Franco Corelli

Franco Corelli, né le à Ancône, dans les Marches, et mort le à Milan, en Lombardie, est un ténor italien dont la carrière s'est déroulée de 1950 à 1976.

Franco Corelli
Naissance
Ancône, Royaume d'Italie
Décès
Milan, Italie
Activité principale Artiste lyrique
Ténor
Style Opéra
Collaborations Renata Tebaldi
Birgit Nilsson
Maria Callas
Leontyne Price
Renata Scotto
Herbert von Karajan

Biographie

Né à Ancône, fils d'un ouvrier des chantiers navals, Franco Corelli étudie au conservatoire de musique de Pesaro. Pratiquement autodidacte, il construit son style de chant à partir d'enregistrements de Caruso et Beniamino Gigli. Il travaille sa voix avec un de ses amis, Scaravelli[1], qui lui-même prenait des leçons avec Arturo Melocchi, baryton devenu maître de chant de Mario Del Monaco.

En 1951, il gagne le concours du Mai Musical de Florence qui lui permet de faire ses débuts au festival de musique de Spolète où il interprète Don José dans Carmen. Il se produit à l'opéra de Rome en 1953 dans le Giulietta e Romeo de Riccardo Zandonai et il devient rapidement un membre permanent de l'opéra avec un répertoire étendu de quelque trente rôles.

En 1958, il épouse la fille d'une basse connue de Milan, Loretta di Lelio, elle-même soprano, qui devient son agent.

Franco Corelli et Leontyne Price font leurs débuts conjoints au Metropolitan Opera de New York le , dans Le Trouvère où il chante Manrico. Un critique note alors « son jeu animal captivant », mais aussi son besoin d'acquérir un certain vernis. La même saison, Corelli et Birgit Nilsson remettent Turandot de Puccini au répertoire de l'opéra new-yorkais. Au total, il y interprète dix-neuf rôles en quinze saisons et devient ainsi une figure régulière du Met.

Dans les années 1960, il apparaît comme soliste régulier très populaire sous la direction d' Alfredo Antonini lors d'une série de concerts de gala à New York[2],[3].

Spécialiste des rôles héroïques italiens et français, il se produit en Europe entre autres à La Scala de Milan, notamment avec Maria Callas, et au Festival de Salzbourg sous la baguette d'Herbert von Karajan.

En dépit de sa présence virile et héroïque sur scène, Corelli souffre d'un trac terrible. « On devait le pousser sur scène » rappelle la soprano Renata Scotto. Une légende aussi tenace qu'infondée dit aussi qu'il mordit Birgit Nilsson à l'oreille pendant une représentation de Turandot parce qu'elle avait tenu une note très haute plus longtemps que lui ! Nilsson et lui sont également connus pour leurs escarmouches verbales sur scène. Après les représentations, la femme de Corelli l'attendait dans sa loge avec une liste de critiques sur chaque performance.

Franco Corelli cesse de chanter sur scène en 1976 alors qu'il n'avait que 55 ans. Il meurt à Milan en 2003 après avoir subi une attaque la même année et il est enterré au Cimitero Monumentale de cette ville.

Les critiques ont parfois reproché à son jeu d'être auto-complaisant et athlétique sans nécessité. On a critiqué également son style parfois passé de mode et notamment « les sanglots » dont il parsemait son chant. Il n'en reste pas moins que, grâce à son intelligence musicale, son jeu s'est raffiné au fur et à mesure de sa carrière.

En outre, sa présence sur scène était charismatique et son physique de jeune premier – 1,80 m et une paire de jambes mythique – apportait un impact réaliste à ses rôles. Enfin et surtout, sa voix puissante et généreuse possédait un naturel et une force d'émotion incomparable alliée à une maîtrise d'un souffle inépuisable, on a pu dire qu'il était l'un des quelques meilleurs ténors italiens de l'après-guerre. Il a imprimé sa marque personnelle à des rôles comme Chénier (Andrea Chénier), Radamès (Aida), Calaf (Turandot) et Manrico (Le Trouvère).

Discographie partielle

Opéra

Récital

  • The Very Best of Franco Corelli (EMI)
  • The Singers: Franco Corelli (Decca)
  • Franco Corelli: The Unknown Recordings (EMI)
  • Franco Corelli: The Early Complete Studio Recitals - 1956-1959 (en concert)

Notes et références

  1. (en) Jérome HINES, Great singers on great singing, Limelight Editions (ISBN 0-87910-025-7), p. 59
  2. (en) The New York Times, 6 décembre 1964, p. 114.
  3. (en) The New York Times, 14 novembre 1965, p. 101.

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