Ferdinando Paër
Ferdinando Paër est un compositeur italien, né le à Parme et mort le à Paris. Avec Simon Mayr, il est l'un des principaux représentants de la génération de compositeurs qui domina la scène lyrique italienne entre la mort de Cimarosa et la retraite de Paisiello et l'avènement de Rossini.
Naissance |
Parme, Duché de Parme |
---|---|
Décès |
(à 67 ans) Paris, Royaume de France |
Activité principale | Compositeur |
Maîtres | Gian Francesco Fortunati, Gasparo Ghiretti |
Conjoint | Francesca Riccardi |
Biographie
Né à Parme, fils d'un corniste professionnel[1], Paër étudia la musique avec son père, puis auprès du maître de chapelle de la cour de Parme, Gian Francesco Fortunati[1], avant d'aller à Naples au Conservatorio della Pietà de' Turchini, sous la direction du violoniste Gasparo Ghiretti[2], qui enseigna également la composition à Niccolò Paganini. Il débuta au théâtre dans sa ville natale avec un drame français en prose avec musique, Orphée et Eurydice (1791)[1]. Son premier opéra italien, Circe, fut donné à Venise durant le carnaval de 1792. La même année, il fut nommé maître de chapelle honoraire à Parme[1]. Plusieurs autres opéras suivirent rapidement et sa réputation fut bientôt établie dans l'ensemble de l'Italie, où il donna des opéras à Padoue (Cinna, 1795), Venise, Milan et Florence (Idomeneo, 1794).
En 1797, Paër alla à Vienne, où sa future femme, la cantatrice Francesca Riccardi, venait d'être engagée, et il devint directeur musical du Kärntnertortheater, poste qu'il occupa jusqu'en 1801. Il composa plusieurs opéras, certains donnés en Italie (Griselda, Parme, 1798), d'autres en Autriche, parmi lesquels Camilla ossia il Sotteraneo (Vienne, 1799) issu de Camille ou le Souterrain dont la musique était de Dalayrac, qui fut un triomphe, et Achille (1801). Marie-Louise d'Autriche fut son élève de musique à Vienne. Il lui a dédié une sonate.
Après un bref séjour à Prague[3], il fut nommé, en 1802, compositeur du théâtre de la cour à Dresde, tandis que sa femme y était engagée comme chanteuse et, en 1804, l'Électeur Frédéric-Auguste le nomma maître de chapelle à vie auprès de la cour de Saxe (Hofkapellmeister)[2]. Il donna alors son opéra Leonora (1804) sur le même sujet que le Fidelio de Beethoven, composé à la même époque.
En 1807 ou 1806, Napoléon Ier, de passage à Dresde, s'enthousiasma pour Paër après avoir entendu une représentation de son Achille et l'emmena avec lui d'abord à Posen[3] et à Varsovie, puis à Paris, où il le nomma « maître de chapelle de la cour de Sa Majesté Impériale » aux appointements de 28 000 francs par an[2]. Paër devint également directeur de l'Opéra-Comique puis, en 1812, il succéda à Spontini comme directeur du Théâtre italien de Paris.
En 1809, Paër composa pour un théâtre privé de Parme son opéra le plus célèbre, Agnese, opera semiseria en deux actes qui met en scène la folie humaine. L’action se déroule presque entièrement dans un asile d'aliénés, où est enfermé le protagoniste Uberto, devenu fou lorsque sa fille Agnese l’a abandonné pour s’enfuir avec son amant Ernesto. Dans cet opéra, les scènes de folie sont très intenses. Elles s’inspirent de la Nina de Paisiello et anticipent de vingt ans les célèbres scènes de folie d’Il pirata, des Puritani et, bien sûr, de Lucia di Lammermoor. Agnese impressionna beaucoup les critiques et les musiciens de l’époque, tels que Berlioz, Chopin, Castil-Blaze, et influença profondément la nouvelle génération de compositeurs d’opéra. Cependant, certains furent même choqués par le sujet : Stendhal, par exemple, déclara frissonner d'horreur en voyant cet opéra, qui d’après lui traitait de manière trop crue et réaliste le sujet de la folie humaine. L'ouvrage possède toutefois un final heureux, car l’amour d’Agnese, retournée repentie chez son père, sauvera Uberto et l’aidera à guérir… Agnese eut un succès extraordinaire et fut représenté dans le monde entier jusqu'aux années 1840.
Avec la Restauration, Paër ne fut pas inquiété : non seulement il conserva son poste au Théâtre italien jusqu'en 1818, mais il le reprit de 1819 à 1824, puis, après l'avoir cédé pendant deux ans à Rossini, à partir de 1826[1]. C'est à la même époque qu'il donna des leçons de composition musicale au jeune Franz Liszt (1824). Il fut nommé compositeur de la chambre du Roi et directeur de l'orchestre particulier du duc d'Orléans[2]. Aucun de ses opéras parisiens (La Marquise de Brinvilliers, Opéra-Comique, 1831 ; Un Caprice de femme, Opéra-Comique, 1832) n'eut toutefois de succès[1].
Avec l'avènement de la monarchie de Juillet, il fut élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1831 et nommé maître de chapelle du roi Louis-Philippe en 1832[2]. Il enseigna ensuite au Conservatoire de 1834 à 1837. Il mourut à Paris à l'âge de 67 ans.
Œuvres
Paër a composé au total 55 opéras[4],[5] dans un style proche de celui de Paisiello. Il a également composé de la musique sacrée, des cantates, des chansons et quelques pièces de musique de chambre.
- Principaux opéras
- Griselda (1798)
- Camilla (1799)
- Achille (1801)
- I fuorusciti di Firenze (1802)
- Sargino (1803)
- Leonora (1804)
- Agnese (1809)
- Didone abbandonata (1811)
- La primavera felice (1816)
- Le Maitre de chapelle (1821)
- Blanche de Provence ou la Cour des fées, opéra en 3 actes, livret d'Emmanuel Théaulon et de De Rancé, musique de Henri-Montan Berton, François-Adrien Boïeldieu, Luigi Cherubini, Rodolphe Kreutzer et Ferdinando Paër (1821)
- Un caprice de femme (1834)
Discographie
- Trois grandes sonates pour le piano-forte (Vienne 1815-20), Andrea Di Renzo (sd - Stradivarius STR 33535)
Notes et références
- Piotr Kaminski, Mille et un opéras, Fayard, 2003, coll. « Les indispensables de la musique ».
- Encyclopæedia Britannica, 1911.
- http://www.Karadar.com/Dictionary/paer.html consulté le 21 août 2008
- 43 selon l’Encyclopaedia Britannica.
- 42 selon le Dictionnaire des musiciens de Roland de Candé paru aux éditions du Seuil (1964).
Liens externes
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