Georges Bergé

Georges Bergé (Belmont, - Mimizan, ) est un militaire français, Compagnon de la Libération. Ralliant les forces françaises libres dès 1940, il met sur pied une compagnie de parachutistes français avec lesquels il réalise les premières missions clandestine sur le territoire français occupé. Opérant aussi bien pour le Bureau central de renseignements et d'action français que pour le Special Operations Executive britannique, il s'illustre en Méditerranée lors de la destruction de plusieurs aérodromes allemands mais est fait prisonnier à cette occasion. Restant dans l'armée à l'issue de la guerre, il y exerce diverses fonctions de commandement et de représentation.

Pour l’article ayant un titre homophone, voir Georges Berger.

Pour les articles homonymes, voir Bergé.

Georges Bergé
Naissance
Belmont (Gers, France)
Décès
Mimizan (Landes, France)
Origine France
Allégeance République française
Forces françaises libres
Arme Infanterie
Grade Général de brigade
Années de service 19291962
Conflits Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Algérie
Distinctions Commandeur de la Légion d'Honneur
Compagnon de la Libération
Grand Officier de l'Ordre national du Mérite
Croix de guerre 1939-1945
Croix de la Valeur militaire

Biographie

Jeunesse et engagement

Georges Bergé naît le à Belmont dans le Gers d'un père fonctionnaire aux PTT[1]. Après ses études, il effectue son service militaire en 1929 à Mont-de-Marsan dans les rangs du 24e régiment d'infanterie[2]. Ayant suivi les cours d'EOR, il quitte le service comme sous-lieutenant de réserve en 1930 mais décide de s'engager trois ans plus tard et intègre l'école d'infanterie de Saint-Maixent-l'École[3]. Sorti lieutenant en 1934, il est détaché à l'armée de l'air et entre au Groupement parachutiste de l'Air no 601 à Reims[3]. En 1938, à la suite d'ennuis de santé l'empêchant de sauter en parachute, il retourne à l'infanterie[1].

Seconde guerre mondiale

Georges Bergé est capitaine au 13e régiment d'infanterie lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate[1]. Engagé dans la bataille de France, il est blessé par balles le près de Bousies dans le Nord[2]. Hospitalisé à Caen, il est ensuite évacué vers le sud-ouest de la France. Alors qu'il est de passage chez ses parents à Mimizan dans les Landes le , il entend à la radio le discours du maréchal Pétain annonçant l'armistice à venir[1]. Refusant la défaite, il embarque le 21 à Saint-Jean-de-Luz en direction de l'Angleterre[2]. Arrivé à destination, il rallie les forces françaises libres et, le 24, rencontre le général de Gaulle et propose à celui-ci de créer une unité parachutiste[3]. D'abord affecté au dépôt des FFL, puis à l'état-major de l'Air, il est mis, le , à la tête de la 1re compagnie d'infanterie de l'air qui vient d'être créée[3]. Il emmène son unité en stage à Ringway où il obtient son brevet de parachutiste puis suis une formation au sabotage en vue d'une action en France[3]. Du au , sous couvert du SOE, Bergé et quelques-uns de ses hommes réalisent l'Opération Savanna, première mission d'action clandestine sur le territoire français occupé[4],[5]. Bien que les objectifs initiaux de la mission n'aient pu être remplis, les précieux renseignements ramenés par Bergé concernant le fonctionnement du pays sous le joug allemand permettent aux services de renseignement français de gagner la confiance des services secrets britanniques[4],[5]. De retour en Angleterre, il met en place avec le BCRA une école de formation pour les futurs agents parachutés en France[6].

Le , Bergé et la 1re CIA sont envoyés à Damas et, de là, sur les rives du canal de Suez où sur un camp d'entraînement britannique ils forment des hommes du Special Air Service du major Stirling[3]. En , la 1re CIA est chargée d'attaquer six aérodromes ennemis dont les avions menacent le passage d'un convoi de ravitaillement en direction de Malte[2][7]. Georges Bergé et un groupe de quatre hommes se chargent de la base d'Héraklion en Crète[7]. Parvenant à détruire 20 appareils allemands, il est cependant capturé à l'issue de sa mission le [3][7]. Interné à l'Oflag X-C (en) à Lübeck, il y monte un réseau d'évasion avant d'être transféré au château de Colditz[3]. Il est libéré le grâce à l'avancée de la 3e armée du général Patton[2].

Après-guerre

Le conflit terminé, Georges Bergé sert à l'inspection des troupes parachutistes, au cabinet militaire du Gouvernement provisoire de la République française et à l'état-major général de la défense nationale[1]. Il part ensuite à Rome où il travaille à la représentation militaire à l'ambassade de France[1]. En 1951, il prend le commandement du 14e régiment d'infanterie parachutiste de choc jusqu'en 1953, après quoi il est adjoint du général commandant les troupes aéroportées jusqu'en 1957[3]. Parallèlement, en 1954, il passe un stage de sept mois à l'école de guerre espagnole[1]. De 1957 à 1959, il seconde le général commandant l'ALAT[1]. En pleine guerre d'Algérie, Bergé est envoyé dans la région de Constantine où il commande le secteur de Corneille en 1960[3]. Il est nommé général de brigade l'année suivante pour finalement être placé, à sa demande, en 2e section des officiers généraux en 1962[2]. Retiré dans le sud-ouest de la France, il est président d'honneur de l'amicale du SAS[1]. Georges Bergé meurt le à Mimizan[1].

Décorations

 
Commandeur de la Légion d'Honneur Compagnon de la Libération Grand Officier de l'Ordre national du Mérite
Croix de Guerre 1939-1945 Croix de la Valeur militaire Médaille de l'Aéronautique
Officier de l'Ordre de l'Empire Britannique
(Royaume-Uni)
Military Cross
(Royaume-Uni)
Cruz Militar
(Espagne)
Commandeur de l'Ordre de Georges 1er
(Grèce)
Commandeur de l'Ordre du Ouissam Alaouite
(Maroc)

Publications

  • Georges Bergé, « Commandos en Crète », Historia, no 19, (ISSN 1270-0835).
  • Georges Bergé, « Mission Savannah », Historia, no 31, (ISSN 1270-0835).
  • Georges Bergé, « Potentiels », Revue Défense nationale, .
  • Georges Bergé, « Le transport aérien d'assaut vertical », Revue des Forces Aériennes, no 114, .
  • Georges Bergé, « Une brèche dans le dispositif dissuasif de notre défense », Revue de la défense nouvelle, no 29, .

Hommages

Références

  1. « Biographie - Ordre National de la Libération »
  2. Jean-Christophe Notin, 1061 Compagnons : histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2)
  3. Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2)
  4. Bergé 1954.
  5. Forgeat 1992.
  6. Albertelli 2009.
  7. Bergé 1953.
  8. « Promotions EMIA depuis 1986 - Promotions E.M.I.A. », sur www.promotions-emia.fr (consulté le )
  9. Jean-Charles CAILLARD, « Général BERGÉ », sur www.guer-coetquidan-broceliande.fr (consulté le )

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la Résistance française
  • Portail de la Seconde Guerre mondiale
  • Portail de l’histoire militaire
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.