Louis-Auguste Moreaux
Louis-Auguste Moreaux[N 1], né à Rocroi le et mort à Rio de Janeiro le , est un artiste peintre franco-brésilien.
Ne doit pas être confondu avec Louis Auguste Moreau.
Ne doit pas être confondu avec Auguste Moreau.
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Franco-brésilienne |
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Biographie
Il est le frère et l'élève de François-René Moreaux, également peintre[1]. Son autre frère Léon Charles-Florent Moreaux est lui aussi peintre.
Il participe aux Salons de Paris en 1836 et 1837, où il présente des portraits, ainsi qu'à celui de 1838, où il présente un Faust[1].
Il part au Brésil cette même année[1]. Après avoir été au nord-est puis au sud du pays (dans les États de Pernambouc, Bahia et Rio Grande do Sul[3]), les deux frères s'installent à Rio de Janeiro[4].
Il participe en 1841 à la II Exposição Geral de Belas Artes (« Deuxième Exposition générale des beaux-arts »), où il obtient la médaille d'or[4] pour sa toile Alta de Mineiros (« la révolte des mineurs »). Il participe également aux deux éditions suivantes.
En 1843, il reçoit le titre de chevalier de l'Ordre de la Rose pour son œuvre Jesus Cristo e o Anjo (« Jésus Christ et l'Ange »)[4]. Une autre œuvre qui a eu beaucoup de succès est le portrait A Actriz Lagrange como Norma (l'actrice Lagrange jouant Norma dans le film A Desposada de Lammermor), qui a reçu les éloges de l'exigeant Luiz Gonzaga Duque Estrada.
Œuvre
Il s'intéresse d'abord beaucoup aux paysages et aux coutumes brésiliens au gré de ses voyages, comme dans Negra Lavadeira do Rio (n. d., « Noire lavandière de Rio »), Quatro Assuntos da Flora Brasileira (n. d., « Quatre sujets de la flore brésilienne ») ou Gaúcho Tomando Mate (n. d., « Gaucho prenant du maté »)[4].
L'historien de l'art Quirino Campofiorito[5] note que Moreaux innove dans l'art de l'époque en abordant des thèmes qui le sont peu dans des peintures de grand format : « Bien que les frères Moreaux s'inscrivent parmi ceux qui ont démontré une certaine curiosité pour ce que les gens et la nature de la terre qui les a accueillis révèlent d'original, ils n'ont pu se distancier, dans leurs productions, des aspects généraux que l'on ressent dans notre art, au XIXe siècle, tout en étant influencés par l'enseignement académique français qu'ils transposent avec leurs éléments les plus radicaux[N 2]. »
Le critique d'art Gonzaga Duque[6] voit dans Rancho de Mineiros (n. d., « Ranch de mineurs ») des personnages admirés pour leur naturel et grâce avec lesquels ils ressortent de la scène nocturne, illuminés par la clarté d'un feu[4].
Il traite aussi beaucoup les thèmes historiques et les portraits[1], réalisés dans un style romantique. Il réalise ainsi beaucoup de portraits des personnalités de l'époque, comme l'empereur du Brésil Pierre II, Saldanha Marinho (pt), Alfredo d'Escragnolle Taunay, visconte de Taunay[4]. Pour Gonzaga Duque, les peintures qu'il réalise pour l'empereur représentant les personnages historiques Pedro Álvares Cabral, Afonso de Albuquerque et Vasco de Gama, ont été exécutées avec une subtilité et une habilité singulières. Le portrait de l'actrice Lagrange avait déjà dépassé toutes ses œuvres de genre, aussi bien du point de vue de la couleur que de la composition : « les tonalité est fraîche et douce, la diffusion de la lumière est douce et se répand lentement, les mi-teintes et les reflets font jeu avec une perfection inimitable. Le bras gauche, nu, tendu dans l'espace en ligne horizontale, est d'une carnation parfaite, d'un modèle sculptural. Toute la figure est imposante, majestueuse[N 3]. »
En collaboration avec Louis Buvelot, il réalise une série de chromolithographies et de daguerréotypes de scènes de genre et de paysages de Rio de Janeiro, réunies dans l'album Rio de Janeiro Pitoresco[7] (« Le Rio de Janeiro Pittoresque »), publié en 1842[4]. Ils fondent un studio photographique, actif de 1845 à 1956, et obtiennent le titre de photographes de la Maison Royale.
Expositions
Il a participé à de nombreuses expositions importantes brésiliennes et plusieurs rétrospectives posthumes ont également été organisées[4] :
- Exposition Général des beaux-arts
- 1841 : 2e éd., Académie impériale des beaux-arts, Rio de Janeiro — médaille d'or
- 1842 : 3e éd., Académie impériale des beaux-arts, Rio de Janeiro
- 1843 : 4e éd., Académie impériale des beaux-arts, Rio de Janeiro — Chevalier de l'Ordre de la Rose
- 1844 : 5e éd., Académie impériale des beaux-arts, Rio de Janeiro
- 1845 : 6e éd., Académie impériale des beaux-arts, Rio de Janeiro
- 1846 : 7e éd., Académie impériale des beaux-arts, Rio de Janeiro
- 1847 : 8e éd., Académie impériale des beaux-arts, Rio de Janeiro
- 1848 : 9e éd., Académie impériale des beaux-arts, Rio de Janeiro
- 1849 : 10e éd., Académie impériale des beaux-arts, Rio de Janeiro
- 1850 : 11e éd., Académie impériale des beaux-arts, Rio de Janeiro
- 1860 : 14e éd., Académie impériale des beaux-arts, Rio de Janeiro
- Exposition nationale
- 1866, 2e éd., Casa da Moeda do Brasil (pt), Rio de Janeiro
- Expositions posthumes
- 1984 : Tradição e Ruptura: síntese de arte e cultura brasileiras (« Tradition et rupture : synthèse de l'art et de la culture brésiliens »), Fundação Bienal de São Paulo (pt)
- 1990 : Missão Artística Francesa e Pintores Viajantes: França - Brasil no século XIX (« Mission artistique française et peintres voyageurs : France - Brésil au XIXe siècle »), Fundação Casa França-Brasil, Rio de Janeiro
- 1999 : O Brasil Redescoberto (« Le Brésil redécouvert »), Palais impérial de Rio de Janeiro
- 2000 : Brasil + 500 Mostra do Redescobrimento. Arte do Século XIX (« Brésil + 500e Exposition de la Redécouverte. Art du XIXe siècle »), Fundação Bienal, São Paulo
- 2000 : Visões do Rio na Coleção Geyer (« Vues de Rio dans la Coll. Geyer »), Centro Cultural Banco do Brasil, Rio de Janeiro
Notes et références
- Notes
- Parfois dénommé en version portugaise Luiz Augusto Moreaux dans les documents brésiliens[2].
- Texte original : « Conquanto os irmãos Moreaux se inscrevam entre aqueles que demonstraram certa curiosidade pelo que a gente e a natureza da terra que os acolhia revelassem de original, não puderam afastar-se, no que produziam, do aspecto generalizante de que nossa arte se ressente, no século XIX, sob o influxo do ensino acadêmico francês transportado com seus elementos mais radicais[5]. »
- Texte original : « a tonalidade é fresca e terna, a difusão da luz é doce e como que lentamente espargida, as meias tintas e os reflexos foram jogados com um requinte inimitável. O braço esquerdo, nu, estendido no espaço, em linha horizontal, é de uma carnação perfeita, de um modelado escultural. Toda a figura é imponente, majestosa[6]. »
- Références
- (en) « Moreaux, Auguste ou Louis-Auguste », dans Benezit Dictionary of Artists, Oxford, Oxford University Press (ISBN 9780199773787, OCLC 5695809718, lire en ligne).
- (en) « Fiche LCCN de Louis-Auguste Moreaux », sur loc.gov (consulté le ).
- (pt) José Roberto Leite, « Os Artistas Estrangeiros », dans Victor Civita, Arte no Brasil, São Paulo, Abril Cultural/Secretaria de Cultura, Ciência e Tecnologia do estado de São Paulo/Fundação Padre Anchieta, (lire en ligne), p. 507-509.
- (pt) « Biographie de Louis-Auguste Moreaux », sur escritoriodearte.com (consulté le ).
- (pt) Quirino Campofiorito, História da pintura brasileira no século XIX, Rio de Janeiro, Pinakotheke, .
- (pt) Gonzaga Duque, A Arte brasileira, Campinas, Mercado de Letras, , 270 p., p. 106.
- (pt) Louis Buvelot et Louis-Auguste Moreaux, Rio de Janeiro pitoresco, Rio de Janeiro, Lith. de Heaton e Rensburg, (OCLC 457541991).
Annexes
Bibliographie
Liens externes
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (en) Bénézit
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