Eka Zgouladze

Eka Zgouladze (en géorgien : ეკატერინე ზღულაძე, ukrainien : Екатеріна Згуладзе, parfois Ekaterina Zgouladze-Glucksmann[1]), née le à Tbilissi, alors en URSS, est une femme politique géorgienne et ukrainienne. Elle est d’abord en Géorgie vice-ministre de l'Intérieur entre 2005 et 2012 et ministre de l'Intérieur par intérim de juillet à octobre 2012. Après avoir adopté la nationalité ukrainienne, elle est entre décembre 2014 et mai 2016 vice-ministre de l'Intérieur de l'Ukraine dans le second gouvernement Iatsenouk.

Eka Zgouladze

Eka Zgouladze à la Rada ukrainienne en 2015.
Fonctions
Vice-ministre de l'Intérieur de l'Ukraine
Président Petro Porochenko
Premier ministre Arseni Iatseniouk
Gouvernement Iatseniouk II
Prédécesseur Volodymyr Evdokimov
Ministre de l'Intérieur de Géorgie
(intérim)
Président Mikheil Saakachvili
Premier ministre Vano Merabichvili
Gouvernement Merabichvili
Prédécesseur Bacho Akhalaïa
Successeur Irakli Garibachvili
Vice-ministre de l'Intérieur de Géorgie
Président Mikheil Saakachvili
Premier ministre Nikoloz Guilaouri
Vano Merabichvili
Gouvernement Guilaouri
Merabichvili
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Tbilissi (RSS de Géorgie, URSS)
Nationalité Soviétique (1978-1991)
Géorgienne (1991-2014)
Ukrainienne (2014-2016)
Géorgienne (depuis 2016)
Conjoint Raphaël Glucksmann (divorcés)
Diplômé de Université d'État de l'Oklahoma

Biographie

Enfance et études

Enfant, elle se définit elle-même comme « turbulente »[2], avant de rentrer dans le rang, notamment après avoir vu l'écrasement de la rébellion géorgienne par les troupes soviétiques en 1989[2]. Elle étudie le droit pendant un an à l'université d'État de l'Oklahoma[2] puis poursuit ses études dans son pays natal.

Carrière politique

Elle travaille d'abord comme interprète au sein d'organisations internationales[3].

En Géorgie

Nommée vice-ministre de l'Intérieur de Géorgie en 2005[4], elle réforme notamment les forces de police, « en faisant de cette corporation détestée l'institution la plus respectée du pays »[3]. Elle participe à la « désoviétisation » de l'institution policière, notamment en remplaçant 20 000 anciens fonctionnaires « suspects » par de jeunes recrues et fait passer les effectifs de 85 000 à 23 000 personnes. Elle participe également à la fusion de la police, des services secrets et de l'ex-KGB. Elle s'attaque enfin à la corruption et au crime organisé[3]. Après un scandale concernant les mauvais traitement reçus par des personnes incarcérées, le ministre de l'Intérieur en poste, Bacho Akhalaïa, démissionne le 20 septembre 2012 et Eka Zgouladze assure l'intérim à la tête du ministère[5]. Pour la nouvelle ministre, « nous n'entendons pas nous dérober devant nos responsabilités. Il y a eu des tortures dans nos prisons. Mais je souligne que ce n’est pas par hasard si ces vidéos sont sorties à dix jours d'un scrutin crucial », soulignant que cette coïncidence temporelle sert l'opposition, et notamment le candidat Bidzina Ivanichvili[6]. Ses fonctions prennent fin le 25 octobre 2012 lors de la démission du gouvernement Merabichvili[4].

En Ukraine

Au printemps 2014, Petro Porochenko décide de mener des réformes profondes dans le pays, et les confie à des Géorgiens autour de Mikheil Saakachvili, dont font partie Eka Zgouladze, Sandro Kvitashvili et Giorgi Vashadzé[7].

Après avoir reçu la nationalité ukrainienne le 13 décembre 2014[8] et abandonné la nationalité géorgienne dans le même temps[9], elle est nommée quelques jours plus tard vice-ministre de l'Intérieur de l'Ukraine dans le second gouvernement Iatsenouk[10], forte du succès de sa lutte contre la corruption des forces de l'ordre géorgiennes[9]. Notamment, elle crée une nouvelle force de police, grâce à des fonds et une formation apportée entre autres par les Etats-Unis[11]. Elle devient alors la première femme à avoir intégré les gouvernements de deux pays différents[9]. Après de profondes réformes, elle fait nommer la Géorgienne Khatia Dekanoidze chef de la police.

Vie privée

Elle a été l'épouse de l'essayiste français Raphaël Glucksmann (avec qui elle eut un fils, Alexandre), également conseiller du président Mikheil Saakachvili de 2008 à 2012[12],[13].

Notes et références

  1. Ukraine : la police qui fait tache
  2. Claire Bommelaer, « Le Louvre sur les routes de l'exode », in Le Figaro, samedi 31 juillet / dimanche 1er août 2010, page 12.
  3. Isabelle Lasserre, « La gamine qui a maté la police de Géorgie », in Le Figaro, lundi 20 juin 2011, page 20.
  4. « Ces « étrangers » devenus ministres à Kiev », sur letemps.ch, (consulté le )
  5. Polina Tchernitsa et Alexandra Dibizheva, « Vidéos de tortures en Géorgie : une provocation du pouvoir ? », in french.ruvr.ru, La Voix de la Russie, 21 septembre 2012.
  6. Régis Genté, « En Géorgie, le pouvoir et l'opposition sont à couteaux tirés avant les législatives », in Le Figaro, 27 septembre 2012, page 10.
  7. Le Géorgien Saakachvili près du président ukrainien
  8. “Guest corruption fighter” Eka Zguladze caught attempting to take $4mn out of Ukraine
  9. Vincent Jauvert, « Ekaterina, ministre de la police... de deux pays », (consulté le )
  10. (en) « Former Georgian Official Joins Ukrainian Interior Ministry », Radio Free Europe,
  11. Former Georgian technocrat appointed to head Ukraine's National Police
  12. Géorgie : la « french connection », Marianne, 2 novembre 2012
  13. « Raphaël Glucksmann, l’anti-réac », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )

Articles connexes

Liens externes

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