Pascal Dusapin
Pascal Dusapin, né le à Nancy, est un compositeur de musique contemporaine français.
Naissance |
Nancy |
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Activité principale | Compositeur |
Style | |
Activités annexes | photographie |
Formation | Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris |
Maîtres | Olivier Messiaen, Iannis Xenakis |
Œuvres principales
- Medeamaterial
- Roméo et Juliette
- Faustus, the Last Night
Biographie
Pascal Dusapin étudie en tant qu'auditeur libre au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris avec Olivier Messiaen puis, entre 1974 et 1978, à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne avec Iannis Xenakis (dont il aura été l'unique élève[1]) et enfin avec Franco Donatoni au cours de séminaires de composition.
Il est pensionnaire de l'Académie de France à Rome de 1981 à 1983 et reçoit de très nombreuses distinctions dès le début de sa carrière. Il est compositeur en résidence du conservatoire à rayonnement régional de Strasbourg et du Festival Musica en 2000. Il est élu membre de l'Académie des beaux-arts de Munich en et nommé professeur à la chaire de Création artistique du Collège de France pour l'année 2006-2007. En mars 2008, il fait partie de la Commission présidée par Hugues Gall et chargée par Christine Albanel, ministre de la Culture, de pourvoir le poste de directeur de l'Académie de France à Rome.
Il est l’auteur de nombreuses pièces pour solistes, musique de chambre et grand orchestre. Il inscrit plusieurs opéras à son catalogue : Roméo et Juliette (1984-1988) ; Medeamaterial (1990) ; To Be Sung (1991-1992) ; Perelà, uomo di fumo (2003) ; Faustus, the Last Night (2006); Passion (2008).
En 2018, le président Macron lui passe commande (ainsi qu'au sculpteur allemand Anselm Kiefer) d'une œuvre pérenne devant accompagner le transfert des cendres de l'écrivain Maurice Genevoix au Panthéon de Paris le . L'œuvre, intitulée In nomine lucis (« Au nom de la lumière », en latin) fait référence au titre d'une pièce pour orgue du compositeur italien Giacinto Scelsi (1974)[2]. Pascal Dusapin, quant à lui, a choisi de mettre en musique des textes issus de trois sources latines : L’Ecclésiaste, Virgile, et des « locutions funéraires de la Rome antique », auxquelles il a associé les noms de 15 000 morts pour la France lus par Florence Darel et Xavier Gallais[3]. L'ambition du compositeur a été de faire « chanter les pierres » et indique avoir voulu transformer le Panthéon « en poumon chantant »[4]. Pour arriver à cela, l'œuvre, chantée et récitée, a été préalablement enregistrée à la Philharmonie de Paris par le Chœur de chambre Accentus, placé pour l'occasion sous la direction de Richard Wilberforce[5]. Lors de la cérémonie, In nomine lucis a été diffusée par soixante-dix haut-parleurs dissimulés dans de faux blocs de pierre placés dans différentes parties de cette « cathédrale laïque » : le chœur et les transepts.
Pascal Dusapin est aussi un photographe amateur :
« La photo a toujours été essentielle. Bien que la musique ait tout balayé après l'adolescence, cette pratique m'est restée en sous-bois, comme un contrepoint salutaire : un besoin d'apaisement par rapport à la violence de mon écriture musicale[6]. »
Vie privée
Pascal Dusapin est l'époux de l'actrice Florence Darel avec qui il a eu un enfant en 2009[7].
Réception critique
Dusapin se dégage des carcans et des contraintes propres à la musique du milieu du XXe siècle, affirmant vouloir bannir la « musique Hiroshima[1] ».
Selon le critique Claude Glayman, la musique de Dusapin est « « ludique, joyeuse […] Au total, une clarté nouvelle mais bien dans la tradition de la musique française : univers post-tonal, post-atonal, qui a contribué à débloquer la musique de notre temps[1]. »
Œuvres
Œuvres orchestrales et de chambre
- Souvenir du silence, pour treize cordes solistes (1976)
- Igitur, pour voix de femme et treize instrumentistes (1977)
- Lumen, pour voix de femme et six instrumentistes (1977)
- L'Homme aux liens, pour deux sopranos et trois violons (1978/)
- Le Bal, musique pour Line (1978)
- Timée (1978)
- La Rivière, pour orchestre (1979)
- Inside, pour alto (1980)
- Musique captive, pour huit instruments à vent (1980)
- Musique fugitive, pour trio à cordes (1980)
- Trois instantanés, musique de scène pour deux clarinettes et trois violoncelles (1980)
- L'Aven, pour flûte solo et orchestre (1981)
- Shin'gyo, soutrâ japonais pour soprano et piccolo (1981)
- Fist, pour huit instruments (1982)
- Incisa, pour violoncelle (1982)
- Niobé, ou le Rocher de Sypile (1982)
- Tre Scalini, pour grand orchestre (1982)
- Quatuor à cordes no 1 (1983, révisé en 1996)
- Hop' , pour quatre groupes de trois instrumentistes (1984)
- If, pour clarinette (1984)
- La Conversation, Suite en dix pièces pour huit instrumentistes (1984)
- Assai, pour orchestre (1985)
- Item, pour violoncelle (1985)
- Itou, pour clarinette basse (1985)
- Semino, chant à six voix pour Louis sur le 28e fragment du poème de Parménide (1985)
- To God, pour soprano et clarinette, sur un texte de William Blake (1985)
- Treize Pièces pour Flaubert, musique de scène (1985)
- Ici, pour flûte (1986)
- Mimi, pour deux voix de femme et ensemble (1986)
- Poco a poco, pièce pédagogique pour six instrumentistes (1986)
- Aks, pour mezzo-soprano et sept instrumentistes (1987)
- Anacoluthe, pour voix de femme, clarinette contrebasse et contrebasse à cordes (1987)
- Haro (1987)
- Il-Li-Ko, pour soprano, sur un texte d'Olivier Cadiot (1987)
- Indeed, pour trombone (1987)
- Iti, pour violon (1987)
- Red Rock, extrait no 6 de Roméo et Juliette (1987)
- Sly, huit pièces pour quatuor de trombones (1987)
- For O., pour deux voix de femmes (1988)
- Laps, pour clarinette et contrebasse (1988)
- I Pesci, pour flûte (1989)
- In & Out, pour contrebasse (1989)
- Neuf Musiques pour «Le Fusil de chasse», musique de scène pour clarinette, trombone et violoncelle (1989)
- Time Zones, Quatuor à cordes no 2 (1989)
- So Full of Shapes Is Fancy, pour soprano et clarinette basse (1990)
- Aria, pour clarinette et treize instrumentistes (1991)
- Attacca, pour 2 trompettes en Ut et timbales (1991)
- Invece, pour violoncelle (1991)
- Stanze, dyade pour quintette de cuivres (1991)
- Coda, pour treize instrumentistes (1992)
- Go, solo no 1 pour orchestre (1992)
- Ohimé, pour violon et alto (1992)
- Comoedia, pour soprano et six instrumentistes (1993)
- Khôra, pour orchestre à cordes (1993)
- Quatuor à cordes no 3 (1993)
- Extenso, solo no 2 pour orchestre (1994)
- Canto, pour soprano, clarinette et violoncelle (1995)
- Two Walking, cinq pièces pour deux voix de femmes (1995)
- Watt, pour trombone et orchestre (1995)
- Apex, solo no 3 pour orchestre (créé en 1996)
- Celo, concerto pour violoncelle et orchestre (1996)
- Immer, pour violoncelle solo (1996)
- Loop, pour deux quatuors de violoncelles (1996)
- Quad, “In memoriam Gilles Deleuze” , pour violon et quinze musiciens (1996)
- Granum sinapis, pour chœur seul (1997), créé par le chœur de chambre Accentus
- Umbræ mortis (In memoriam Francisco Guerrero), pour chœur seul (1997)
- Cascando, pour 8 instrumentistes (1997)
- Quatuor à cordes no 4 (1997), créé avec le quatuor Pražák à l'occasion du festival ProQuartet
- Clam, solo no 4 pour orchestre (1998)
- Étude pour piano no 1 « Origami » (1998)
- Étude pour piano no 2 « Igra » (1998)
- Étude pour piano no 3 « Tangram » (1999)
- Étude pour piano no 4 « Mikado » (1999)
- Requiem[s] (2000), chœur de chambre Accentus, Ensemble Ars nova[8]
- Dona eis, pour chœur et ensemble à vent (1999), créé par le chœur de chambre Accentus
- In nomine, pour alto (2000)
- A Quia, pour piano et orchestre (2003)
- Exeo, solo no 5 pour orchestre (2003)
- Momo, spectacle musical jeune public (5/8 ans) tiré de l'illustration sonore du livre éponyme (2003)
- Perelà Suite, pour orchestre (2004)
- Quatuor V, pour quatuor à cordes (2004-2005)
- Reverso, solo no 6 pour orchestre (2007)
- Quatuor VI Hinterland, hapax, pour quatuor à cordes et orchestre (2009)
- Quatuor VII « OpenTime » (2009), créé par le Quatuor Arditti
- Uncut, Solo no 7 pour orchestre (2009)
- Morning in Long Island concert no 1 pour grand orchestre (2010)
- Microgrammes, sept pièces pour trio à cordes (2010)
- Aufgang, concerto pour violon et orchestre (2011)
- Jetzt Genau!, concertino pour piano et six instruments (2012)
- Outscape, concerto pour violoncelle et orchestre, créé le par Alisa Weilerstein et le Chicago Symphony Orchestra
- In nomine lucis pour le transfert du corps de l'écrivain Maurice Genevoix au Panthéon de Paris (11 novembre 2020)
Opéras
- Roméo et Juliette, opéra en neuf numéros sur un livret d'Olivier Cadiot (1988)
- La Melancholia, Opératorio (1991)
- Medeamaterial, sur un texte de Heiner Müller (1990). Création en 1992 à l’opéra de la Monnaie de Bruxelles
- To Be Sung, opéra de chambre en quarante-trois numéros (1993). Création en 1994 à Nanterre/Amandiers
- Perelà, “Uomo di fumo”, pour 12 personnages principaux (5 chanteurs), rôles secondaires, chœur mixte (40 choristes mini), orchestre, bande magnétique et 11 musiciens sur scène (2001) Commande de l'Opéra national de Paris, cet opéra a été créé à l'Opéra Bastille le sous la direction de James Conlon et mis en scène par Peter Mussbach (prix 2003 du syndicat de la critique).
- Faustus, the Last Night (2006). Création le au Deutsche Staatsoper de Berlin (Unter den Linden) Reprises en mars à Lyon et en au Théâtre du Châtelet à Paris. Cet opéra a été créé aux USA le dans le cadre du Spoleto Festival USA à Charleston (SC) sous la direction de John Kennedy, mise en scène de David Herskovits.
- Passion (2008). Commande du festival d’Aix, cet opéra a été créé en
- O Mensch! Comment faire son Nietzsche, 2008. Création mondiale aux Bouffes du nord en
- Penthesilea, opéra créé le à La Monnaie
- Macbeth Underworld, création mondiale de l'opéra de commande en septembre 2019 à La Monnaie, Bruxelles, librettiste Frédéric Boyer, Thomas Jolly signe la mise en scène, Alain Altinoglu à la direction orchestrale de la partition.
- Il Viaggio, Dante, création mondiale en au Festival d'Aix-en-Provence (Grand Théâtre de Provence), livret de Frédéric Boyer d'après Vita nova et Divina commedia de Dante, sous la direction de Kent Nagano, mise en scène de Claus Guth.
Publications
- Momo et les instruments de musique (Les cordes), Leigh Sauerwein et Georg Hallensleben, livre audio, musique de Pascal Dusapin, direction musicale de Philippe Nahon et lecture par André Wilms, coll. « Mes premières découvertes de la musique », Gallimard Jeunesse Musique, 1996 (ISBN 2-07-058618-9)
- Études pour piano livre-disque mêlant ses études avec ses photographies[9], Actes Sud, 2012
Décorations
Distinctions
- 1977 : Lauréat de la Fondation de la vocation
- 1979 : Prix Hervé-Dugardin (SACEM)
- 1993 : Prix de l'Académie des beaux-arts et prix du Syndicat de la critique
- 1994 : Prix symphonique de la SACEM
- 1995 : Grand prix national de musique du ministère de la Culture
- 1998 : Victoire de la musique attribuée pour le disque gravé avec l’Orchestre national de Lyon
- 1998 : Grand prix de la Ville de Paris
- 2002 : Victoire de la musique comme « Compositeur de l’année »
- 2005 : Prix de composition musicale Cino Del Duca de l'Académie des beaux-arts
- 2007 : Prix international Dan David
- 2017 : Coup de cœur Musique Contemporaine 2017 de l'Académie Charles-Cros pour Item, proclamé le 3 janvier 2018 lors de l’émission le concert du soir d’Arnaud Merlin sur France Musique[12]
Notes et références
- Claude Glayman, « Pascal Dusapin », dans Musiciens de notre temps depuis 1945, Paris, éditions Plume et SACEM, , p. 159 et 162.
- « Avec Maurice Genevoix, la musique fait son entrée au Panthéon », France Culture, Benoît Grossin, 11 novembre 2020.
- Judicaël Lavrador, « Au Panthéon, Anselm Kiefer et Pascal Dusapin esquivent la pompe funèbre », Libération, 11 novembre 2020.
- « Une œuvre de Pascal Dusapin pour accompagner l'entrée au Panthéon de Maurice Genevoix », Diapason, 11 novembre 2020.
- The Exon Singers. Directeur artistique : Richard Wilberforce, contre-ténor, chef de chœur, également chef d'orchestre
- Thierry Hillériteau, « Pascal Dusapin : “Créer, c'est faire acte de résistance” », Le Figaro, 8 novembre 2012.
- Voir « Ouverture du festival Présences 2021 : Pascal Dusapin & ses amis : Crankshaw, Accroche Note, l'ensemble 2e2m… » sur francemusique.fr le .
- Laurence Equilbey. 1-8 granum sinapsis (20 min 18 s) 9 umbræ mortis (4 min 13 s) 10-15 dona eis (19 min 53 s). Une co-production Naïve-Auvidis / Région de Lorraine + MFA (Musique Française) + Fondation France Telecom.
- Études pour piano sur actes-sud.fr.
- Décret du 31 décembre 2014 portant promotion et nomination (lire en ligne).
- La Rédaction, « Ordre national du Mérite : promotions et nominations », sur ResMusica,
- « Coup de coeur Musique Contemporaine 2017 », sur Académie Charles-Cros (consulté le )
Liens externes
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- « ContemporaryMusic Offline »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) Extraits d’archives sonores d’œuvres de Pascal Dusapin, sur ContemporaryMusicOnline (portail de la musique contemporaine).
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