Ernst Wieblitz

Ernst Wieblitz (1883-1973) est un officier de marine, korvettenkapitän pendant la Première Guerre mondiale. Il était officier de navigation sur le SMS Dresden le jour du sabordage.

Ernst Wieblitz
Naissance
Metz, Alsace-Lorraine
Décès
Cassel, Allemagne
Allégeance  Troisième Reich
Arme  Kriegsmarine
Grade 1912 Kapitänleutnant
1920 Korvettenkapitän
Conflits Première Guerre mondiale
Faits d'armes Bataille des Falklands
Distinctions croix de fer

Biographie

Le SMS Dresden sortant du port de Kiel

Fils d'un médecin militaire, Ernst Wieblitz naît le 2 août 1883, à Metz, une ville de garnison animée d'Alsace-Lorraine[1]. Avec sa ceinture fortifiée, Metz est alors la première place forte du Reich allemand[2], constituant une véritable pépinière de militaires d'exception[note 1]. Comme son aîné Hans Benda, le jeune Ernst se destine très tôt à la carrière des armes.

Une carrière exemplaire

Aussitôt sa scolarité terminée, Wieblitz s’engage dans la marine impériale, comme cadet, en avril 1901. Il commence sa formation sur le navire-école « Charlotte » naviguant de la mer Baltique à la Méditerranée. Après avoir fréquenté l'Académie navale de Kiel, Wieblitz sert en qualité d'Enseigne sur le SMS Bismarck, où il est promu Leutnant zu See le 29 septembre 1904. Promu Oberleutnant le 27 avril 1907, il sert comme officier de navigation sur la canonnière SMS Luchs de 1910 à 1912. Le 19 septembre 1912, Ernst Wieblitz est promu Kapitänleutnant, avant d’être affecté sur le SMS Königsberg, puis sur le SMS Moltke, un croiseur de bataille. Le 26 décembre 1913, Wieblitz est affecté sur le SMS Dresden, un croiseur léger[3] commandé par le capitaine Köhler.

Première Guerre mondiale

Wieblitz sert toujours à bord du SMS Dresden au début de la Première Guerre mondiale, mais sous les ordres du capitaine Fritz Lüdecke. Son navire est engagé dans la bataille de Coronel le . Pour sa conduite sous le feu de l’ennemi, Ernst Wieblitz reçoit la Croix de fer, 2e classe, le 13 novembre 1914. Son navire est engagé ensuite dans la désastreuse bataille des Falklands, le 8 décembre 1914. Grâce à sa vitesse, le SMS Dresden est le seul navire rescapé. La marine britannique lui donnant la chasse, le SMS Dresden retourne au Cap Horn, cherchant refuge dans les chenaux du Chili. Il est ainsi recherché sans succès par la Royal Navy, jusqu'en mars 1915. Le 8 mars 1915, le SMS Dresden jette l'ancre au large de Mas Atierra, l'Île Robinson Crusoe, à cause d'une avarie moteur.

Six jours plus tard, il est découvert par les navires britanniques, qui engagent aussitôt le combat, le 14 mars 1915. Au cours du combat naval, Ernst Wieblitz reçoit un éclat d'obus qui lui fracasse la jambe droite. Après quelques tirs, le capitaine Lüdecke fait hisser le pavillon blanc et envoie parlementer Wilhelm Canaris, alors jeune lieutenant. Alors que le SMS Dresden se saborde, les marins allemands sont recueillis par le croiseur auxiliaire « Orama » qui les ramène à l’hôpital de Valparaíso[note 2]. Ernst Wieblitz est amputé avant d’être conduit en captivité. Après la défaite de novembre 1918, l’Allemagne lui décerne la croix de fer 1re classe, le 23 septembre 1919.

Après guerre

Ernst Wieblitz ne rentre en Allemagne qu’en janvier 1920. Démobilisé en mars 1920 avec le grade de korvettenkapitän, Ernst Wieblitz rentre dans la vie civile. Alors qu’il travaille pour le bureau principal de l'Association pour les Allemands à l'étranger, il épouse une germano-chilienne, avec qui il aura cinq enfants. Dans la Deutschen Erdöl A.G, Wieblitz organise le service d'aide sociale, qu'il dirige jusqu'à la prise du pouvoir par les nazis. Il prend en 1933 la direction de la division des véhicules automobiles de cette société, poste qu’il occupera pendant toute la guerre. En 1947, Wieblitz est transféré à la Direction de l'industrie houillère en Saxe, où il travaille jusqu'en 1949. En tant que retraité, Ernst Wieblitz s'installe à Cassel, où il restera jusqu'à sa mort, le 3 janvier 1973.

Sources

Notes et références

Notes

  1. Plus d'une trentaine de généraux et des dizaines d'officiers supérieurs allemands, pour la plupart actifs durant la Seconde Guerre mondiale, verront le jour à Metz, avant 1918.
  2. Une autre version décrit son bombardement, par trois croiseurs britanniques, dont le « Kent » et le « Glasgow », malgré ses signaux de reddition, le faisant sombrer près du rivage de l'île chilienne de Juan Fernandez.

Références

  1. L’Express, no 2937, du 18 au 24 octobre 2007, dossier « Metz en 1900 »
  2. François Roth : Metz annexée à l’Empire allemand, In François-Yves Le Moigne (dir.), Histoire de Metz, Toulouse, Privat, , 448 p. (ISBN 978-2-7089-4727-6, OCLC 246632185), p. 350).
  3. SMS Dresden : Armé en novembre 1908, coulé le 15 mars 1915
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