Stade Monumental Antonio Vespucio Liberti
Le stade Monumental Antonio Vespucio Liberti, plus communément surnommé El Monumental, est un stade de football situé dans la capitale argentine de Buenos Aires. Parfois appelé l'Estadio Monumental de Núñez du nom du quartier Núñez, il se situe en fait aux limites de Belgrano, un des quartiers chics de la ville.
Pour les articles homonymes, voir Stade Monumental.
Noms précédents |
Estadio Monumental (1938-1986) |
---|---|
Surnom |
El Monumental |
Nom complet |
Estadio Monumental Antonio Vespucio Liberti |
Adresse |
Construction |
1936-1938 |
---|---|
Ouverture | |
Architecte |
José Aslan Héctor Ezcurra |
Rénovation |
1978 |
Clubs résidents | |
---|---|
Propriétaire |
Surface |
Pelouse naturelle |
---|---|
Capacité | |
Affluence record |
100 000 (1975) |
Dimensions |
105 × 68 m |
Coordonnées |
34° 32′ 43″ S, 58° 26′ 59″ O |
---|
Il a pour résident le Club Atlético River Plate, un des clubs les plus prestigieux d'Amérique du Sud, dont il porte le nom d'un ancien président, Antonio Vespucio Liberti, mort en 1978. L'enceinte sert également à l'accueil des matchs de l'équipe nationale argentine, dont il a accueilli la victoire en finale de la Coupe du monde de football 1978[3].
Sa capacité (61 321 places en 2013) en fait le plus grand stade d'Argentine.
Histoire
Le club de River Plate est fondé en 1901. Il devient vite l'un des principaux clubs d'Argentine, dont il remporte le championnat en 1920 (amateur) puis en 1932 (professionnel). Fondé dans le quartier de La Boca, le club est depuis 1923 basé à Palermo, sur un terrain dont il n'est pas propriétaire. À cette époque, River Plate acquiert son surnom Los Millonarios car ses dirigeants n'hésitent pas à investir beaucoup d'argent pour assouvir leurs ambitions, comme lorsqu'ils font venir à prix d'or l'attaquant Bernabé Ferreyra en 1932.
Au début des années 1930, il apparaît que le club ne pourra pas rester indéfiniment résident de son stade du moment. Président depuis 1933, Antonio Vespucio Liberti (en) est convaincu de l'importance pour le club d'être propriétaire d'un grand stade. Le , il parvient à convaincre les autres dirigeants du club à faire l'acquisition d'un terrain de 5 ha à proximité de Belgrano, relativement loin du centre-ville, pour y construire un grand stade[3],[4]. Ce choix prête à polémique, car la zone est déserte. De plus ce sont de terres gagnées sur la côte marécageuse du Rio de la Plata quelques décennies plus tôt, à la suite des travaux engagés par l’Écossais Daniel White pour installer un hippodrome, ce qui promet des travaux de construction complexes. Pour autant, le gouvernement, séduit par la perspective de disposer d'un grand stade pour l'équipe nationale, soutient le projet. 3,5 ha sont donnés par la municipalité, portant à 8,5 ha la surface disponible. Le , la première pierre est posée. Il faut cependant un peu plus d'un an pour que la construction débute, sous la direction des architectes José Aslan et Héctor Ezcurra, après un prêt par le gouvernement de 200 millions de pesos. Le projet vise à construire un stade olympique de 120 000 places, avec une piste d'athlétisme et de nombreuses installations autour destinés aux socios[2].
Deux ans seront nécessaires à la construction de l'enceinte, un temps relativement court étant donné les difficultés liées au terrain. Mais le projet est urgent car River Plate est expulsé de son stade de Palermo en 1937. La tribune Nord est remise à plus tard car le club manque de fonds pour en achever la construction, donnant à l'enceinte une forme de fer à cheval[3].
L'Estadio Monumental est officiellement inauguré le . Le lendemain, un match opposant River Plate au Peñarol, multiple champion d'Uruguay en titre, est remporté par le club argentin 3 buts à 1, devant près de 68 000 spectateurs. Au début des années 1940, l'équipe de River, surnommée La Máquina , remporte quatre titres de champion d'Argentine.
En 1951, le Monumental accueille les épreuves d’athlétisme et la cérémonie de clôture des premiers Jeux panaméricains. En 1958, à la suite de la vente d'Omar Sívori à la Juventus de Turin pour dix millions de pesos, le président Enrique Pardo (es) commande la construction de la tribune Nord, portant la capacité totale du stade à près de 100 000 places[3]. Le départ de l'attaquant marque le début d'une période difficile pour le club, qui ne remporte plus aucun trophée en dix-huit ans.
Le [5], à l'issue d'un Superclásico au Monumental, un mouvement de panique parmi les supporters de Boca Juniors provoque la mort de 71 spectateurs, âgés en moyenne de 19 ans, et fait plus de 150 blessés, écrasés ou asphyxiés contre une des portes de sortie restée fermée. L’événement est connu comme la « Tragédie de la porte 12 ». Après trois ans d’enquête, aucun coupable n’a pu être désigné, ni parmi les supporters, ni parmi la police. Depuis les portes du stade ne sont plus nommées avec des chiffres mais par des lettres[6],[7].
La dernière grande rénovation du stade date de 1977-1978, à l'occasion de la Coupe du monde de football 1978. La junte militaire au pouvoir en fait le principal stade de la compétition et prête de l'argent au club pour réaliser des travaux de modernisation[8]. La tribune Nord est achevée avec la construction d'un deuxième niveau, et les places debout sont remplacées par des places assises, fixant la capacité à environ 72 000 places pour la compétition. Six matchs y sont joués, dont le match pour la 3e place et la finale, remportée par l'Argentine devant les Pays-Bas[3].
Depuis lors le stade a été peu modifié, sa capacité habituelle de 65 000 places pouvant monter à 76 600 pour les grands évènements, comme le Superclásico opposant River Plate à Boca Juniors. Depuis 1986, l'enceinte est officiellement l'Estadio Monumental Antonio Vespucio Liberti, du nom de l'ancien président du club de River Plate qui a initié sa construction[3].
En 2011, un projet de modernisation et d'agrandissement du Monumental est présenté par le club, sous le nom River Plate Forum. Ce projet prévoit notamment l'augmentation de la capacité à 75 000 places et la couverture des tribunes. Il a été conçu par le Grupo Torcello, par ailleurs promoteur d'un pharaonique projet Buenos Aires Forum, qui visait à construire la plus haute tour du monde sur une île artificielle au large de la ville, un projet abandonné...
Records
Bien que la capacité actuelle soit d'environ 64 000 places, le Monumental a accueilli des affluences bien supérieures : environ 85 000 spectateurs assistent ainsi aux finales retour des Copa Libertadores 1986 et 1996 (la compétition continentale des clubs sud-américains) remportées les deux fois par River Plate sur l'América de Cali. Plus encore, on estime à 100 000 le nombre de fans entassés le pour le derby entre River Plate et le Racing Club, au cours duquel les Millonarios fêtent leur premier titre de champion d'Argentine depuis dix-sept ans.
L'équipe nationale a également attiré des grandes affluences au Monumental. En 1993, la Colombie devient la première, et à ce jour la seule, équipe nationale à avoir battu l'Argentine au Monumental (5-0) pour un match qualificatif pour la Coupe du monde[9].
Événements
Compétitions continentales
Le stade accueille notamment plusieurs rencontres de la Copa América 1946 organisée par l'Argentine, et notamment la victoire décisive contre le Brésil le , offrant le titre aux locaux.
En 1987, entre 75 et 87 000 spectateurs assistent à la défaite de l'Argentine en demi-finale face à l'Uruguay. Trois jours plus tard dans le même stade, la Celeste remporte le tournoi face à la Colombie.
Une troisième finale de Copa América se tient au Monumental en 2011. L'Argentine éliminée en quart de finale, c'est de nouveau l'Uruguay qui l'emporte en finale, face au Paraguay cette fois-ci.
Coupe du monde de football 1978
Le Monumental est le théâtre de la cérémonie inaugurale ainsi que de la finale de la Coupe du monde 1978[10].
Date | Tour | Groupe | Équipe | Score | Équipe |
---|---|---|---|---|---|
1er juin | 1er | 2 | Allemagne de l'Ouest | 0 - 0 | Pologne |
2 juin | 1er | 1 | Argentine | 2 - 1 | Hongrie |
6 juin | 1er | 1 | Argentine | 2 - 1 | France |
10 juin | 1er | 1 | Italie | 1 - 0 | Argentine |
14 juin | 2e | A | Allemagne de l'Ouest | 0 - 0 | Italie |
18 juin | 2e | A | Italie | 1 - 0 | Autriche |
21 juin | 2e | A | Pays-Bas | 2 - 1 | Italie |
24 juin | 3e place | Brésil | 2 - 1 | Italie | |
25 juin | Finale | Argentine | 3 - 1 a.p. |
Pays-Bas |
Hors football
Hormis le football, le stade est également un terrain de jeu occasionnel de l'Équipe d'Argentine de rugby à XV, qui lui préfère cependant l'Estadio José Amalfitani du Vélez Sársfield, un stade un peu plus modeste de Buenos Aires.
Enfin, l'enceinte sert aussi à l'organisation de concerts géants, qui représentent une source de revenu substantielle pour le club. Ainsi, certaines grandes stars de la musique ont chanté au Monumental : Paul McCartney (1993 et 2010), Bruce Springsteen (1989), Michael Jackson (1993), Madonna (1993, 2008 et 2012),The Rolling Stones (1995, 1998 et 2006), AC/DC (1996 et 2009), Bob Dylan (1988), David Bowie (1990), Eric Clapton (1990, 2001, 2011), Guns N' Roses (1992, 1993) et (2011), Ramones (1996), The Police (2007), U2 (1998 et 2006), Red Hot Chili Peppers (2002 et 2011), Miley Cyrus (2011), Metallica (1993, 1999 et 2010), Oasis (2009), Coldplay (2010), Lady Gaga (2012), entre autres.
Depuis 2003, le festival annuel de musique Quilmes Rock est organisé à divers endroits de Buenos Aires, et en particulier au Monumental.
Fonctions
Le stade se trouve au milieu d'un grand complexe sportif permettant la pratique du tennis ou du basket-ball. Un théâtre, un musée et un grand parc de stationnement complètent également l'ensemble.
L'accessibilité de l'enceinte, située à l'intersection des avenues Figueroa Alcorta et Udaondo, est assurée par réseaux de transports en commun (train et bus)[3].
Références
- http://es.fifa.com/classicfootball/stadiums/stadium=5010014/index.html
- (es) « Estadio Monumental », CA River Plate
- (en) « El Monumental », The Stadium Guide (consulté le )
- Les arènes de légende : Le MONUMENTAL, oldschoolpanini.com
- Journal de l'année, Larousse, , p. 204
- « Avant Port-Saïd, les autres catastrophes de stades », LEXPRESS.fr, (consulté le )
- (es) « Puerta 12: Memorias del horror », Clarín, (consulté le )
- Au détriment du grand rival de River Plate, le CA Boca Juniors, dont ni le stade (La Bombonera) ni les joueurs ne participent à l'événement
- Argentine VS Colombie Une fessée Monumentale, FIFA.com
- Une Argentine émergente s’impose à la maison, FIFA.com
- Portail de l’architecture et de l’urbanisme
- Portail du football
- Portail de l’athlétisme
- Portail du rugby à XV
- Portail de Buenos Aires