Eugène Boré

Eugène Boré, né à Angers le et mort à Paris le , est un archéologue et missionnaire français.

Eugène Boré
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(à 68 ans)
Paris
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Biographie

Enfance et formation

Eugène Boré est né à Angers, son père décède en 1812 alors qu'il a trois ans, sa mère a des revenus modestes, il est le troisième enfant d'une famille de cinq. Il démarre sa formation initiale à Angers, puis il poursuit à Paris au Collège Stanislas, grâce à une bourse d'étude[1].

Il obtient le premier prix au concours général de philosophie où il se trouve en compétition avec Alfred de Musset. Puis après avoir étudié le droit durant une année, il se consacre finalement à la linguistique [2].

Sa mère décède en 1828, ce qui l'affecte grandement[1]. De plus ayant à cœur la question de l'unité religieuse, et l'émancipation des peuples par le christianisme, ces questions rejoignent celles étudiées par l'école mennaisienne[3]. Ainsi, en 1829, Avec son frère, Léon Boré, il complète sa formation au sein de la congrégation de Saint-Pierre à Malestroit et à la Chénaie[4],[2]. Durant ces années, il noue une amitié avec Félicité de la Mennais en qui il place toute sa confiance et avec qui il correspond régulièrement[2].

Il fait des études remarquées et se spécialise dans les langues orientales. Au cours de ses études, il apprend l'arabe, le turc, le persan, l'arménien, l'hébreu et le syriaque [1].

Professeur, linguiste et archéologue

En 1833, il est membre de la société asiatique et se fait connaître par des articles dans la revue asiatique. De plus, il assure la suppléance du cours d'arménien au Collège de France durant un an de 1833 à 1834[2].

En 1837, il part réaliser des missions à Venise, à Constantinople, puis en Arménie [2]. Il participe ainsi à une mission archéologique en Perse. Il mène alors des études des monuments du pays, et à des missions de fouilles archéologiques. En 1840, il rencontre l'ambassadeur français, Édouard de Sercey à Ispahan, en Iran.

Il ouvre une école catholique à Tabriz en Iran où il établit également des œuvres de charité[5]. Le Shah de Perse le récompense pour l'excellence de l'école qu'il a fondé à Tabriz[2]. Il rentre en France par la Mésopotamie.

Missions d'Orient

Professeur au collège des Lazaristes de Constantinople, en 1847, il est envoyé en mission en Terre Sainte[2]. Il voyage en Syrie et en Palestine.

En 1849, à Istanbul, il entre à la congrégation de la Mission parfois aussi appelée Lazariste[Note 1], où il est ordonné prêtre en 1850. Il dirige pendant quinze ans le collège de Bebek à Istanbul[2].

De retour à Paris en 1866, il est nommé secrétaire général des missions étrangères[2]. En 1867, il intègre le Conseil Général[6] de L'Œuvre des Écoles d'Orient[7], plus connue actuellement sous le nom de L’Œuvre d’Orient[8] à la demande de son confrère Médard Salvayre. Il siège à côté de Jean-Baptiste Étienne, supérieur général de la Congrégation de la Mission.

Il est élu supérieur général de la congrégation de la Mission en 1874, poste qu'il occupe jusqu'à sa mort[2].

Participation à des sociétés savantes

Il est membre de la société asiatique en 1833.

Il est membre correspondant de l'Académie des inscriptions et belle-lettres de 1842 à 1878.

Mort

Après un voyage en Europe centrale, il ressent une grande fatigue et décède d'une congestion pulmonaire, le 3 mai 1878. A son chevet, le cardinal Joseph Hippolyte Guibert et son coadjuteur, l'archevêque François Richard de La Vergne. Il avait gardé près de lui, une croix, souvenir d'un ami qui lui était cher, sur laquelle était inscrit in « hoc signo vinces » (par ce signe, tu vaincras), qui sont des mots qui peuvent résumer l'idéal missionnaire qui a guidé sa vie[9].

Œuvres

Portrait d'Eugène Boré (ouvrage édité en 1879)
  • Saint Lazare ou histoire de la société religieuse arménienne de Méchitar, 1835
  • Le couvent de Saint-Lazare à Venise, ou Histoire succincte de l'ordre des Méchitaristes arméniens, suivie de renseignements sur la langue, la littérature, l'histoire religieuse et la géographie de l'Arménie, 1837
  • Russie, avec César Famin et Jean-Marie Chopin, Paris, Firmin Didot frères, 1838, 2 vol., réédité en 1857
  • Révolutions des peuples du Nord (Paris, W. Coquebert, 1841-1842, 4 vol. in-8°)
  • Fragment d'un voyage dans l'Asie Mineure, Bulletin de la Société de géographie, II, 1839, p. 382-393
  • Correspondance et mémoires d'un voyageur en Orient, 2 vol, 1840
  • Lettre sur quelques antiquités de la Perse, Journal Asiatique, 1842, p. 227-235
  • Question des Lieux Saints, 1850
  • Mémoire sur les Aghovans, ou Albanais d'Arménie, 1870

Notes et références

Notes

  1. Les premiers membres de la congrégation de la Mission s'installent à Paris, au prieuré de Saint-Lazare d'où vient le nom de lazaristes.

Références

  1. Yves Danjou 2006, p. 370.
  2. Amélie Le Pendeven, Bruno Delmas et Blandine Husser, « BORE Eugène », sur Comité des travaux historiques et scientifiques, École des Chartes, (consulté le )
  3. Léonce de La Rallaye 1894, p. III (Introduction).
  4. Bernard Heudré, De Saint-Malo à la Chênaie, Félicité de Lamennais, Saint-Jacut-de-la-Mer, Éditions J.P. Bihr, , 165 p. (ISBN 2-902923-15-5), « La congrégation de Saint-Pierre », p. 69
  5. Yann Richard, L'Iran, de 1800 à nos jours, Paris, Flammarion, , 492 p. (ISBN 9782081347335), p. 55
  6. Voir le procès-verbal de la séance du 11 janvier 1867 du Conseil Général de l’Œuvre des Écoles d’Orient et suivants.
  7. https://www.oeuvre-orient.fr/wp-content/uploads/LE-CINQUANTENAIRE-DE-LŒUVRE-DES-ECOLES-DORIENT.04.07.2017.pdf
  8. https://oeuvre-orient.fr
  9. Yves Danjou 2006, p. 382.

Voir aussi

Bibliographie

  • Léonce de La Rallaye, Eugène Boré. Supérieur général de la congrégation des Missions et des filles de la Charité, Paris, Delhomme et Briguet, (BNF 31255449, lire en ligne)
  • Eugène Boré. Quinzième supérieur général de la congrégation de la Mission, notices bibliographique, suivie d'extraits de son journal et de sa correspondance, Paris, Adolphe Josse, (BNF 30132082)
  • Collectif, Un Grand Patriote du XIXe siècle, Eugène Boré, l'Homme privé, l'Homme public, les voyages, les oeuvres, d'après un témoin de sa vie, Lille, Librairie St-Charles, et Grammont : Oeuvre Saint-Charles, in-4°, , 326 p.
  • Numa Broc, Dictionnaire des Explorateurs français du XIXe siècle, t. 2 : Asie, CTHS, , p. 49
  • Yves Danjou, Père Eugène Boré, C.M. (1809-1878) : la culture au service de la foi, Vincentiana, (lire en ligne)

Liens externes

  • Eugène Boré et Mr. Chs. Picquet, Carte pour servir à l'intelligence du Voyage de M. Eugène Boré dans l'Asie Mineure (Cette planche est extraite de la Carte de l'Empire Ottoman éditée en 1839 - lieu de conservation : Institut français d'études anatoliennes, KD465D64B3) (BNF 44588533, lire en ligne)

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