François Dalle

François Dalle, né le à Hesdin et mort le à Genève en Suisse, est un chef d'entreprise français. Il a transformé L'Oréal, alors PME fondée par Eugène Schueller, en numéro un mondial des produits cosmétiques.

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François Dalle
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Président
Entreprise et Progrès
-
inconnu
Directeur général
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Biographie

Étudiant en droit, François Dalle réside chez les pères maristes au 104 de la rue de Vaugirard à Paris où il se lie d'amitié avec André Bettencourt et François Mitterrand. Classé parmi les meilleurs élèves de la faculté de droit de Paris, il ambitionne de poursuivre une carrière juridique, mais la nécessité financière et la débâcle de 1940 le poussent à renoncer à l'agrégation.

Après quelques mois d'errance entre zones libre et occupée, il retourne à Paris où il retrouve André Bettencourt, alors encore très proche des ex-cagoulards qu'il fréquentait durant ses études, et devenu éditorialiste dans un hebdomadaire de la Propaganda Staffel.

C'est Bettencourt qui met son ami en contact avec son futur beau-père, Eugène Schueller, ancien financier de la Cagoule et fondateur avec Eugène Deloncle du Mouvement social révolutionnaire pour la Révolution nationale (MSR). Un bref entretien et le voilà embauché pour « la moitié du SMIC d'aujourd'hui » comme assistant de la secrétaire du directeur des ventes à l'usine Monsavon de Clichy. Une grave maladie du directeur des ventes et le départ mystérieux du directeur général lui permet de devenir « de facto le patron » dès la fin 1943. C'est le début d'une rapide ascension qui, en 1948, l'amènera à la maison mère : L'Oréal.

Au décès de Eugène Schueller en 1957, il lui succède en tant que président directeur-général[1].

De 1969 à 1971, il dirige le think tank patronal Entreprise et Progrès[2].

François Dalle meurt le à Genève en Suisse laissant six enfants : Jean-Francois Dalle, Guyonne Dalle, Pierre-Jérôme Dalle, Frédéric Dalle, Jean-Baptiste Dalle et Violaine Dalle. Conformément à son souhait, il a été incinéré et une messe fut célébrée en son souvenir à l'église des Invalides (Paris) en présence, entre autres, de Valéry Giscard d'Estaing, Lindsay Owen-Jones et Liliane Bettencourt.

L'aventure L'Oréal

S'affirmant soucieux de ses collaborateurs mais pour mieux leur faire partager son « obsession du supra de qualité », il métamorphose une importante PME française en une grande multinationale. L'industriel relate l'histoire de l'entreprise dans un livre intitulé L'aventure L'Oréal, paru en 2001 aux éditions Odile Jacob. Narrant le développement de ce groupe aux marques emblématiques (Dop, Elnett, Lancôme ou Gemey), François Dalle profite de cet exercice pour évoquer ses conceptions du management et du marketing, résumées par la maxime de Schueller : « Faire, défaire pour mieux refaire ». Révélateur aussi, les raisons du choix de son successeur, Lindsay Owen-Jones : « C'était le pousseur de chiffre d'affaires dont L'Oréal aurait besoin après moi. »

Président d'honneur de L'Oréal, il était aussi administrateur du groupe depuis 1950 et a siégé au conseil d'administration de Nestlé, principal actionnaire de L'Oréal. Il était par ailleurs administrateur de l'Insead, de Canal+, de TF1 et président du Celsa, école dont il a soutenu la création en 1957.

Controverses

En 1989 éclate l'« affaire L'Oréal ». L'homme d'affaires Jean Frydman accuse alors François Dalle de l'avoir « démissionné » du conseil d'administration de Paravision, filiale audiovisuelle de L'Oréal dont il détenait 25 % des actions. Le motif de cette éviction aurait été de satisfaire aux exigences de la Ligue arabe qui frappait de boycott toute entreprise en relation directe ou indirecte avec l'État d'Israël[3]. L'accusation tourne en affaire d'État. Le passé de chacun ressort alors que L'Oréal est accusé d'avoir été un refuge d'anciens cagoulards et d'ex-collaborateurs de la Seconde Guerre mondiale. François Mitterrand est accusé d'avoir interféré et menti pour le compte de ses amis François Dalle et André Bettencourt[4]. Ce dernier sera obligé de se retirer de la direction après les révélations sur son passé. Le , François Dalle est inculpé pour faux en écriture et discrimination raciale[5] avant d'obtenir un non-lieu pour l'affaire[6].

Distinctions

  • Commandeur de la Légion d'honneur
  • Commandeur de l'ordre national du mérite[7]
  • Médaillé de la Résistance[8]
  • Commandeur des Palmes académiques
  • Commandeur du Mérite de la République italienne

Notes et références

  1. Hommage à François Dalle, L'Oréal Finance, 26/08/2005
  2. « Histoire », sur Entreprise et Progrès (consulté le )
  3. Éric Conan, « Les dessous d'un marchandage. Comment L'Oréal a surmonté le boycottage arabe. Ou les suites inattendues du duel judiciaire entre François Dalle et Jean Frydman », L'Express, 28 novembre 1991, p. 60-61.
  4. Une Histoire sans fard - L'Oreal, Des années sombres au boycott arabe de Michel Bar-Zohar, éd. Fayard.
  5. François Dalle, ex-Loréal, inculpé, Ina, 20/11/1991
  6. Affaire Paravision: non-lieu pour Dalle, Les Echos, 07/12/1992
  7. Biographie de François Dalle, Who's Who
  8. Bettencourt, histoire d'une fortune française, Le Point, 02/07/2010

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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