Archidiocèse de Strasbourg
L'archidiocèse de Strasbourg (en latin : archidioecesis Argentoratensis o Argentinensis) est une église particulière de l'Église catholique en France. Son siège est la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg. Érigé au IVe siècle, le diocèse de Strasbourg est un diocèse historique de l'Alsace. À la veille de la Révolution française, il couvrait la Basse-Alsace et l'Ortenau. Depuis 1801, il couvre les deux départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Il est d'abord suffragant de l'archidiocèse de Mayence, puis de celui de Besançon. Depuis 1874, il est exempt, et relève immédiatement du Saint-Siège. Élevé au rang d'archidiocèse en 1988, il n'est pas métropolitain.
Archidiocèse de Strasbourg (la) Archidioecesis Argentoratensis o Argentinensis | ||
La cathédrale Notre-Dame de Strasbourg. | ||
Informations générales | ||
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Pays | France | |
Archevêque | Luc Ravel | |
Langue(s) liturgique(s) | français | |
Superficie | 8 280 km2 | |
Création du diocèse | IVe siècle | |
Élévation au rang d'archidiocèse | 1988 | |
Diocèses suffragants | aucun | |
Adresse | Archevêché 16, rue Brûlée 67081 Strasbourg Cedex |
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Site web | https://www.alsace.catholique.fr/ | |
Localisation du diocèse | ||
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||
Fürstbistum Straßburg
Principauté épiscopale de Strasbourg
982–1803
Statut | Principauté |
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Capitale | Strasbourg |
Langue(s) | Allemand, français[1] |
Religion | Catholicisme |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
Depuis 2017, Luc Ravel est archevêque de Strasbourg. Il est assisté de deux évêques auxiliaires, Christian Kratz depuis 2001 et Gilles Reithinger depuis 2021[2].
Gouvernance
Archevêque
- Luc Ravel, archevêque de Strasbourg depuis 2017
Évêques auxiliaires
- Christian Kratz, évêque auxiliaire de Strasbourg depuis 2001
- Gilles Reithinger, évêque auxiliaire de Strasbourg depuis 2021
Archevêques émérites
- Joseph Doré, archevêque émérite de Strasbourg depuis 2007
- Jean-Pierre Grallet, archevêque émérite de Strasbourg depuis 2017
Histoire et limites géographiques
Jusqu'au XVIIe siècle
L'évêché de Strasbourg était l'une des principautés du Saint-Empire romain germanique. Au XVIIe siècle, une partie de son territoire se trouva annexé à la France à la suite de la guerre de Trente Ans, cependant d'autres territoires restaient dans l'Empire. Cette distinction permettra à l'évêque, lors de la révolution française, de conserver son titre pour ses domaines germaniques.
Au début du XVIIe siècle, un conflit dit guerre des évêques (1592-1608), opposait catholiques et protestants pour le contrôle de l'évêché. Après la mort du prince-évêque Jean de Manderscheidt, les chanoines protestants élurent pour « administrateur » le petit-fils du prince-électeur de Brandebourg, Jean Georges de Brandebourg. Dans le même temps les catholiques désignaient en 1604 l'évêque de Metz Charles de Lorraine, comme évêque. Il doit conquérir son nouveau diocèse. Le conflit est tranché une première fois par la diète en 1593 puis à nouveau une seconde fois par le traité de Haguenau, le , au profit du Lorrain.
L'évolution du diocèse de Strasbourg depuis a été encore de nouvelles fois largement marquée par l'histoire de l'Alsace, ainsi depuis 1648, on a observé :
- 1648 : Traités de Westphalie : Une partie de l'Alsace devient française.
- 1681 : Strasbourg, jusqu'alors ville libre impériale germanique, est annexée par Louis XIV de France
Au XVIIIe siècle
Par la constitution civile du clergé du , l'Assemblée nationale constituante maintient le siège épiscopal de Strasbourg pour le diocèse du département du Bas-Rhin et crée celui de Colmar pour le diocèse du département du Haut-Rhin. Bien que sanctionnée par Louis XVI le suivant, la constitution civile du clergé n'est pas reconnue par le Saint-Siège.
Le , François-Antoine Brendel est élu évêque constitutionnel du Bas-Rhin. Arbogast Martin, élu évêque constitutionnel du Haut-Rhin, est sacré à Paris, par Jean-Baptiste Gobel, le , et installé à Colmar le 17 du mois.
Le , le concile national décrète la création, pour le Mont-Terrible, d'un diocèse départemental ayant son siège à Porrentruy et relevant de l'arrondissement métropolitain de l'Est. Mais le décret n'est pas suivi d'effet. La loi du 28 pluviôse an VIII () supprime le département du Mont-Terrible et incorpore son territoire à celui du Haut-Rhin. Le , le concile métropolitain de Besançon décrète que le diocèse du Haut-Rhin suivra provisoirement celle de ce département.
Au XIXe siècle
À la suite du concordat de 1801, par la bulle Qui Christi Domini du , le pape Pie VII maintient le diocèse de Strasbourg. Mais, d'une part, il en modifie le territoire : le diocèse couvre désormais les deux départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. D'autre part, Pie VII le rend suffragant de l'archidiocèse de Besançon.
Par le recès d'Empire du , les possessions de l'évêque de Strasbourg situées sur la rive droite du Rhin sont sécularisées et cédées au nouvel Électorat de Bade.
Un décret du 5 nivôse an XIII () permet la création de 515 succursales : 232 dans le département du Bas-Rhin et 283 dans celui du Haut-Rhin[3]. Un décret du porte leur nombre à 644 en permettant la création de 129 succursales supplémentaires : 58 dans le Bas-Rhin et 71 dans le Haut-Rhin[4].
Le [5], la ville de Kehl (aujourd'hui, Kehl am Rhein) et ses dépendances sont annexées par la France et incorporées au département du Bas-Rhin. Le suivant[6], elles sont incorporées au diocèse de Strasbourg.
- 1815 : abdication de Napoléon Ier, refonte mineure des frontières contraire au désir des patriotes allemands
Des communes sont cédées à la Bavière[7].
À la suite de la Guerre franco-allemande de 1870-1871, en vertu du traité de Francfort, la France cède à l'Empire allemand le département du Bas-Rhin, celui du Haut-Rhin, à l'exception de l'actuel Territoire de Belfort, ainsi que deux cantons du département des Vosges : le canton de Saales et celui de Schirmeck, à l'exception de la commune de Raon-sur-Plaine.
Par le décret Rem in ecclesiastica du [8], la Sacrée Congrégation consistoriale rend le diocèse sujet immédiat du Saint-Siège. Puis, par le décret Propter modernas du suivant[9], elle en modifie le territoire afin que celui-ci corresponde aux deux districts de Basse-Alsace et de Haute-Alsace.
Au XXe siècle
À la suite de la Première Guerre mondiale, par le traité de Versailles du , l'Alsace redevient française.
- 1940-1944 : malgré l'armistice du qui disposait que les territoires occupés (dont l'Alsace) par l'Allemagne resteraient sous souveraineté française, l'Alsace fut annexée.
- 1945 : l'Alsace redevient française après sa libération par les Alliés, dont l'armée « De Lattre » (qui a contribué à libérer Colmar) et la division Leclerc (qui a contribué à libérer Strasbourg).
On peut cependant définir trois grandes périodes concernant le Diocèse d'Alsace :
- Avant la Révolution française : le territoire de l'Alsace relevait de deux sièges épiscopaux :
- "Basse-Alsace" dépendant de Strasbourg
- "Haute-Alsace" dépendant de Bâle
- Sous la Révolution française, 1790-1801 : deux diocèses constitutionnels :
- Depuis le Concordat de 1801 et la bulle Qui Christi Domini :
- l'Alsace entière est sous l'autorité du diocèse de Strasbourg
Par la constitution apostolique Antiquissima ipsa du [10], le pape Jean-Paul II élève le diocèse au rang d'archidiocèse.
Cathédrale et basiliques mineures
La cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, dédiée à Marie, est l'église cathédrale de l'archidiocèse.
Celui-ci compte quatre basiliques mineures :
- la basilique du Sacré-Cœur de Lutterbach, dédiée au Sacré-Cœur ;
- la basilique Notre-Dame de Marienthal, à Haguenau ;
- la basilique Notre-Dame de Thierenbach, à Jungholtz ;
- la basilique Notre-Dame-de-l'Assomption du mont Sainte-Odile, à Ottrott, dédiée à l'Assomption de Marie.
Personnages emblématiques
- Sainte Odile (662-720), Patronne de l'Alsace
- Saint Materne (fin du IIIe siècle - début du IVe siècle) Apôtre d'Alsace
- Saint Morand (vers 1075-1115), Apôtre de Sundgau
- Saint Arbogast, Patron du Diocèse de Strasbourg
- Herrade de Landsberg (1128-1195), abbesse et écrivain
- Saint Léon IX (1002-1054), pape, fils des Seigneurs d’Eguisheim
- Jean Geiler de Kaysersberg (1445-1510)
- Armand Gaston Maximilien de Rohan (1674-1749), prince-évêque de Strasbourg (1704-1749) et cardinal, Grand aumônier de France
- Armand de Rohan-Soubise (1717-1756), prince-évêque de Strasbourg (1749-1756) et cardinal
- Louis Constantin de Rohan (1697-1779), prince-évêque de Strasbourg (1756-1779) et cardinal
- Louis René Édouard de Rohan (1734-1803), prince-évêque de Strasbourg (1779-1801) et cardinal, Grand aumônier de France, protagoniste de l'Affaire du collier de la reine à Versailles en 1785
Les évêques et archevêques de Strasbourg depuis 1919
L'évêque de Strasbourg, comme celui de Metz, est nommé par le gouvernement de la République française, et il reçoit les provisions canoniques de la part du Saint Siège.
Évêques de Strasbourg depuis 1919 | |
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Luc Ravel | 2017- |
Jean-Pierre Grallet | 2007 - 2017 |
Joseph Doré | 1997 - 2007 |
Charles-Amarin Brand | 1984 - 1997 |
Léon-Arthur Elchinger | 1967 - 1984 |
Jean-Julien Weber | 1945 - 1966 |
Charles Ruch | 1919 - 1945 |
Évêques en activité originaires de l’archidiocèse de Strasbourg
- Roland Minnerath, archevêque émérite de Dijon
- Christian Kratz, évêque auxiliaire de Strasbourg
- Gilles Reithinger, évêque auxiliaire de Strasbourg
- Vincent Dollmann, archevêque de Cambrai
- Olivier Schmitthaeusler, vicaire apostolique de Phnom-Penh (Cambodge)
- Vincent Jordy, évêque de Saint Claude
- Jean-Marie Speich, nonce apostolique en Slovénie
- François Maurer, vicaire apostolique émérite des îles Saint-Pierre-et-Miquelon
- Lucien Fischer, vicaire apostolique émérite des îles Saint-Pierre-et-Miquelon
- Pierre-Marie Gaschy, vicaire apostolique émérite des îles Saint-Pierre-et-Miquelon
Nombre de paroisses
On distingue 14 zones pastorales dépendant de Strasbourg :
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Notes et références
- Le français était utilisé comme langue administrative et pastorale, après l'allemand. Par exemple, les mandements de Rohan étaient publiés dans les deux langues.
- « Le père Gilles Reithinger nommé évêque auxiliaire de Strasbourg », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
- (fr) Décret impérial du 5 nivôse an XIII (26 décembre 1804)
- (fr) Décret impérial du 30 septembre 1807
- (fr) Sénatus-consulte organique du 21 janvier 1808, portant réunion des villes de Kehl, Cassel, Wesel et Flessingue au territoire français, dans Bulletin des lois de l'Empire français, 4e série, tome VIII, bulletin n° 175, texte n° 2945, pp. 19-20 (consulté le 15 décembre 2013)
- (fr) Décret impérial du 26 avril 1808, qui ordonne la publication du décret d'union de la ville de Kehl au diocèse de Strasbourg, dans Bulletin des lois de l'Empire français, 4e série, tome VIII, bulletin n° 191, texte n° 3304, pp. 292-293 (consulté le 15 décembre 2013). Il s'agit du décret de réception du décret du , par lequel le cardinal Caprara, légat a latere, unit la ville de Kehl et ses dépendances au diocèse de Strasbourg.
- Altdorf, Altenstadt, Appenhofen, Arzheim, Barbelroth, Bärenbach, Berg, Bergzabern, Billigheim, Bobenthal, Bruchweiler, Büchelberg, Bundenthal, Busenberg, Candel, Capellen, Capsweyer, Clingen, Dahn, Dammheim, Dierbach, Dörrenbach, Esweiler, Freckenfeld, Fischbach, Gleishorbach, Gommersheim, Hagenbach, Hatzenbühl, Hauenstein, Hayna, Hergersweiler, Herxheim, Herxheimweyer, Heuchelheim, Hinterweidenthal, Ilbesheim, Ingenheim, Jockgrim, Klingenmünster, Landau, Lauterschwan, Minfeld, Mörzheim, Mühlhofen, Münchweiler, Neubourg, Niederhochstadt, Niederhorbach, Niederotterbach, Niedersteinbach, Nussdorf, Oberhausen, Oberhochstadt, Oberhofen, Pleisweiler, Ranschbach, Rechtenbach, Reitorf, Rheinzabern, Rohrbach, Rülzheim, Schaidt, Scheibenhard, Schindhard, Schlettenbach, Schweigen, Schweighofen, Steinweiler, Volmersheim, Vollmersweiler, Waldhambach, Waldrohrbach, Weiler, Winden et Wörth.
- (la) Décret Rem in ecclesiastica du 14 juin 1874, dans Pii IX Pontificis Maximi Acta, première partie, vol. VI, Rome, 1874, pp. 327-331 (consulté le 1er décembre 2013)
- (la) Décret Propter modernas du 10 juillet 1874, dans Pii IX Pontificis Maximi Acta, première partie, vol. VI, Rome, 1874, pp. 332-339 (consulté le 1er décembre 2013)
- (la) Constitution apostolique Antiquissima ipsa du 1er juin 1988, dans Acta Apostolicae Sedis (AAS), vol. LXXX (1988), n° 13 (12 décembre 1988), pp. 1729-1730 (consulté le 1er décembre 2013)
- Lancement de la web radio RCF Alsace
Annexes
Bibliographie
- (fr) Francis Rapp (dir.), Le Diocèse de Strasbourg, Paris, Éditions Beauchesne, coll. Histoire des diocèses de France. Nouvelle série, 1982, 352 p. (ISBN 9782701010373)
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel de l'archevêché de Strasbourg
- (fr) Diocèse de Strasbourg sur www.eglise.catholique.fr
- (en) Archdiocese of Strasbourg sur www.gcatholic.org
- (en) Archdiocese of Strasbourg sur www.catholic-hierarchy.org
- (en) Joseph Lins, « Strasburg », dans Catholic Encyclopedia, vol. 14, New York, Robert Appleton Company, 1912, encyclopédie en ligne sur www.newadvent.org
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