Georges-Olivier de Pannard

Georges-Olivier[1] de Pannard, religieux français né à Thubœuf[2], non loin de Lassay-les-Châteaux, et mort le , est un archevêque d'Aix-en-Provence du XVe siècle.

Georges-Olivier de Pannard O.S.A.
Biographie
Ordre religieux Ordre de Saint Augustin
Décès
Évêque de l'Église catholique
Consécration épiscopale
Archevêque d'Aix

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Origine

Il est issu d'une famille originaire de la Mayenne. Il est issu des Pannard, de la branche d'Ernée.

Il est tout d'abord reçu docteur en droit canon et peut alors entrer et faire profession religieuse dans la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon[3]. Au mariage de sa sœur Nicole de Pannard avec Jacques de la Roë, il rejoint l'Abbaye de la Roë qui était de l'ordre de Saint-Augustin.

Il est d'abord chanoine régulier de l'Abbaye de la Roë, puis en 1439 occupe les fonctions de secrétaire du chapitre de l'abbaye.

Cour du Roi René

Après un temps assez court, il est appelé à Aix via sans doute l'appui de Guy XV de Laval, frère de Jeanne de Laval, épouse du roi René, et de ses frères Guillaume et Yves, et même du premier échanson du roi René, son propre neveu. Olivier devient aussitôt le directeur spirituel de la reine Jeanne de Laval. Cette dernière obtient pour lui de l'archevêque d'Aix un canonicat dans le chapitre métropolitain de Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence.

Il est en 1450, chapelain du roi René, se préparant au doctorat à la faculté d'Angers. Déjà pourvu du prieuré de Saint-Jean-des-Mauvrets, il obtient encore du pape Nicolas V celui de Molières, .

Prieur de la Papillaie, confesseur de Jeanne de Laval, il suit la cour du roi René en Provence. Il est chanoine, chancelier de l'Université d'Angers. Le titre de conseiller d'État lui est donné par le roi, le .

En 1459, Robert Damiani, archevêque d'Aix, ayant été atteint d'une très grave maladie, le Pape lui donne immédiatement Olivier de Pannard pour coadjuteur, le  ; puis le , il devient le successeur définitif du pontife sur ce même siège d'Aix. Il devient archevêque d'Aix-en-Provence.

Archevêque d'Aix

Lors de la prise de possession de son siège comme métropolitain, le roi René et Jeanne de Laval lui font présent, au titre de joyeux avènement, de quelques reliques de saint André et de saint Étienne[4].

Œuvre religieuse

Dès lors, il se consacre entièrement à son œuvre religieuse. Ses premiers soins sont pour sa cathédrale restée incomplète[5]. Pour sa part, l'archevêque avait fait exécuter la dernière voûte de la chapelle de Notre-Dame de Pitié, ou des Âmes du Purgatoire.

Tous ces travaux sont terminés en 1474. Les noms des artistes qui lui avaient consacré leurs talents sont connus. Ce sont Hélion l'Auvergnat, Pierre Soqueti et Jacotin Paparoche[6].

Les travaux qu'Olivier de Pannard fait exécuter à son palais archiépiscopal ne sont pas moins considérables[7].

Domaines

Le château de Puyricard aujourd'hui.

Un échange de domaines divers qu'Olivier de Pannard peut conclure, en 1475, avec le roi René, provoque des avantages fort importants dans l'avenir pour ses successeurs.

Le roi, sur l'avis de ses médecins et de son conseil, ayant désiré posséder la terre de Payrolles, qui appartenait à l'archevêché, donna en retour ses domaines de Graveson et d'Aups. Quatre ans plus tard, à la place d'Aups, le souverain céda le Jardin du Roi, dit le Grand Clos, touchant à la ville d'Aix. Or ce fut sur l'emplacement de ce Jardin que seront élevés au XVIIe siècle, au profit de l'archevêché, de grands hôtels. Ces opérations seront la cause de très grands profits pécuniaires.

Quant au domaine de Gravesson, il est échangé avec la famille de Cabannes, afin d'assurer aux archevêques la seigneurie complète de Puyricard.

La confiscation de l'Anjou et danger bourguignon

Vassal rendant hommage au roi René (Aveu à René).

Le , le roi René lègue, par son troisième testament, l'Anjou et la Provence à son neveu, Charles III du Maine ainsi que le duché de Bar à René II de Lorraine, un fils de sa fille Yolande d'Anjou. Après avoir été informé de ce testament, le roi Louis XI étant lui-même son neveu fait occuper le duché, le , sous prétexte de l'absence d'héritier mâle direct. Le roi René tente de résister et de chercher l'appui de Charles le Téméraire qui eut une alliance en 1465, avec Jean II de Lorraine son fils. Néanmoins, à la suite d'un arrêt de procès au Parlement de Paris le , vraisemblablement en raison de l'âge du bon roi, Louis XI lui envoie ses meilleurs ambassadeurs. Le roi René accepte une pension de dix mille livres par an, à condition que, après sa mort, la Provence revienne à Charles III du Maine, dont Louis XI serait l'héritier, et que l'Anjou revienne au royaume de France[8],[9],[10]. À soixante-cinq ans, le roi René ne veut point commencer une guerre avec son neveu le roi de France.

Lorsque Louis XI vient à Lyon, René envoie dans cette ville Olivier de Pannard, archevêque d'Aix, accompagné d'Honoré de Berre, sieur d'Entravennes, et de Jean de Jarente, qui sont ses ambassadeurs. L'archevêque agit avec tant de prudence pour les intérêts de son mandant, que ce prince et le roi de France demeurèrent dans les meilleurs termes. Louis XI cesse alors toutes ses manœuvres dès qu'il fut assuré que Charles d'Anjou, neveu du roi René et son légataire pour le comté de Provence, laisserait cette contrée à la France, après lui. L'Anjou cesse dès lors d'être un apanage et entre définitivement dans le domaine royal.

À la mort du roi René, le , Olivier de Pannard préside à ses obsèques solennelles dans son église métropolitaine, où son corps demeure en dépôt pendant près de deux années. Olivier de Pannard, toujours dévoué à la reine Jeanne de Laval, est aussi par elle constitué l'exécuteur testamentaire de ses volontés dernières.

Après la mort du roi René, et pendant le règne éphémère de Charles III du Maine, qui lui succède en 1480, l'archevêque Olivier de Pannard jouit également de toute la confiance du prince. On le trouve effectivement presque toujours à ses côtés dans les actes où il reçoit les hommages de ses nouveaux sujets. Ainsi, le suivant, pour l'hommage de la ville d'Aix ; à Marseille, le 28 du même mois ; à Arles, le , et dans beaucoup d'autres cérémonies du même genre.

Mort

Exécuteur testamentaire de Yolande d'Anjou, femme de Charles V d'Anjou, au mois de janvier 1481.

Au mois de , se trouvant à Marseille, Olivier de Pannard tombe gravement malade et désire faire son testament[11].

Il meurt le (v. s.) et repose sous un mausolée qu'il s'était fait élever dans la chapelle de sa métropole. Cette chapelle est aujourd'hui celle des âmes du Purgatoire.

Son tombeau s'y trouve toujours. On y remarque l'inscription suivante gravée en lettres onciales[12].

Héraldique

Armes des Pannard déclarées au XVIIe siècle : d'argent à 2 bandes de gueules

Voir aussi

Sources

  • Hippolyte Sauvage, Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, 1910.

Notes et références

  1. L'archevêque d'Aix fut toujours désigné sous le prénom d'Olivier ; lui-même le prend dans son propre testament, du 21 septembre 1481, et ce prénom est seul inscrit dans l'épitaphe de son tombeau, qui existe toujours.
  2. C'est à tort que le Gallia Christiana novissima, p. 127, le fait naître au Mans, tandis que son tombeau employant l'expression natione Cenomanus entendait dire d'origine mancelle, appartenant à une famille mancelle.
  3. H. Fisquet, La France Pontificale.
  4. Abbé Vaucelle, Lettres de Nicolas V, p. 179 ; Gallia Christiana.
  5. Il y avait quelques parties à terminer et il voulut avoir l'honneur de la voir bientôt achevée. Il voulait bien y contribuer personnellement pour une large part ; mais par la persuasion, il eut à cœur d'obtenir que ses chanoines et ses prébendiers bénéficiers de Saint-Sauveur lui apportassent leur concours et leur contribution aux travaux. Le portail fut alors commencé : il se traduisait par des sculptures d'une grande délicatesse de travail et des statues de plusieurs personnages du temps, tels que saint Louis, évêque de Toulouse, Louis XI, roi de France, et Charles III de Provence, comte de Provence. Ces figures et ces ornements seront en partie détruits pendant la Révolution française.
  6. L'archevêque, pour cette entreprise, avait généreusement offert mille florins et ses chanoines y consacrèrent, en quelques annuités, les revenus d'une année de leurs dignités et de leurs prébendes.
  7. La mention en est faite en termes élogieux dans son inscription tumulaire, dans les termes suivants : Domorum archiepiscopalium mirifice constructor, aussi bien que dans le martyrologe de son église métropolitaine : Domorum ejus mirificus restaurator.
  8. Jean Favier, Louis XI, Fayard 2001, p. 782-783
  9. Jaques Heers, Louis XI, Perrin 1999, p. 82-83
  10. Jules Michelet, Histoire de France, Louis XI, Éditions des Équateurs 2008.p.  338
  11. L'original existe aux [[Archives départementales des Bouches du-Rhône]]. Il est naturellement écrit en latin. Il a été donné et traduit en français dans La France Pontificale. Le chapitre de sa métropole d'Aix y est constitué pour son légataire universel, et il demande tout d'abord que sa sépulture ait lieu dans son église de Saint-Sauveur d'Aix et dans la chapelle qu'il y a édifiée, sous l'invocation de Notre-Dame. À cet effet, pour ses funérailles, il lègue mille florins d'or. Ensuite, il fonde une grand messe chantée tous les jours dans cette même chapelle.
  12. Sa traduction française est  : Icy repose Monseigneur Olivier de Pennart, de vénérable mémoire, d'origine mancelle, très digne Archevêque de cette Métropole d'Aix, constructeur de l'admirable palais Épiscopal. Il augmenta et défendit ses droits de toutes sortes, et en instituant cette église comme son unique épouse, pour son héritière, à la louange de Dieu tout puissant et a l'honneur de la Vierge Marie, sa mère, il l'enrichit de joyaux précieux, et, de son vivant, il dota d'une riche façon la présente chapelle construite à ses frais et la consacra le 10 novembre 1470. il mourut le 5 des calendes de février 1484.
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