Eudistes
Les Eudistes ou Congrégation de Jésus et Marie (en latin Congregatio Jesu et Mariae ou Congregatio Eudistarum) est une société de vie apostolique de droit pontifical.
Pour les articles homonymes, voir Eudistes (homonymie).
Congrégation de Jésus et Marie | |
Emblème des Eudistes. | |
Ordre religieux | |
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Type | Société de vie apostolique |
Spiritualité | École française de spiritualité |
Structure et histoire | |
Fondation | à Caen |
Fondateur | saint Jean Eudes |
Abréviation | C.I.M. |
Site web | Site international |
Liste des ordres religieux |
Historique
Fondée à Douvres-la-Délivrande (Calvados, France) le 25 mars 1643 par saint Jean Eudes (1601-1680), la Congrégation de Jésus et Marie, dite des Eudistes relève du courant de l'École française de spiritualité, comme la Congrégation de l'Oratoire auquel saint Jean Eudes a appartenu.
La congrégation des Eudistes est fondée pour l'exercice des missions et des séminaires, à savoir la formation du clergé[1]. Le premier séminaire fondé par saint Jean Eudes est le séminaire des Eudistes de Caen. Pendant la vie de saint Jean Eudes, la congrégation fonde des grands séminaires en France (en Normandie et à Rennes) : à Caen (1643), Coutances (1650), Lisieux (1653), Rouen (1658), Évreux (1667), et Rennes (1670). Le fondateur ne songe pas à en ouvrir de nouveaux, mais admet aussi des prêtres souhaitant y faire des retraites ou approfondir leurs études, ainsi que des étudiants en théologie[1]. Après sa mort, des Eudistes sont nommés pour diriger les séminaires de Valognes, Avranches, Dol, Senlis, Blois, Domfront et Séez. À Rennes, Rouen, et dans d'autres villes, les séminaires sont davantage accessibles à des séminaristes venant de familles modestes, destinés à évangéliser les campagnes. Des classes pour les plus jeunes s'ouvrent pour former des petits séminaires (niveau secondaire)[1].
Sous la Révolution, trois eudistes, les PP. François Hébert, Claude Potier et François Lefranc font partie des martyrs des massacres de septembre 1792 et leur béatification est prononcée à Rome en 1926. Monsieur Hébert était le confesseur de Louis XVI[1].
Après la révolution, la congrégation ne se forme à nouveau en France que véritablement dans la seconde moitié du XIXe siècle, donc trop tard pour diriger à nouveau des séminaires. C'est le P. Blanchard, ancien supérieur du petit séminaire de Rennes, qui la refonde en 1826[2]. Elle se tourne alors vers les missions, notamment en Amérique (surtout en Colombie et au Canada), et vers l'éducation secondaire (dans des maisons d'éducation appelées collèges). Le décret de mars 1880, les lois sur les associations de 1901 et de 1906 ruinent leurs implantations en France[1], les Eudistes sont interdits d'enseigner, toutefois ils parviennent quelques décennies plus tard à maintenir des écoles comme Saint-Jean-de-Béthune à Versailles (aujourd'hui Saint-Jean-Hulst) ou Saint-Martin de Rennes. Ces établissements sont aujourd'hui confiés à des laïcs. La crise de l'Église à partir des années 1970 et les bouleversements des mœurs frappent de plein fouet la congrégation en occident. En 1994, il y a encore 191 eudistes français[2], et en 2016 ils sont 54. En France, ils vivent désormais en 2021 en huit petites communautés (Caen, Cosne-sur-Loire, Orléans, Paris, Rennes, Saint-Léonard-de-Noblat, Saint-Malo, Versailles)[3].
Au service des diocèses, les Eudistes vivent en communautés fraternelles et travaillent dans la formation des prêtres et des laïcs, dans la mission en paroisses, dans le monde scolaire et étudiant, dans la prédication de retraites. Les vocations proviennent désormais essentiellement d'Amérique latine ou d'Afrique.
Activités et implantations
Aujourd'hui, les Eudistes sont présents en France et dans 18 pays dans le monde. La maison généralice est quant à elle située à Rome.
Dans le monde
Dans le monde, les Eudistes sont présents dans 18 pays, notamment :
- Amérique : Brésil, Canada, Chili, Colombie (où ils sont dynamiques), Équateur, États-Unis, Honduras, Mexique, Nicaragua, Pérou, Venezuela, République Dominicaine.
- Afrique : Bénin, Burkina Faso, Côte-d'Ivoire, Togo, Kenya
- Asie : Philippines.
En 2020, on estime leur nombre à 400 dans le monde, prêtres pour la plupart.
Début janvier 2017, à Mexico, le Père Jean-Michel Amouriaux a été élu supérieur général des Eudistes. Il quitte alors ses fonctions de recteur du grand séminaire de Rennes et de provincial de France pour gagner la maison généralice des Eudistes à Rome. C'est un spécialiste de saint Jean Eudes ; il est de ceux qui travaillent le dossier pour que la proclamation de saint Jean Eudes comme docteur de l'Église aboutisse.
Supérieurs généraux
- Saint Jean Eudes (25 mars 1643–19 août 1680)
- Jacques Blouet de Camilly (1680–1711)
- Guy de Fontaines de Neuilly (1711–1727)
- Pierre Cousin (1727–1751)
- Jean Prosper Auvray de Saint-André (1751–1769)
- Michel Lefèvre (1769–1775)
- Pierre Le Coq (1775–1777)
- Pierre Dumont (1777–1782)
- Bienheureux François Louis Hébert (1782–1792)
- Charles-Toussaint Blanchard (9. Januar 1826–1830)
- Jérôme-Julien Louïs de la Morinière (1830–1849)
- Louis Gaudaire (1849–1870)
- Ange Le Doré (1870–1919)
- Paul Le Courtois (1944?–1948)
- François Lebesconte (1948–1953)
- Armand-François Le Bourgeois (1953–1966)
- Fernand Lacroix (1966–1970)
- Clément Guillon (1971–1983)
- Rénald Hébert (1983–1989)
- Pierre Drouin (1989–2001)
- Michel Gérard (2001–2011)
- Jean Camus (2011–2012)
- Camilo Bernal Hadad (2012–2017)
- Jean-Michel Amouriaux (depuis 2017)
Personnalités
- Père François-Louis Hébert (1738-1792), supérieur général, et abbé Jacques-François Lefranc (1739-1792), tous les deux victimes des massacres de Septembre ;
- Père Pierre Blanchard (1755-1830), chanoine et grand vicaire de Rennes, qui réunit plusieurs eudistes le 9 janvier 1826 à Pont-Saint-Martin. Cette rencontre marque la renaissance de la congrégation des eudistes qui s'était dissoute avec la Révolution[4].
- Père Joseph Gallix (mort en 1942) ;.
- Père Origène Voisine, directeur général du Collège Jean-Eudes à Montréal de 1972 à 1999.
- Père Rafael Garcia Herreros (1909-1992), prêtre eudistes colombien, fondateur de l'œuvre du Minuto de Dios.
Plusieurs prêtres eudistes sont devenus évêques :
- Mgr Luc Crepy, évêque du Versailles (Yvelines), vicaire général de la congrégation de 2012 à 2015.
- Mgr Michel Dubost, évêque émérite d'Évry ;
- Mgr Clément Guillon, évêque de Quimper et Léon (1988-2007), supérieur général de 1971 à 1983 ;
- Mgr Claude Frikart, évêque auxiliaire de Paris (1986-1997) ;
- Mgr René-Marie Ehuzu (1944-2012), évêque d'Abomey et de Porto-Novo
Le Cardinal Baltazar Porras Cardozo est un des 700 membres associés des Eudistes (laïcs et clercs non incorporés)
Notes et références
- (en) Charles Le Brun, « Eudists », dans Charles Le Brun, The Catholic Encyclopedia, vol. 5, (lire en ligne) (consulté le )
- Joseph Michel, Missionnaires bretons d'outre-mer, Presses universitaires de Rennes, (lire en ligne), chap. VII.
- Communautés en France
- Mathieu-Richard-Auguste Henrion, Tableau des congrégations religieuses formées en France depuis le dix-septième siècle (lire en ligne), p. 69
Annexes
Bibliographie
- Pascal Frey, Une expérience spirituelle avec Saint Jean-Eudes, Paris, Éditions de l'Emmanuel, coll. « Spiritualité et prière », , 138 p. (ISBN 978-2-35389-085-9, BNF 42359117, lire en ligne)
- Pascal Frey, Saint Jean Eudes, une pensée par jour, Paris, Éditions Médiapaul, coll. « Une pensée jour », , 102 p. (ISBN 978-2-7122-1175-2, BNF 42362838)
- Pascal Frey, Saint Jean Eudes, un prophète du cœur, Mesnil-Saint-Loup, Le livre ouvert, coll. « Paroles de vie », , 62 p. (ISBN 978-2-915614-80-0)
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Ressource relative à la religion :
- (en) Catholic Hierarchy
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Fiche de BnF Data
- Site des Eudistes de France
- Site international Congrégation de Jésus et Marie
- Site internet du Doctorat de saint Jean Eudes
- Œuvres complètes de saint Jean Eudes, fondateur des Eudistes
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