Félix Potin (personne)

Jean Louis Félix Potin, né le à Arpajon et mort le à Champigny-sur-Marne, est le fondateur de l'enseigne française de distribution du même nom. Sa conception novatrice du métier d'épicier fait son succès.

Pour les articles homonymes, voir Félix Potin et Potin (homonymie).

Félix Potin
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Activités
Père
Jean-Baptiste Potin (d)
Fratrie
Mélanie Potin (d)
Conjoint
Joséphine Miannay (d)
Enfants
Paul Potin (d)
Julien Potin (d)
Félix Potin (d)
Louise-Félicité Potin (d)
Vue de la sépulture.

Biographie

Félix Potin nait le à Arpajon dans une famille de cultivateurs[1]. Son père Jean-Baptiste le destine au notariat mais Félix quitte Arpajon en 1836 pour devenir commis épicier à Paris alors que le métier d'épicier ne jouit pas à l'époque d'une bonne réputation[1]. En 1844, après huit années d'apprentissage, Félix Potin ouvre sa propre épicerie au numéro 28 de la rue Neuve-Coquenard dans l'actuel 9e arrondissement de Paris[1]. Il épouse, le , Joséphine Miannay[1], Bonnerot son ancien patron étant témoin de son mariage[2] ; ils auront cinq enfants[3],[4].

Suivant l'exemple de Bonnerot (qui tenait une épicerie au 6 rue du Rocher dans l'actuel 8e arrondissement de Paris), Félix Potin applique dans son épicerie quatre principes qui seront la clé de son succès : vente à bon poids, produits de qualité, marge bénéficiaire réduite et prix affichés en magasin[5].

En 1860, Félix Potin laisse sa boutique à son beau-frère Théophile Miannay (qui a épousé sa demi-sœur Mélanie Potin) et ouvre une épicerie sur le nouveau boulevard de Sébastopol, au numéro 103, à l'angle de la rue Réaumur[6]. Pour approvisionner son magasin et celui de son beau-frère, Félix Potin ouvre en 1861 une fabrique à la Villette où il transforme les produits qu'il reçoit directement de province ; il est le seul épicier parisien à posséder un tel établissement industriel[7].

Lors du siège de Paris en 1870, Félix Potin se distingue en refusant la spéculation sur les produits alimentaires, il maintient des prix bas dans son magasin où il organise le rationnement et il met de la nourriture à disposition des cantines nationales. Il est cependant calomnié comme accapareur et le Paris-Journal (d) annonce même le qu'il se serait suicidé à la prison Mazas[8]. Pour démentir, Félix Potin doit publier dans la presse une lettre titrée « Je ne suis pas mort ! ». Sa loyauté et sa probité sont confirmées quelque temps plus tard dans L'Illustration en [9].

Alors à la tête de la plus grande entreprise d'épicerie de Paris[10], Félix Potin meurt le à Champigny-sur-Marne, dans sa maison de campagne[11]. Ses funérailles sont célébrées deux jours plus tard à l'église Saint-Nicolas-des-Champs[12] et il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise[13],[14]. Sa veuve puis surtout ses trois fils et ses deux gendres poursuivent le développement de l'entreprise familiale[3].

Notes et références

  1. Camborde, p. 71.
  2. Camborde, p. 74.
  3. Jean-Michel Dumay, « Félix Potin réinvente l'épicerie », article paru dans Le Monde Magazine du 7 août 2010, p. 36-39.
  4. « Perspectives », La Croix, (consulté le ).
  5. Camborde, p. 74 et 75.
  6. Camborde, p. 78.
  7. Camborde, p. 80 à 82.
  8. « Mort de l’épicier Potin », Paris-journal, Paris, , p. 1 (lire en ligne sur Gallica).
  9. Camborde, p. 82 et 83.
  10. Camborde, p. 90.
  11. acte de décès.
  12. Camborde, p. 84.
  13. Sabine Delanglade, « Félix Potin, on en revient », article paru dans l'hebdomadaire L'Express du 22 juin 1995.
  14. Division 68.

Bibliographie

Philippe Camborde et Jacques Marseille (dir.), « L'Installation de Félix Potin à Paris », La Révolution commerciale en France : du Bon Marché à l'hypermarché, Paris, Le Monde éd., , p. 71-90 (ISBN 2-87899-155-9)

Articles connexes

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