Gare de Cerfontaine

La gare de Cerfontaine est une ancienne gare ferroviaire belge de la ligne 132 Charleroi-Vireux, située sur le territoire de la commune de Cerfontaine, dans la province de Namur.

Cerfontaine

Le deuxième bâtiment de la gare en 2013.
Localisation
Pays Belgique
Commune Cerfontaine
Adresse Rue de la Gare
5630 Cerfontaine
Coordonnées géographiques 50° 10′ 15″ nord, 4° 24′ 33″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire Désaffectée
Exploitant Fermée
Caractéristiques
Ligne(s) 132 Charleroi - Treignes
Voies Déposées
Historique
Mise en service
Fermeture
Protection
(classé monument)
Géolocalisation sur la carte : province de Namur
Géolocalisation sur la carte : Belgique

Elle est mise en service en 1853 par la Société du chemin de fer de l'Entre-Sambre-et-Meuse. En 1920, un nouveau bâtiment, qui surplombe les voies sur un pont, est ouvert par les Chemins de fer de l'État belge. La gare est fermée en 1970, du fait de la création des lacs de l'Eau d'Heure qui submerge une portion de l'ancienne ligne, ce qui nécessite d'utiliser un nouveau tracé qui ne passe pas par la gare.

Fermé et désaffecté, l'ancien bâtiment devient la propriété du Ministère de l'équipement et des transports (MET) de la région wallonne et est, à partir de 1973, utilisé par le Musée de Cerfontaine (musée régional). L'ensemble des superstructures du bâtiment et du pont sont classées monument par l'Arrêté Royal du 3 janvier 1992.

Situation ferroviaire

Établie sur un pont qui surplombe l'ancienne voie, la gare de Cerfontaine est située au point kilométrique (PK) 33,50 d'une section désaffectée de la ligne 132, de Charleroi à Vireux Molhain, entre les gares également désaffectées de Falemprise et de Senzeilles.

Histoire

Première gare (1853-1913)

La gare de Cerfontaine est mise en service le par la Société du chemin de fer de l'Entre-Sambre-et-Meuse, lorsqu'elle ouvre à l'exploitation la section de ligne, à voie unique, de la gare de Silenrieux à celle de Cerfontaine[1],[2]. Elle dispose d'un bâtiment voyageurs de style néo-classique, établi en parallèle aux voies.

Gare terminus pendant six mois, elle devient une gare de passage lors de l'ouverture de la section suivante, de la gare de Cerfontaine à celle Mariembourg, le [1]. En novembre de cette même année la desserte est trois trains de voyageurs en direction de Mariembourg, trajet d'environ 30 minutes, et de deux en direction de Walcourt (origine de la ligne), trajet d'environ 25 minutes[3].

Le elle devient une gare du réseau de la nouvelle compagnie du Grand Central Belge issue de la fusion entre la Société du chemin de fer de l'Entre-Sambre-et-Meuse et celle des Chemins de fer de l’Est belge et le elle entre dans le réseau des Chemins de fer de l'État belge lors de son rachat du réseau précédent[1].

Seconde gare (1913-1970)

La décision de construire un nouveau bâtiment est prise vers 1905 lorsque l'importance du trafic nécessite d'ajouter sur toute la ligne une deuxième voie à la voie unique d'origine. À la même époque, la ligne 136B de Florennes (Entre-Sambre-et-Meuse) à Philippeville (ancien emplacement) est prolongée afin de rejoindre la ligne 132 à Senzeilles, rendant possible un trajet direct sans rebroussement de Cerfontaine à la nouvelle gare de Florennes-Central.

La construction du nouvel édifice débute en 1913, mais il est arrêté avant son achèvement du fait de la Première Guerre mondiale. Les travaux reprennent après la fin du conflit et s'achèvent en 1920. Le bâtiment qui offre la particularité d'être établi, sur un pont, au dessus des deux voies est de style éclectique[4]. Sa conception est due à Léon Pèche, un Cerfontainois ingénieur en construction civile, affecté au groupe de Namur au service des nouvelles constructions. La rumeur publique dit qu’il a prévu un pont en face de la maison du bourgmestre et conseiller provincial — un notable influent — pour lui faciliter la vie, à la suite de la suppression d’un passage à niveau devant lequel il fallait attendre de longs moments à cause des interminables manœuvres des locomotives qui desservaient les quelques ateliers raccordés au chemin de fer[5].

Pendant la Seconde Guerre mondiale un avion américain P-38 Lightning, chasseur bipoutre, attaque la locomotive d'un train de voyageurs arrêtée sous le pont de la gare. Deux personnes sont tuées et 18 blessées (5 sont transportées à l'hôpital civil de Charleroi et les autres rentrent chez elles après avoir reçu des soins sur place)[6].

Fermeture

Après ce nouveau conflit, le trafic de la ligne diminue aussi bien pour marchandises que pour les voyageurs. En 1963 le terminus des trains de voyageurs est ramené Mariembourg après la fermeture des tronçons venant de Treignes et Couvin. Mais pour la gare de Cerfontaine sa fermeture est programmée lors de la construction des Barrages de l'Eau d'Heure qui vont créer les lacs de l'Eau d'Heure qui vont submerger une partie de la ligne. Un nouveau tracé est aménagé, en partie sur d'anciennes lignes, entre les gares de Walcourt et de Neuville-Sud[1].

Gare de Cerfontaine par Pierre Meeuwig (carte postale)

La gare est fermée après le passage du dernier train de voyageurs à 22 heures le [7]. La nouvelle section de la ligne est inaugurée le lendemain [1].

Patrimoine ferroviaire

La première gare, démolie vers 1913, était identique aux gares standard de la Compagnie de l'Entre-Sambre-et-Meuse, notamment les gares de Saint-Lambert et de Florennes-Entre-Sambre-et-Meuse qui existent toujours ainsi que celle, démolie, de Couvin. Le pont de la nouvelle gare trouve ses appuis là où se trouvait la gare de 1853.

Le deuxième bâtiment de la gare, ouvert en 1920 et fermé au service ferroviaire en 1970, est un édifice construit sur un pont sous lequel passaient les deux voies de la ligne. Il est de « style éclectique en moellons de marbre et en briques »[7]. Après sa fermeture il devient la propriété du Ministère de l'équipement et des transports (MET) de la région wallonne[8]. Le un musée de la « vie régionale » s'installe dans le bâtiment et prend le nom de « Musée de Cerfontaine »[7].

Le bâtiment, avec le pont, les escaliers, les rampes et le mur de soutènement sont classés comme monument le . En 2009, le bâtiment qui n'a pas été restauré depuis sa fermeture nécessiterait des réparations et une rénovation[8].

Notes et références

  1. P. Pastiels, « Ligne 132 : Charleroi – Mariembourg », Le Rail, (lire en ligne, consulté le ).
  2. Arnould Froment, « Le chemin de fer de l'Entre-Sambre-et-Meuse », dans Walcourt et son passé : histoire, toponymie, Charleroi, Éditions Héraly, , p. 114-122.
  3. « Horaire de la ligne de Walcourt à Mariembourg » (Fiche horaire reproduite en reproduit en carte postale par le Musée de Cerfontaine en 1984), L'Ami de l'Ordre, .
  4. Marc Eloy, Dominique Istaz, Marc Vandeperre et al., Itinéraire des gares rurales : 68 km à la découverte des sites ferroviaires de l'Entre -Sambre-et-Meuse, de Marienbourg à Cerfontaine par Florennes, Bruxelles, Société Royale belge de Géographie / DIRE, coll. « Hommes et paysages » (no 4), , 47 p..
  5. André Lépine, « La gare de Cerfontaine », cahier du Musée de Cerfontaine, no 41, .
  6. « Rapport officiel de la Croix-Rouge locale », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 22 « Souvenirs de guerre à Cerfontaine (1940-1945) », .
  7. « Le Musée de Cerfontaine », sur Musée de Cerfontaine (consulté le ).
  8. Parlement Wallon session 2008-2009 : Compte rendu intégral séance publique de la commission de l'économie, de l'emploi, du commerce extérieur, du patrimoine et de la formation du mardi 3 mars 2009, , « Question orale de M. Borsus à M. Marcourt, Ministre de l'économie, de l'emploi, du commerce extérieur et du patrimoine sur « la gare de Cerfontaine » », p. 26-28 lire en ligne=http://nautilus.parlement-wallon.be/Archives/2008_2009/CRIC/cric75.pdf.

Voir aussi

Bibliographie

  • Itinéraire des gares rurales, 68 km à la découverte des sites ferroviaires de l’Entre-Sambre-et-Meuse, de Mariembourg à Cerfontaine par Florennes, Sté Royale Belge de Géographie, 1988, 47 pages, ill. (disponible au Musée de Cerfontaine qui en est co-éditeur)
  • André Lépine, La gare de Cerfontaine, Cahier no 41 du Musée de Cerfontaine, 2004, 23 pages, ill. et cartes.
  • André Lépine, La ligne 132 en cartes postales anciennes, Cahier du Musée de Cerfontaine n° 500, 1988, 120 vues. 

Articles connexes

Liens externes

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