Explosions nucléaires pour l'économie nationale

Le programme d'explosions nucléaires pour l’économie nationale (parfois appelé Programme #7[1]), était un programme soviétique pour étudier les explosions nucléaires pacifiques. Il est comparable au programme des États-Unis Opération Plowshare.

L'un des essais les plus connus est celui de Chagan du . La radioactivité issue de l'essai Chagan a été détectée au-dessus du Japon, à la fois par les États-Unis et par le Japon, et l'essai a été considéré comme une violation du traité d'interdiction partielle des essais nucléaires de 1963. Les États-Unis se plaignirent auprès des Soviétiques avant que l'affaire soit abandonnée[2].

Le programme a été réalisé par des experts de deux centres nucléaires secrets : "Arzamas-16" (à Sarov) et "Tcheliabinsk-70" (à Snejinsk).

Histoire

En , peu après l'essai de la première bombe nucléaire soviétique le , Andreï Vychinski, le représentant soviétique aux Nations Unies, publia une déclaration les efforts de l'URSS de développer sa propre capacité nucléaire. Il dit : « Bien que l'Union Soviétique ait autant de bombes que nécessaire dans les circonstances malheureuses de la guerre, elle utilise l'énergie atomique pour servir son économie intérieure, faisant exploser des montagnes, changeant le cours des rivières, irriguant des déserts... ».

Cependant, l'URSS ne suivit pas immédiatement l'exemple des États-Unis en 1958 en établissant un programme. Sa position en faveur d'une interdiction complète des essais nucléaires a contenu tout effort d'établir un tel programme jusqu'au milieu des années 1960.

Quand le programme d'Explosions Nucléaires pour l’Économie Nationale a été finalement officiellement établi, Alexander D. Zakharenkov, concepteur d'armes chevronné, a été nommé à la tête du programme. Initialement, le programme soviétique se concentrait sur deux applications pratiques, les travaux de terrassement et la stimulation de puits pétroliers, comme le programme des États-Unis. Cependant, d'autres applications éveillèrent rapidement l'intérêt des Soviétiques, et au bout de cinq ans, le programme explorait activement six ou sept applications, impliquant la participation de près de dix organes gouvernementaux.

Les Soviétiques menèrent un programme bien plus vigoureux que l'opération Plowshare américaine, réalisant environ 156 essais nucléaires entre 1965 et 1989. Une controverse existe sur le nombre exact d'essais : d'après les communications officielles, le Programme 7 aurait réalisé 124 explosions nucléaires, dont 117 en dehors de sites nucléaires, et dont trois (Globus-1, Kraton-3 et Cristal) auraient eu des fuites radioactives; selon Alexeï Valdimirovitch Yablakov, biologiste russe, le Programme 7 aurait plutôt mené 169 essais impliquant 186 engins nucléaires. Minatom a officiellement estimé que quatre opérations s'étaient accompagnées de fuites radioactives (Globus-1, Kraton-3, Cristal et Taïga). D'après les données de 1994 d'un organe de Minatom, 24 essais sur 115 auraient donné lieu à « une pollution locale autour des forages ».

Ces essais avaient des objectifs similaires à ceux menés par le programme américain, à l'exception de six d'entre eux, qui n'étaient pas des essais en soi, mais visaient à éteindre des incendies de puits de gaz et des blowouts de méthane.

Il y eut en réalité deux programmes :

  • L'"Emploi des Technologies d'Explosions Nucléaires dans l’Intérêt de l’Économie Nationale", aussi appelé "Programme 6", impliquait des essais souterrains industriels et des essais de nouvelles technologies d'explosions nucléaires pacifiques. Au cours de ce programme, 124 essais avec 135 engins ont été menés. Les objectifs principaux de ce programme étaient le développement de lacs, de barrages et la construction de canaux, ainsi que la création de cavités souterraines pour le stockage de déchets toxiques.
  • Les "Explosions Nucléaires Pacifiques pour l’Économie Nationale", aussi désignées sous le nom de "Programme 7", impliquaient des essais de charges nucléaires industrielles dans un but pacifique. Des explosions nucléaires ont été menées dans le but de chercher des ressources minérales grâce à la prospection sismique, d'excaver des mines, de stimuler la production de pétrole et de gaz, et de créer des cavités souterraines pour stocker le pétrole et le gaz récupérés.

En tout, le Programme 7 a réalisé 115 explosions nucléaires. Parmi elles :

  • 39 explosions visant à l'exploration géologique (trouver de nouveaux gisements de gaz naturel par l'étude des ondes sismiques produites par de petites explosions nucléaires)
  • 25 explosions pour intensifier le débit de pétrole et de gaz
  • 22 explosions pour créer des cavités souterraines pour le stockage du gaz naturel
  • 5 explosions pour éteindre des foyers de gaz naturel
  • 4 explosions destinées à créer des canaux et des barrages (y compris l'essai Chagan au Kazakhstan, et l'essai Taïga sur le tracé potentiel du canal Petchora-Kama)
  • 2 explosions pour creuser le minerai dans les mines à ciel ouvert
  • 2 explosions pour créer un stockage souterrain pour les déchets toxiques
  • 1 explosion pour faciliter l'exploitation du charbon dans une mine souterraine
  • 19 explosions ont été réalisées pour la recherche (l'étude des migrations possibles de la radioactivité depuis l'épicentre de l'explosion).

Ces explosions ont été financées par divers ministères : 51 d'entre elles par le Ministère de la Géologie, 26 par le Ministère du Gaz Naturel, 13 par le Ministère du Pétrole, 19 par le MinSredMash lui-même (le prédécesseur de l'Agence Fédérale de l’Énergie Atomique). Deux explosions étaient particulièrement grosses (140 et 105 kilotonnes); toutes les autres étaient relativement petites, avec une moyenne de 12,5 kilotonnes. Par exemple, une explosion de 30 kilotonnes a été utilisée pour fermer le puits de gaz Urtabulak en Ouzbékistan, qui fuyait depuis 1963; et quelques mois plus tard, une explosion de 47 kilotonnes a été utilisée pour sceller un blowout à haute pression dans le champ de gaz de Pamuk à proximité. Ces expériences fructueuses ont été par la suite citées comme précédents pour sceller les fuites de Deepwater Horizon[3],[4].

La dernière explosion nucléaire du Programme 7, portant le nom de code Rubin-1, a été réalisée dans l'oblast d'Arkhangelsk le . Elle faisait partie du programme d'exploration géologique. Les Soviétiques arrêtèrent leur programme d'explosions nucléaires pacifiques à la fin de 1988 à la suite de l'initiative de désarmement du président Mikhaïl Gorbatchev.

Il existe encore des partisans des Explosions Nucléaires Pacifiques en Russie. Ils estiment (et A. Koldobsky en fait partie) que le programme est déjà rentabilisé, et qu'il a fait économiser à l'URSS des milliards de roubles, et permettrait d'autres économies. Ils allèguent aussi que les Explosions Nucléaires Pacifiques sont la seule solution pour éteindre les grands foyers sur les gisements de gaz naturel, et que c'est le moyen le plus sûr et le plus économique de détruire des armes chimiques.

Leurs opposants, dont fait partie Alexey Yablokov, considèrent qu'il existe des alternatives aux Explosions Nucléaires Pacifiques, et que beaucoup de ces explosions ont été la cause de catastrophes nucléaires[5].

Liste non exhaustive des essais du "Programme 7"

NomRégionLocalisationDateBut de l'essaiDétails
Globus-2ArkhangelskÀ 80 km au Nord-Est de Kotlas2,3 kilotonnes.
Rubin-1ArkhangelskÀ 80 km au Nord-Est de Kotlas8,5 kilotonnes. Dernier essai du programme.
AgateArkhangelskÀ 150 km à l'Ouest de MezenSondage sismique8,5 kilotonnes.
Vega (programme)Oblast d'AstrakhanÀ 40 km d'AstrakhanDe 1980 à 1984Création de cavités souterraines pour le stockage du gaz15 essais allant de 3,2 à 13,5 kilotonnes.
Kama (série)BachkirieÀ 100 km au Sud d'OufaEn 1973 et 1974Création de cavités souterraines pour le stockage de déchets industriel (pétrole et ciment)Deux explosions de 10 kilotonnes.
Boutan (série)BachkirieÀ 10 km au Nord-Ouest de Meleouz1980Stimulation de la production de gaz et de pétrole5 explosions de 2,3 à 3,2 kilotonnes.
Météorite-4Oblast d'IrkoutskÀ 120 km au Nord-Est d'Oust-KoutSondage sismique7,6 kilotonnes.
Rift-3Oblast d'IrkoutskÀ 160 km au Nord d'IrkoutskSondage sismique8,5 kilotonnes.
Kvarts-4Oblast de KemerovoÀ 50 km au Sud-Ouest de MariinskSondage sismique10 kilotonnes.
Dniepr-1Oblast de MourmanskÀ 20 km au Nord-Est de KirovskExtraction du minerai d'apatite2,1 kilotonnes. Un essai similaire nommé Dniepr-2 a été mené au même endroit en 1984.
Globus-1Oblast d'IvanovoÀ 40 km au Nord-Est de KinechmaSondage sismique2,3 kilotonnes.
Region-4KalmoukieÀ 80 km au Nord-Est d'ElistaSondage sismique6,6 kilotonnes.
Globus-4République des KomisÀ 25 km au Sud-Ouest de VorkoutaSondage sismique2,3 kilotonnes.
Globus-3République des KomisÀ 130 km au Sud-Ouest de PetchoraSondage sismique2,3 kilotonnes.
Kvarts-2République des KomisÀ 80 km au Sud-Ouest de Petchora8,5 kilotonnes.
Horizon-3Kraï de KrasnoïarskLac Lama, cap TonkiiSondage sismique7,6 kilotonnes.
Météorite-2Kraï de KrasnoïarskLac Lama, cap TonkiiSondage sismique13 kilotonnes.
Kraton-2Kraï de KrasnoïarskÀ 95 km au Sud-Ouest d'IgarkaSondage sismique15 kilotonnes.
Rift-4Kraï de KrasnoïarskÀ 25–30 km au Sud-Est de NoguinskSondage sismique8,5 kilotonnes.
Batolit-1Kraï de Krasnoïarsk
Rift-1Kraï de KrasnoïarskÀ 190 km à l'Ouest de DoudinkaSondage sismique16 kilotonnes.
PiritNénétsieGisement gazier de KoumjaExtinction d'un blowout de gazEn 1980, une fuite de gaz se produit sur le puits de Koumja-9. Le projet Pirit place une bombe de 37,6 kilotonnes à 1,5 km de profondeur dans l'espoir de déplacer les couches géologiques. L'opération ne réussit qu'à moitié. Le gisement gazier est alors mis en sommeil[6],[7].
Magistral / SovkhoznoeOblast d'OrenbourgÀ 65 km au Nord-Est d'OrenbourgCréation d'une cavité dans un massif de sel-roche pour les besoins d'un champ gazier2,3 kilotonnes.
Sapfin / DedourovkaOblast d'Orenbourg1971 et 1973Créations de cavités dans un massif de sel-rocheDeux explosions de 15 kilotonnes.
Region-1 et Region-2Oblast d'OrenbourgÀ 70 km au Sud-Ouest de BouzouloukSondage sismique2,3 kilotonnes.
GriffonOblast de PermÀ 10 km au Sud d'Ossa1969Stimulation pétrolière7,6 kilotonnes.
TaïgaOblast de PermÀ 100 km au Nord de KrasnovicherskTerrassement pour la construction du canal Petchora-KamaTrois explosions de 5 kilotonnes.
Gelii (série)Oblast de PermÀ 20 km au Sud-Est de KrasnovicherskDe 1981 à 1987Stimulation pétrolière5 explosions de 3,2 kilotonnes.
Takhta-KougoultaKraï de StavropolÀ 90 km au Nord de StavropolStimulation gazière10 kilotonnes.
TavdaOblast de TioumenÀ 70 km au Nord-Est de TioumenCréation d'une cavité souterraine0,3 kilotonnes.
Kraton-1Khantys-MansisSondage sismique22 kilotonnes, à une profondeur de 593 m.
Kimberlit-1Khantys-MansisÀ 150 km au Sud-Est de Khanty-MansiïskSondage sismique22 kilotonnes, à une profondeur de 837 m.
AngaraKhantys-MansisStimulation pétrolière15 kilotonnes, à une profondeur de 2 485 m.
Kvarts-3Khantys-MansisÀ 100 km au Nord-Ouest de SourgoutSondage sismique8,5 kilotonnes, à une profondeur de 730 m
BenzolKhantys-MansisPrès de Pyt-IakhStimulation pétrolière2,5 kilotones, à une profondeur de 2 850 m
CristalRépublique de SakhaÀ 70 km au Nord-Est d'AïkhalCréation d'un barrage1,7 kilotonnes.
Horizon-4République de SakhaÀ 120 km au Sud-Ouest de Tiksi7,6 kilotonnes.
Oka / Cheksa / Neva (essais issus des trois séries)République de SakhaÀ 120 km au Sud-Ouest de MirnyDe 1976 à 1987Stimulation pétrolière5 explosions de 15 kilotonnes.
Kraton-4République de SakhaÀ 90 km au nord-ouest de Sangar (en)Sondage sismique22 kilotonnes.
Kraton-3République de SakhaÀ 50 km à l'Est d'AïkhalSondage sismique19 kilotonnes.
VyatkaRépublique de SakhaÀ 120 km au Sud-Ouest de MirnyStimulation pétrolière15 kilotonnes.
Kimberlit-4République de SakhaÀ 130 km au Sud-Ouest de VerkhneviliouïskSondage sismique8,5 kilotonnes.
AzguirOblast de Gourevsk, République socialiste soviétique kazakheÀ 180 km au Nord d'AstrakhanDe 1966 à 197917 explosions de 22 engins, entre 0,01 et 150 kilotonnes.
Batolit-2Oblys d'Aktioubé, République socialiste soviétique kazakheÀ 320 km au Sud-Ouest d'AktioubéSondage sismique8,5 kilotonnes, à une profondeur de 1 002 m.
LazouritRépublique socialiste soviétique kazakhePolygone nucléaire de SemipalatinskDégagement d'une colline pour la construction d'un barrage4,7 kilotonnes, à une profondeur de 75 m.
LiraKazakhstan-Occidental, République socialiste soviétique kazakheKarachaganakCréation de cavités de stockage du gaz6 essais.
Saï-OutiosOblys de Manguistaou, République socialiste soviétique kazakheÀ 100–150 km au Sud-Est de Saï-Outios1969-1970Création d'un entonnoir3 essais, 30 à 50 kilotonnes.
Meridian-1Oblys de Tselinograd, République socialiste soviétique kazakheÀ 110 km à l'Est d'ArkalykSondage sismique6,3 kilotonnes.
Meridian-2Oblys de Tchimkent, République socialiste soviétique kazakheÀ 230 km au Sud-Est de JezkazganSondage sismique6,3 kilotonnes.
Meridian-3Oblys de Tchimkent, République socialiste soviétique kazakheÀ 90 km au Sud-Ouest de TurkestanSondage sismique6,3 kilotonnes.
Region-3Oblys d'Oural, République socialiste soviétique kazakheÀ 250 km au Sud-Ouest d'OuralSondage sismique6,6 kilotonnes.
Region-5Oblys de Kostanaï, République socialiste soviétique kazakheÀ 160 km au Sud-Est de KostanaïSondage sismique6,6 kilotonnes.
Sary-OuzenRépublique socialiste soviétique kazakhePolygone nucléaire de SemipalatinskExcavation pour la création d'un réservoir-entonnoir1,1 kilotonne.
Telkem-1République socialiste soviétique kazakhePolygone nucléaire de SemipalatinskExcavation pour la création d'un réservoir-entonnoir2 x 0,24 kilotonne.
Telkem-2République socialiste soviétique kazakhePolygone nucléaire de SemipalatinskExcavation pour la création d'une tranchée3 x 0,24 kilotonne.
ChaganRépublique socialiste soviétique kazakhePolygone nucléaire de SemipalatinskCréation d'un réservoir (lac)140 kilotonnes.
ShtolnyaRépublique socialiste soviétique kazakhePolygone nucléaire de SemipalatinskDe 1964 à 1984De 0,01 à 150 kilotonnes.
Outra-BoulakProvince de Boukhara, République socialiste soviétique d'OuzbékistanÀ 80 km au Sud de BoukharaExtinction d'un incendie sur un puits de gaz30 kilotonnes, à une profondeur de 1 532 m.
PamoukProvince de Kachkadaria, République socialiste soviétique d'OuzbékistanÀ 70 km à l'Ouest de KarchiExtinction d'un incendie sur un puits de gaz47 kilotonnes, à une profondeur de 2 440 m.
ClivageOblast de Donetsk, République socialiste soviétique d'UkraineYounokomounarivskPrévention d'épenchements de méthane et de charbon0,3 kilotonnes, à une profondeur de 903 m.
FakelOblast de Kharkiv, République socialiste soviétique d'UkraineÀ 20 km au Nord de KrasnohradFermeture d'une fuite sur un gisement de gaz (l'opération a échoué)3,8 kilotonnes, à une profondeur de 2 486 m.
FakelOblast de Marisk, République socialiste soviétique du TurkménistanÀ 30 km au Sud-Est de MaryFermeture d'une fuite sur un gisement de gaz15 kilotonnes, à une profondeur de 1 720 m.

Problèmes

Parmi les catastrophes, on peut citer celle de Kraton-3 à Viiouï, dans la République de Sakha, en 1978, qui était censée déterrer un gisement de diamant. Malheureusement, la quantité de diamants se révéla beaucoup plus faible que prévu et la pollution des eaux au plutonium beaucoup plus élevée. Selon Yablokov, le niveau de plutonium de l'eau potable dans la région de Viliouï 20 ans après l'explosion est dix mille fois plus élevé que le maximum imposé par les normes sanitaires.

Une autre catastrophe a été le résultat de l'explosion Globus-1 près du village de Galkino, à 40 kilomètres de Kinechma le [8]. Il s'agissait d'une petite explosion souterraine de 2,5 kilotonnes, qui faisait partie du programme d'exploration sismologique de gaz et de pétrole. De manière inattendue, une grande quantité de gaz radioactifs s'est échappée à travers des fissures dans le sol, formant une zone particulièrement radioactive de deux kilomètres de diamètre dans une partie densément peuplée de la partie européenne de la Russie. Un petit affluent de la Volga, la Shacha, a changé de lit et menacé d'inonder le site de l'explosion. Cela aurait pu mener à une pollution nucléaire de toute la Volga. Des ingénieurs ont proposé de construire un sarcophage (similaire à celui de Tchernobyl) pour couvrir le site, et de creuser un canal de 12 km pour éloigner la rivière Schacha, mais le projet parut beaucoup trop cher.

Les expériences s'arrêtèrent avec l'adoption d'un moratoire unilatéral sur les essais d'armes nucléaires sur le territoire soviétique en 1989. Bien qu'il ait été initialement créé pour soutenir l'appel de Mikhaïl Gorbatchev pour une interdiction mondiale des essais d'armes nucléaires, les Russes l'appliquèrent apparemment aussi aux explosions nucléaires pacifiques.

Conclusions

Le programme d'Explosions Nucléaires Pacifiques Soviétique était beaucoup plus étendu que l'opération Plowshare, tant par le nombre d'applications étudiées sur le terrain, que par son introduction à un usage industriel. Certaines applications, comme les sondages sismiques profonds et la stimulation pétrolière, ont été explorées en profondeur, et semblent très économiques pour un risque public minime. D'autres, comme l'ouverture de cavités souterraines, ont révélé des problèmes techniques majeurs, qui font douter de leur faisabilité. D'autre encore, comme le scellement de fuites de puits de gaz, ont prouvé que cette technologie peut être une solution de dernier recours. Pour les applications restantes, elles n'ont fait l'objet que d'un essai ou deux, et n'ont pas été davantage étudiées, sans qu'on sache pourquoi. Dans l'ensemble, le programme a représenté un effort technique important pour étudier ce qui semblait à l'époque être une technologie prometteuse, et a permis de récolter des données considérables, même si une petite fraction d'entre elles seulement a été rendue publique.

Voir aussi

Notes

  1. Charles Seife (octobre 2008).
  2. (en)The Nuclear Weapon Archive, Chagan: le premier essai soviétique "industriel"
  3. Nordyke, M. D. (1er septembre 2000).
  4. Broad, William J. (2 juin 2010).
  5. (ru)A.V. Yablokov: Mythologie Nucléaire à la fin du vingtième siècle BioMetrica Magazine.
  6. (ru)Conséquences écologiques de l'opération "Pirit" sur Rodnaya Gazeta, 14 novembre 2003
  7. (ru)Témoignage sur Koumja, 11 juin 2008
  8. (ru)Gazeta35: Horishima, Volgograd-style

Liens externes

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