Edmund Kemper

Edmund Emil Kemper III (né le à Burbank, Californie, États-Unis) est un tueur en série américain accusé de 10 meurtres dont celui de sa propre mère, Clarnell Strandberg-Kemper. Personnage impressionnant par sa taille (2,06 m), son poids (136 kg)[1] et son QI de 145, il a commencé sa série de meurtres avec celui de ses grands-parents à l'âge de quinze ans et demi.

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Edmund Kemper
Tueur en série

Photo d'idendité judiciaire d'Edmund Kemper
Information
Nom de naissance Edmund Emil Kemper III
Naissance
Burbank, Californie (États-Unis)
Surnom L'Ogre de Santa Cruz
Condamnation
Sentence Prison à perpétuité
Actions criminelles Meurtres
Victimes 10
Période -
Pays États-Unis
États Californie
Arrestation

Biographie

Edmund Kemper est né le 18 décembre 1948 à Burbank, Californie. Son père Edmund Kemper Jr est un ancien combattant du Pacifique, électricien, et sa mère est née Clarnell Strandberg. Ils ont trois enfants : Susan, Edmund III et Allyn. Leur mariage est orageux et ils se séparent en 1957, son père accusant sa mère d'alcoolisme avant de divorcer officiellement en 1961. Sa mère, souffrant de problèmes psychologiques, frappait ses compagnons et divorça trois fois. Kemper en souffrira toute sa jeunesse. Sa sœur aînée, Susan, le frappait. Leur maison du Montana n'étant pas très grande et sa mère, qui le déteste et argue que dormir dans la chambre de ses sœurs est inconvenant, l'envoie vivre à la cave sur un grabat près de la chaudière dont les flammes le terrifient. Il prend plaisir à torturer et décapiter les animaux domestiques du quartier, notamment son chat qu'il enterre vivant. La mère de Kemper l'envoie ensuite vivre chez ses grands-parents paternels, Maude et Edmund Kemper, ce qui lui donne l'impression d'être abandonné[2].

Pendant ses études secondaires, il ne se fait pas remarquer. Le 27 août 1964, alors qu'il est âgé de 15 ans, Edmund Kemper s'empare d'un fusil et tire sur sa grand-mère qui le maltraitait. Quelques minutes plus tard son grand-père arrive et Kemper lui tire dans la nuque. Il affirmera ensuite qu'il l'avait tué par pitié, pour qu'il n'apprenne pas le meurtre de sa femme.

Il est alors placé sous la garde de la California Youth Authority (en). Un psychiatre, mandaté par la Cour, diagnostique qu’Edmund est schizophrène paranoïde. Le 6 décembre 1964, le juge le fait interner à l’hôpital d’État d’Atascadero où il a des discussions passionnées avec des violeurs et des meurtriers. Il se familiarise avec le langage psychiatrique, étant employé dans le laboratoire de psychologie qui met au point les tests et aide à administrer ces tests, ce que les médecins interprètent comme un signe favorable pour sa réhabilitation[2].

En 1969, il est libéré de l'institution psychiatrique dans laquelle il avait été placé durant cinq ans. Contre l’avis des psychiatres, qui préconisent qu’il aille vivre avec son père (resté introuvable), il doit finalement s’installer chez sa mère à Aptos, près de Santa Cruz (Californie). Sa mère souhaite le voir poursuivre des études normales à l'université. Mais Kemper préfère fréquenter les bars, tout en espérant un jour faire carrière dans la police. Après plusieurs petits métiers, il obtient finalement un travail dans la Division des Autoroutes californiennes, ce qui lui permet de quitter sa mère et de se réinsérer progressivement. Un accident grave, en Harley Davidson, alors qu'il est ivre, le laisse démuni et sans ressources, il doit alors retourner vivre chez sa mère[2].

Meurtres

Il commence une série de meurtres le 7 mai 1972 dans la région de Santa Cruz. Il tue en tout six jeunes femmes, généralement des auto-stoppeuses, alors que Kemper n'a jamais pu avoir de relations sexuelles. Il les amène dans sa Ford Galaxie dans des coins éloignés puis les étrangle ou leur tire une balle dans la tête avant de ramener leurs corps chez lui. Nécrophile, il a des rapports sexuels avec les cadavres de ses victimes avant de les découper puis de s'en débarrasser, certains morceaux étant trouvés sur des lieux publics. Il a également pratiqué le cannibalisme en cuisinant des morceaux de chair d'une de ses victimes. Ed Kemper avoua au psychiatre Donald Lunde avoir préparé avec soin une liste des caractéristiques physiques et morales de ses futures victimes.

Le 21 avril 1973, Edmund commet l’un de ses deux derniers meurtres en tuant notamment sa mère, qu'il décapite, et dont il dépose la tête sur la cheminée de la maison, afin de l’utiliser comme cible de jeu de fléchettes. Il aurait eu ensuite un rapport sexuel oral avec la tête coupée de cette dernière, fait que Kemper a continuellement nié[1].

État de santé

Il a été diagnostiqué comme schizophrène paranoïde et soigné à l'hôpital psychiatrique où il fut interné à l'âge de 15 ans. Plus tard, lors de son procès, il fut avéré et établi qu'il s'agissait d'une erreur de diagnostic de la part des médecins de l'époque. Ed Kemper ne souffre en réalité d'aucun trouble psychologique, même s'il a développé, comme la plupart des tueurs en séries, une déviance grave de la personnalité (psychopathie), ce qui n'est pas une maladie mentale. Considéré également comme sociopathe, des expertises psychiatriques ont déterminé que Kemper possèderait un QI supérieur à 140.

Kemper possède une excellente mémoire. Généralement à l'aise et très bavard avec les personnes qui l'entourent, il n'hésite pas à faire part de tous ses crimes, dont il se souvient avec exactitude jusqu'à décrire les odeurs, l'atmosphère et mimer les attitudes corporelles de ses victimes.

Condamnation et peine de prison

Kemper a été condamné à la perpétuité (la peine de mort ayant été suspendue entre 1971 et 1974). Kemper est actuellement emprisonné à la Prison d'État de Vacaville (Californie).

Il est employé à la bibliothèque du pénitencier et est devenu lecteur de livres pour aveugles. Il a reçu à ce titre plusieurs médailles qui ornent sa chambre pénitentiaire, en récompense de son travail de lecteur[3].

Il est le premier tueur en série interrogé par les profileurs Robert Ressler et John E. Douglas dans le cadre d'un programme d'entretiens du FBI avec 36 tueurs en série et criminels sexuels afin d'apprendre à mieux les cerner ; il pourrait avoir inspiré en partie le personnage d'Hannibal Lecter[4].

Ed Kemper est notamment connu pour avoir participé à plusieurs entretiens avec des journalistes. Il a ainsi été interviewé par Marj von Beroldingen (1974)[5], Leonard Schrader (en) (1981)[6], Imre Horvath (1984)[7] et Stéphane Bourgoin (1991)[8].

Kemper, 17 novembre 2011.

Victimes

Bibliographie

Marc Dugain s'inspire d'Edmund Kemper pour son roman Avenue des géants publié chez Gallimard en 2012[9].

Références musicales

Le groupe de deathgrind industriel The Berzerker fait référence à Kemper dans son morceau Forever (de l'album éponyme) avec des extraits sonores du film documentaire Born To Kill. Ce documentaire fait référence à ses nombreux meurtres et cas de nécrophilie.

Le groupe de death metal Macabre parle de Kemper dans sa chanson Edmund Kemper Had a Horrible Temper de son album Sinister Slaughter.

Le groupe d'EBM Obszön Geschöpf, dans son album Erection Body Mutilated, évoque l'Ogre du Montana dans le titre du même nom.

Le groupe de stoner doom metal japonais Church of Misery fait référence à Ed Kemper sur le titre Killifornia de l'album Masters of Brutality (2001)[10]

Documentaires télévisés

Notes et références

  1. (en) A&E Television Networks, « Edmund Kemper Biography », sur Biography.com, .
  2. Jacques Pradel, « Ed Kemper, tueur en série et personnage de roman », émission L'Heure du crime sur RTL, 17 avril 2012.
  3. Interview de Marc Dugain, Le magazine des loisirs culturels Auchan, avril 2012.
  4. (en) Philip Jenkins, Using Murder : The Social Construction of Serial Homicide, Transaction Publishers, (lire en ligne), p. 89.
  5. (en) « Edmund Kemper Interview », sur truecrime.net, reproduction d'un article paru dans le magazine américain Front Page Detective en mars 1974 (consulté le ).
  6. The Killing of America (lire en ligne).
  7. Murder : No Apparent Motive (lire en ligne).
  8. (en + fr) « Ed Kemper Interview - 1991 (extended) »,
  9. Delphine Peras, « Avenue des Géants, par Marc Dugain », sur lexpress.fr, .
  10. Metallum, « Church of Misery - Master of Brutality », sur Metallum, Webzine, (consulté le ).

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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