Front du Moyen-Orient

Le front du Moyen-Orient de la Première Guerre mondiale a été ouvert du au . Les belligérants étaient l'Empire ottoman, assisté des autres puissances centrales, et principalement les empires britannique et russe parmi les Alliés, assistés de la France et de l'Italie.

Front du Moyen-Orient
(Première Guerre mondiale)
La Prise de Lone Pine, peinture de la bataille de Lone Pine (en) de 1915.
Informations générales
Date -
(4 ans et 1 jour)
Lieu Afrique du Nord, Arabie, Caucase, Moyen-Orient
Issue

Victoire des Alliés

Changements territoriaux Partition de l'Empire ottoman
Belligérants
Alliés

Soutiens :
Empires centraux
Commandants
Forces en présence
  • 2 550 000
  • 1 000 000
  • 150 000
  • 100 000
  • 50 000
  • 15 000
  • 2 000

Total : 3 867 000
  • 2 800 000
  • 20 000
  • 9 000
  • 6 000

Total : 2 835 000
Pertes
  • 1 005 000
  • 140 000
  • 47 000

Total : 1 192 000
  • 772 000

Total : 772 000

Batailles

Front du Moyen-Orient


Front italien


Front d'Europe de l’Ouest


Front d'Europe de l'Est


Front africain


Bataille de l'Atlantique

En plus des forces régulières les belligérants ont utilisé des forces asymétriques dans la région. Il y avait du côté des Alliés les révoltés arabes et la milice arménienne participant à la résistance contre l'Empire ottoman (en). Les unités de volontaires arméniens et la milice formaient le Corps arménien de la République démocratique d'Arménie en 1918. Ce front a été le plus large de tous ceux de la Première Guerre mondiale.

Contexte historique

En 1914, l'Europe est divisée entre deux systèmes d'alliances : la Triplice et l'Entente. Dès 1906, la prévision d'une guerre au cours de laquelle les troupes germanoturques prendraient l'Égypte en traversant le canal de Suez et provoqueraient une révolte de l'Afrique musulmane déstabilisant ainsi les colonies de l'Entente poussent les Britanniques à élaborer un plan pour intimider les Orientaux et les forcer à signer une paix séparée.

Ce plan prévoyait une action offensive à la fois navale et terrestre pour prendre possession des Détroits, menacer Constantinople et obliger ainsi la Sublime Porte à la paix. Une telle offensive nécessitait un grand déploiement de navires de guerre ainsi que d'importantes troupes d'infanterie.

Déroulement du conflit

Le front sera théâtre de cinq campagnes principales : celles du Sinaï et de la Palestine, de Mésopotamie, du Caucase, perse et des Dardanelles. On peut également citer les campagnes d'Afrique du Nord, d'Arabie du Sud et la Grande révolte arabe de 1916-1918 contre l'autorité de l'Empire ottoman.

La participation de la Russie prit fin avec l'armistice d'Erzincan du , avant le désengagement total de la Russie révolutionnaire avec le traité de Brest-Litovsk. le .

Les Arméniens attendirent la conférence pour la paix de Trabzon (en) le qui mena au traité de Batoumi du . Les Ottomans acceptèrent l'armistice de Moudros avec les Alliés le , et signèrent le traité de Sèvres le ainsi que le traité de Lausanne le .

Campagne d'Afrique du Nord

Elle opposa principalement les Senoussi et des tribus berbères, appuyées par l'Empire ottoman et l'Empire allemand, au Royaume-Uni, à l'Italie et à la France dans le sud-ouest de la Libye et en Tripolitaine. Les Ottomans avaient l'intention d'ouvrir un nouveau front afin d'attirer les troupes britanniques combattant dans le Sinaï et en Palestine afin de réduire la pression que les Allemands subissaient de la part des Alliés sur d'autres fronts. Les Italiens, qui souhaitaient conserver les gains territoriaux qu'ils avaient faits par le biais du traité de Lausanne, participèrent au conflit.

Campagne du Sinaï et de Palestine

En 1917, les Britanniques étendent leur zone d'opération contre la Palestine ottomane dans deux batailles infructueuses à Gaza en mars et avril. Le , le général britannique sir Archibald Murray commence à envahir la province turque en tentant de percer la ligne Gaza-Beer-Sheva avec 16 000 soldats. L'attaque dirigée par les unités sous les ordres du général sir Charles Dobell est un échec en raison d'une mauvaise organisation des Britanniques, d'un manque de communication entre les unités d'infanterie et de cavalerie, d'une pénurie d'eau potable et de la résistance turque.

Les Turcs, qui disposent du même nombre de soldats, dans ce qui deviendra la première bataille de Gaza, perdent 2 500 hommes lors des combats, tandis que les pertes britanniques s'élèvent à près de 4 000 hommes. Murray est cependant autorisé à lancer une deuxième attaque contre les Turcs.

Campagne de Mésopotamie

De 1914 jusqu'à la fin de la guerre en 1918, les forces britanniques et indiennes affrontent les forces ottomanes bien supérieures en nombre en Mésopotamie.

En 1914, les Britanniques possédaient les riches gisements pétrolifères du Koweït mais ils rêvaient de s'emparer de la région de Bassorah, elle aussi riche en pétrole et aux mains de l'Empire ottoman. L'entrée en guerre de la Turquie le 29 octobre 1914 aux côtés des Allemands va permettre aux Britanniques de s'emparer de la Mésopotamie et de ses richesses[1].

Les Britanniques décident de réagir à la suite de l'entrée en guerre de la Turquie et envoient la 6e division indienne débarquer en Mésopotamie afin de protéger le pétrole koweïtien. La raffinerie de pétrole d'Abadan est prise début novembre. Mais pour la protéger des contre-attaques turques, la prise de Bassorah est nécessaire. La 6e division indienne s'élance à l'attaque de la ville le 14 novembre 1914 et finit par s'en emparer le 23 novembre.

Campagne du Caucase

La campagne du Caucase s'étendit du Caucase à l'Anatolie orientale jusqu'à Trabzon, Bitlis, Muş et Van. La flotte russe se déploya dans la région de la mer Noire contrôlée par l'Empire ottoman.

Le 23 février 1917, l'avancée russe fut stoppée par la Révolution russe et par la suite l'Armée du Caucase en pleine désintégration fut remplacée par les forces armées de l'Arménie nouvellement créée comprenant les volontaires et les irréguliers arméniens.

En 1918, la région vit également la création de la République de Caspienne centrale et de la République démocratique d'Arménie, ainsi que l'arrivée d'une armée alliée du nom de Dunsterforce (en) composée de troupes d'élite issues des Fronts de Mésopotamie et de l'ouest. L'Empire ottoman et l'Allemagne s'affrontèrent à Batoumi lors de l'arrivée de l'expédition allemande dans le Caucase dont la mission principale était de sécuriser les champs de pétrole et l'oléoduc de Bakou à Batoumi.

Le 3 mars 1918, la campagne se termina entre l'Empire ottoman et la Russie avec la signature du traité de Brest-Litovsk et le 4 juin, l'Empire ottoman signa le traité de Batoumi avec l'Arménie. Cependant, il resta en guerre avec la République de Caspienne centrale, l'Arménie orientale ayant fait sécession et la Dunsterforce de l'Empire britannique jusqu'à l'armistice de Moudros signé le 30 octobre 1918.

Campagne de Perse

La Perse – l'actuel Iran – était neutre lors de la Première Guerre mondiale, mais a été affectée par la rivalité entre les Alliés et les empires centraux. La Perse a des réserves significatives de pétrole et est stratégiquement située entre l'Afghanistan et trois États participant au conflit : l'Empire ottoman, la Russie et l'empire britannique.

Le seul combat principal dans ce théâtre d'opération s'est produit quand une force composée principalement de Russes s'est déplacée au sud à travers la Perse occidentale, afin d'essayer d'aider la garnison britannique assiégée à Kut, vers la fin de 1915, mais ils étaient toujours à 90 kilomètres de la frontière mésopotamienne quand les forces britanniques assiégés se sont rendues.

Des accrochages mineurs se sont produits dans ce secteur tout le reste de la guerre, la plupart du temps autour de la ville de Hamadan. La Russie a eu des vues au cours de ces opérations, espérant atteindre le golfe Persique et y établir un port, mais elle n'a pu atteindre cet objectif.

Notes et références

  1. Les Canonnières du Tigre 1914-1917, Vice-amiral Wilfrid NUNN, commandant des forces navales en Mésopotamie, Payot, 1933

Annexes

Bibliographie

  • (en) David R. Woodward, Hell in the Holy Land : World War I in the Middle East, Lexington, The University Press of Kentucky, , 280 p. (ISBN 978-0-8131-4674-4, OCLC 865333847, lire en ligne)
  • William E D Allen et Paul Muratoff, Caucasian battlefields : a history of the wars on the Turco-Caucasian border, 1828-1921, Nashville Skokie, Battery Press Articles of War, coll. « Classic history of the war », , 614 p. (ISBN 978-0-89839-296-8, OCLC 248296179)

Liens externes

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