Famille de Maurey

La famille de Maurey est une famille noble française, d'ancienne extraction, originaire de Normandie[1]. Sa filiation est suivie depuis 1453.

Famille de Maurey

Armes

Blasonnement D'azur à trois bourdons d'argent, posés en pal et rangés en fasce
Branches de Maurey
de Maurey d'Orville
Période XVe – XXe siècle
Pays ou province d’origine Normandie
Allégeance Royaume de France
 Vendéens
Fiefs tenus Maurey, La Fangeaye, La Maugererie près Gacé, La Motte, Le Hamel, Orville, Le Panval, Le Parc-Hamon, Le Plessis, Les Ligneris, Planches, Saint-Jean-des-Gaudiers près Saint-Pierre-de-Cernières
Demeures La Faugeaye, La Maugère, La Motte, Le Hamel, Les Ligneries, Orville, Planches, Le Plessis et Saint-Jean-des-Gondiers
Récompenses militaires Chevalier de Saint-Louis, ordre de Saint-Jean de Jérusalem
Preuves de noblesse
Montres 1540 à Orbec
Réformation de la noblesse 1666 à Alençon

Histoire

La famille de Maurey est attestée en Basse-Normandie au XVe siècle et en Haute-Normandie au XVIIIe siècle.

Robin de Maurey (vers 1420 - après 1457), seigneur de Saint-Jean-des-Gaudiers, est le premier auteur connu de cette famille[2].

En 1540, son arrière-petit-fils Gilles de Maurey (1510 - après 1550), seigneur de La Fangeaye, à Gacé (vicomté d'Orbec), prouve la noblesse de sa famille remontant à Robin son bisayeul, vivant en 1453[3].

La famille de Maurey fut maintenue noble le 6 avril 1666. Elle donna des ecclésiastiques ainsi que des officiers, dont quatre chevau-légers de la garde du roi, aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Elle subsiste de nos jours par sa branche d'Orville, et par adoption en 1991 par deux branches subsistantes, Goupil et Antille de Maurey[4],[5].

Branches

La famille de Maurey a formé plusieurs branches, généralement désignées par le nom d'une des seigneuries possédées, bien que ces dernières aient parfois changé de branche :

  • branche du Hamel, aînée, et les sous-branches de Saint-Léger et d'Incarville ;
  • branche du Plessis, cadette (1570-1802), et les sous-branches du Panval (vers 1665-1786) et du Parc-Hamon (1632-1643)[6] ;
  • branche d'Orville (vers 1730).
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Personnalités

  • Charles-Jérôme de Maurey (né le 19 novembre 1740 à Gacé en Normandie ; mort après 1794)[7],[8] , chevalier, seigneur de Saint-Arnoult, etc., conseiller du Roi, lieutenant général, en particulier ancien civil et criminel, enquêteur et commissaire examinateur au bailliage d'Exmes. Marié le 25 janvier 1773 à Exmes avec Louise-Charlotte-Julie de Lantivy (1757-1800), il émigre à la Révolution, tandis que son épouse, retirée au couvent de Buron, est contrainte d'épouser en septembre 1794 son geôlier, l'apostat Louis-Jacques Davière (moine à Fontevrault, confesseur de la comtesse, curé constitutionnel d'Azé puis agent révolutionnaire) pour échapper à sa condamnation à mort et celle de sa propre mère. Leur fils Louis-André-Charles-Remi de Maurey, chasseur au 12e régiment de chasseurs à cheval[9], meurt à 25 ans (1774-1799) à Leibdingen ou Luciensteig.
  • Pierre II de Maurey (baptisé le à Alençon ; décédé le à Incarville), aîné, fils de Jean-Baptiste, et de Marie-Louise Blessebois de La Garenne, père d'une nombreuse descendance. Édifié par le martyre de son parent, l’abbé Louis-Joseph du Portail de La Besnardières (1740-1792)[10],[11], curé de Bellême exécuté sur le parvis de son église à la hache par un révolutionnaire, il rejoint l’Armée Catholique et Royale d'Henri de La Rochejaquelein (1772-1794) en qualité de capitaine-major.
  • Rue Jacques de Maurey à Incarville.
    Tombe des frères Jacques et Georges de Maurey à Incarville.
    Son frère, dom Jacques-Antoine de Maurey (1759-1829), appelé aussi "Demaurey d’Incarville"[12], marque par ses inventions l’histoire du pré-machinisme et de l’industrie naissante[13]. Il est reçu à l'Académie des sciences, belles lettres et arts de Rouen ; il devient profès à Saint-Denys en France le 18 novembre 1780[14] et religieux à l'abbaye de Fécamp. Il se retira à Incarville, lorsqu'il fut chassé de son abbaye durant la Révolution, se marie puis obtient, grâce au chanoine Fresnay (vicaire général d'Evreux) et au cardinal Caprara, la régularisation de sa reduction à l'état laïc par le Saint-Siège en 1803. Lié à l’abbé Grégoire, à Francois de Neufchâteau, à Defontenay, au baron Ternaux, à Decrétot et autres industriels du textile qui développèrent les chambres de métiers à tisser, ses inventions marquent le passage du métier à l’industrie (filage du lin substitué au coton anglais, cardage et filature de la laine). Il obtient une médaille de 400 fr. le 8 août 1810, 1200 fr. le 19 août 1812 puis le 17 août 1814 un brevet d'invention pour une machine à peigner la laine, le lin et les déchets de soie, et reçoit un prix de la Société d'Encouragement[15] et 3000 fr[16]. Il fonde la confrérie de saint Roch, patron des tisserands incarvillais, qui furent les premiers à utiliser des métiers mécaniques pour tisser le drap. Marié à Marie-Barbe Alexandre (1770-1859) en 1796, il en eut quatre enfants, dont Georges-Alexandre, propriétaire d'une filature à Gravigny. "Ce mécanicien, témoigne M. Ternaux cité par M. Mérimée à la remise d'un prix en 1812, aussi modeste qu'il est plein de talents, aussi laborieux qu'il est expérimenté"[15], "si connu pour les progrès qu'il a fait faire à la filature de la laine, est regardé, selon le général Poncelet, comme le premier qui, dès l'époque de 1797, ait entrepris d'une manière sérieuse, en France, de composer un système de machines propres à filer le lin"[17].
  • Leur puîné, l'abbé Georges de Maurey (baptisé le 16 mai 1761 à Alençon; décédé le à Incarville), curé d'Incarville. Il est jureur sous la Révolution et officier public en octobre 1792 mais demeure dans les Ordres. Il repose avec son frère Jacques au cimetière d'Incarville.
  • Leur cousin, Pierre-Claude II de Maurey, dit d'Orville (né le à Planches (Orne), décédé rue d'Argentan à Sées (Orne) le , à l'âge de 69 ans) est un officier d'Ancien Régime, défenseur de la monarchie et historien normand. Fils de Claude-Jean et Madeleine-Geneviève-Nicole de Chandebois, il émigre en 1791 et devient professeur de français à Brunswick, puis d'histoire au grand-séminaire de Sées à son retour en France (1802)[18]. Il épouse en 1812 à Sées Justine-Marie-Françoise Delaunay (+ 1827), veuve Delavigne[19]. Chevalier de la Foi et agent de la duchesse d'Angoulême, il est fait chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis le 23 mai 1825[20]. Il est l'auteur de l’Histoire des évêques de Sées[21], l’Histoire de l’abbaye de la Trappe, la Vie de Rancé, et membre de différentes sociétés savantes: Société des antiquaires de Normandie, Société Linéenne, Société Historique et Archéologique de l’Orne.

Publications par des membres de cette famille

Châteaux et demeures

La famille de Maurey a possédé au cours de son histoire plusieurs châteaux ou maisons fortes, dans les seigneuries qu'elle détenait: Saint Pierre de Cernières, La Fangeaye (souvent écrit La Faugaye), La Maugerie, La Motte, Le Hamel, Les Ligneries, Orville, Planches, Le Plessis[6] et Saint-Jean des Gaudières.

Armes

  • D'azur à trois bourdons de pèlerin d'argent,
    • posés en pal, rangés en fasce, pour la branche ainée du Hamel,
    • rangés en pal, deux derrière et un devant, pour la branche cadette du Plessis
  • alias : rangés[22], rangés en pals[1], rangés en fasce[23], en pal de fasce, posés en fasce[1] et d'azur à trois bourdons de Saint-Jacques d'argent, mis en pal, la pointe en bas[8].

Références

  1. Alexandre AUBERT de LA CHENAYE des BOIS, Dictionnaire de la Noblesse, vol. 9, Paris, Antoine Boudet, , 696 p. (lire en ligne), p. 637
  2. Esquisses généalogiques concernant un grand nombre de familles alliées entre elles, Paris, J.-B. Dumoulin, Libraire, , 300 p. (lire en ligne), p. 6
  3. Recherche [de Noblesse] faite en 1540 par les élus de Lisieux des nobles dans leur élection
  4. Tribunal de grande instance de Lisieux, Jugement, Lisieux,
  5. Arnaud CLEMENT, La Noblesse Française, Dictionnaire & Armorial de la noblesse française contemporaine, Internet, Academia.edu, , 851 p. (lire en ligne), p. 578
  6. Société historique et archéologique de l'Orne, « Maurey », Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, Alençon-Paris, Lecoq & Mathorel, vol. 22, 1er bulletin, , p. 255-270 (lire en ligne)
  7. Commission historique et archéologique de la Mayenne, « Une arrestation en 1791 », Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, 2e série, t. xx, 1904, laval, veuve a. goupil, p. 234 (lire en ligne)
  8. Théodore Courtaux et le comte de Lantivy de Trédion, Histoire généalogique de la Maison de Lantivy, Paris, Cabinet de l'Historiographie, , 400 p. (lire en ligne), p. 191
  9. http://1789-1815.com/arfr4_ch12.htm
  10. « Hommage à l’abbé du Portail », sur actu.fr,
  11. « Hommage à l'abbé du Portail », sur villedebelleme.fr,
  12. René JOUANNE, « Un inventeur alençonnais : Jacques-Antoine de Maurey (1757-1829) », Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, , p. 376-386 (lire en ligne)
  13. D.M. GOSSEAUME, Précis analytique des travaux de l'Académie royale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, Rouen, P. Périaux Père, , 399 p. (lire en ligne), t. V (1781-1793), pp. 223-224
  14. Dom Denis, « Les Bénédictins de Saint-Maur », Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, t. xxxi, 1912, p. 311-312, n° 8.399
  15. J.-N. Barbier-Vémars, Annales des Arts et Manufactures, Paris, Chaigneau Aîné, (lire en ligne), t. 46, n° 136, pp. 34-54
  16. J.-N. Barbier-Vémars, Annales des Arts et Manufactures, Paris, Bureau des Annales, (lire en ligne), t. I, n° 3, pp. 252-277
  17. Général Poncelet, Exposition universelle de 1851, Travaux de la Commission française sur l'industrie des nations, Paris, Imprimerie impériale, , 506 p. (lire en ligne), t. III, 1re partie, 2e section, 2e partie "Machines et outils appliqués aux arts textiles" (6e jury), p. 153
  18. LORIOL, La France. Description géographique, statistique et topographique - ORNE par M. Odolant-Desnos, Paris, Verdière, (lire en ligne), p. XXIX
  19. Charles Vérel, « Silhouettes normandes - Annibal Olivier », Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, Typographie Renaut-Debroise, , t. XVII, 1er bulletin, p. 486, note 1 (lire en ligne)
  20. https://www.saint-louis.info/bdd/
  21. , d'une histoire de l'abbaye de La Trappe, d'une vie de Rancé et de nombreuses poésies parues dans La Muse de Falaise lEdouard FRERE, Manuel du bibliographe normand ou Dictionnaire bibliographique et historique, Rouen, New York, Burt Frankin, , 632 p. (lire en ligne), t. II (G-Z), p. 293
  22. « Bourdon », sur https://www.blason-armoiries.org
  23. HOZIER (Charles d'), Armorial général de France, Normandie-Alençon, Généralité d'Alençon (1696-1709), Paris, 1903 (12 juillet 1697), 54 p. (lire en ligne), p. 11, n° 188

Bibliographie

  • Étienne de Séréville et Fernand de Saint-Simon, Dictionnaire de la Noblesse française, , p. 706
  • Fernand de Saint-Simon, Dictionnaire de la Noblesse française, , p. 269
  • Jean Vidalenc, La petite métallurgie rurale en Haute Normandie sous l'Ancien Régime,
  • René Jouanne, Un inventeur alençonnais,
  • Édouard Frère, Manuel du bibliographe normand ou dictionnaire bibliographique et historique, t. 2, Rouen, A. Le Brument, , 632 p. (lire en ligne), p. 293.
  • Jean Dauréville, Notice généalogique et historique sur la maison de Maurey
  • Jean Dauréville, Les tribulations d'un notable normand, 2019
  • Archives en Ligne, département de l'Orne, ville de Sées, année 1832, page 191

Voir aussi

Articles connexes

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