Grotte de Gatzarria

La grotte de Gatzarria (la grotte de « la pierre de sel » en basque) est un site préhistorique situé sur la commune d'Ossas-Suhare, dans le département des Pyrénées-Atlantiques, en France. Les fouilles successives y ont révélé des niveaux du Moustérien, Châtelperronien, Protoaurignacien, Aurignacien, et Gravettien. La grotte fait partie d'un ensemble de plusieurs grottes d'occupation préhistorique réparties dans le massif des Arbailles[1].

Grotte de Gatzarria
Localisation
Coordonnées
43° 08′ 14″ N, 0° 55′ 05″ O
Pays
Région
Département
Massif
Localité voisine
Caractéristiques
Signe particulier
grotte préhistorique
Localisation sur la carte de France
Localisation sur la carte des Pyrénées
Localisation sur la carte d’Aquitaine
Localisation sur la carte des Pyrénées-Atlantiques

Situation

La grotte de Gatzarria est un des sites régionaux de référence pour le Paléolithique moyen et supérieur dans l'ouest des Pyrénées[2]. Elle se trouve en Pays basque, dans l'ouest des Pyrénées, sur leur versant nord, en pays de Soule, au pied du massif des Arbailles. Elle s’ouvre sur le versant nord-est du mont Hargagne, à une altitude d’environ 270 mètres[2], au sud du petit village de Suhare[3].

Historique des fouilles

Depuis longtemps connue, elle n’a révélé sa richesse archéologique qu'à partir de 1950 : des vestiges paléolithiques sont identifiés par Pierre Boucher, professeur de dessin technique et archéologue, alors qu'il accompagne des spéléologues dans une tentative de désobstruction du boyau situé au fond de la cavité. Pierre Boucher, aidé de Michel Bouillon, mène une première fouille en 1951. Il est rejoint en 1952 et 1953 par Georges Laplace et François Bordes. Les travaux sont repris en 1956 par Georges Laplace et Boucher, interrompus en 1957, et relancés ensuite de 1960 à 1976[2].

La stratigraphie de la grotte couvre plusieurs phases du Paléolithique moyen, ainsi que plusieurs phases du Paléolithique supérieur ancien. Elle a été étudiée par Georges Laplace et Andoni Sáenz de Buruaga[2],[4]. Georges Laplace décède en 2004 et lègue ses collections au Musée national de Préhistoire. Le matériel est par la suite étudié de nouveau (faune, industrie en matières dures animales, industries lithiques) et les datations revues[5]. De nouvelles interprétations sont proposées pour la chronostratigraphie et les industries[2],[6]. S'y trouvent notamment une succession d'industries du Moustérien de type Quina et du Vasconien[7].

Stratigraphie

Stratigraphie et datation de la grotte de Gatzarria d'après les fouilles de 2017-2018[7],[2] :

Couche(s)Datation C14
avant le présent
non calibré
Industrie lithiqueChronologie isotopiqueMilieu
CbcsGravettien2 (glacial et sec)Milieu ouvert arctique
CbAurignacien récentCerf, cheval, bison, isard, loup, renard, ours des cavernes
Cbci–Cbf34250 +/-550
34400 +/-550
Aurignacien ancienCerf, cheval, bison, isard, loup, renard
Cjn1Protoaurignacien
Cjn233800 +/-550
36300 +/-700
Protoaurignacien
Cjn3Châtelperronien3 (froid et sec)Cerf, isard
Cj44200 +/-2000
45600 +/-2400
47200 +/-2800
Moustérien
CjmgMoustérien
Cjr> 47400MoustérienCerf
CrMoustérienCerf

Industries lithiques

Les outils des niveaux moustériens sont classés dans le faciès régional Vasconien[8].

Références

  1. Diego Garate, Raphaelle Bourrillon, « Les grottes ornées du massif des Arbailles (Pyrénées-Atlantiques) dans le contexte artistique du Tardiglaciaire », Bulletin de la Société Préhistorique Ariège-Pyrénées, tome LXIV, pages 73 à 84, (consulté le ).
  2. [Deschamps & Flas 2019] Marianne Deschamps et Damien Flas, « Paléolithique moyen récent et Paléolithique supérieur initial en contexte pyrénéen : les industries lithiques de la grotte Gatzarria (Ossas-Suhare, Pyrénées-Atlantiques) et leurs implications régionales », dans La conquête de la montagne : des premières occupations humaines à l’anthropisation du milieu (annales du 142e Congrès du CTHS, 25 avril 2017, Pau), Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, , sur books.openedition.org (lire en ligne), paragr. 5.
  3. « Grotte de Gatzarria au sud de Suhare, carte interactive » sur Géoportail..
  4. Laplace 1957, 1966a, 1966b et 1971, Saenz de Buruaga 1987 et 1991, Laplace et Saenz de Buruaga 2002-2003. Cité dans Deschamps & Flas 2019, paragr. 5.
  5. Tartar 2009, Deschamps 2009 et 2014, Barshay-Szmidt et al. 2012, Ready 2013, Ready et Morin 2013, Eizenberg comm. personnelle. Cité dans Deschamps & Flas 2019, paragr. 6.
  6. Marianne Deschamps, Damien Flas, Émilie Claud, Camille Mangier, Romain Mensan, Théo Minet, Eugène Morin, Sébastien Plutniak et Aurélien Simonet, La grotte Gatzarria à Ossas-Suhare (Pyrénées-Atlantiques). Rapport de recherche, Service régional d'archéologie de Nouvelle-Aquitaine, (lire en ligne)
  7. [Deschamps 2019] (en) Marianne Deschamps, « Identification of Quina and Vasconian technocomplexes in Gatzarria Cave (north-western Pyrenees), based on the stratigraphic, taphonomic and technological revision of the Georges Laplace collections », Comptes Rendus Palevol, vol. 18, no 5, , p. 569-586 (lire en ligne [sur sciencedirect.com], consulté le ).
  8. [Deschamps Thèse] Marianne Deschamps, La diversité culturelle au paléolitique moyen récent : le vasconien et sa signification au sein des faciès moustériens (thèse de doctorat), Université Toulouse le Mirail, (lire en ligne [PDF] sur tel.archives-ouvertes.fr).

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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