Groupe de résistance de Château-Gontier
Le Groupe de Résistance de Château-Gontier, fut créé au cours de l'année 1942 par Élisée Mautaint et André Counord. Ce réseau fait partie de Libération-Nord et couvre l'arrondissement de Château-Gontier en Mayenne
Histoire
Création
Au cours de l'année 1942, par des contacts entre anciens mobilisés, notamment entre Counord, Robert Lemonnier et Pierre Chabrun, des groupes de résistance se mettent en place à Château-Gontier. Au même moment, Élisée Mautaint[1], avait déjà mission de prospecter le Sud de la Mayenne. Le capitaine Counord et le général Lemonnier rejoignent les Indépendants de la Mayenne et en , prennent contact avec le groupe de résistants de Sablé où ils retrouvent Victor Daum, Michel Lemore et Georget.
Réseau d'action
André Counord prit la tête du groupe de Château-Gontier : il est composé initialement d'une dizaine de personnes dont Jean Delhommeau, Guillaumeau, Robert Lemonnier, et le gendarme Cantel. Élisée Mautaint et Ripoche (de Ménil), secrétaires de mairie instituteurs, se chargent de fournir ceux qui en avaient besoin en fausses cartes d'identité et tickets de rationnement. Pierre Chabrun, sous la direction de Counord est à la tête du groupe de Bazouges : il est composé entre autres de Paris[2], Marcel Saulais[3], et Charles Talvat[4].
Les Indépendants fusionnent avec le mouvement Libération-Nord[5].
L'activité clandestine du groupe consistait en la recherche de terrains d'atterrissage et de parachutage, de lieux où recevoir et cacher armes et munitions, en la préparation du transport de celles-ci. Le groupe cherche également à mettre en place une défense anti-chars.
Cinq sections sont créées avec pour responsables:
- André Counord, Robert Lemonnier et Ripoche pour Château-Gontier
- Camus pour Meslay
- Boursiol assurant les liaisons dans tout l'arrondissement.
- Adolphe Bouvet, chef du groupe de résistance du secteur de Saint-Sulpice (53)
Parachutages
Le , Étienne de Raulin et Claude de Baissac se réunissent chez Paul Janvier pour préparer des parachutages dans la région du sud-Mayenne. Le , Janvier reçoit la visite de Besnier (Hunault), de Craon et de son ami Camus, de Meslay-du-Maine, qui viennent organiser avec Claude de Baissac les parachutages dans la région de Meslay-du-Maine et de Château-Gontier.
Le , un parachutage est attendu à Saint-Charles-la-Forêt (avec pour code radio « Avez-vous le mal de mer », deux fois) avec les groupes de Meslay, Bouère, Château-Gontier, mais, se retrouvant pris entre deux colonnes allemandes, ils doivent se replier. L'ennemi fait un prisonnier et de nombreuses bicyclettes sont abandonnées. Début juillet, les groupes de Meslay et Bierné accompagnés par les chefs Ollivault de Bouère et Legrand de Parné doivent recevoir un parachutage. Au dernier moment ils s'aperçoivent qu'une rampe de lancement allemande est installée sur la commune du Bignon-du-Maine à 1 500 m du terrain prévu. Après avoir prévenu les avions par signaux le parachutage est annulé. Fin juillet, entre Laval et Sablé, un convoi allemand est attaqué par les groupes de Meslay et Bouère. Un camion est détruit, des Allemands sont brûlés, une grande partie de l'essence est récupérée[6].
Dans la nuit du 6 au , un parachutage d'armes a lieu avec succès entre Peuton et Loigné avec une équipe de 25 hommes recrutés par Adolphe Bouvet[7]. Les armes sont partagées le lendemain entre les différents groupes de résistance intérieure de la Mayenne.
Agrégation
Mautaint est le représentant du premier comité départemental de libération clandestin. Responsable de l'organisation militaire du sud de la Mayenne, il confie la mission d'implantation des groupes de Résistance à André Counord. À la suite de l'arrestation de Pierre Coste début , recherché par les Allemands, Mautaint part se cacher près de Couesmes-en-Froulay, tandis que sa femme et sa belle-sœur sont arrêtées et internées.
Counord devient chef des FFI de l'arrondissement[8], puis du département du réseau FFI (Forces françaises de l'intérieur) en 1944. Le groupe compte environ 600 hommes à la veille du débarquement de Normandie. Il agrège au cours de l'été 1944, peu à peu, avec des groupes Armée secrète, OCM et des groupes FTP, qui se retrouvent pour constituer des unités FFI.
Robert Dupérier est désigné par le gouvernement provisoire, comme préfet de la Mayenne[9], où il arrive clandestinement au début de , comme chargé de constituer un nouveau CDL[10].
Pourvu d'un certificat médical de complaisance, il circule librement sous son vrai nom, comme réfugié parisien en convalescence. D'abord accueilli à Château-Gontier dans des familles amies du Groupe de résistance de Château-Gontier, il s'installe en [11] à Loigné-sur-Mayenne[12]. Adolphe Bouvet, facteur et résistant de Saint-Sulpice, est son agent de liaison avec le futur CLD et les divers organismes de Résistance.
Chute d'une partie du réseau
Une vague d'arrestations dans le réseau est déclenchée à partir de fin [13]. Le , les Allemands arrêtent des résistants du groupe de Montigné dont certains ont eu des contacts avec le groupe de Saint-Sulpice[14]. C'est l’hécatombe pour une partie du Groupe de Résistance de Château-Gontier : l'agent de liaison Adolphe Bouvet est arrêté et emprisonné le en même temps que Gonnin. Les Allemands arrêtent ensuite Charles Talvat, son fils Louis Talvat, Jégou, Landelle et Constance Bouvet l'épouse d'Adolphe Bouvet[15]. Le , c'est le groupe de Bazouges qui est visé par les Allemands, dont Marcel Saulais[16]. Le , les Allemands exécutent trois personnes au moulin de Formusson[17] à Daon. Les sept résistant restants vont être exécutés par les SS dans la nuit du 5 au un jour avant la libération de la ville[18].
Libération du Sud-Mayenne
Le , le groupe de Cossé[19] participe à l'attaque d'un groupe de soldats allemand à la ferme de la Rousselière[20],[21].
Le , Mautaint établit la liaison avec l'armée américaine. Dans la nuit du au , accompagnés d'agents et de gendarmes, il attaque les troupes allemandes à la tête de 200 hommes et libère Château-Gontier[22]. Les Allemands se sont repliés sur Coudray où ils forment une poche de résistance forte de 2 000 hommes.
Membres Libération-Nord
- Bodin, responsable du groupe de la Chapelle-Craonnaise
- Boursiol
- Adolphe Bouvet[23], et son épouse[24]
- Pierre Chabrun[25]
- Camus
- Chantel
- André Counord, et son épouse
- Jean Delhommeau
- Folliot[26], responsable du groupe de Coudray
- Fournier, responsable du groupe de Chemazé
- Gonnin
- Guillaumeau
- Louis Hacques[27], responsable du groupe de Bazouges
- P. Hunault, responsable du groupe de Craon
- Jegou
- Landelle
- Legrand, responsable du groupe de Parné
- Robert Lemonnier
- Leroy
- Roger Louise, responsable du groupe de Cossé-le-Vivien
- Élisée Mautaint, et son épouse
- Monceau
- Monné
- Mordrais
- Naveau
- Jean Niobé, responsable du groupe de Craon
- Victor Ollivault[28], responsable du groupe de Bouère et Grez-en-Bouère
- Pander
- Paris
- Ripoche, de Ménil
- Marcel Saulais[29], de Bazouges
- Charles Talvat[30]
- Louis Talvat, fils du précédent
Membres FFI d'autres réseaux
- Paul Bigeon
- Pierre Granlin
- Victor Priou, responsable FFI du groupe de Peuton (janvier-septembre 1944)
- Jean Primet, responsable FTP du Groupe Loiron-La Gravelle
- Henri Rabeau, responsable FFI du groupe de Bazouges (juillet-septembre 1944)
Notes et références
- Directeur de l'école de Fromentières.
- Instituteur.
- Cultivateur à Bazouges.
- De Saint-Sulpice.
- C'est un mouvement d'inspiration à la fois syndicale et socialiste. Pour la Mayenne, il voit le jour à Laval, au printemps de 1943, à la suite d'une réunion clandestine à la Maison du Peuple, 14, rue Noémie-Hamard, où se retrouvent d'une part, venant de Paris, François Tanguy-Prigent et Pierre Neumeyer, d'autre part des Mayennais parmi lesquels Pierre Boursicot, Auguste Beuneux, Pierre Coste.
- Francis Robin, La Mayenne de 1940 à 1944, Occupation, Résistance, Libération, Courrier de La Mayenne, édition spéciale 40e anniversaire de la Libération, 1986
- Il y a Talvat père et fils, Jégou leur domestique, Mordrais, Gonnin, Landelle...
- Il est remplacé par Robert Lemonnier.
- Il devrait sa nomination à son ami Robert Lacoste qui l'a proposé à Michel Debré.
- Constitué comme un Groupe de Résistance : les personnalités qui ont promis leur concours ne se connaissent pas entre elles, et ne sont connues que du préfet Robert Dupérier et du docteur Paul Mer.
- À la suite des bombardements.
- Ferme de la Perraudière. Il attend là le jour où, de gré ou de force, il s’installera à la Préfecture. De cette retraite où il semble vivre en parisien replié ou en vacances, il dirige les opérations, parcourant le pays en bicyclette. Il a personnellement et soigneusement caché dans un arbre creux, la boîte de cigarettes anglaises contenant son arrêté de nomination, signé du Représentant qualifié du Gouvernement provisoire présidé par le général de Gaulle, ainsi que les documents secrets qui lui ont été confiés, les directives du Gouvernement provisoire de la République : quelques pages dactylographiées sur papier pelure... (Marc Vallée, Cinq années de vie et de guerre en pays mayennais).
- Provoquée soit par la mort de « l'espionne de Saint-Sulpice » le 28 juillet 1944 où les Allemands auraient trouvé sur elle la liste des résistants, soit par l'arrestation de deux résistants du groupe de Montigné à Laval qui aurait déclenché les arrestations.
- Adolphe Bouvet prévient à temps le 29 juillet au soir : Counord, chef des FFI de la Mayenne, localisé à Villiers-Charlemagne.
- Elle est relâchée le 4 août 1944. Ils sont conduits au collège universitaire de Château-Gontier, où ils sont emprisonnés et torturés
- Il est dénoncé comme ayant sur sa ferme un dépôt d'armes, il refuse de répondre à ses tortionnaires qui l'abattent. Son corps sera retrouvé en septembre 1945 dans une tranchée, au collège de Château-Gontier.
- Il sert au groupe de Résistance de Bierné, à transmettre les messages de la radio de Londres. C'est un point de rencontre pour les réfractaires au STO, et pour cacher des armes parachutées avant distribution.
- Sous le commandement de Roger Louise, dépendant du groupe de Léon Bodin. Le groupe de Cossé-le-Vivien a son camp dans la forêt de La Guerche-de-Bretagne, à la limite des deux départements.
- Située dans la commune de Cosmes.
- Pierre Granlin est blessé par balle. Il y a un mort : Paul Bigeon (1907-1944), chef de la gare de Cossé-le-Vivien, et membre du groupe local de résistance.
- Témoignage de Marie Granet.
- Né à Niafles en 1903, il est facteur, coiffeur, et cafetier. Il prend contact dès 1941, de façon individuelle, avec Counord. Il est l'un des premiers membres du groupe. Facteur, il noue de nombreuses relations avec discrétion. Il enrôler des hommes sûrs et participe à l'organisation du maillage du groupe de résistance. Il coordonne les réunions dans son café et agit comme agent de liaison. Il est l'organisateur et responsable du groupe de Saint-Sulpice. Il assure les relations avec le groupe de Montigné et reçoit à son domicile plusieurs membres de l’état-major FFI tels qu'André Counord, Étienne de Raulin et le général Allard Il s'occupe de l'équipe responsable du parachutage du 6 juillet 1944. Arrêté par les Allemands le 31 juillet 1944, il est emprisonné et torturé à la prison de Laval par la Gestapo. Il y décède le 1er août 1944 et est enterré à Saint Sulpice.
- Elle obtient après la guerre un emploi dans l'un des services parisiens des PTT.
- Né le 17 avril 1891 à Gennes-sur-Glaize, mort le 20 décembre 1960, il habite par la suite Bazouges et Château-Gontier. Capitaine de réserve pendant la Première Guerre mondiale, chevalier de la Légion d'honneur. Directeur de laiterie, il est fait prisonnier sur la ligne Maginot lors de la Bataille de France et envoyé dans l'Oflag XC de Lübeck, dont il est libéré en août 1941. Il travaille après la seconde guerre mondiale aux Fromageries Perrault.
- Cultivateur à la Gaignerie, ancien combattant et grand blessé de la Première Guerre mondiale.
- Il est représentant d'assurances. Son épouse est institutrice.
- Né à Bouère en 1920. Il devient en 1933, à l'âge de 13 ans, enfant de troupe près de Rouen. Engagé à 18 ans, il est sergent-chef lors de la bataille de France au 21e régiment d'infanterie coloniale et obtient la croix de guerre. Démobilisé, il reste deux ans en zone libre. À la suite de contacts avec d'anciens officiers de Château-Gontier, il forme son propre réseau à Bouère et Grez-en-Bouère, avec treize personnes. En août 1944, le groupe est à 30. Ils reçoivent des parachutages, cachent des armes. Entre mai et août 1944, ils sont chargés d'empêcher l'avancée allemande en préparation et ensuite du débarquement de Normandie. Il est tué le 6 août 1944 à Chemiré-sur-Sarthe, près de Saint-Denis-d'Anjou.
- Il est l'un des premiers membres du groupe. Il cache des armes après le parachutage du 6 juillet 1944. Il est arrêté le 2 août 1944 dans sa ferme par les SS. Il est torturé et exécuté.
- Né à Chemazé, cultivateur au Grand Pinson à Saint-Sulpice. Ancien combattant de la Première Guerre mondiale, il est membre du groupe de résistance de Saint-Sulpice.
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