Gaston-Pierre de Lévis-Mirepoix
Gaston-Pierre-Charles de Lévis-Lomagne, marquis puis duc de Mirepoix, comte de Terride, vicomte de Gimois, « maréchal de la Foi[1] », est un aristocrate et militaire français né à Belleville dans le diocèse de Toul en Lorraine le et mort le à Montpellier.
Gaston-Pierre-Charles de Lévis duc de Mirepoix | ||
Surnom | Duc de Lévis-Mirepoix | |
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Naissance | à Belleville en Lorraine |
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Décès | à Montpellier |
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Origine | Français | |
Allégeance | Royaume de France | |
Dignité d'État | Maréchal de France | |
Années de service | 1715 – 1757 | |
Conflits | Guerre de Succession d'Autriche | |
Distinctions | Chevalier des Ordres du Roi Ordre de Saint-Michel et Ordre du Saint-Esprit |
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Hommages | L'assaisonnement mirepoix est nommé en son honneur | |
Autres fonctions | Ambassadeur de France à Vienne Ambassadeur extraordinaire à Londres Lieutenant-général et gouverneur des Pays de Vivarais et Velay, du diocèse d'Uzès et de la province du Languedoc |
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Famille | Maison de Lévis | |
Il est fait maréchal de France en 1757, sous le règne de Louis XV.
Biographie
Origines et famille
Gaston Pierre Charles de Lévis descend de la Maison de Lévis, une ancienne famille noble des Yvelines, du village de Lévis dans le Hurepoix dont l'origine remonte au XIIe siècle. Installée dans le Languedoc du temps de la croisade contre les Albigeois.
Il est le fils unique de Pierre-Louis de Levis de Loumagne, comte de Terrides, puis marquis de Mirepoix, « maréchal de la Foi » et d'Anne-Gabrielle Olivier, sa femme.
Son cousin, François Gaston de Lévis se distingue pendant la guerre de Sept Ans en Nouvelle-France lors de la Bataille de Sainte-Foy et sera fait, comme lui, maréchal de France.
Carrière militaire et diplomatique
Ayant perdu son père à l'âge de deux ans, le , sa mère à huit ans, il se retrouve orphelin très jeune.
En 1715, à l'âge de seize ans, il entre dans le corps des mousquetaires du Roi, et à dix-neuf ans il obtient le grade de colonel du régiment de Saintonge Infanterie, , puis du régiment de La Marine Infanterie en 1734. La même année, il est promu brigadier.
En 1735, à l’occasion des négociations pour le traité de paix entre la France et l’Autriche, il a été décidé d’échanger des ambassadeurs. Mirepoix est nommé ambassadeur de France puis ministre plénipotentiaire à Vienne auprès de l’empereur. Le , soit quelques jours avant la signature du traité de paix, il entre dans la ville avec un cortège de 64 carrosses. Mirepoix assure, par les remarquables transactions qu’il mène, la possession de la Lorraine à la France (). La province sera offerte à Stanislas Leszczyński, ancien roi de Pologne et beau-père de Louis XV. Ceci lui vaudra de recevoir le cordon du Saint-Esprit, reçu le .
Il rentre en France où le roi le nomme maréchal de camp en 1739. Pendant la guerre de Succession d'Autriche, il est de tous les combats, il marchera sur la Bohême en 1742, on le trouve à Lauffeld au côté du maréchal de Saxe, il participe à la victoire de Montalbon où son attitude lui vaut le titre de lieutenant-général en 1744. Il combat en Provence, dans le comté de Nice et en Italie en 1746. Nommé gouverneur de Brouage en 1747, il devient ensuite ambassadeur extraordinaire à Londres entre 1749 et 1755 où il tente vainement de négocier avec le cabinet britannique pour éviter un affrontement des deux monarchies en Nouvelle-France[2].
Un épisode pittoresque se produisit lors de la guerre contre le Piémont : au cours d’une promenade à cheval avec son neveu Lévis-Ajac, il tombe nez à nez avec un bataillon de Piémontais. Ceux-ci, loin de penser que deux officiers généraux sont seuls et présumant la présence de troupes derrière eux, se rendent aux deux hommes qui ramènent leurs prisonniers au camp français. Il s’empare de Fréjus et oblige les Piémontais à repasser le Var.
Il est nommé duc de Mirepoix le , tant pour ses talents militaires que pour ses capacités de diplomate. Nommé lieutenant-général et gouverneur des Pays de Vivarais et Velay, du diocèse d'Uzès et de la province du Languedoc en 1755, il est fait maréchal de France le par Louis XV.
Il meurt le à Montpellier. Il avait par testament exclu les filles des branches collatérales, ce qui interdisait aux autres Lévis d’accéder au duché à moins de se marier avec une Lévis-Mirepoix.
Mariages et descendance
Il épouse en 1733 Anne-Gabrielle-Henriette Bernard de Rieux, fille de Gabriel Bernard, comte de Rieux, président au Parlement de Paris, et de Suzanne Marie Henriette de Boulainvilliers, sa seconde épouse. Elle est la petite-fille du financier Samuel Bernard et de l'historien et écrivain Henri de Boulainvilliers. Elle meurt en couches à quinze ans et demi, le .
En 1739, il se remarie avec Anne-Marguerite-Gabrielle de Beauveau-Craon (née en 1707), veuve de Jacques-Henri de Lorraine, prince de Lexing [3], fille de Marc de Beauvau prince de Craon, Grand d'Espagne, et d'Anne Marguerite de Ligniville.
La maréchale de Mirepoix fréquente assidûment la Cour. Par la position élevée de son mari, elle mène grand train, tient table ouverte. Son cuisinier inventera une préparation à base de légumes émincés et d'épices, encore désignée sous le nom de mirepoix[4].
Il ne laisse pas d'enfant de ces deux unions [5].
Pour approfondir
Bibliographie
- Georges Martin, Histoire et généalogie de la Maison de Lévis, 2007, Lyon, l'auteur, 272 p, p. 44-59 (ISBN 2 901990 06 1)
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
- La famille de Lévis-Mirepoix porte le titre de « maréchal de la Foi ». Il remonte à la croisade des Albigeois au XIIIe siècle. La fonction de maréchal, gérant les affaires militaires de l'armée croisée, fut conférée au seigneur Guy Ier de Lévis, qui la fit descendre à ses héritiers.
- Edmond Dziembowski, La Guerre de Sept Ans, Perrin 2015, p. 86
- Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, Mémoires, édition intégrale présentée par Emmanuel de Waresquiel, Robert Laffont, Paris, 2007 : note 2, page 52. Talleyrand dit qu'elle fut de celles, avec la comtesse de Béarn et une princesse de Talmont, qui acceptèrent les premières de paraître dans l'intérieur du roi aux côtés de la nouvelle favorite de Louis XV, Madame du Barry.
- Dictionnaire de l'Académie française, neuvième édition. Le Larousse du XXe siècle en six volumes, Paris, 1931, en donne une définition différente : « Se dit d’une sauce qui est un jus de viande servant à accommoder des rôtis ou des légumes ».
- Georges Martin, Histoire et généalogie de la Maison de Lévis, Lyon, l'auteur, , 272 p. (ISBN 2 901990 06 1), p. 44-59
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