Faux souvenirs

Le faux souvenir est le phénomène psychologique qui se produit lorsqu'une personne se remémore un événement qui, en fait, n'a jamais eu lieu.

Mémoire retrouvée (Recovered Memory), une sculpture de Nicola Hicks sur le thème de la mémoire retrouvée[1].

Les observations ou les hypothèses sur l'existence de faux souvenirs remontent aux débuts de la psychanalyse et de la psychologie clinique ; on les retrouve dans les écrits de Sigmund Freud et Pierre Janet.

Dans les années 1970, les études expérimentales de la psychologue Elizabeth Loftus remettent en cause la qualité que l'on peut attribuer aux témoignages dans le cadre d'affaires judiciaires, suscitant de nombreux débats et permettant de proposer des améliorations sur les techniques de recueil de témoignages, en particulier les témoignages d'enfants qui sont particulièrement influençables.

Ce débat ouvre la question de la création artificielle de souvenirs, dits « faux souvenirs induits », lors de psychothérapie, débats animés par des associations, thérapeutes et psychologues scientifiques : certains suggèrent l'existence d'un syndrome de faux souvenir (qui altère la vie courante de la personne) mais ce syndrome reste débattu et n'est pas répertorié dans les classifications psychiatriques internationales.

Les études de Loftus ont également mis en évidence un effet de désinformation : certaines désinformations (événements qui ne se sont jamais produits), dans des conditions spécifiques et dans certains groupes de personnes, peuvent assez facilement être implantées en mémoire par un processus d'interférence rétroactive.

La question des faux souvenirs est une question scientifique qui reste très étudiée. Depuis les travaux précurseurs de Loftus, de nombreuses études ont validé le fait que les souvenirs peuvent être influencés et que de faux souvenirs peuvent être implantés en mémoire de plusieurs manières.

Les implications de ces questions scientifiques sont graves car en mettant en cause les témoignages, elles jettent le discrédit sur les témoignages des victimes et comportent deux risques majeurs : si un témoignage est erroné, un innocent peut être accusé et condamné sur base de ce témoignage ; mais si on ne tient pas compte des témoignages des victimes, un coupable potentiellement dangereux peut demeurer en liberté. Cette question a été au cœur de plusieurs affaires d'abus sexuels sur mineurs qui ont fait l'objet de larges couvertures médiatiques. Les applications des recherches psychologiques dans le domaine visent à améliorer les techniques de recueil de témoignage et la qualité des témoignages des victimes.

Psychologie cognitive et neurosciences

Malléabilité de la mémoire

La mémoire humaine est un processus dynamique dépendant de nombreux processus complexes de perception et d'encodage, de stockage puis d'accessibilité et de rappel de l'information. À chaque niveau des divers processus peuvent se produire des erreurs[2]. Certaines de ces erreurs donnent lieu à la formation de faux souvenirs, qui sont relativement répandus et souvent mineurs chez les bien-portants et qui résultent même de phénomènes adaptatifs[2]. Ces faux souvenirs peuvent devenir problématiques dans certaines conditions pathologiques[3].

La psychologue Elizabeth Loftus a été pionnière dans l'étude systématique des faux souvenirs dans le domaine de la psychologie cognitive, bien qu'avant elle de nombreux autres psychologues aient observé les limites de la mémoire et les oublis et déformations de souvenirs. Depuis 1974, elle conduit de nombreuses recherches expérimentales dans ce domaine et est reconnue comme autorité scientifique sur la question[4]. Elle a démontré la malléabilité de la mémoire et le fait que multiples sont les éléments qui peuvent influencer les souvenirs, les changer ou en créer de nouveaux, c'est-à-dire de « faux souvenirs ». Dans ses expériences, elle demande à des sujets de visionner des vidéos ou des photos d'événements variés, telle que la photo d'un accident de la circulation. Elle pose ensuite des questions aux sujets pour explorer leurs souvenirs des faits observés. Ainsi, elle a mis en évidence de nombreuses erreurs dans les témoignages, provoquées par la manière dont les questions sont posées. Un exemple typique est de demander aux sujets de quelle couleur était la camionnette stationnée derrière la scène (or la camionnette n'a jamais existé). De nombreux sujets sont influencés par cette question et pensent alors avoir vu une camionnette. Ses découvertes ont eu des conséquences appliquées sur les techniques d'interrogation de témoins dans les affaires judiciaires[5].

Provoquer de faux souvenirs en situation expérimentale contrôlée

Photo de personnages de la Warner (dont Bugs Bunny au centre) lors d'une parade au parc Six Flags Magic Mountain (Californie, 2007).

L'effet de désinformation (misinformation effect, en anglais) est le fait de souvenirs du passé qui sont altérés par une information (source d'erreurs) qui se produit après l'exposition[4]. Le phénomène a été étudié en détail par la psychologie expérimentale depuis les années 1970[4]. Ce phénomène pose des questions pratiques (quand et qui est victime de cet effet et comment l'éviter ou le minimiser) et des questions théoriques (comprendre l'encodage en mémoire et en particulier s'il y a permanence de nos souvenirs)[4],[5],[6].

Plusieurs paradigmes ont été utilisés pour tester l'hypothèse qu'il est possible de provoquer de faux souvenirs par des techniques de suggestion. Par exemple, des chercheurs (dirigés par Loftus) ont voulu faire naître des souvenirs impossibles comme la présence du personnage de dessin animé Bugs Bunny au parc Disneyland (Bugs Bunny étant un personnage de la Warner et non de Disney, il est donc impossible d'avoir rencontré le personnage sur ce lieu). En présentant une publicité du parc Disneyland sur laquelle les expérimentateurs avaient placé le personnage de Bugs Bunny, ils observent qu'entre 25 % et 35 % des personnes testées pensent se souvenir d'avoir effectivement rencontré Bugs Bunny lors de leur visite à Disneyland : ces sujets déclarent lui avoir serré la main (62 %) et l'avoir serré dans leurs bras (46 %). L'effet de faux souvenir provoqué par ce paradigme est répliqué dans plusieurs études[5]. Les faux souvenirs impossibles provoqués en situation expérimentale concernent aussi des procédures médicales (Royaume-Uni)[5].

La nacelle d'une montgolfière.

Les effets les plus forts sont observés dans la technique des fausses photos souvenirs. Dans un paradigme par exemple, une photo du visage du sujet (dans sa jeunesse) est placée dans la nacelle d'une montgolfière (évidemment, les expérimentateurs s'étaient assurés que le sujet n'avait jamais voyagé en montgolfière). On demande au participant de se remémorer ce baptême de l'air en montgolfière (qui n'a jamais eu lieu) et de le décrire de la manière la plus détaillée possible. Après deux sessions, 50 % des sujets pensent se souvenir de ce souvenir d'enfance[5]. Cet effet est étonnant, mais il est démontré dans de nombreuses études : les souvenirs rapportés par les sujets peuvent être fortement influencés par des suggestions durant des entretiens[5].

Loftus et ses collaborateurs ont également tenté d'observer si de faux souvenirs pouvaient être implantés hors des conditions de laboratoire, c'est-à-dire dans des conditions plus naturelles, et touchant des événements chargés sur le plan émotionnel, voire traumatiques. Elle a démontré, par exemple, la possibilité d'altérer certains souvenirs traumatiques en introduisant une désinformation (animal blessé qui en fait n'a jamais été vu) dans la mémoire des images d'attaques terroristes[4],[7].

Les faux souvenirs ne sont pas forcément provoqués par une fausse information ou par une suggestion intentionnelle. Le faux souvenir peut apparaître aussi lors d'une interprétation survenue au moment de l'apprentissage de l'information et nécessaire pour sa compréhension. Par exemple, lors de l'apprentissage de la phrase « la rock-star s'est plainte de la quantité d'alcool servie pendant la fête », les participants interprètent que la rock-star s'est plainte parce que la quantité n'était pas suffisante, or la quantité n'a jamais été précisée[6].

Comment distinguer un faux souvenir d'un vrai

Dans les expériences où un souvenir d'enfance était suggéré par le biais d'une photo truquée, quelques différences émergent entre les vrais souvenirs et le souvenir induit par l'expérimentation. En moyenne (sur l'ensemble d'un groupe de participants), le degré de certitude est plus élevé quand les personnes racontent leurs vrais souvenirs[5]. Les participants hésitent plus souvent, ont des syntaxes verbales différentes (« je crois que… », « il me semble que… ») indiquant une plus grande hésitation. Cependant, il n'est pas possible d'utiliser ce type de variations statistiques pour déterminer si un souvenir spécifique chez une personne est un faux souvenir ou s'il s'agit d'un événement qui s'est réellement produit[4].

Effets du temps

Un des premiers principes explicatifs des faux souvenirs et de l'effet de désinformation est basé sur l'effet des intervalles de temps entre les événements. Plus un souvenir est ancien, plus la mémoire de l'événement s'affaiblit, moins la différence entre le souvenir et la nouvelle information est détectée. C'est le principe de détection de la divergence (Discrepancy Detection)[8]. Le principe de détection de l'information divergente prédit que le souvenir est plus susceptible de changer si la personne ne se rend pas compte de la différence entre son propre souvenir et la nouvelle information. Cela ne veut pas dire que la nouvelle information n'est pas acceptée si la personne remarque la différence : il arrive que la personne dise à l'expérimentateur qu'elle pensait se souvenir, par exemple, d'un panneau de signalisation indiquant un Stop mais qu'on lui parle maintenant d'un panneau Cédez-le-passage et qu'elle avait dû mal mémoriser, acceptant ainsi de changer ses représentations et de croire à la nouvelle information[4]. Le temps entre la désinformation et le test expérimental influe également sur les résultats[4].

Effets de l'état mental passager

Un état mental passager peut affecter les performances de la mémoire. Des sujets à qui on a fait croire qu'ils ont bu de l'alcool ou des sujets sous hypnose sont plus susceptibles de former de faux souvenirs dans des conditions expérimentales. Selon Loftus, ce phénomène s'explique certainement par le fait que les sujets détectent alors moins bien les divergences entre leurs souvenirs et la nouvelle information interférente ou désinformation[4].

Différences individuelles et développementales

Les désinformations affectent certaines personnes plutôt que d'autres[4]. L'âge des sujets est un des facteurs observés. En effet, les jeunes enfants étant plus vulnérables que les enfants plus âgés et que les adultes[9] ; les personnes âgées étant plus vulnérables que les adultes plus jeunes[10].

Effets des mises en garde

Les chercheurs se sont demandés si le fait de mettre en garde contre la fabrication de faux souvenirs avait un impact et pouvait diminuer l'occurrence de faux souvenirs. Plusieurs recherches montrent des résultats allant dans le même sens : prévenir des personnes avant la présentation de la désinformation leur permet de mieux résister aux influences et diminue la proportion de personnes construisant de faux souvenirs[11] ; cependant, informer après coup les participants du fait qu'ils ont construit des faux souvenirs a peu d'influence[12].

Permanence des souvenirs

L'observation de faux souvenirs en condition expérimentale a généré un débat scientifique quant à la nature des souvenirs en mémoire à long terme : sont-ils permanents ou peuvent-ils disparaître (et être remplacés) avec le temps et sous certaines conditions ? Ce débat a commencé à se développer dans les années 1980[4].

Études chez les espèces non humaines

Les faux souvenirs ont été induits expérimentalement et observés sur des espèces animales comme les gorilles[13], pigeons et rats[14].

Des neurologues travaillant sur la souris ont réussi à induire de faux souvenirs chez des souris, par différentes techniques, dont une expérience qui a utilisé des techniques de stimulation neuronale pendant que les souris rêvaient d'un lieu pour modifier leur impression sur ce lieu[15],[16].

Études en imagerie cérébrale

Le phénomène de faux souvenirs provoqués par un effet de désinformation a été observé pour la première fois par des techniques d'imagerie cérébrale en 2005, par les chercheurs Yoko Okado et Craig Stark[17],[4].

Psychothérapie et hypothèses des souvenirs refoulés

L'expression « faux souvenirs induits » désigne le fait d'induire par le biais de techniques d'entretiens psychothérapeutiques, ou d'hypnose, de faux souvenirs d'abus ou de maltraitances chez un patient[18].

Le syndrome des faux souvenirs désigne l'apparition du souvenir d'un évènement qui ne s'est jamais produit ou bien le souvenir altéré d'un évènement réel.

La résurgence tardive de souvenirs autant que la notion de souvenirs implantés par un thérapeute dans la mémoire de son patient sont controversées[alpha 1].

L'hypnose de spectacle ou l'hypnothérapie peut créer de faux souvenirs[19].

Procès judiciaires impliquant le syndrome de faux souvenirs

Témoignages en justice et faux souvenirs

La psychologie cognitive et sociale permet de mieux comprendre les processus expliquant les oublis et les faux souvenirs et de permettre ainsi d'améliorer les techniques de recueil de témoignages[20].

L'affaire Freyd

Jennifer Freyd (en) est une psychologue américaine née en 1957. Elle travaille principalement sur les abus sexuels[21]. Dans les années 1990, elle accusa de façon non officielle son père, Peter Freyd, de l'avoir abusée pendant son enfance, ce qui incita ce dernier à fonder la fondation pour le syndrome des fausses mémoires. Selon Jennifer, il ne s'agit pas de faux souvenirs induits implantés par un thérapeute mais de souvenirs clairs d'abus[22]. Jennifer Freyd était soutenue dans ses accusations par la mère et le frère de Peter Freyd[23],[24].

L'expression « faux souvenirs induits », d'origine américaine, False Memory Syndrome, a été développé par Peter Freyd après qu'il eut été accusé en privé d'abus sexuel par sa fille. Il créera avec sa femme la False Memory Syndrome Foundation (FMSF) en 1992 avec le soutien actif du psychologue américain Ralph Underwager (en). Celui-ci s’était jusqu’alors spécialisé dans la défense de personnes accusées de pédophilie (témoignant plus de 200 fois dans la presse ou lors de procès) critiquant ouvertement les programmes de protection de l’enfance. En 1991 Ralph Underwager affirme ouvertement ses positions pro-pédophiles lors d’un interview auprès du média hollandais Paidika: The Journal of Paedophilia[25]. La révélation au public de cet interview contraindra Underwager à démissionner de la False Memory Syndrome Foundation[26].

Procès aux États-Unis

Le doute généré par la question du syndrome des faux souvenirs a provoqué une série de procès aux États-Unis dans les années 1990[27], dont plusieurs cas sur les abus sexuels[28],[29]. Toutes les plaintes concernant la construction de faux souvenirs n'ont pas été jugées crédibles mais plusieurs étaient suffisamment étayées pour aboutir[30]. Les personnes ayant avoué avoir volontairement partagé publiquement de faux souvenirs ont été appelées des rétractants (retractors)[31]. Un débat s'est ouvert tournant autour de l'aubaine potentielle que représenterait le syndrome des faux souvenirs pour les accusés voulant nier leur comportement criminel en accusant de faux souvenirs les personnes (victimes) en remettant en cause la véracité de leur témoignage[32].

La FMSF a été accusée d'ignorer, discréditer ou déformer les témoignages scientifiques et ceux de victimes ayant obtenu des aveux de leurs agresseurs. La FMSF est accusée de harceler, diffamer et attaquer en justice ceux qui la critiquent, ainsi que les thérapeutes d’enfants abusés, sans faire avancer le débat scientifique[33]. Des thérapeutes jusqu’alors reconnus et respectés se sont vu retirer le droit d’exercer leur métier sous le coup des procès intentés et d’articles de presse diffamatoires (cf Jim Singer Pennsylvania clinician pourtant soutenu par le gouverneur Tom Ridge) ou dans l’impossibilité de continuer leurs travaux (Dr Kathleen Failer chercheur reconnue ; Dr Charles Whitfield, David Calof qui avait 25 ans de pratique sans jamais avoir fait l’objet d’une plainte a subi des pressions, menaces et attaques pendant plus de trois ans…)[23].

En France

Selon la Miviludes, à la fin des années 1970, le groupe Saint-Erme (également « La famille de Nazareth »), institut séculier fondé et dirigé par Marcel Cornélis, prêtre catholique belge, avait environ 450 membres et comptait 72 médecins, des professeurs d'université, des psychiatres, des psychologues. Des pratiques diverses (transes, croyances en rapport avec Satan) ont provoqué une rupture avec l'Église catholique. Une des thèses développées faisait des relations dominant/dominé la cause de toutes les maladies, avec pour conséquence le développement chez certains membres d'un rejet des femmes, de leur mère, etc. Ces conceptions auraient été diffusées au cours de psychothérapies qui auraient aussi eu pour effet d'induire de faux souvenirs d'inceste, entraînant la rupture de membres du groupe avec leur famille. Des patients auraient ainsi envoyé à leurs parents de violents courriers alléguant des relations incestueuses dans leur petite enfance (au total 200 familles furent impliquées). L'inoculation de faux souvenirs s'inscrit dans le processus habituel d'endoctrinement des sectes : après une phase de séduction, l'individu est profondément déstabilisé (ici par les faux souvenirs) et amené à rompre avec son entourage, avant d'être placé dans une position de sujétion vis à vis des autorités du groupe sectaire. Un procès a finalement amené à la dissolution du groupe[34].

Controverses scientifiques sur le « syndrome de faux souvenirs »

Le syndrome des faux souvenirs n'a pas été intégré à la liste des diagnostics de l'Association américaine de psychiatrie. 17 chercheurs ont publié une déclaration stipulant que malgré les apparences, l'expression n'appartenait pas à la psychologie mais qu'elle avait été créée par une fondation privée pour soutenir les parents accusés[35].

Le syndrome des faux souvenirs a été et reste contesté par une grande partie de la communauté scientifique et des spécialistes de l'inceste : « il n’y a aucune preuve scientifique présentement pour prouver qu’on peut créer une fausse mémoire d’abus sexuel chez quelqu’un qui n’a pas de traumatisme dans son passé » écrit Daniel L. Schachter psychologue et chercheur diplômé d’Harvard dans son livre Searching for Memories (1996). Les scientifiques britanniques ont également fortement contesté cette théorie[36]

À l’inverse, une étude scientifique dirigée par Linda Meyer Williams et publiée dans le Journal of Consulting and Clinical Psychology aux États-Unis a démontré que 38 % des femmes victimes d'inceste durant l'enfance ne se souvenaient pas de l'abus rapporté 17 ans auparavant[37].

Trois organisations professionnelles américaines (l'American Psychiatric Association, l'American Medical Association et l'American Psychological Association) reconnaissent également la réalité d'abus sexuels occultés[38]. La plupart des thérapeutes scientifiques et chercheurs déclarent que les survivants de ces abus tendent à nier plutôt qu'à exagérer leurs souvenirs horribles et que les mécanismes de répression et d'oubli sont très bien documentés dans les articles de psychiatrie[39].

Psychogénéalogie et recherche de souvenirs

En France, la psychogénéalogie est à l'origine d'affaires impliquant des psychothérapeutes ayant une « formation » minimaliste sanctionnée par des diplômes non reconnus par le Conseil de l'Ordre, n'ayant donc pas le droit d'exercer aux termes de la loi du  ; ces affaires portent sur les faux souvenirs induits et les dégâts qu'ils occasionnent dans les familles : rejet de la famille, des parents, procès pour viol, divorces… Ces pratiques participent dans la plupart des cas de la dérive sectaire[alpha 2],[34].

Notes et références

Notes

  1. Le syndrome n'a pas été intégré à la liste des diagnostics de l'Association américaine de psychiatrie. 17 chercheurs ont publié une déclaration stipulant que malgré les apparences, l'expression n'appartenait pas à la psychologie mais qu'elle avait été créée par une fondation privée pour soutenir les parents accusés (Carstensen et al. 1993, p. 23) Handbook for Teaching Introductory Psychology: With an Emphasis on Assessment par Richard A. Griggs p. 85 et Misinformation concerning child sexual abuse and adult survivors par Charles L. Whitfield, Joyanna L. Silberg, Paul Jay Fink p. 16 Crisis or Creation? A Systematic Examination of False Memory Syndrome
  2. Cf. le rapport 2007 de la Miviludes qui met en garde contre la pratique des faux souvenirs induits, un dévoilement des méthodes psychothérapeutiques qui serait en progression en France.

Références

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  33. Cf. Anne Salter attaquée par Wakefield et Underwager, qui obtiendra un jugement en sa faveur de la District Court du Western District of Wisconsin confirmé en avril 1994 par le jugement de la U.S. Court of Appeals for the Seventh Circuit.
  34. Rapport de la Miviludes 2007, p. 40-42.
  35. Carstensen et al. 1993, p. 23 ; Handbook for Teaching Introductory Psychology: With an Emphasis on Assessment par Richard A. Griggs p. 85 et Misinformation Concerning Child Sexual Abuse and Adult Survivors par Charles L. Whitfield, Joyanna L. Silberg, Paul Jay Fink, p. 16 « Crisis or Creation? A Systematic Examination of False Memory Syndrome »
  36. Voir sur dailynews.yahoo.com.
  37. Linda Meyer Williams, Recall of Childhood Trauma: A prospective Study of Women's Memories of Child Sexual Abuse, J Consult Clin Pharmacol 1994 ; 62 (6) : 1167-1176)
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Voir aussi

Ouvrages

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Articles

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