François-René Moreaux

François-René Moreaux[N 1], né le à Rocroi et mort le à Rio de Janeiro, est un peintre et photographe franco-brésilien.

François-René Moreaux
Naissance
Décès
Nationalité
Franco-brésilienne
Activité
Maître
Élève
Mouvement

Biographie

En France, il est l'élève de Jean-Baptiste Couvelet et du baron Gros[1]. Il devient le maître de son frère Louis-Auguste Moreaux, également peintre[2]. À noter que son autre frère Léon Charles-Florent Moreaux est lui aussi peintre.

Ensemble ils partent en 1838 au Brésil[2], et après avoir été au nord-est puis au sud du pays (dans les États de Pernambouc, Bahia et Rio Grande do Sul[1]), les deux frères s'installent à Rio de Janeiro[3].

François-René donne des cours dans son atelier et devient caricaturiste. En 1856, il cofonde le Liceu de Artes e Ofícios (« Lycée des Arts et métiers »), qu'il dirige et où il devient professeur de dessin. L'année suivante, il cofonde avec Heaton et Regensburg la Galeria Contemporânea Brasileira (« Galerie contemporaine brésilienne »).

« Orgueilleux et hautain[N 2] » — selon les mots de José Roberto Teixeira Leite —, quand Porto-Alegre critique son David triomphant, Moreaux répond de façon véhémente en utilisant le pseudonyme « Um Brasileiro Nato », et montre plus tard, devant toute l'Académie, un album anonyme de caricatures sur le peintre brésilien intitulé Álbum do Pintamonos (vers 1856), puis deux autres caricatures gravées de l'artiste brésilien dans le Brasil Ilustrado du 15 juillet 1856[1].

Œuvres

Il se consacre surtout au portrait, mais réalise plusieurs tableaux de peinture d'histoire. Pour la toile A Sagração de Dom Pedro II (1842, « la Consécration de Pierre II »), il est fait membre de l'Ordre du Christ. Le critique d'art brésilien Luiz Gonzaga Duque Estrada met en avant le coloris qu'il qualifie de « richissime » qu'il nuance cependant par la suite en trouvant que « l'habileté de Francisco Moreaux ne dépasse pas les secrets de la palette[N 3]. » De la même manière, en analysant son David triomphant, exposé en 1843, il loue le chromatisme, affirmant que « le bleu, le nacré, le jaune et le vert sont rehaussés dans la toile et sont les plus beaux possibles[N 4]. »

Particulièrement bien côté comme peintre d'histoire, avec notamment O Grito do Ipiranga qui décore le Sénat, et portraitiste, Moreaux réalise également quelques vues urbaines[1]. Il réalise des portraits de diverses personnalités de l'époque, comme pour la série lithographique publiée par Heaton e Rensburg Galeria Contemporânea Brasileira. Par ailleurs, ainsi que le voulait la pratique de manière presque obligatoire, il a aussi fait le portrait des empereurs sur deux toiles aujourd'hui conservées au Musée impérial du Brésil. Cependant l'un des portraits les plus remarquables est selon Leite le Portrait de la Ménine conservé au Musée national des beaux-arts, dans lequel l'auteur oublie un instant les leçons du baron Gros et son habituelle théâtralité pour représenter une figure de corps entier d'une enfant avec un paysage en fond, dans une atmosphère presque ingénie et résolument charmante et simple[1].

Expositions

Il a participé à de nombreuses expositions importantes brésiliennes[4] :

Exposition Général des beaux-arts
  • 1841 : 2e éd., Académie impériale des beaux-arts, Rio de Janeiro
  • 1842 : 3e éd., Académie impériale des beaux-arts, Rio de Janeiro — fait membre de l'Ordre du Christ pour son œuvre Sagração de Dom Pedro II[1]
  • 1843 : 4e éd., Académie impériale des beaux-arts, Rio de Janeiro
  • 1844 : 5e éd., Académie impériale des beaux-arts, Rio de Janeiro
  • 1845 : 6e éd., Académie impériale des beaux-arts, Rio de Janeiro
  • 1846 : 7e éd., Académie impériale des beaux-arts, Rio de Janeiro

José Roberto Teixeira Leite ajoute qu'il y a participé jusqu'en 1949[1].

Notes et références

Notes
  1. Parfois dénommé en version portugaise Francisco Renato Moreaux dans les documents brésiliens.
  2. Texte original : « Orgulhoso e altivo[1] ».
  3. Texte original : « riquíssimo / A habilidade de Francisco Moreaux não passa dos segredos da palheta[1]. »
  4. Texte original : « o azul, o nácar, o amarelo e o verde realçam-se na tela e são os mais lindos possíveis[1]. »
Références
  1. Leite 1988, p. 507-509.
  2. (en) « Moreaux, Auguste ou Louis-Auguste », dans Benezit Dictionary of Artists, Oxford, Oxford University Press (ISBN 9780199773787, OCLC 5695809718, lire en ligne).
  3. (pt) « Biographie de Louis-Auguste Moreaux », sur escritoriodearte.com (consulté le ).
  4. (pt) « Fiche de François-René Moreaux », sur itaucultural.org.br (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • (pt) José Roberto Leite, « Os Artistas Estrangeiros », dans Victor Civita, Arte no Brasil, São Paulo, Abril Cultural/Secretaria de Cultura, Ciência e Tecnologia do estado de São Paulo/Fundação Padre Anchieta, (lire en ligne), p. 507-509
  • (pt) José Roberto Teixeira Leite, Dicionário crítico da pintura no Brasil, Rio de Janeiro, Artlivre,
  • (pt) Boris Kossoy, Dicionário histórico-fotográfico brasileiro : fotógrafos e ofício da fotografia no Brasil (1833-1910), Sao Paulo, Instituto Moreira Salles,
  • (pt) Walmir Ayala, Dicionário de pintores brasileiros : 2e ed., Curitiba, UFPR,
  • (pt) Roberto Pontual, Dicionário das artes plásticas no Brasil, Rio de Janeiro, Civilização Brasileira,
  • (pt) Júlio Louzada, Artes plásticas Brasil 1985 : seu mercado, seus leilões, Sao Paulo, J. Louzada,

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