Éric Ciotti
Éric Ciotti , né le à Nice, est un homme politique français.
Pour les articles homonymes, voir Ciotti.
Éric Ciotti | |
Éric Ciotti en 2011. | |
Fonctions | |
---|---|
Questeur de l'Assemblée nationale | |
En fonction depuis le (4 ans, 7 mois et 19 jours) |
|
Élection | |
Réélection | |
Président | François de Rugy Richard Ferrand Yaël Braun-Pivet |
Législature | XVe et XVIe (Cinquième République) |
Prédécesseur | Thierry Solère |
Député français | |
En fonction depuis le (15 ans, 2 mois et 15 jours) |
|
Élection | 17 juin 2007 |
Réélection | 17 juin 2012 18 juin 2017 19 juin 2022 |
Circonscription | 1re des Alpes-Maritimes |
Législature | XIIIe, XIVe, XVe et XVIe (Cinquième République) |
Groupe politique | UMP puis LR |
Prédécesseur | Jérôme Rivière |
Conseiller général puis départemental des Alpes-Maritimes | |
En fonction depuis le (13 ans, 8 mois et 28 jours) |
|
Élection | |
Réélection | 20 mars 2011 22 mars 2015 27 juin 2021 |
Circonscription | Canton de Saint-Martin-Vésubie (2008-2015) Canton de Tourrette-Levens (depuis 2015) |
Président du conseil général puis départemental des Alpes-Maritimes | |
– (8 ans, 8 mois et 28 jours) |
|
Élection | |
Réélection | |
Prédécesseur | Christian Estrosi |
Successeur | Charles-Ange Ginésy |
Premier adjoint au maire de Nice | |
– (8 mois et 27 jours) |
|
Maire | Christian Estrosi |
Prédécesseur | Gilbert Stellardo |
Successeur | Benoît Kandel |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Nice (France) |
Nationalité | Française |
Parti politique | RPR (1981-2002) UMP (2002-2015) LR (depuis 2015) À droite ! (depuis 2021) |
Diplômé de | IEP de Paris |
Profession | Attaché parlementaire |
|
|
Présidents du conseil départemental des Alpes-Maritimes |
|
Il est député de la première circonscription des Alpes-Maritimes depuis 2007, président du conseil départemental des Alpes-Maritimes de 2008 à 2017 et questeur de l'Assemblée nationale depuis 2018.
À partir de 2009, il exerce différentes fonctions à l'UMP, devenue Les Républicains (secrétaire national chargé des questions de sécurité, délégué général chargé des fédérations puis secrétaire général adjoint aux fédérations du parti, président de la Commission nationale d'investiture).
Situation personnelle
Naissance, famille et origines
Éric Ciotti[1] est d’origine franco-italienne, né dans une famille originaire de Saint-Martin-Vésubie[2] dont l'ascendance est française par sa mère, née Annie Airaudi[3], et italienne par son père, Bernard Ciotti[3], qui a des ancêtres originaires de la ville italienne de Trévise[4], installés dans le comté de Nice avant le rattachement de celui-ci à la France en 1860.
Mariage et vie privée
Il est marié à Caroline Magne, enseignante[3],[5], qui fut sa collaboratrice parlementaire jusqu'en 2017[5] et directrice de la communication de la ville de Nice au sein du cabinet de Christian Estrosi jusqu'en 2013[6]. Il est père de trois enfants, Bénédicte, Jeanne-Marie et Anne-Julie[7].
Études et formation
Issu d'un milieu modeste[8], Éric Ciotti étudie au lycée du Parc-Impérial à Nice[9]. Il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris en 1988. Il commence sa carrière comme collaborateur parlementaire de Christian Estrosi, député RPR élu dans les Alpes-Maritimes, avant de travailler de 1995 à 1998 au cabinet de Jean-Claude Gaudin, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA).
Parcours politique
Débuts comme assistant parlementaire
Le , François Fillon, député RPR, écrit à Jean-Pierre Chevènement, ministre de la Défense, en vue de faire exempter du service militaire Éric Ciotti, alors assistant parlementaire de son collègue Christian Estrosi. Mais le ministre quitte ses fonctions peu après et c'est finalement au titre de soutien de famille, en raison de la grossesse de sa conjointe, que l'intéressé obtiendra une dispense quelques semaines plus tard. La publication de cette lettre dans le Canard enchaîné du vaudra des critiques à Ciotti, devenu entre-temps partisan déterminé du service militaire obligatoire, suspendu en 1997 sur initiative de Jacques Chirac[10],[11].
De 1998 à 2001, Ciotti est conseiller au sein du groupe RPR du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur. De 2003 à 2007, il occupe le poste de directeur de cabinet de Christian Estrosi, président du conseil général des Alpes-Maritimes. De 2005 à 2007, il cumule cette fonction avec celle de conseiller au sein du cabinet ministériel de Christian Estrosi, alors ministre délégué à l’Aménagement du territoire[12],[2].
Engagements et mandats locaux
Élu le sur la liste de Christian Estrosi lors des élections municipales à Nice, il devient ensuite premier adjoint au maire, chargé notamment du développement durable, de l'aménagement urbain, des travaux et des déplacements. Le même jour, il subit une défaite aux élections cantonales dans le canton de Nice-1 : Marc Concas (PS) est en effet réélu au conseil général avec 51,54 % des voix contre 48,46 % pour Éric Ciotti[13].
Le , à la suite de la démission de Gaston Franco, il est élu conseiller général dans le canton de Saint-Martin-Vésubie, dès le premier tour de scrutin et contre quatre candidats, avec 78,5 % des suffrages[14]. Quelques jours plus tard, le , Éric Ciotti est élu président du conseil général des Alpes-Maritimes par l'assemblée départementale, succédant à Christian Estrosi, atteint par les règles sur le cumul des mandats[15]. Pour se conformer aux règles relatives à la limitation du cumul des mandats, il démissionne le même jour de ses mandats de conseiller municipal et d’adjoint au maire de Nice[16].
Aux élections cantonales de 2011, Éric Ciotti est réélu au premier tour dans le canton de Saint-Martin-Vésubie, avec 76,84 % des voix[17]. Il est reconduit à la tête du conseil général des Alpes-Maritimes le , avec 44 voix, soit six de plus qu'en 2008[18].
Lors des élections municipales de 2014, il est le président du comité de soutien de Christian Estrosi, candidat à sa réélection à Nice[19].
À l’issue du premier tour des élections départementales de 2015, il est élu conseiller départemental (nouvelle dénomination du mandat de conseiller général)[20]. Le , lors de la première séance du conseil départemental, il est réélu président du département par les conseillers, avec 50 voix sur 54[21]. En , il devient secrétaire départemental de la fédération Les Républicains des Alpes-Maritimes[22].
Dans le département des Alpes-Maritimes, il s'oppose à partir de à Christian Estrosi, qui adopte un profil plus modéré que lui et qui se dit prêt à collaborer avec la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron[23]. Le , Éric Ciotti succède à Estrosi à la présidence de la fédération LR du département, tandis que ses partisans l’emportent sur les soutiens du maire de Nice lors de l’élection des délégués de circonscription[24]
Élections législatives de 2007
Le , il est élu député dans la 1re circonscription des Alpes-Maritimes en obtenant au second tour 60,92 % des voix face au candidat socialiste Patrick Allemand[25]. Il fait partie du groupe UMP à l'Assemblée nationale, où il est membre de la commission des Lois. Passionné par les questions de légitimité électorale, il avait, un temps, imaginé de réfléchir à « des propositions de loi visant à supprimer les triangulaires pour tous les scrutins électoraux »[26],[27].
Engagement parlementaire
Il est l'auteur d'une proposition de loi visant à lutter contre l'absentéisme scolaire en suspendant ou supprimant des allocations familiales en cas d'absentéisme prolongé[28]. La mesure, souhaitée par le président de la République Nicolas Sarkozy, reprend une loi abrogée en 2004[29]. Elle est adoptée en par l'Assemblée nationale puis en septembre par le Sénat. Les chiffres des résultats de cette loi fluctuent selon les sources, et l'interprétation varie également selon les tendances politiques. Le , des chiffres rendus publics indiquent que depuis l'entrée en vigueur de la « loi Ciotti », le 24 janvier précédent, environ 28 000 lettres d'avertissement ont été adressées par les inspecteurs d'académie aux familles dont les enfants ont été absents sans justification plus de quatre jours et demi en un mois ; à la suite de cet avertissement, 22 000 absentéistes seraient retournés à l'école[30]. Les détracteurs de la loi la jugent inéquitable et inefficace[31].
Réélection en 2012 et 2017
Lors des élections législatives de 2012, il se représente dans la 1re circonscription des Alpes-Maritimes. Il arrive nettement en tête au premier tour avec 43,89 % des voix, et affronte au second tour le socialiste Patrick Allemand qui a recueilli 28,68 % des suffrages[32]. Ciotti est réélu député dans la première circonscription des Alpes-Maritimes le avec 60,73 % (25 473 voix) face à Patrick Allemand[32]. Le , Éric Ciotti est élu pour la première fois parmi les neuf vice-présidents du groupe UMP de l'Assemblée nationale.
Candidat à sa réélection lors des élections législatives de 2017, il l'emporte avec 56,2 % au second tour[33]. D'après le Canard enchainé, il aurait négocié un accord avec Philippe Vardon du Front national. Alors que celui-ci devait initialement se présenter dans la première circonscription des Alpes-Maritimes, celle d'Éric Ciotti, il se serait reporté sur la troisième circonscription, où il bénéficie de la candidature d'un LR dissident affaiblissant Rudy Salles. Le FN parachute dans la première circonscription un inconnu, moins menaçant pour les autres candidats que le médiatique Philippe Vardon[34].
Comme le veut la tradition, un des postes de questeur de l'Assemblée nationale revient à l'opposition. Éric Ciotti est le candidat LR pour l'obtenir mais c'est finalement Thierry Solère, du groupe Les Constructifs, qui est élu. Cet épisode envenime des tensions déjà vives au sein du parti, entre ceux qui, comme Thierry Solère, souhaitent collaborer avec Emmanuel Macron, et d'autres, qui, comme Éric Ciotti, veulent une opposition frontale[35]. Après la démission de Solère, il se représente au poste de questeur, et fait face à Ugo Bernalicis, opposant de gauche membre de La France insoumise[36],[37]. Il remporte l'élection, organisée le 2018, gagnant 186 voix contre 35[38].
En février 2019, il fait voter à l'Assemblée nationale un amendement visant à installer les drapeaux français et européen, La Marseillaise et la devise Liberté, Égalité, Fraternité dans chaque classe de chaque école[39].
Le , il dépose à l'Assemblée une proposition de loi visant à interdire la diffusion d'images de policier, de militaires et d'agents de douane[40]. Son texte est critiqué, intervenant au lendemain de la mort de George Floyd, mort d'asphyxie lors de son arrestation par la police aux États-Unis[41],[42]. Ce projet reçoit le soutien de syndicats de police[43].
Élections législatives de 2022
Malgré le soutien de Nicolas Sarkozy et Christian Estrosi[44] au candidat de la majorité présidentielle, Éric Ciotti s'est largement imposé dans la première circonscription des Alpes-Maritimes dans laquelle il est élu depuis 2007. La candidate qu'il soutenait, qui est aussi son binôme pour les élections départementales s'est aussi largement imposée[45]. Ils remportent ainsi deux des trois circonscriptions niçoises.
Le , Éric Ciotti est réélu au poste de questeur de l'Assemblée nationale en obtenant la majorité des voix, 367, sur 544 votants, fonction qu'il occupait depuis 2018 à la suite du retrait de Thierry Solère[46].
Thèmes sécuritaires
Éric Ciotti devient secrétaire national de l'UMP chargé des questions de sécurité en [47]. Il est à ce titre fréquemment présenté comme le « monsieur sécurité de l'UMP ».
Il faut toutefois signaler que, ni de part sa formation, ni de part ses fonctions d'élu local, il n'a eu la possibilité d'acquérir une expérience ou une compétence sur ces sujets de sécurité.
Il est rapporteur de la loi sur les violences en bande adoptée en juin 2009 puis en 2010 de la loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure[48]. En , Éric Ciotti propose de modifier la législation pour punir « de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende le fait par le père ou la mère de laisser son enfant mineur, lorsque celui-ci a été poursuivi ou condamné pour une infraction, violer les interdictions et les obligations auxquelles il est soumis ». Cette proposition est jugée anticonstitutionnelle, nul ne pouvant être pénalement responsable des faits d’autrui[49].
En , après l'affaire de la jeune Laëtitia, assassinée à Pornic, le président Nicolas Sarkozy demande à Éric Ciotti un rapport sur l'exécution des peines en France. Selon ce rapport, au , le nombre de peines de prison ferme non exécutées se situait entre 97 000 et 102 000[50]. Le rapport Ciotti présente cinquante mesures, dont la création de « structures pénitentiaires légères » dans d'anciennes casernes militaires ou dans des immeubles privés dans le but de parvenir à 80 000 places de prison en 2018, le développement des peines alternatives, des centres éducatifs fermés ou encore la création d'un service civique pour les mineurs récidivistes. Il propose aussi de confier l'exécution des peines au parquet. Par ailleurs, il réclame des moyens supplémentaires, en particulier 500 greffiers, et suggère de revenir sur le principe du crédit automatique de réduction de peine des condamnés[50].
Le , le Parlement adopte la proposition de loi d'Éric Ciotti instaurant un encadrement de type militaire des mineurs délinquants[51]. Cette loi prévoit, pour les mineurs délinquants de plus de 16 ans, un « service citoyen » d'une durée de 6 à 12 mois au sein d'un établissement public d'insertion de la Défense.
Au mois de , après que la Cour de cassation a annulé le licenciement d’une employée qui portait le voile islamique au sein de la crèche Baby-Loup (Yvelines), au motif qu’il s’agit d’un établissement privé, Éric Ciotti dépose une proposition de loi pour permettre le respect de la laïcité au sein des entreprises privées. Cette loi autorisait les chefs d'entreprises à introduire des restrictions aux libertés religieuses dans les règlements intérieurs des entreprises, notamment lorsque l’expression religieuse s’inscrit dans le cadre d’un contact avec le public. Bien que Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, ait réclamé « une initiative législative », « s’il y a un vide juridique à combler », la proposition de loi d'Éric Ciotti a été rejetée le à l'Assemblée nationale.
En , il dépose un rapport critique concernant le système d'accueil des demandeurs d'asile en France[52]. Le , il est nommé, par le nouveau président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, secrétaire général adjoint aux fédérations[53].
Le , à la suite de l'interpellation ratée de trois jihadistes présumés à Marseille, il demande et obtient la création d'une Commission d'enquête parlementaire sur la surveillance des filières et des individus djihadistes[54]. Le , il est élu président de cette commission. Il conduit les travaux avec le rapporteur Patrick Mennucci, député socialiste élu dans les Bouches-du-Rhône. L’objectif est de procéder à une analyse approfondie de la législation en vigueur en matière de lutte contre le terrorisme et de faire des propositions concrètes pour remédier aux failles qui seraient ainsi identifiées[55]..
Cadre de l'UMP puis des Républicains
En 2012, François Fillon fait de lui son directeur de campagne pour la campagne à la présidence de l'UMP. Le , le surlendemain de la proclamation, par la commission de contrôle électoral du parti, de la victoire de Jean-François Copé, c'est lui qui révèle lors d'une conférence de presse que la commission n'a pas comptabilisé les voix de trois fédérations d'outre-mer, ce qui inverserait les résultats de l'élection[56],[57]. Par ailleurs, le camp Copé l'accuse d'être lié à des irrégularités qui auraient été constatées lors du scrutin dans sa circonscription à Nice[58]. À la suite d'une déclaration à la presse le de Jérôme Lavrilleux (directeur de campagne de Jean-François Copé) renouvelant ces accusations, Éric Ciotti annonce le dépôt prochain d'une plainte pour diffamation[59].
En , à la suite de l’accord entre Jean-François Copé et François Fillon qui a suivi la crise politique du congrès de novembre 2012, il est nommé avec Édouard Courtial, partisan de Jean-François Copé, délégué général chargé des fédérations[60].
Il soutient Nicolas Sarkozy pour la primaire présidentielle des Républicains de 2016[61]. Le , il est nommé porte-parole, en tandem avec Catherine Vautrin. En , il intègre le pôle projet de la campagne de François Fillon (vainqueur de la primaire) sur le sujet de la sécurité[62]. Le , il est nommé secrétaire général adjoint du parti Les Républicains, en remplacement de Gérald Darmanin, démissionnaire à la suite de l'affaire Fillon[63]. Pour le second tour de l'élection présidentielle de 2017 entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, il refuse le « front républicain »[64].
Pour le congrès des Républicains de 2017, il soutient la candidature de Laurent Wauquiez, qui est élu président du parti[65]. En , il succède à Jean-François Lamour comme président de la commission d'investiture du parti. Il est élu en septembre 2018 président de la fédération LR des Alpes-Maritimes, la première de France en nombre d'adhérents[66].
Il dénonce en la nomination de Jean Castex, issu du même parti que lui, à la fonction de Premier ministre, estimant qu’« en nommant Jean Castex, dont la seule légitimité est technocratique, Emmanuel Macron dissout Matignon » et que le président « dérive désormais de plus en plus vers un pouvoir totalement personnel et autoritaire »[67]. Comme pressenti depuis plusieurs semaines, Eric Ciotti sera « candidat à la présidence » du parti Les Républicains (LR) en décembre. Le député des Alpes-Maritimes « travaille à la constitution d’une équipe de rassemblement », a-t-il déclaré à l’Agence France-Presse, confirmant une annonce faite au quotidien Nice-Matin[68].
Congrès des Républicains de 2021
Éric Ciotti annonce le sa candidature au congrès des Républicains pour désigner le candidat à l'élection présidentielle de 2022[69]. Le 2 décembre 2021, au premier tour, il arrive en tête avec 25,6 % des voix[70]. Au second tour, le 4 décembre, il recueille 39 % des suffrages exprimés face à la présidente du conseil régional d'Île-de-France, Valérie Pécresse. Le lendemain il lance un mouvement au sein du parti, intitulé À droite, puis critique les orientations jugées trop modérées de la candidate LR désignée[71],[72].
Positionnement politique
Éric Ciotti se réclame de la « droite républicaine » et du général de Gaulle. Pour Marianne, il rejoint les positions de Marine Le Pen en matière de sécurité, d'identité, d'immigration et d'islamisme, partageant avec elle « une vision ethnique et identitaire de la nation ». Il propose ainsi de changer le code de la nationalité afin de supprimer le droit du sol au profit du seul droit du sang, d'inscrire dans la Constitution « nos origines chrétiennes », d'accentuer les politiques sécuritaires (création de 100 000 places de prison supplémentaires, abaissement de la majorité pénale à 16 ans, suppression des allocations familiales aux « parents d'enfants ne respectant pas les valeurs de la République »), et semble adhérer à la théorie du grand remplacement[73]. En 2021, il affirme que « ce qui différencie Les Républicains du Rassemblement national, c'est notre capacité à gouverner[74],[75] ».
Face au terrorisme islamiste, il prône la création d'un « Guantanamo à la française » et l'adoption « de lois spécialement adaptées, comme le Patriot Act aux États-Unis »[76].
Sur les questions de politique extérieure, il revendique une « immense admiration » pour l’État d’Israël et souhaite la reconnaissance de Jérusalem comme capitale unifiée de ce pays, ainsi que le transfert de l'ambassade de France en Israël de Tel Aviv à Jérusalem, afin de « rompre avec une forme de tradition diplomatique globalement pro-arabe » de la France[77].
Concernant les questions économiques, il défend, dans le cadre de sa candidature à la primaire de son parti pour l'élection présidentielle de 2022, la suppression de 250 000 postes dans la fonction publique, le retour aux 39 heures comme durée légale du temps de travail, le recul de l'âge de la retraite à 65 ans, la baisse de l'impôt sur les sociétés, la quasi-suppression des droits de succession ainsi que la réduction des allocations chômage et aides sociales[78],[79].
Éric Ciotti est opposé au projet de loi Taubira sur le mariage entre personnes de même sexe en France. Il participe aux différentes manifestations d'opposition au mariage homosexuel et à l'homoparentalité entre 2012 et 2013, notamment menées par La Manif pour tous. Il déclare : « Je respecte totalement l'amour homosexuel, mais pour moi le mariage a un sens : l'union d'un homme et d'une femme pour fonder une famille »[80],[81].
En 2017, tout en s’opposant à la gestation pour autrui, il revient sur son opposition au mariage pour tous, affirmant que « sur le mariage pour tous, je n'aurais peut-être pas la même attitude aujourd'hui »[82].
En septembre 2021, il déclare qu'en cas de second tour opposant Emmanuel Macron à Éric Zemmour, il voterait pour ce dernier[83].
Enquête judiciaire
Le parquet de Nice ouvre une enquête au sujet d'Éric Ciotti en 2020 pour « détournement de fonds publics », le soupçonnant d'utiliser indûment des moyens du conseil départemental. Éric Ciotti avait démissionné de son mandat de président du conseil départemental des Alpes-Maritimes en septembre 2017 en raison de la loi sur le non-cumul des mandats, mais continuerait depuis lors de bénéficier de moyens humains et matériels dudit conseil[84].
Détail des mandats
À l'Assemblée nationale
- depuis le : député pour la 1re circonscription des Alpes-Maritimes
- depuis le : questeur de l’Assemblée nationale
Au niveau local
- 1989-1995 : conseiller municipal de Saint-Martin-Vésubie
- – : premier adjoint au maire de Nice
- – : vice-président de la communauté d'agglomération Nice-Côte d'Azur (CANCA)
- depuis le : conseiller général puis départemental des Alpes-Maritimes (canton de Saint-Martin-Vésubie)
- – : président du conseil général, puis départemental des Alpes-Maritimes
Au sein de partis politiques
- Secrétaire national de l'UMP chargé des questions de sécurité
- Secrétaire général adjoint aux fédérations UMP
- Secrétaire départemental puis président de la fédération LR des Alpes-Maritimes
Distinction
- Prix Le Trombinoscope du meilleur député de l'année 2015 (ex-æquo avec Patrick Mennucci)[85]
Ouvrage
- Autorité, Paris, Éditions du Moment, coll. « Le poche du Moment », , 264 p. (ISBN 978-2-35417-529-0)
Dans la fiction
Dans le roman de politique-fiction de Michel Wieviorka, Le séisme. Marine Le Pen présidente (2016), où cette dernière gagne l'élection présidentielle de 2017, il devient secrétaire d'État aux Finances[86].
Notes et références
- Nom prononcé ['ʧɔtti].
- « Le parcours d’Eric Ciotti », .
- « Biographie Eric Ciotti », sur www.linternaute.com (consulté le )
- Sylvain Chazot, « La grosse gêne d'Éric Ciotti lorsqu'on lui rappelle qu'il est un descendant d'immigrés italiens », Le Lab Europe 1, (lire en ligne, consulté le )
- BFMTV, « Affaire Penelope Fillon: ces politiques qui ont embauché leur conjoint », sur BFMTV (consulté le )
- « A Nice, Estrosi et Ciotti s'affrontent à fleurets mouchetés », sur Le Monde.fr (consulté le )
- « Le parcours d’Eric Ciotti »,
- « Ciotti, de l'ombre à la lumière », sur LExpress.fr (consulté le ).
- Laetitia Strauch-Bonart, Jérôme Cordelier et Saïd Mahrane, « Droite : le grand oral du Point », Le Point n°2568, 28 octobre 2021, p. 155-161 (précisément p. 160).
- « Éric Ciotti, promoteur du service militaire, a échappé au sien », Le Figaro, 14 septembre 2016.
- « « Autorité », par Éric Ciotti » (consulté le ). Le site de l'hebdomadaire Challenges propose un choix de vidéos où l'on voit Ciotti réclamer avec force la restauration du service national : « Mauvaise journée pour Éric Ciotti » (consulté le ).
- « L'Obs - Actualités du jour en direct », sur L'Obs.
- Élections cantonales de 2008 - résultats dans le canton de Nice-1 sur le site du ministère de l'Intérieur.
- « Résultat de l'élection cantonale partielle de 2008 dans le canton de Saint-Martin-Vésubie » [PDF], sur ministère de l'Intérieur.
- « Conseil général : le sacre d'Éric Ciotti », Nice-Matin, 18 décembre 2008.
- Nice « Premier adjoint : Benoît Kandel succède à Éric Ciotti », Nice-Matin, 19 décembre 2008.
- Élections cantonales de 2011 - résultats dans le canton de Saint-Martin-Vésubie sur le site du ministère de l'Intérieur.
- « Éric Ciotti réélu président du conseil général », Nice-Matin, 1er avril 2011.
- « Fillon pacificateur UMP des Alpes-Maritimes », Le Figaro, encart « Culture », mercredi 8 janvier 2014, page 34.
- Gaël Vaillant, « Ciotti, Emmanuelli, Baylet... Ces personnalités élues dès le premier tour », lejdd.fr, 22 mars 2015.
- Nathalie Layani, « Eric Ciotti président du Conseil départemental des AM, 7 femmes vice-présidentes », france3-regions.francetvinfo.fr/cote-d-azur, 2 avril 2015.
- « Ciotti contourne Estrosi », Paris Match, semaine du 24 au 30 septembre 2015, page 32.
- « Ciotti contre Estrosi : à Nice, les petits secrets d'une haine politique », sur Marianne,
- « Eric Ciotti est élu président des Républicains des Alpes-Maritimes dans une élection contestée », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur
- Élections législatives de 2007 - résultats dans la première circonscription des Alpes-Maritimes sur le site du ministère de l'Intérieur.
- Une information relevée en juin 2010 par le mensuel provençal Le Ravi, mai 2008
- Vers la fin des triangulaires, sur son blog
- http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000022862522&dateTexte=&categorieLien=id
- « Proposition de loi visant à abroger la loi n° 2010-1127 du 28 septembre 2010 visant à lutter contre l'absentéisme scolaire », sur www.senat.fr
- « Loi Ciotti : un succès selon Nicolas Sarkozy », Atlantico, 23 juin 2011.
- http://www.senat.fr/rap/l12-056/l12-0562.html#fnref13, tableau présentant les résultats des enquêtes de la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP)
- Résultats des élections législatives 2012 - Alpes-Maritimes (06) - 1re circonscription, sur interieur.gouv.fr, le site du ministère de l'Intérieur. Consulté le 11 juin 2012.
- Ministère de l'Intérieur, « Élections législatives 2017 », sur elections.interieur.gouv.fr, (consulté le ).
- Crristophe Nobili, « A Nice, le beau "cadeau" du RN au député Eric Ciotti », Le Canard enchainé,
- Carl Meeus, « La clarification d'Éric Ciotti », Le Figaro Magazine, semaine du 7 juillet 2017, page 20.
- Laure Equy, « Un candidat Insoumis contre Ciotti pour la questure de l'Assemblée », sur Libération, (consulté le ).
- Jeanne Blanquart, « Le député nordiste Ugo Bernalicis (FI) candidat pour la questure de l'Assemblée nationale », sur France Info, (consulté le ).
- « Assemblée nationale : Éric Ciotti accède (finalement) au poste de questeur », sur Les Échos, (consulté le ).
- « L'Assemblée nationale adopte l'amendement d'Eric Ciotti rendant obligatoire le drapeau français dans les classes de la maternelle au lycée », sur nicematin.com, (consulté le ).
- Juliette Bénézit, « Une proposition de loi d’Eric Ciotti pour empêcher la diffusion d’images de policiers suscite un tollé », Le Monde, (résumé)
- « La proposition de loi d’Eric Ciotti pour interdire la diffusion d’images de policiers suscite un tollé », L'Obs, (lire en ligne)
- Gilles Paris, « De nouvelles manifestations ont tourné à l’émeute à Minneapolis, les Etats-Unis sous le choc des violences policières », Le Monde, (résumé)
- « Une proposition de loi d’Eric Ciotti pour empêcher la diffusion d’images de policiers suscite un tollé », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Résultats législatives 2022: Éric Ciotti fait coup double dans les Alpes-Maritimes », sur LEFIGARO, (consulté le )
- « Législatives: Eric Ciotti annonce que Christelle D'Intorni (LR) a relevé "un défi extraordinaire" en l'emportant dans la 5e circonscription des Alpes-Maritimes » (consulté le )
- Marie Pouzadoux, Simon Auffret et Charles-Edouard Ama Koffi, « L’Assemblée nationale en direct : le RN obtient deux des six vice-présidences, Eric Ciotti réélu à la questure… », www.lemonde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Les secrétaires nationaux de l'UMP
- « A l’ombre d’Estrosi, Éric Ciotti déploie son zèle », Libération, 18 août 2010.
- Arnaud Leparmentier, « Sarkozy et Ciotti renoncent à envoyer en prison les parents d'enfants délinquants », elysee.blog.lemonde.fr, 8 octobre 2010.
- « Éric Ciotti dit avoir reçu « un accueil très favorable » à l'Élysée », Le Monde, 8 juin 2011.
- « L'encadrement militaire des mineurs délinquants adopté », Le Parisien, (lire en ligne).
- Un rapport choc sur les dérives du droit d'asile, lefigaro.fr, 5 novembre 2014.
- « Nominations », u-m-p.org, 5 décembre 2014.
- Éric Ciotti "demande une commission d'enquête" sur l'interpellation ratée des trois djihadistes présumés à Marseille, rtl.fr, 24 septembre 2014.
- Filières djihadistes : Un duo Ciotti-Mennucci à la tête de la commission d'enquête à l'Assemblée, 20minutes.fr, 17 décembre 2014.
- Paul Larrouturou, « Les partisans de Fillon assurent avoir gagné de 26 voix », sur lelab.europe1.fr, Europe 1, (consulté le )
- AFP, « UMP : la Cocoe reconnaît que les voix manquantes inverseraient "vraisemblablement" les résultats », sur www.lepoint.fr, Le Point, (consulté le )
- Samuel Laurent, « Les Alpes-Maritimes au cœur de la fraude », Le Monde, (lire en ligne)
- « Ciotti va porter plainte pour diffamation contre un proche de Copé », sur nouvelobs.com, Le Nouvel Observateur, (consulté le )
- Alexandre Lemarié, « Hortefeux, Ciotti, Morano… L’organigramme complet de la direction de l’UMP », in lemonde.fr, 15 janvier 2013.
- Ludovic Vigogne, « Primaire à droite: la liste des premiers soutiens parlementaires », lopinion.fr, 20 avril 2016.
- « Une équipe de campagne complétée », Le Figaro, samedi 14 / dimanche 15 janvier 2017, page 3.
- ome, « Éric Ciotti prend du galon chez Les Républicains », sur Le Figaro (consulté le )
- Paul Chaulet, « Guaino, Ciotti, Sens Commun... cette droite qui n'appelle pas à voter Macron », lexpress.fr, 24 avril 2017.
- Ludovic Vigogne, « Les 4 Vérités - Éric Ciotti : Laurent Wauquiez incarne « l'espoir du renouveau » », sur France Info, .
- Mathilde Frénois, « Alpes-Maritimes: Elu président de la fédération LR, Ciotti accusé de «fraude massive» », 20 minutes, (lire en ligne, consulté le ).
- « Jean Castex premier ministre : « Une mauvaise nouvelle pour l'écologie » », sur reporterre.net, .
- « Eric Ciotti officialise sa candidature à la présidence du parti Les Républicains », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Éric Ciotti officialise sa candidature à une éventuelle primaire des Républicains », sur L'Obs (consulté le ).
- Thibaut Déléaz, « Congrès LR : Éric Ciotti et Valérie Pécresse au second tour », sur Le Point, (consulté le )
- Gregory Bustori, « "A droite !" : Eric Ciotti lance son mouvement au sein des Républicains », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
- https://www.huffingtonpost.fr/entry/primaire-lr-ciotti-critique-pecresse-au-lendemain-de-sa-victoire_fr_61acaffce4b0f398af223fd8
- Louis Nadau, « Avec Éric Ciotti, Le Pen bis candidat à la primaire de la droite », sur marianne.net, (consulté le ).
- « Ce qui « différencie » Les Républicains du RN est sa « capacité à gouverner », selon Éric Ciotti », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
- « « Ce qui nous différencie du RN, c’est notre capacité à gouverner » : Ciotti fait polémique », sur lepoint.fr, (consulté le ).
- « Lutte contre le terrorisme : Éric Ciotti souhaite la mise en place d'un Guantanamo à la française », sur Le Monde, (consulté le ).
- « Éric Ciotti (LR) veut reconnaître Jérusalem comme capitale unifiée d'Israël », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- « Éric Ciotti supprimerait 250.000 postes d'agents publics s'il était élu Président », sur Europe 1,
- « Ciotti dévoile son projet présidentiel "de rupture" », sur Orange Actualités,
- « Je respecte totalement l'amour homosexuel, mais pour moi le mariage a un sens : l'union d'un homme et d'une femme pour fonder une famille », sur twitter.com (consulté le ).
- « Eric Ciotti : "je suis personnellement opposé au mariage gay », sur youtube.com (consulté le ).
- « Eric Ciotti : "sur le mariage pour tous, je n'aurais peut-être pas la même attitude aujourd'hui" », sur youtube.com (consulté le )
- « Éric Ciotti : « Entre Macron et Zemmour, je le dis, je préfère Zemmour » », sur Public Senat, (consulté le )
- « Le député Eric Ciotti visé par une enquête pour « détournement de fonds publics » », Le Monde.fr, (lire en ligne)
- Thierry Prudhon, « Eric Ciotti et Patrick Mennucci « Députés de l'année 2015 » », Nice-Matin, (lire en ligne, consulté le ).
- Michel Wieviorka, Le séisme. Marine Le Pen présidente, Robert Laffont, 2016, pages 66-70.
Liens externes
- Ressources relatives à la vie publique :
- Site officiel
- Portail des Alpes-Maritimes
- Portail de la politique française