Ernest d'Hervilly

Ernest Marie d'Hervilly, né à Batignolles-Monceau (Seine, actuel 17e arrondissement de Paris) le [1] et mort à Champigny-sur-Marne (Seine, actuel Val-de-Marne) le [2], est un journaliste, écrivain, poète et auteur dramatique français.

Pour les articles homonymes, voir Hervilly (homonymie).

Ernest d'Hervilly
Gravure représentant Ernest d'Hervilly publiée en 1903.
Biographie
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Biographie

Fils d'un conducteur de travaux des Ponts et chaussées, Ernest d'Hervilly commence par travailler comme dessinateur pour la Compagnie des chemins de fer du Nord. Ensuite, jusqu'en 1865, il est agent des Ponts et chaussées comme piqueur dans le cadre des travaux urbains d'Haussmann à Paris. Il débute l'écriture vers 1861 dans Le Figaro, mais aussi dans des journaux et revues comme Diogène, Les Écoles de France, La Vie parisienne, Le Grand journal, Le Nain jaune, La Lune, Les Nouvelles, L’Artiste, Paris-Caprice, L’Image, La Revue des lettres et des arts, Le Masque, La Nouvelle Némésis, L’Eclipse, La Parodie, etc. Plusieurs de ces publications, où écrivent des opposants républicains, utilisent la satire ou la critique politique plus ou moins voilée et sont souvent rapidement interdites par le pouvoir impérial. D'où l'utilisation par Ernest d'Hervilly de pseudonymes tels L'Homme aux gros souliers, Bleu-blanc-rouge ou Le Cousin Jacques, ou encore celui, collectif, de Gil Blas.

Il publie un premier recueil de poésies en 1868, La Lanterne en vers de couleurs, allusion au journal républicain La Lanterne d'Henri Rochefort. Son style lui permet d’intégrer le groupe des Parnassiens. Plusieurs de ses textes figurent dans les deuxième (1871) et troisième (1876) volumes du Parnasse contemporain et aussi dans un autre ouvrage collectif Sonnets et eaux-fortes. Vers 1869, il intègre également la bande des Vilains Bonshommes qui regroupe essentiellement des artistes et des poètes. À ce titre, il figure sur le célèbre tableau Coin de table d'Henri Fantin-Latour, aux côtés, notamment, de Paul Verlaine, Arthur Rimbaud et Camille Pelletan.

Il aura toutefois une altercation avec Rimbaud, en 1871, qui lui lance "Ferme ton con, d'Hervilly", relatée par Rodolphe Darzens, premier biographe de Rimbaud[3].

En 1870, il fait la connaissance de Victor Hugo et devient un habitué de son cercle familial, ce qui explique en 1872 son entrée au journal Le Rappel où il tient pendant une dizaine d'années une rubrique sous le pseudonyme Un Passant. Dans les années qui suivent, il continue d'écrire pour plusieurs revues comme La Renaissance artistique et littéraire, La République des lettres, La Lune rousse, La Jeune France... auxquelles il fournit chroniques ou poèmes.

Un coin de table, 1872
Fantin-Latour
Musée d'Orsay

On le retrouve dans le portrait de groupe de Fantin-Latour Un coin de table. Il fait partie des cinq personnes assises, le deuxième à partir de la droite[4]. Sans délaisser la presse, il s'oriente cependant de plus en plus vers l'écriture de romans, de tableaux de la vie parisienne et de récits ou contes, parfois picaresques ou d'anticipation, de plus en plus destinés à un public jeune. Il écrit également pour le théâtre, mais se spécialise dans les pièces courtes en un acte.

Ayant moins de succès au tournant du siècle, il cesse de publier et se retire dans sa maison de Champigny-sur-Marne. Veuf de Cécile Scott depuis octobre 1895[5], il y meurt en novembre 1911[6],[7] à l'âge de 72 ans entouré de sa fille Georgette (1878-1927[8]).

Principales publications

Poésie
Romans, récits et chroniques
  • 1871 : Le Manuel du gêneur, ou l'Art d'être désagréable en société
  • 1873 : Joseph Affagard
  • 1874 : Contes pour les grandes personnes
  • 1875 : Mesdames les Parisiennes
  • 1876 : Histoires divertissantes Texte en ligne
  • 1877 : D'Hervilly-Caprices
  • 1879 : Histoires de mariages
  • 1880 : Les Armes de la femme
  • 1882 : Parisienneries
  • 1883 : La Dame d'Entremont, récit du temps de Charles IX
  • 1883 : Le Grand Saint-Antoine-de-Padoue
  • 1883 : Timbale d'histoires à la parisienne
  • 1883 : La Vénus d'Anatole : monocoquelogue, éditions Henry Kistemaeckers, Bruxelles
  • 1884 : Les Historiettes de l'histoire
  • 1884 : L'Homme jaune, histoires burlesques ou tendres
  • 1885 : Les Parisiens bizarres
  • 1886 : L'Âge d'or de l'enfance, histoires morales et amusantes
  • 1886 : Les Bêtes à Paris
  • 1886 : Le Chat du « Neptune » Texte en ligne
  • 1887 : La Statue de chair Texte en ligne
  • 1888 : Aventures d'un petit garçon préhistorique en France
  • 1888 : Les Heures enfantines
  • 1889 : Héros légendaires, leur véritable histoire
  • 1890 : Trop grande
  • 1890 : La Vision de l'écolier puni
  • 1890 : Les Contes de la fée Carabosse
  • 1890 : Aventures du Prince Frangipane
  • 1890 : Les Historiettes de l'histoire
  • 1891 : L'Île des Parapluies, aventures du gâte-sauce Talmouse
  • 1894 : En bouteille à travers l'Atlantique, de Key-West (Floride) au cap Nord (Norvège) par le Gulf-Stream
  • 1895 : Tristapatte, tristesses et joies d'un petit écolier
  • 1896 : Les Chasseurs d'édredons, voyages et singulières aventures de M. Barnabé (de Versailles) Texte en ligne
  • 1896 : À Cocagne ! Les aventures de MM. Gabriel et Fricotin
  • 1898 : Au bout du monde ! Les vacances de M. Talmouse, illustré par Stanislaw Rejchan, Felician Myrbach et Édouard François Zier
  • 1899 : Seule à treize ans
  • 1903 : Ma cousine Gazon, histoire racontée par une jeune-fille
Théâtre
  • 1869 : Le Loup
  • 1873 : La Ronde de nuit, comédie en 1 acte, Paris, Théâtre de La Tour d'Auvergne,
  • 1874 : Le Malade réel, à-propos en 1 acte, en vers, Paris, Théâtre de l'Odéon,
  • 1874 : La Soupière, comédie en un acte en prose, représentée pour la première fois sur le théâtre de Chartres, le [9]
  • 1875 : Le Docteur sans pareil, comédie en 1 acte, en vers, Paris, Théâtre de l'Odéon,
  • 1875 : Silence dans les rangs ! comédie en 1 acte, Bruxelles, Cercle artistique et littéraire,
  • 1876 : La Belle Saïnara, comédie japonaise en 1 acte en vers, Paris, Théâtre de l'Odéon, Texte en ligne
  • 1877 : Le Magister, comédie en 1 acte, en vers, Paris, Comédie-Française,
  • 1877 : Le Bibelot, comédie en 1 acte, Paris, Théâtre du Palais-Royal,
  • 1877 : Le Bonhomme Misère, légende en 3 tableaux, en vers, avec Alfred Grévin, Paris, Théâtre de l'Odéon,
  • 1877 : La Fontaine des Béni-Menad, comédie mauresque en 1 acte, en vers, Paris, Théâtre de l'Odéon,
  • 1880 : Le Parapluie, comédie en 1 acte, Paris, Théâtre de l'Odéon,
  • 1881 : Poquelin père et fils, comédie en 1 acte, en vers, Paris, Théâtre de l'Odéon,
  • 1884 : L'Enveloppe, comédie en 1 acte
  • 1885 : La Dame de Louvain, comédie en 1 acte
  • 1885 : L'Île aux corneilles, comédie en 1 acte, en vers, Paris, Théâtre de l'Odéon,
  • 1885 : Bigoudis, comédie en 1 acte, Paris, Gymnase-Dramatique,
  • 1885 : Mal aux cheveux, comédie en 1 acte, Paris, Théâtre du Palais-Royal,
  • 1885 : La Soupière, comédie en 1 acte
  • 1885 : Vent d'Ouest, comédie en 1 acte
  • 1886 : Molière en prison, comédie en 1 acte, en vers, suivie de Au prisonnier du Châtelet, stances, Paris, Comédie-Française,
  • 1887 : Cinq anniversaires de Molière : 1874, 1875, 1877, 1881, 1886, comédies en vers, 1887 Texte en ligne
  • 1887 : Marions ma tante, comédie en 1 acte, Paris, Gymnase-Dramatique,
  • 1892 : Midas, comédie en 1 acte, en vers, Paris, Théâtre de l'Odéon,
  • 1894 : Taï-Tsoung, Opéra en 5 actes et 7 tableaux (paroles Ernest d'Hervilly, musique Emile Guimet), 1894
  • 1896 : L'Hommage de Flipote à-propos en vers, Paris, Comédie-Française,
  • 1897 : Notre ami Drolichon, comédie en un acte, en vers, Paris, Comédie-Française, Texte en ligne

Distinctions

Bibliographie

  • Pierre Larousse : Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, article "Hervilly (Ernest-Marie d')", tome 17, 2ème supplément, Paris, 1890.
  • Jules Truffier : Mort d'Ernest d'Hervilly, article paru dans Le Figaro du 19 novembre 1911[11].
  • Jules Clarétie : Ernest d'Hervilly, article paru dans le journal Le Temps du 24 novembre 1911[12].
  • Émile Blémont : Ernest d'Hervilly, article paru dans la revue Le Penseur de décembre 1911[13].

Iconographie

Notes et références

  1. Acte de naissance reconstitué figurant dans le dossier de la Légion d'Honneur d'Ernest d'Hervilly (vue 8/8). L'acte précise qu'il est né rue Saint-Louis, actuelle rue Nollet
  2. Acte de décès n° 222 (vue 3/10). Archives départementales du Val-de-Marne en ligne, état-civil de Champigny-sur-Marne, registre des décès de 1911.
  3. Rodolphe Darzens, Le Reliquaire, 1891, p. XXIV.
  4. « Notice de Coin de table », sur Musée d'Orsay (consulté le )
  5. Acte de décès n° 113 (vue 145/190). Archives départementales du Val-de-Marne en ligne, état-civil de Champigny-sur-Marne, registre des décès 1892-1896.
  6. Bloc-notes parisien. Ernest d'Hervilly. Le Gaulois, 19 novembre 1911, p. 1, à lire en ligne sur Gallica.
  7. Nécrologie. M. Ernest d'Hervilly. Le Petit Parisien, 19 novembre 1911, p. 2, à lire en ligne sur Gallica.
  8. Acte de décès n° 1890 (vue 20/31). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 15e arrondissement, registre des décès de 1927. L'acte précise qu'elle était célibataire.
  9. Ernest Legouvé, Théâtre de campagne, première série, Paul Ollendorff, Paris, 1893, oclc = 863661897, p. 127
  10. Dossier LH/12597/38. Ministère de la Culture, base Léonore.
  11. Mort d'Ernest d'Hervilly. Le Figaro, 19 novembre 1911, p. 3, à lire en ligne sur Gallica.
  12. La vie à Paris. Ernest d'Hervilly. Le Temps, 24 novembre 1911, p. 2, à lire en ligne sur Gallica.
  13. Ernest d'Hervilly. Le Penseur, décembre 1911, pp. 441-443, à lire en ligne sur Gallica.
  14. Gazette de l'Hôtel Drouot, 14 mai 2018, vente Pierre Bergé, lot n° 132.

Liens externes

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