Florian Bachelier

Florian Bachelier, né le à Thionville (Moselle), est un homme politique et avocat d'affaires français.

Pour les articles homonymes, voir Bachelier.

Florian Bachelier

Florian Bachelier en juin 2017.
Fonctions
Premier questeur de l'Assemblée nationale

(4 ans, 11 mois et 25 jours)
Président François de Rugy
Richard Ferrand
Législature XVe (Cinquième République)
Prédécesseur Marie-Françoise Clergeau
Successeur Marie Guévenoux
Député français

(5 ans)
Élection 18 juin 2017
Circonscription 8e d'Ille-et-Vilaine
Législature XVe (Cinquième République)
Groupe politique LREM
Prédécesseur Marcel Rogemont
Successeur Mickaël Bouloux
Biographie
Nom de naissance Florian Bachelier
Date de naissance
Lieu de naissance Thionville (France)
Nationalité Française
Parti politique PS (années 2000)
LREM (depuis avril 2016)
Diplômé de Université de Rennes-I
Profession Avocat

Membre du Parti socialiste puis de La République en marche, il est élu député dans la huitième circonscription d'Ille-et-Vilaine lors des élections législatives de 2017. Il devient premier questeur de l'Assemblée nationale. Ses prises de position médiatiques et ses méthodes ont suscité des critiques. Investi par Ensemble pour les élections législatives de 2022, il échoue au second tour.

Situation personnelle

Famille

Florian Bachelier naît le à Thionville, en Moselle, d'un père enseignant en lycée professionnel et d'une mère assistante maternelle[1],[2]. Sa famille a vécu de nombreuses années dans l'Est de la France[3]. Ses grands-parents étaient agriculteurs, ouvriers et marin-pêcheurs sur les langoustiers de Camaret-sur-Mer[2]. Issu d'une famille de gauche, il se réclame de cette tendance, en 2017[4],[2].

Il habite à Rennes et est en couple avec Carole Gandon[3], référente de La République en marche en Ille-et-Vilaine de 2017 à 2019[5],[6], et tête de liste LREM aux élections municipales à Rennes en 2020[7]. Son ascension fulgurante[non neutre] ainsi que celle de son épouse, couplées à « leur capacité à « écraser toute tentative de contestation » », leur valent le surnom de « Ceausescu » selon Le Mensuel de Rennes[8].

Parcours étudiant, professionnel et associatif

Il poursuit ses études au sein de la faculté de droit et de science politique de l'université de Rennes 1[9]. En parallèle de ses études, il exerce des emplois de livreur de pizzas, serveur et agent d’accueil au Gaumont[10].

Il exerce la profession d'avocat d'affaires[11]. De 2007 à 2017, il est associé au sein du cabinet Avoxa[12],[13],[14] et se spécialise dans l'accompagnement des entrepreneurs des domaines du numérique, des biotechnologies, de l'énergie et de l'économie sociale et solidaire[15],[10].

De 2016 à 2017, il est membre du conseil d'administration du réseau international Advoc[16],[14].

De 2015 à 2017, il est président de 40mCube, association rennaise engagée dans l'éducation et la promotion de l'art contemporain[17].

Parcours politique

Débuts

Il adhère au Parti socialiste en 2006[18] pour soutenir la candidature de Dominique Strauss-Kahn à la primaire présidentielle socialiste[19]. En 2008, il appelle avec d'autres militants à voter Martine Aubry pour l'élection du premier secrétaire[20]. Il tente d'intégrer la majorité socialiste rennaise en vain, la fédération trouvant qu'il a tendance à « à surjouer le côté perso »[18].

Il rejoint En marche dès son lancement le 6 avril 2016[21]. En septembre 2016, il est nommé référent départemental En marche en Ille-et-Vilaine par l'entremise de Richard Ferrand[11],[22]. En sa qualité de référent départemental, il défend les choix opérés par la commission nationale d'investiture en Ille-et-Vilaine, notamment l'investiture de Gaspard Gantzer dans la deuxième circonscription d'Ille-et-Vilaine[23], avant que ce dernier ne renonce[24].

Député

Au mois de mai 2017, Florian Bachelier est investi candidat à la députation dans la huitième circonscription d'Ille-et-Vilaine pour les élections législatives, qu’il remporte, au second tour, par 60,96 % des suffrages exprimés, face à la candidate de La France insoumise, Enora Le Pape[25].

Proche de Richard Ferrand, il est situé par L'Obs parmi les « francs-tireurs » du groupe LREM[26],[27],[28].

Le , il devient le premier questeur de l'Assemblée, siégeant ainsi au bureau de l'Assemblée nationale [29]. Il est reconduit à ce poste en juillet 2019[30]. En tant que premier questeur, il est chargé d’exécuter et de contrôler le budget de l’Assemblée nationale, qui s’élève à 550 millions d’euros. Il lance en ce qu'il présente comme un vaste plan d’économies et de réforme de l’institution[31]. L'annonce dans la presse de ses propositions, alors qu'elles n'ont fait l’objet d’aucune décision formelle, rompt avec les codes de la fonction de questeur et suscite l'hostilité de l'essentiel du bureau de l'Assemblée, en particulier de François de Rugy, président de l'Assemblée, et de Laurianne Rossi, deuxième questeure[32]. Il annonce notamment la rétrocession de l'hôtel de Broglie avant d'être désavoué par le bureau de l'Assemblée nationale[33]. En août 2018, Le Journal du dimanche indique que François de Rugy et Florian Bachelier « se livrent depuis des mois une guerre aussi discrète que violente » : ce dernier est notamment soupçonné d'être à l'origine de la publication des dépenses du cabinet du président de l'Assemblée nationale, alors poussé à s'expliquer sur l'acquisition de trois appareils à raclette et d'un vélo elliptique[26]. Le Journal du dimanche indique également que « ses annonces d'économies, en pleine réforme de la fonction publique de l'Assemblée, ont crispé les personnels du Palais-Bourbon, selon plusieurs témoins qui évoquent des relations exécrables »[26].

En , il promeut, avec Éric Ciotti, qui est celui des trois questeurs de l’assemblée qui représente l'opposition, et contre l'avis de la deuxième questeure Laurianne Rossi, une augmentation de 15 % de la dotation matérielle des députés. Il avait déjà été critiqué en 2019 pour avoir augmenté le budget relatif à l'hébergement des députés[34].

Le , quelques jours avant le premier tour des élections législatives, Le Monde publie une enquête sur son bilan. Alors que le premier questeur se félicite d'avoir réduit les dépenses de l'Assemblée nationale de 96 millions d'euros, elles ont en réalité augmenté. Chaque année, les dépenses de fonctionnement ont dépassé la dotation de l'État. Ses méthodes et son « management inapproprié » sont également mis en cause : demandes farfelues, personnel et assistants fatigués, communication à outrance. Son activité parlementaire est en outre jugée moins importante que celle des deux autres questeurs, avec un renouvellement des assistants parlementaires deux fois plus important[35]. Selon "une liste noire [...] circulant sous le manteau à l'Assemblée nationale"[36] que le Canard enchaîné a consultée, Florian Bachelier talonne sa collègue LREM de la Deuxième circonscription d'Ille-et-Vilaine, Laurence Maillart-Méhaignerie, parmi 20 autres parlementaires usant entre 20 et 29 assistants pendant leur mandat entre 2017 et 2022, suivi par Pascale Boyer (LREM, 28 assistants) et Anissa Khedher (LREM, 24 assistants)[37].

Quelques jours plus tard lors d'un débat sur TVR, il maintient ses chiffres et déclare « qu'il s'agit de diffamation ». Il avance notamment que les réserves de l'Assemblée nationale ont augmenté de 7 millions d'euros. Il se défend : « le sous-jacent de cette commande [sic] du Monde, c'est peut-être aussi un contrat de 162 000 euros TTC avec la ville de Rennes pour un événement de début d'année. Je n'y vois aucun lien mais peut-être qu'on en trouvera. »[38].

Dans un autre article, le quotidien observe que Florian Bachelier « cultive les inimitiés comme nul autre député breton » auprès des élus locaux. Il lui est ainsi reproché d'avoir enrayé les dossiers locaux comme celui du nouveau centre hospitalier universitaire ou du contrat de sécurité intégré[7].

Investi par la majorité présidentielle pour les élections législatives de 2022, il est battu au second tour par Mickaël Bouloux en obtenant seulement 42 % des voix[39].

Prises de position et controverses

En août 2018, il publie une tribune sur l'Aquarius, navire humanitaire en quête d'un port pour accoster, dans laquelle il « renvoie dos à dos Kouchner, Cohn-Bendit et Taubira d'une part, et Salvini, Orbán et Kurz d'autre part », et s'oppose à la fois aux « tenants de la bonne morale » et aux « professionnels de la bonne conscience prétendument de gauche qui n'ont empêché ni les 13 000 morts en Méditerranée, ni le retour des nationalistes dans toute l'Europe ». Cette tribune est dénoncée par ses opposants locaux du Parti socialiste et de La France insoumise[40].

Il affiche son soutien à Mustapha Laabid, député LREM d'Ille-et-Vilaine, accusé d'abus de confiance[41], mais un mois après le rejet - prononcé le - du pourvoi en cassation que ce dernier avait formé, il lui demande de démissionner[42].

En , il accuse Martin Hirsch, directeur de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris, d'être en campagne pour Anne Hidalgo en vue de l'élection présidentielle de 2022, au détriment de la gestion de la crise sanitaire[43],[44].

Le , Le Monde révèle qu'il a tenté de faire pression sur son adversaire LR et sa suppléante pour qu'ils se présentent, avec son soutien, sur la circonscription de Laurence Maillart-Méhaignerie qu'il n'apprécie pas. Le quotidien ajoute que ses assistants parlementaires, au cours de son mandat, ont modifié à son avantage son article Wikipédia en expurgeant les informations désagréables[35].

Notes et références

  1. « Florian Bachelier », sur Projet Arcadie (consulté le ).
  2. « Pour Florian Bachelier, nouveau député REM en Ille et Vilaine, "c'est l'aboutissement d'un engagement fort" », France Bleu, (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Résultats législatives: A Rennes, l'élève brillant Florian Bachelier décroche son diplôme avec mention », sur www.20minutes.fr (consulté le ).
  4. « Florian Bachelier (Ille-et-Vilaine) L’avocat de gauche », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Ille-et-Vilaine. La Rennaise Carole Gandon nommée référente En Marche », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le )
  6. https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/municipales-carole-gandon-candidate-rennes-un-nouveau-referent-lrem-en-ille-et-vilaine-6513861
  7. « Elections législatives 2022 : A Rennes, Florian Bachelier joue son avenir à quitte ou double », Le Monde.fr, (lire en ligne)
  8. Killian Tribouillard, « Carole Gandon - Florian Bachelier. Enquête sur un couple à la conquête de Rennes », Le Télégramme, (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Législatives : La République En Marche en force en Ille-et-Vilaine - France 3 Bretagne », France 3 Bretagne, (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Législatives. Rennes centre-ouest : Florian Bachelier (LREM) élu », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le ).
  11. Nathalie Raulin, « Florian Bachelier (Ille-et-Vilaine) L’avocat de gauche », sur liberation.fr, (consulté le ).
  12. Aurore Gorius, « Le conflit intéressé du député Florian Bachelier », Les Jours, (lire en ligne)
  13. Stanislas Du Guerny, « Ronan Kervadec, avocat startuppeur », Les Echos, (lire en ligne)
  14. Y.-A. H., « Transparence. Combien ont déclaré vos députés rennais ? », Ouest France, (lire en ligne)
  15. « Pour Florian Bachelier, nouveau député REM en Ille et Vilaine, "c'est l'aboutissement d'un engagement fort" », France Bleu Armorique, (lire en ligne)
  16. « AVOXA à Bruxelles pour l'AGM du Réseau ADVOC - Florian Bachelier », Florian Bachelier, (lire en ligne, consulté le )
  17. « 40mcube s'installe provisoirement dans la commune », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le ).
  18. Killian Tribouillard, « À Rennes, récit de 5 ans de guerre entre la maire Nathalie Appéré et le député Florian Bachelier », Le Télégramme, (lire en ligne, consulté le ).
  19. L'Unité : Journal de la fédération du Parti socialiste d'Ille-et-Vilaine, , 4 p. (ISSN 0760-5404, lire en ligne), p. 4.
  20. « Appel de la motion A en Ille et Vilaine pour Martine Aubry », sur Socialisme et Démocratie Ille et Vilaine (consulté le ).
  21. « Ille-et-Vilaine. Pourquoi le dirigeant rennais Florian Bachelier s'est engagé pour Macron - Leader - Le Journal des entreprises », sur www.lejournaldesentreprises.com (consulté le ).
  22. « Ille-et-Vilaine. 1 800 adhérents dans le réseau d'Emmanuel Macron », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le ).
  23. Philippe Créhange, « Rennes. "L'expérience de Gaspard Gantzer est un atout !" », Le Télégramme, (lire en ligne, consulté le ).
  24. « Législatives: investi par En Marche!, le conseiller élyséen Gantzer renonce », lexpress.fr, (consulté le ).
  25. Ministère de l'Intérieur, « Élections législatives 2017 », sur elections.interieur.gouv.fr (consulté le ).
  26. Le JDD, « Rugy et Bachelier, bataille d'ego à l'Assemblée », sur lejdd.fr (consulté le ).
  27. Yann Guégan et Diane de Fortanier, « Les tribus du groupe La République en marche à l’Assemblée nationale », sur contexte.com, (consulté le ).
  28. « Les sept familles LREM à l'Assemblée », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  29. Assemblée Nationale, « Le Bureau de l'Assemblée nationale - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  30. Le Monde avec AFP, « Gilles Le Gendre reste président du groupe macroniste à l’Assemblée nationale », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  31. « L'Assemblée nationale que vous avez connue n'existe plus ».
  32. Samuel Le Goff, « Les ambitions politiques du questeur Bachelier font jaser en haut lieu à l’Assemblée », sur contexte.com, (consulté le ).
  33. Manon Rescan, « L’Assemblée nationale renonce à se séparer de l’hôtel de Broglie », Le Monde, (lire en ligne).
  34. Mariama Darame, « A l’Assemblée nationale, la hausse surprise des moyens du portefeuille des députés fait débat », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  35. « A l’Assemblée nationale, la questure au service des ambitions de Florian Bachelier », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  36. « Députés sur liste noire », Le Canard enchaîné, , p. 4
  37. M;B., C.B. et D.H., « Assemblée nationale, ton univers impitoyable », Le Canard enchaîné, , p. 4
  38. « Législatives 2022 - Rennes - 8ème circonscription », sur tvr.bzh, (consulté le ).
  39. « "Florian Bachelier, premier questeur de l’Assemblée nationale, perd son siège" », sur lemonde.fr, (consulté le )
  40. Yann-Armel Huet, « Une tribune de Bachelier crée une polémique », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
  41. « VIDÉO. Le député rennais LREM, Mustapha Laabid, se déclare serein avant son procès pour abus de confiance », sur Ouest-France, (consulté le ).
  42. Vincent Jarnigon, « ENTRETIEN. Rennes : Avant la présidentielle, le député LREM Florian Bachelier met en garde son camp », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le ).
  43. Tristan Quinault-Maupoil, « La défiance s’installe entre Martin Hirsch et l’exécutif », sur Le Figaro, (consulté le )
  44. Caroline Coq-Chodorge et Ellen Salvi, « Crise sanitaire: Emmanuel Macron se décide à prendre des décisions », sur Mediapart (consulté le )

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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