Guillaume de Hautemer de Grancey

Guillaume de Hautemer, chevalier, comte de Châteauvillain, baron puis duc de Grancey, seigneur de Fervaques, né en 1537 ou 1538 au château de Fervaques, dans le diocèse de Lisieux[1] et mort le , est un gentilhomme et militaire français des XVIe et XVIIe siècles. Il est fait maréchal de France en 1597.

 Guillaume de Hautemer
Comte de Grancey
Surnom Maréchal de Fervaques,
Naissance 1537 ou 1538
au château de Fervaques
Décès  75 ans)
Origine Royaume de France
Dignité d'État Maréchal de France
Années de service avant 15541597
Conflits Guerres de religion
Distinctions Chevalier des ordres du roi
Autres fonctions Lieutenant général de la Normandie
Gouverneur de la province de Normandie
Famille Maison de Hautemer

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Biographie

Origines et jeunesse

Fils de Jean de Hautemer, seigneur de Fervaques, du Fournet et du Mesnil-Tison, tué à la bataille de Cérisoles en 1544, et d'Anne de La Baume-Montrevel.

Destiné dès l'enfance à la profession des armes, Guillaume de Hautemer est à peine âgé de 17 ans lorsqu'il est engagé au service du duc d'Alençon par le maréchal de Tavannes, son parent (la femme de Gaspard de Saulx-Tavannes, Françoise de La Baume-Montrevel, était la nièce d'Anne de La Baume-Montrevel, la mère de Fervaques : Fervaques et Saulx-Tavannes sont donc cousins germains par alliance).

Selon Prosper Mérimée, il a été le "camarade de débauche" d'Agrippa d'Aubigné qui en parle dans ses mémoires.

Carrière militaire

Il participe à la bataille de Renty, gagnée le par Henri II, à celle de Saint-Quentin, perdue le par le connétable Anne de Montmorency ; il se trouve également à celle de Gravelines qui eut lieu le et qui vit la défaite des Français commandés par le maréchal de Termes, d'ailleurs fait prisonnier.

En 1560, pendant les guerres de religion, Guillaume de Hautemer soutient le parti de Henri-Robert de La Marck, duc de Bouillon, alors gouverneur de la province de la Normandie. En , il s’empare du gouvernement de Lisieux et pille l'église cathédrale au nom de la nouvelle religion. Il chasse les ecclésiastiques, occupe leurs maisons, profane les reliques. Par la suite, il participe à la bataille de Dreux, gagnée le 19 décembre, par les français-catholiques sur les français-protestants.

Il renonce ensuite au culte protestant et revient au service du roi, il se fait remarquer le à la bataille de Saint-Denis, il obtient une compagnie d’ordonnance et devient chevalier de l’ordre de Saint-Michel. Il défend Poitiers contre l'amiral de Coligny, qui est obligé d'en lever le siège, le puis combattit sous le duc d'Anjou à Moncontour (3 octobre).

Il est maréchal de camp du comte de Matignon, lorsque la reine mère, Catherine de Médicis, l'envoya en Normandie, en 1574, pour reprendre quelques villes sur les protestants, et il se trouva aux sièges de Saint-Lô, de Domfront, où il est blessé, et de Carentan.

Au mois d', sous les ordres du duc de Guise, il défait quatre-vingt-dix-neuf reîtres, près de Dormans ; et dans le courant de la même année, il empêche l'effet d'une conspiration formée contre le roi, en la découvrant à ce prince, qui le fait maréchal de camp. Il passe au service du roi de Navarre en 1576 puis se rapproche de nouveau du roi Henri III qui lui pardonne sa défection en faveur de ses anciens services.

François, duc d'Anjou l'envoie, en 1581, au secours de Cambrai que le duc de Parme bloquait, et sous ses ordres, il chassa les espagnols de tout le Cambrésis. Au service de François d’Anjou, nouveau duc de Brabant, il est fait prisonnier par les troupes du prince d'Orange, le , lors de la tentative du duc d'Anjou de prise d’Anvers.

Après la mort du duc d'Anjou, le , il s'attache de nouveau au roi de Navarre et le suivit dans toutes ses expéditions.

Lors de l'assaut qu'il donna aux faubourgs de Paris, au mois de , Fervaques s'empare de celui de Saint-Denis, et s'y retrancha. Au mois d', lors du siège d’Honfleur par le duc de Montpensier, le sieur de Fervaques est l'un des deux officiers généraux qui commandaient l'armée royale.

Henri IV l'honora toujours d'une amitié particulière, et avait beaucoup de confiance en lui ; il récompensa son zèle et ses services, en le créant chevalier des ordres du roi, le . En 1597, il se signale au siège d'Amiens ; il repoussa, après un sanglant combat, le comte de Buquoy qui avait forcé un corps-de-garde de l'armée française, et contraignit les Espagnols à repasser la Somme. Pour cette action, le roi l'éleva à la dignité de Maréchal de France (dit le maréchal de Fervaques) le 26 septembre 1597[2] . En , Henri IV érige la paroisse de Fervaques en titre de bourg et y établit des foires et marchés.

Il est nommé lieutenant général au gouvernement de Normandie, le . L'année suivante, Henri IV le désigne pour faire partie du conseil de régence dans le cas où il viendrait à mourir avant la majorité de son fils. Il fait ériger en 1611, par la régente Marie de Médicis, le comté de Grancey en duché-pairie (lettres non enregistrées ; Grancey et Châteauvillain venaient de sa grand-mère maternelle, Anne de Châteauvillain-Grancey, épouse de Marc et mère d'Anne de La Baume-Montrevel), et devint en 1612 gouverneur de la province de Normandie. En 1613, il fait l'acquisition de la baronnie de la Roche-Bernard auprès du duc de Thouars.

Pour se faire pardonner de ses excès passés, il appelle dans la ville de Lisieux une communauté de capucins dont il fait construire une partie du couvent à ses frais. Il fait également construire la grande façade et les deux pavillons du Château de Fervaques, tels qu'ils existent maintenant.

Il meurt le , à l'âge de 75 ans, son corps est embaumé et déposé dans le caveau de la chapelle à la Vierge de la Cathédrale de Lisieux ; mais ses cendres sont profanées en 1793, ainsi que celles des évêques que cette église renfermait, et portées au cimetière commun.

Il avait épousé, en 1558, 1° Renée L'Evesque de Marconay dont il eut trois filles[3] :

En secondes noces, en 1599, le maréchal épousa 2° Anne d'Alègre, comtesse douairière d'Harcourt et de Laval.

Littérature

Dans les Cenci, Stendhal écrit, avec le ton sec et sarcastique qui le caractérise, à propos de Don Juan:

« Violer les lois dans la monarchie à la Louis XV, tirer un coup de fusil à un couvreur, et le faire dégringoler du haut de son toit, n'est-ce pas une preuve que l'on vit dans la société du prince, que l'on est du meilleur ton, et que l'on se moque fort du juge? »

Cette remarque fait référence à un événement attribué par la rumeur populaire au Maréchal de Fervaques, Guillaume de Hautemer.

La maréchale de Fervaques est un personnage dans Le Rouge et le Noir.

Armoiries

Figure Nom du prince et blasonnement

Ecartelé, au I d'or, à trois fasces ondées d'azur (Hautemer) ; au II d'or à la bande vivrée d'azur (La Baume de Montrevel), au III bandé de gueules et d'argent de six pièces (Montlandrin) ; au IV de gueules semé de billettes d'or, au lion du même brochant (Châteauvillain).[4]

Notes et références

  1. Hyacinthe, Des Diguères, p. 82
  2. Pinard, Chronologie historique militaire (1760), 2-400 (cité par Levantal, Ducs et pairs... (1996), p 627, notes 10 et 11)
  3. Père Anselme, Histoire... de la Maison royale de France (1733), to 7, p 393-395
  4. Michel Popoff et préface d'Hervé Pinoteau, Armorial de l'Ordre du Saint-Esprit : d'après l'œuvre du père Anselme et ses continuateurs, Paris, Le Léopard d'or, , 204 p. (ISBN 2-86377-140-X)

Sources et bibliographie

  • Cet article est partiellement copié de : Adrien Jean-Louis Dingremont, Notice sur Guillaume de Hautemer, seigneur de Fervaques, Maréchal de France, (lire en ligne), œuvre dans le domaine public.

Bibliographie complémentaire

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