François Fabre (militaire)

François Fabre, né le [1] près de Monaco, mort le à Soissons (Aisne)[2], est un militaire français de la Révolution et de l’Empire.

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François Fabre

Naissance
Monaco
Décès  72 ans)
Soissons (Aisne)
Origine France
Arme Artillerie
Grade Maréchal de camp
Années de service 17631815
Distinctions Baron de l’Empire
Commandeur de la Légion d’honneur
Chevalier de Saint-Louis

Biographie

Issu d'une famille de militaires, François Fabre est le fils de Charles Fabre, officier de grenadiers et de Françoise Boileau[3].

Le 17 février 1791, alors quartier-maître-trésorier du régiment de Toul, dépendant du corps royal d'artillerie en garnison à La Fère, département de l'Aisne, il y épouse Françoise Louise Camille Morial (v.1769-1811), fille du trésorier particulier à la Guerre de cette ville[4]. De ce mariage sont connus :

  • Albin Camille François Fabre, polytechnicien, né en 1792 à La Fère, décédé en 1859 à Paris[5].
  • Camille Clémentine Fabre, épouse de médecin, née en 1794 au Château de Meudon, décédée en 1858 à Nogent-le-Rotrou. À sa naissance, son père est chef de brigade d'artillerie, membre du commissariat des Épreuves du Comité de Salut Public, destiné à appliquer aux intérêts de l'État les découvertes de la science[6].
  • Louise Idalie Fabre, épouse de notaire, née en 1796 à La Fère, décédée en 1849 à Paris[7].

Veuf et âgé de 73 ans, François Fabre décède fin 1827 à son domicile, situé 2 rue Porte Ozanne à Soissons. Il est alors baron, commandeur de la Légion d'honneur, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, maréchal des camps et armées du roi et propriétaire en cette ville.

États de service

Régiments d'Ancien Régime

Le père de François Fabre, qui est lieutenant de grenadiers dans le régiment de Soissonnais et qui a obtenu par sa bravoure la croix chevalier de Saint-Louis, est tué au siège de Port-Mahon en 1756. Son grand-père, gendarme de la Maison du Roi, chevalier de Saint-Louis, a été tué à la bataille de Dettingen. Son bisaïeul, lieutenant au régiment de Soissonnais, est tué à la bataille de Fontarrabie. Cette filiation se trouve consignée dans les registres matricules du régiment de Soissonnais.

François Favre nait dans un cantonnement près de Monaco le  ; mais le colonel de Soissonnais, voulant lui faire attribuer immédiatement une solde d'enfant de troupe, fait antidater l'époque de sa naissance.

Enrôlé dans la brigade d'artillerie de Cosne, devenue régiment de Toul le , il y devient sergent le . Il fait partie en 1778, du camp de Vaussière, commandé par le maréchal de Broglie. Embarqué au Havre, en juin 1779, pour faire partie de l'expédition dirigée par le maréchal de Vaux, il est nommé lieutenant le 7 juillet de la même année. Cette expédition n'ayant pas lieu, Favre est dirigé sur les côtes de Normandie, où il sert de 1780 à 1782.

Le , le conseil d'administration de son régiment lui confie l'emploi de quartier-maître-trésorier, qu'il occupe jusqu'au , époque à laquelle il est promu au grade de capitaine. Il a reçu, le , la croix de chevalier de Saint-Louis.

Période révolutionnaire

Passé en 1792 au commandement en troisième de l'école des élèves d'artillerie, François Fabre y est utilement employé pendant deux ans. Nommé chef de bataillon sous-directeur d'artillerie à Strasbourg le 10 brumaire an II, et chef de brigade directeur des forges le 15 ventôse de la même année, il fait les guerres des ans II, III et IV dans la Vendée, où il est, en outre, employé extraordinairement, pendant cette période, par le Comité de salut public, par le ministre de la guerre et par celui de la marine : il est présent aux attaques dirigées contre les insurgés aux environs de Cholet et de Saint-André.

Dans l'incendie de Meudon en germinal an IV, il est grièvement blessé au pied droit, en se précipitant au milieu d'une explosion de 164 obus, afin d'intercepter une communication qui allait porter le feu à 170 mille de ces projectiles et à un magasin contenant 30 milliers de poudre. Ce fait est considéré comme une action d'éclat par le Comité de salut public, qui le consigne dans le registre de ses délibérations, et en fait faire une mention honorable dans les journaux du temps.

Passé à l'armée de Sambre-et-Meuse, il s'y fait remarquer en l'an V et en l'an VI, aux batailles de Neuwied, à l'assaut de la redoute d'Esterdorff, au blocus d'Ehrenbreitstein et au blocus de Mayence, et dans toutes les affaires partielles qui ont lieu devant ces deux places. La campagne d'Allemagne de l'an VII ne lui fait pas moins d'honneur, il s'y signale dans les diverses rencontres avec l'ennemi et reçoit les encouragements les plus flatteurs de la part des officiers généraux sous les ordres desquels il sert.

Rentré dans l'intérieur au commencement de l'an VIII, il est chargé par le ministre de la guerre de l'inspection des forges de la République.

Guerres napoléoniennes

Envoyé à l'armée des côtes de l'Océan en l'an XI, il y reçoit le 19 frimaire an XII, la croix de la Légion d'honneur et le 25 prairial suivant celle d'officier du même ordre.

Pendant ces dernières campagnes, il s'empare sur les côtes de Calais, d'une chaloupe canonnière britannique la Woidlar, armée de 18 caronades de vingt-quatre. Il est employé à Maestricht à la fin de l'an XIII, lorsqu'il reçoit l'ordre de se rendre à la Grande Armée, où il fait les campagnes de l'an XIV à 1807 avec le 1er corps de l'armée de réserve.

Désigné pour faire partie de l'armée d'Espagne, il assiste au siège de Gérone en juillet et août 1808, et y est blessé deux fois. La même année il fait prendre le large, avec 2 seules pièces de bataille bien dirigées, à une frégate britannique et à 3 chaloupes canonnières espagnoles qui interceptaient le passage des colonnes françaises. Impliqué dans les combats et affaires partielles qui précèdent et suivent le blocus et l'attaque de la place de Barcelone, il y reçoit une blessure, a ses habits criblés de balles et un cheval tué sous lui. Le , il se défend corps à corps contre trois Espagnols qui cherchent à le faire prisonnier, et reçoit dans cette lutte cinq blessures à la tête et au genou. Vers ce temps, Napoléon Ier le nomme baron de l'Empire. Après les guerres de 1809 à 1811, il passe à l'armée de Catalogne, où il sert jusqu'en 1814.

Rentré en France à la fin de cette année, il adresse sa soumission à Louis XVIII, qui le nomme commandeur de la Légion d'honneur le . Mis à la retraite de maréchal de camp le 6 octobre suivant, il reçoit le , le brevet honorifique de ce grade.

Il compte lors de sa mise à la retraite, cinquante-deux ans de service, non compris huit années d'enfant de troupe. Il décède le .

Notes et références

  1. « Cote LH/919/49 », base Léonore, ministère français de la Culture p. 3
  2. Archives départementales de l'Aisne, décès Soissons, 5Mi0913, vue 163/264, acte no 1 du 1-1-1828.
  3. Mention dans son acte de mariage.
  4. Mariage de François Fabre avec Françoise Morial : Archives départementales de l'Aisne, La Fère 5Mi0275, vue 208/237. Françoise Morial est la petite fille de Pierre Grégoire Morial, trésorier de l'artillerie et du génie au département du Soissonnais, également conseiller du roi, garde-marteau des maîtrises unies des eaux et forêts du comté de Marle, La Fère et du baillage du Vermandois à Saint-Quentin.
  5. Albin Fabre, naissance le 21 mars 1792 à La Fère : Archives départementales de l'Aisne, commune de La Fère, 5Mi095, vue 30/95. Décès le 19 juillet 1859 à Paris, 8e : sources Filae. Promotion 1811 de l'École Polytechnique, capitaine d'artillerie, 32 ans de services, pensionné en 1832 : également Filae.
  6. Camille Fabre, naissance le 7 septembre 1794 au Château de Meudon : Archives départementales des Hauts-de-Seine, E-NUM-MEU9 (Meudon 1793-An II), vue 73/74. Décès le 2 janvier 1858 : Archives départementales d'Eure et Loir, Nogent le Rotrou, 3E280/097, vue 62/248, acte no 3. Épouse de médecin, alliance de sa fille Camille avec les Malet, officiers et professeurs de dessin dans diverses écoles d'artillerie.
  7. Louise Fabre, naissance le 17 janvier 1796 à La Fère : Archives départementales de l'Aisne, La Fère, vue 151/341. Décès le 8 juillet 1849 à Paris, 1er arrondissement : Archives départementales de Paris, État civil reconstitué, V3E/D537, vue 35/43.

Sources et bibliographie

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