaux, ministre de Justice du au , enfin président de la Chambre des fasci et des corporations (la Chambre des députés pendant le fascisme) du au .
Il prononce à Londres en 1939 des discours très agressifs à l'encontre de la France. De retour en Italie après l'entrée de l'Italie dans la guerre aux côtés de l'Allemagne, il devient garde des Sceaux et songe à s'ouvrir une voie de sortie en cas d'échec de la politique mussolinienne. Il devient l’un des représentants de l’aile la plus modérée du fascisme, avec Italo Balbo et Giuseppe Bottai. Il confie à des juristes non inscrits au Parti fasciste la tâche de rédiger le nouveau code civil et le nouveau code de procédure civile. L’un des rédacteurs de ce dernier est Piero Calamandrei, adversaire farouche du fascisme et futur homme politique de gauche de l’après-guerre.
Ses relations avec la Cour et notamment avec le roi Victor-Emmanuel III étant excellentes, il est anobli et nommé chevalier de l’ordre suprême de la Très Sainte Annonciade, une décoration fort convoitée qui accordait à son titulaire la dignité de « cousin du roi ».
Le , les Anglo-Américains débarquent en Sicile et le , le premier bombardement de Rome a lieu. Il n'y a plus de doute que la guerre est perdue. Lors de la séance du Grand Conseil du fascisme du , il présente un ordre du jour qui propose de rendre tous les pouvoirs au roi et à l’armée (en pratique, dans le but de provoquer la destitution de Mussolini). L’ordre du jour est approuvé par la majorité des membres du Grand Conseil, et le lendemain Mussolini est remercié par le roi, qui le fait mettre aux arrêts.
À partir du , bon gré mal gré, Dino Grandi s’éloigne de la vie publique, et après quelques mois, il quitte l’Italie pour le Portugal. Bête noire des nazis et des fascistes radicaux de la république de Salò, lors du procès de Vérone (1944–1945), lui et la plupart des membres du Grand Conseil qui avaient voté pour son ordre du jour sont condamnés à mort (cinq condamnations seront exécutées, dont Galeazzo Ciano, gendre de Mussolini).
Après un long séjour en Amérique du Sud où il exerce la profession d'homme d'affaires, il rentre en Italie en 1965, où il n’a plus de comptes à rendre, le procès d’épuration à sa charge s’étant conclu en 1946 par un non-lieu.
Très respecté par les partis modérés, il deviendra une sorte d’éminence grise des années 1960 et 1970.
Il a écrit des mémoires à caractère auto-absolutoire.
Distinctions honorifiques
Décorations italiennes
- Membre du Grand Conseil du P.N.F. (Partito Nazionale Fascista)
- Chevalier de l'Ordre suprême de la Très Sainte Annonciade - 1943
- Chevalier de Grand-Croix de l'Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare.
- Chevalier de Grand-Croix de l'Ordre de la Couronne d'Italie.
- Chevalier de Grand-Croix de l'Ordre colonial de l'Étoile d'Italie.
- Médaille d'argent pour la valeur militaire
- Médaille de bronze de la vaillance militaire
- Croix du service distingué dans la force volontaire de sécurité nationale
- Médaille commémorative de la guerre italo-autrichienne 1915-1918 (campagne de 4 ans)
Décorations étrangères
- Chevalier de la Grande Croix Magistrale de l'Ordre Souverain Militaire de Malte - 27 juin 1925
- Chevalier Grand-Croix de l'Ordre du Lion blanc -
- Chevalier de l'Ordre de l'Aigle blanc -
- Chevalier Grand Croix de l'Ordre de Pie IX -
Publication
(it) Dino Grandi, Il mio paese, Bologne, Il Mulino, .
Voir aussi
Bibliographie
- (it) Giuseppe Alessandri, Il diplomatico. Dino Grandi, Florence, Zella Editore, .
- (it) Renzo De Felice, Mussolini l'alleato, vol. I, tome II, Einaudi, .
- (it) Pietro Ciabattini, Il Duce, il Re e il loro 25 luglio, Lo Scarabeo, .
Articles connexes
Liens externes
- Notices d'autorité :
- Fichier d’autorité international virtuel
- International Standard Name Identifier
- Bibliothèque nationale de France (données)
- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- Service bibliothécaire national
- Bibliothèque royale des Pays-Bas
- Bibliothèque nationale de Pologne
- Bibliothèque nationale de Pologne
- Bibliothèque nationale d’Israël
- Bibliothèque universitaire de Pologne
- Bibliothèque nationale de Suède
- WorldCat
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Brockhaus Enzyklopädie
- Deutsche Biographie
- Dizionario biografico degli italiani
- Dizionario di Storia
- Enciclopedia italiana
- Enciclopedia De Agostini
- Encyclopædia Britannica
- Encyclopædia Universalis
- Encyclopédie Treccani
- Gran Enciclopèdia Catalana
- Hrvatska Enciklopedija
- Swedish Nationalencyklopedin
- Munzinger Archiv
- Proleksis enciklopedija
- Store norske leksikon
- Visuotinė lietuvių enciklopedija
- Ressources relatives à la vie publique :
- Ressource relative aux beaux-arts :
Notes et références
- Portail de la politique en Italie