Gaël Bordet
Biographie
Après avoir passé son enfance en Afrique (Côte d'Ivoire et Sénégal[2]), Gaël Bordet est d'abord devenu sociologue, s'intéressant plus précisément aux questions relatives au partage de l'eau dans le bassin du Jourdain, puis s'orientant vers la sociologie du théâtre[3]. Il se consacre désormais à l'écriture de fiction.
Petit-fils de Joseph Kerharo, pharmacien-botaniste et spécialiste de la pharmacopée africaine traditionnelle, il a retracé le parcours de son grand-père dans un article synthétique[4]. Cette filiation l'a d'ailleurs amené à s'intéresser toujours davantage au continent africain, auquel il se déclare « profondément attaché »[5], et dont il n'a de cesse d'« explorer la diversité des traits culturels, les contrastes, les imaginaires et les formes d’expression artistiques les plus variées »[5].
Œuvre
Son premier roman, Le Cas Rubis C. (Petits contes à régler, tome 1), paru en février 2011 chez Bayard (collection Millézime)[6], revisite les contes de Perrault : le Cyclone, un organisme secret, envoie une équipe de jeunes agents dans les Royaumes de Perrault afin qu'ils enquêtent sur l'ensorcellement du Chaperon rouge, alias Rubis C. Ce livre est lauréat du Prix NRP de littérature jeunesse 2011 [7], et du Prix Goupil 2011 décerné par un jury de jeunes lecteurs vichissois [8]. Également présélectionné pour le Grand prix de l'Imaginaire 2012 dans la catégorie "Romans jeunesse francophones"[9], ce titre a été placé en sur la liste de 'Lectures pour les collégiens' recommandées par le ministère de l'Éducation nationale[10].
« Inspiré à la fois par Shakespeare et les séries américaines, Le Cas Rubis C. mêle avec virtuosité le réel et l'imaginaire »[11]. Ce faisant, il propose une réflexion sur les codes et les jeux littéraires, et revisite le genre des contes de fées en établissant un parallèle avec la mythologie grecque[12]. Ainsi, « en s'inspirant des personnages des mythes et des contes (Cendrillon, le Petit Chaperon rouge, etc.), l'auteur les réinvente dans une aventure hyper-contemporaine »[13]. De ce fait, si ce « roman d’espionnage dans lequel les enquêteurs adolescents affrontent des enchanteurs pervers et des fées maléfiques emprunte au merveilleux certains de ses motifs, structures ou personnages, (il) n’en assume pas moins résolument (son) identité générique première, si bien qu’il faudrait alors parler de croisement entre les modèles, allant de la conflagration entre les codes (...) à leur complémentarité (...) »[14].
Son deuxième roman, L'Affaire Sherlock H., second tome des Petits contes à régler, paraît en juin 2013. Il a pour figure centrale le détective consultant Sherlock Holmes, célèbre personnage créé par Sir Arthur Conan Doyle. Confronté à son passé, Holmes est lancé sur les traces de son propre meurtrier en compagnie des jeunes agents du Cyclone – déjà présents dans Le Cas Rubis C. – chargés de lui venir en aide[15]. Le défi est ainsi de taille pour le détective : « Comment Sherlock Holmes et son caractère rationnel pourra-t-il accepter la réalité à laquelle Le Cyclone le confronte ? Et comment résoudra-t-il une affaire qui le fait entrer de plain-pied dans le monde de l'imaginaire, alors même que son créateur et Moriarty veulent plus que jamais sa mort ? »[16]
En , Gaël Bordet figure parmi les douze lauréats[17] du concours de nouvelles Émergences, les auteurs pour les auteurs, organisé par la Charte des auteurs et des illustrateurs jeunesse afin de mettre en lumière des écrivains en voie de professionnalisation[18]. Sa nouvelle, Mamie s'est fait la malle, est sélectionnée avec onze autres textes par un jury composé d'auteurs (Marie-Aude Murail, Clémentine Beauvais, Camille Brissot et Guillaume Nail), de professionnels de l'Édition, et de jeunes lecteurs. Les douze nouvelles retenues ont été réunies dans un recueil, traduit en anglais par Vineet Lal sous le titre Rising Stars ![19]
En , paraît le troisième roman de l'auteur, Fureur Moustache, avec des illustrations d'Arnaud Poitevin. Il s'agit d'une parodie burlesque autour du pouvoir totalitaire, dont l'action se situe dans le royaume imaginaire de Zanzivar, « construit tout en bonbons »[20]. Dans ce roman « au scénario loufoque »[21], « tout en rebondissements et en chausse-trappes (...) et mené tambour battant »[22], « l’auteur a multiplié les trouvailles originales et les astuces pour abolir la tyrannie sous toutes ses formes »[23], et « tourner en dérision les dictatures et leur cortège d'absurdités »[24].
En , paraît Djoliba (La vengeance aux masques d'ivoire)[25]. Ce roman, destiné aux grands adolescents et jeunes adultes, propose une enquête policière dans l’empire du Mali au XIVe siècle, « où les croyances, les mythes et la magie noire s'entremêlent »[26], au long du fleuve Niger, dénommé Djoliba en mandingue. Le jeune héros et narrateur, Tiamballé, « va s’inventer un nouveau destin, celui de détective en herbe et de griot, dans un monde peuplé de génies, de guérisseurs et de forces invisibles »[27]. Il s'agit d'un roman « au charme puissant, empreint d’une poésie singulière. Celle des paysages et des cultures de l’Afrique de l’Ouest médiévale, que le lecteur découvre à travers le regard du narrateur, Tiamballé, jeune garçon de la corporation des pêcheurs bozos méprisé par son père qui ne supporte pas d’avoir un fils boiteux »[28]. Ce roman policier « d'une grande originalité (...) mêle habilement les genres (...) et nous emmène à la découverte d’une époque et d’une culture rarement représentées dans la littérature jeunesse. »[29]
Bibliographie
Romans
- Djoliba (La vengeance aux masques d'ivoire), Hélium, Fictions, 2021, 240 p. (ISBN 978-2-330-15346-5)
- Fureur Moustache, Éditions Milan, Littérature 8-10 ans, 2021, 176 p. (ISBN 978-2-408-01863-4)
- L'Affaire Sherlock H. - Petits contes à régler T.2. Bayard, collection Millézime, 2013, 418 p. (ISBN 978-2-7470-3616-0)
- Le Cas Rubis C. - Petits contes à régler T.1. Bayard, collection Millézime, 2011, 425 p. (ISBN 978-2-7470-3432-6)
Nouvelles
- Mamie s'est fait la malle, in Émergences. 12 nouvelles pour la jeunesse, nouvelle n°2. Édité par la Charte des auteurs et des illustrateurs jeunesse, 2018, 103 p. Traduction anglaise numérique sous le titre Rising Stars ! par Vineet Lal.
Prix et distinctions
- 2011 : Prix NRP de littérature jeunesse, pour Le Cas Rubis C.
Références
- Notice d'autorité Bibliothèque Nationale de France
- Entretien avec l'auteur réalisé par le blog "Coffee & Books"
- Bibliographie de l'auteur sur le site K-Libre
- « Joseph Kerharo, itinéraire d'un arpenteur : la naissance de l'ethnopharmacognosie », revue Incursions n°4, mai 2010
- présentation de l'auteur sur le site d'hélium éditions
- Site de Bayard Éditions
- Remise du prix NRP de littérature jeunesse 2011-2012
- Quotidien La Montagne, article et entretien parus le 21 octobre 2011.
- GPI — Palmarès 2012 sur gpi.noosfere.org
- Lien vers une sélection de titres autour du merveilleux, recommandés, sur son site Éduscol, par le ministère de l'Éducation nationale
- Corinne Abensour, revue NRP Collège - L'enfant dans la littérature, janvier 2012.
- Magazine littéraire en ligne ActuaLitté, chronique du 13 juin 2011
- Perrine Parageau, pages "actu-livres" du magazine Je Bouquine, n°328, juin 2011, « Pourquoi il faut lire Petits contes à régler, Le Cas Rubis C. »
- Laurent Bazin, revue Strenae, « Une communauté désenchantée ? Métamorphoses du merveilleux dans le roman contemporain pour adolescents. », août 2015.
- Société Sherlock Holmes de France (SSHF), présentation du roman
- Catherine Thiéry, chronique du livre sur le site K-Libre, 30 septembre 2013
- ActuaLitté : « Les douze lauréats d'émergence, concours pour soutenir la jeune création. »
- La Charte des Auteurs et Illustrateurs Jeunesse : « Concours émergences ! Les auteurs pour les auteurs. »
- ActuaLitté : « Émergences : accompagner les jeunes auteurs, dès leurs débuts. »
- Présentation du roman sur le site des éditions Milan
- Charline Peeters, Page des libraires : « Fureur Moustache de Gaël Bordet »
- Article de Clément Bénech, Marianne : « L'Enfant Océan, Fureur Moustache... Notre sélection de livres jeunesse »
- Opalivres
- Chronique de Cécile Jaurès, La Croix : « Fureur Moustache »
- Présentation du roman sur le site des éditions hélium
- Chronique du roman dans Citrouille n°89, revue de l'Association des Librairies spécialisées jeunesse, ou, Librairies Sorcières, p.62 : « Djoliba - La vengeance aux masques d'ivoire »
- Chronique de Cécile Jaurès, La Croix : « Djoliba, la vengeance aux masques d'ivoire »
- Chronique de Michel Abescat, Télérama : « Roman pour ados : “Djoliba”, un captivant voyage sur les traces d’un assassin dans le Mali médiéval »
- Chronique du roman par Camille Billard, dans "La Bibliothèque des ados", sur France Inter
Liens externes
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