Félix Villé

Robert Félix Paulin Ladislas Villé, né à Mézières le et mort à Bourg-en-Bresse le , est un peintre français.

Félix Villé
Portrait de Félix Villé, photographie anonyme
Biographie
Naissance
Décès
(à 87 ans)
Paris
Nom de naissance
Robert Félix Paulin Ladislas Villé
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Biographie

Enfance et formation

Félix Villé est né à Mézières le de Jean François Joseph Villé, officier d’état-major, et d’Élisabeth Robert, receveuse de la loterie. Il quitte les Ardennes de bonne heure pour le Prytanée de La Flèche où il suit toute sa scolarité. À la fin du lycée, il renonce à la carrière militaire pour se consacrer à sa vocation artistique.

Il s'installe à Paris et entre à l’École nationale supérieure des beaux-arts. En parallèle, il est admis dans l’un des ateliers du peintre et lithographe Léon Cogniet (1794-1880)  celui de la place Royale  où il se forme au dessin. En 1850, il séjourne six mois à Rome et Florence pour compléter sa formation. Les fresques de Fra Angelico auront sur son œuvre une influence considérable.

Les débuts de sa carrière

Son premier tableau, Tobie distribuant ses richesses (à tort appelé ''Le Prodigue''[1]) est exposé à Reims en 1847. Il poursuit en peignant des portraits sous forme d'allégories : Le Sommeil et Le Rêve. En 1848, il débute au Salon de Paris et, quatre ans plus tard, y expose sa première composition religieuse : Le Magnificat, une vaste composition symbolique.

À partir de 1852, il interprète majoritairement des sujets religieux. Ses œuvres peintes entre 1848 et 1870 ont disparu dans les derniers combats de la Commune. Le , son atelier de la rue de Lille est détruit et il y perd le fruit de vingt années de travail. Complètement ruiné, il refait de mémoire la plupart de ses tableaux détruits.

L’art religieux

Avec Hippolyte Flandrin (1809-1864), la peinture murale connaît un renouveau qui influence les commandes d’art sacré. Félix Villé appartient à la génération suivante.Il fait le choix de consacrer sa vie à interpréter des sujets religieux. Alphonse Germain dira de lui : « Issues des profondeurs de l’oraison, l’art de ce contemplatif incite à l’oraison. »[2]

Félix Villé rejoint la Confrérie de Saint-Jean. Fondée en 1839 par le père Henri Lacordaire (1802-1861), elle réunit des artistes qui veulent contribuer au développement de l’art chrétien. Villé appartient aussi au Tiers Ordre dominicain dans lequel il s’engage le . Plusieurs de ses peintures sont signées « Félix Villé, o.p.f. » : « o.p. » étant l’abréviation des dominicains (ordre des frères prêcheurs) et « f » signifiant l’appartenance aux fraternités laïques.

Les dernières années

Villé passe ensuite trente ans dans un nouvel atelier, rue Boissonnade. Pour subvenir à ses besoins, il devient professeur de dessin au petit séminaire de la rue Notre-Dame-des-Champs. Il peint beaucoup, sans toujours demander à être payé. De 1890 à 1897, il peint onze toiles de la Vie de Saint-Martin qu’il donne à la paroisse.

Félix Villé était l’ami de William Bouguereau (1825-1905) et de Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898), sans que leurs styles respectifs ne semblent avoir eu d’influence sur son travail.

On retrouve ses œuvres dans sept églises parisiennes, ainsi que dans des églises en province et dans les musées de Laval, Reims, Orléans et Charleville.

Il meurt à Bourg-en-Bresse le après avoir eu un malaise dans le train qui le ramène de Suisse. Ses obsèques sont célébrées sur place, puis à l'église Notre-Dame-des-Champs, sa paroisse parisienne, le 26 septembre. Il a été inhumé dans la robe blanche des dominicains.

Style

Mettre son art au service de la foi

Les peintures de Félix Villé sont marquées par un désir de simplicité dans l’expression artistique. L’œuvre est dévouée au service de la transmission du récit évangélique ou hagiographique (vie des saints). Alphonse Germain écrit : « Il ne peignait ni pour plaire aux sens, ni pour remporter des succès aux Salons, mais pour manifester sa foi. »

Ses œuvres se concentrent sur les personnages principaux du sujet. Les paysages et les décors sont juste esquissés ; seuls les personnages centraux, le Christ ou le saint, sont travaillés pour qu’ils jaillissent de la toile.

Le cycle de la Vie de saint Martin

Saint-Martin guérit un lépreux à la porte de Lutèce (entre 1890 et 1897), détail du cycle de la Vie de saint Martin, Paris, église Saint-Martin-des-Champs.

La Vie de saint Martin est une des réalisations les plus représentatives de Félix Villé. Sur les treize toiles du cycle  dont deux sont peintes par Henry Lerolle[3] , onze toiles de Villé ornent les murs des nefs latérales de l’église Saint-Martin-des-Champs et retracent la vie du saint. Villé peint à la manière des fresques, utilisant des grisailles et des tons ocre. Exécutées entre 1890 et 1897, ces peintures murales sont des huiles sur toile de 4 × 5 m.

Félix Villé a voulu rendre volontairement naïfs et accessibles les principaux épisodes de la vie du saint. Influencé par les naturalistes, les symbolistes et les médiévistes, sa peinture évolue entre l’épure et l’étude des personnages en éludant les détails du fond[3].

Œuvres dans les collections publiques

Notes et références

  1. M. Sartor, « Catalogue historique et descriptif du Musée de Reims » [PDF], sur wikimedia.org, (consulté le ), p. 134
  2. Alphonse Germain, « L’art religieux au XIXe siècle », Correspondant, bibliothèque du Saulchoir, 25 octobre 1907.
  3. « Les peintures », notice de l'œuvre sur https://www.saintmartindeschamps.info/.

Annexes

Bibliographie

  • Geneviève Reille-Taillefert, Conservation-restauration des peintures murales de l'Antiquité à nos jours, Paris, Eyrolles, 2010, pp. 259-263.
  • Ubald d’Aleçon, Notice nécrologique, 2e édition, 1908.
  • Alphonse Germain, « L’art religieux au XIXe siècle », Correspondant, bibliothèque du Saulchoir, 25 octobre 1907.
  • Geneviève et Henri Taillefert, Mémoire de restauration n°2 des peintures sur toile de Félix Villé, 1990.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays par un groupe d'écrivains spécialistes français et étrangers, tome 14, Paris, Ernest Gründ, 4e édition, 1999, page 247.
  • Geneviève Ravaux, L'église Saint-Martin, guide de visite de l'église Saint-Martin-des-Champs, patrimoine religieux du 10e arrondissement de Paris, 2e édition, Paris, 2017, p. 10.

Liens externes

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