Élie Baussart

Elie Baussart (Couillet, le - Loverval, le ) est un homme de lettres belge, syndicaliste de la gauche chrétienne et un militant wallon.

Élie Baussart
Biographie
Naissance
Décès
(à 78 ans)
Gerpinnes
Nationalité
Activités
Publiciste, écrivain, syndicaliste

Biographie

Fils de forgeron, né à Couillet dans le bassin industriel de Charleroi, Élie Baussart fait des études moyennes chez les Jésuites, dans la section moderne du Collège du Sacré Cœur de Charleroi. Il va parfaire sa formation soutenu en cela par ses anciens professeurs et par ses lectures notamment de Léon Bloy et Maurice Barrès. En janvier 1909, il revient à son ancien Collège comme professeur de français et d'histoire. Étrange situation que cet homme de gauche dans un enseignement destiné aux fils de la bourgeoisie.

Élie Baussart est engagé avant le premier conflit mondial dans la défense de groupement de la classe ouvrière chrétienne tout en ayant une abondante activité littéraire[1] axée notamment sur la défense de sa région, la Wallonie, et sensibilisée par les préoccupations sociales[2]. Ainsi s'opposera-t-il régulièrement, dans le monde catholique, à Charles Woeste, figure emblématique des catholiques conservateurs[3].

En juillet 1914, il est élu président du Syndicat des Employés et Voyageurs du Bassin de Charleroi, qu’il vient de fonder. C'est la Grande Guerre. Réformé pour raison médicale quelques années plus tôt, Elie Baussart tentera en vain de s'engager. Il avait épousé Valentine Castelain, une jeune Française, avec qui il s’était installé à la rue d’Assaut.

En 1919, Elie Baussart fonde la revue La Terre wallonne qu’il dirigera jusqu’en 1940 définie alors comme catholique et régionaliste. Cette revue aura une influence considérable, bien au-delà de ses lecteurs et bien au-delà de la période où elle fut publiée. En 1930, cette revue s’ouvre plus largement au social, au politique, à l’international, avec des collaborateurs comme Jules Destrée ou François Mauriac entre autres.

Il fut également un artisan d'un dialogue wallons-flamand, et se radicalisera par la suite jusqu'à dénoncer une certaine mainmise économique du Boerenbond sur l'agriculture wallonne[4].

Il met en cause la montée du nazisme en Allemagne, prend parti dans la guerre d’Espagne (un des rares catholiques à stigmatiser le soutien des catholiques à Franco), contre le rexisme de Léon Degrelle, interroge l’expérience du Front populaire en France en 1936. En 1938, il publie: Essai d’Initiation à la révolution anticapitaliste. Entre fascisme et communisme, en réponse au capitalisme. Elie Baussart, cherche une troisième voie, imprégnée de socialisme démocratique et de réflexion marxiste en vue de l'émancipation des travailleurs.

En 1941 son épouse Valentine meurt, à près de 50 ans. Il découvre alors son journal imprégnée d'une Foi profonde, une découverte qui le bouleversera et qui l'amènera à écrire une biographie de son épouse.

Il décède à Loverval en 1965.

Distinctions

Notes et références

  1. La Wallonie, son histoire, Hervé Hasquin, éditions Luc Pire, 1999
  2. Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique de Paul Delforge, Philippe Destatte et Micheline Libon, Charleroi, 2000, tome 1, p. 129-131.
  3. Pascal Delwit, La vie politique en Belgique de 1830 à nos jours, Bruxelles, Editions de l'Université de Bruxelles, 2010, p. 73
  4. Cent Wallons du siècle Institut Jules Destrée, Charleroi, 1995
  5. « Élie Baussart, officier (historique) », sur Connaître la Wallonie, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Willy Bal, « Baussart (Elie-Jules-Ghislain) », dans Biographie nationale, t. 39, Bruxelles, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, (lire en ligne [PDF]), p. 94-102
  • Paul Delforge, « Dans le sillage de Jules Destrée, trois "Carolos" pionniers de l'affirmation politique de la Wallonie : Émile Buisset, Arille Carlier, Élie Baussart », dans Charleroi 1666-2016 : 350 ans d'histoire des hommes, des techniques et des idées (Actes de colloque, Charleroi, 23 et 24 septembre 2016), Bruxelles, Académie royale de Belgique, coll. « Mémoires de la Classe des Lettres », , 416 p. (ISBN 978-2-8031-0573-1), p. 111-131.

Liens externes

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