Gaston d'Andlau

Biographie

Carrière militaire

Joseph-Hardouin-Gustave est le fils de Armand-Gaston-Félix d'Andlau, maréchal de camp qui s'était fixé dans l'Oise où il représentait le canton de Liancourt au conseil général.

Sorti en 1844 (1842-1844 : promotion du Tremblement)[1], le second, de l'école de Saint-Cyr, il passa à l'école d'état-major. Lieutenant en 1847, capitaine en 1850, lieutenant-colonel en 1864 et colonel en 1869, il avait pris part successivement aux guerres de Crimée et d'Italie, et avait été promu officier de la Légion d'honneur en 1861.

Il fut officier d'ordonnance de Napoléon III[2].

Il avait rempli des fonctions diplomatiques à Vienne (Autriche), ainsi que diverses missions militaires en Allemagne, lorsque éclata la guerre de 1870.

Chargé du service des opérations au grand état-major de l'armée du Rhin, il assista aux diverses batailles qui furent livrées autour de Metz, et fut, après la capitulation de Bazaine, conduit prisonnier en Allemagne et interné à Hambourg.

Il n'attendit pas son retour en France pour exprimer, dans une lettre du , qui fut rendue publique, les sentiments qu'avait inspirés à la garnison de Metz la trahison de son chef ; il fut mis en disponibilité.

Rendu à la liberté, il publia sous cette signature transparente: « Un officier supérieur de l'armée du Rhin », un livre intitulé Metz, campagnes et négociations (1871) qui obtint un vif succès. L'auteur, bientôt dévoilé, fut appelé comme témoin au procès Bazaine : sa déposition fut accablante pour l'accusé.

Au sénat de la IIIe République

Joseph-Hardouin-Gaston d'Andlau
Fonctions
Sénateur (Troisième République)
30 janvier 1876,
Réélu le 5 janvier 1879 (déchu)
Gouvernement  France
Groupe politique Constitutionnel de Centre gauche
Biographie
Résidence Oise

Porté dans le département de l'Oise aux élections sénatoriales du , comme candidat constitutionnel, se déclarant « rallié au nouvel ordre de choses institué par l'assemblée, » il fut élu au second tour de scrutin, le 3e et dernier, par 484 voix sur 778 votants.

Il siégea dans la fraction la moins avancée du centre gauche, et bien qu'il se fût prononcé pour la forme républicaine, il vota plus d'une fois avec la droite, ou s'abstint, comme dans le scrutin () sur la dissolution de la Chambre des députés.

L'année d'après (), il fut parmi les sénateurs « constitutionnels » qui se rapprochèrent timidement de la gauche.

Il fut réélu par son département le , avec 525 voix sur 774 votants, soutint de ses votes les ministères Dufaure et Waddington, se prononça néanmoins contre le retour des Chambres à Paris, vota en 1880 contre l'art. 7, et continua de flotter entre la gauche et la droite.

Il était général de brigade du .

Scandale des décorations

Dans ces dernières années, le général d'Audlau, dont la situation pécuniaire était de plus en plus embarrassée, avait peu à peu délaissé la politique pour s'occuper d'affaires. Compromis en 1887 dans les scandales de la « vente des décorations », il fut impliqué, au mois de novembre, dans un procès correctionnel, qui se termina par sa condamnation à 5 ans de prison et 3 000 francs d'amende pour « délit d'escroquerie ».

« - Attendu, dit le jugement rendu par la 10e chambre correctionnelle, que le général comte d'Andlau, voulant à tout prix se procurer de l'argent, tenait à son domicile une agence de décorations ... qu'il a eu recours à plusieurs personnes chargées de rechercher les gens qui pouvaient désirer la croix de la Légion d'honneur, moyennant une somme d'argent versée à titre de prêts ou de dons, en échange de la promesse qui leur serait faite de les faire décorer, promesse que le général d'Andlau, aussi bien que ses auxiliaires, savait très bien ne pouvoir et ne devoir jamais être réalisée,... etc. »

Ce jugement a été rendu par défaut, M. d'Andlau ayant quitté précipitamment le territoire français après les premières perquisitions opérées à son domicile.

Le comte d'Andlau fut déchu de son siège de sénateur le [3], et suspendu de tous ses droits de membre de la Légion d'honneur par décret du 30 décembre suivant, « aussi longtemps qu'il n'aura pas été jugé contradictoirement ou que le jugement rendu par défaut contre lui ne sera pas devenu définitif ». Il fut rayé des contrôles le [4].

Titres

Décorations

Armoiries

Figure Blasonnement
Armes de la Maison d'Andlau

D'or, à la croix de gueules.[5],[6],[7]

Vie familiale

Fils de Armand-Gaston-Félix d'Andlau ( - Paris - château de Verderonne), écuyer de Napoléon Ier[8], comte d'Andlau et de l'Empire, commandeur de la Légion d'honneur et Pauline Joséphine d'Hennezel de Gemmelaincourt ( - Nancy - château de Verderonne), Joseph Hardouin Gustave épousa, le , Berthe Le Pelletier de Saint-Rémy (née en 1840). Ensemble, ils eurent :

  1. Marie Pauline Anne Mathilde (née le ) ;
  2. Blanche Marie Laurence (), mariée, le , avec René de Sercey (18551912), ministre plénipotentiaire, dont postérité.

Notes et références

  1. « 26e promotion (1842-1844) Promotion du Tremblement sur www.saint-cyr.org La Saint-Cyrienne » (consulté le )
  2. Joseph d'Andlau sur roglo.eu
  3. « Joseph d'Andlau sur www.senat.fr » (consulté le )
  4. « Dossier LH/33/16 » (consulté le )
  5. Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : contenant la description des armoiries des familles nobles et patriciennes de l'Europe : précédé d'un dictionnaire des termes du blason, G.B. van Goor, , 1171 p. (lire en ligne), et ses Compléments sur www.euraldic.com
  6. Tout sur l'héraldique : dessin de blasons et d'armoiries sur toutsurlheraldique.blogspot.com
  7. Source : Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) sur www.heraldica.org
  8. Testu, Almanach impérial pour l'année 1810 : présenté à S.M. l'Empereur et Roi par Testu, Paris, Testu, (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

Article connexe

Liens externes

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