Guillaume de La Marck
Guillaume de la Marck (? † exécuté en - Maastricht), également surnommé Sanglier des Ardennes ou Guillaume à la barbe, seigneur de Lumain et de Schleiden[1], est un des plus puissants seigneurs de la Principauté de Liège, fils de Jean, sire d'Arenberg et de Sedan, et d'Anne de Virnenbourg.
Pour les articles homonymes, voir de La Marck.
Ne doit pas être confondu avec Guillaume II de La Marck.
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Anna von Virneburg (d) |
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Johanna van Aarschot-Schoonhoven (d) (depuis ) |
Enfant |
Johan I von Arenberg Heer van Lummen (d) |
Présentation
Guillaume fut un aventurier, cadet de famille cherchant à se faire une place au soleil. Sans fréquenter les grandes cours de l'époque, il avait reçu, au château familial d'Arenberg, une éducation suffisante pour bien se conduire dans les sphères les plus raffinées.
Tout au long de sa vie, Guillaume de La Marck n'a cessé de susciter des troubles, d'ourdir des intrigues et de traiter secrètement avec la France.
Vers 1477, le prince-évêque de Liège Louis de Bourbon, qui espérait gagner son amitié et renforcer son autorité avec son aide, l'éleva au rang de grand mayeur et lui octroya l'imprenable forteresse de Franchimont, près de Theux. Il décida ensuite de le bannir pour sanctionner ses ambitions personnelles.
Guillaume de La Marck se réfugia en France, et fit entendre au roi Louis XI que s’il voulait lui donner un corps de troupes, il assurerait un passage libre aux Français par le pays de Liège, toutes les fois qu’ils voudraient entrer dans le Brabant. Louis accepta la proposition, et fournit une compagnie de cent lances (six cents hommes) et trente mille écus.
La Marck repassa en principauté de Liège avec une partie de sa troupe qui, pour se distinguer, portait un habit rouge avec une hure de sanglier brodée sur la manche. Il marcha sur Liège et y assassina le prince-évêque le ; il se rendit alors maître de presque tout le pays, mettant à feu et à sang tout ce qui refusait de se soumettre (le , il fit massacrer devant les portes du palais des Princes-évêques Quentin de Thuin et Jean I de Courtejoye d'Alleur, bourgmestres de la cité, mandatés pour entrer en pourparlers de paix).
Il se fit nommer mambour[4] de la Principauté et fit ensuite élire son fils Jean à l'épiscopat, le 14 septembre, alors que la majorité des membres du chapitre élisaient à Louvain Jean de Hornes, bientôt reconnu comme l'évêque légitime par le Pape et l'Empereur. Une guerre sanglante s'ensuivit entre Maximilien Ier du Saint-Empire, qui gouvernait les Pays-Bas, et le mambour de Liège qui bénéficiait du soutien de Louis XI.
Guillaume accepta finalement, le , de reconnaître Jean de Hornes. L'année suivante, il fut arrêté dans une embuscade et conduit à Maastricht où il fut décapité le .
Descendance
Marié en 1463 avec Jeanne d'Arschot, Dame de Schoonhoven († 1506) dont
- Jean, Seigneur de Lumain, marié en 1499 avec Marguerite de Runkel, grands-parents de Philippe, dont descendent les actuels ducs d'Arenberg ;
- Guillaume, chevalier, Seigneur d'Aigremont et, par son mariage avec Renée du Fou (veuve de Louis III de Rohan-Guéméné), sire de Montbazon, de Sainte-Maure et de Nouastre, décédé le , enterré dans l'église de Sainte-Maure, Chambellan du Roi ; il épouse Renée du Fou, d'où :
- Renée, mariée le avec Amé III de Sarrebruck-Commercy, Comte de Roucy et de Braine ; Anne, x Jean III de Rambures ; Françoise, x Joachim d'Hangest ;
- d'un deuxième mariage, après Renée du Fou, il a : Guillaume, sire d'Aigremont, père de Françoise de La Marck, femme de René de Villequier (arrière-petit-fils d'André de Villequier x Antoinette de Maignelais) et grand-mère maternelle d'Antoine, premier duc d'Aumont et comte de Châteauroux.
- Marguerite, mariée en 1483 à Lancelot de Barlaymont puis à Frédéric de Sombreffe ;
- Marie-Isabelle/Jeanne, mariée à Jean de Vaudémont, bâtard de Lorraine, fils d'Antoine ;
- Adolphe, marié en 1478 avec Marie-Madeleine de Hamal, sans postérité ;
- Apollonie, mariée en 1472 à Dietrich de Pallant.
Après sa mort
Sa mort ne suffit pas à apaiser les conflits puisque ses frères Everard et Robert poursuivirent la guerre contre Jean de Hornes et Maximilien de Habsbourg.
Pendant sept ans, une guerre civile désola le pays de Liège. Évrard IV de La Marck, frère de Guillaume, s'empara trois fois de Liège. Il ne se réconcilia avec Jean de Hornes qu'après que celui-ci eut, publiquement, demandé pardon pour le crime judiciaire de Maastricht (juillet 1492).
Cet acte fut en connexion directe avec les paix de Cadzand et de Senlis. En somme, Everard de La Marck et Jean de Hornes s'étaient moins combattus par antagonisme personnel qu'en qualité d'agents d'expansion, l'un de Charles VIII, l'autre de Maximilien d'Autriche.
Cette même année 1492, la France et le Saint-Empire, réconciliés, tombèrent d'accord pour respecter le principe de la neutralité liégeoise, tel qu'il avait été énoncé par la déclaration de 1478.
Dans les lettres et les arts
- Roman : dans son roman historique Quentin Durward (1823), Walter Scott se montre plus sévère que ne l'avait été Commynes envers La Marck. Il en fait un noir « méchant » pour contraster avec le « bon » évêque Louis de Bourbon, à l'égard duquel il se montre trop indulgent[5].
- Peinture : la scène du meurtre de l'évêque, telle que Scott la décrit, fournit à Delacroix le sujet de L'Assassinat de l'évêque de Liège (1829)[6].
- Cinéma : Les Aventures de Quentin Durward, film de Richard Thorpe (1955) où le Sanglier est joué par Duncan Lamont.
- Télévision : Quentin Durward, feuilleton franco-allemand dirigé par Jacques Sommet (1971) où Guillaume de La Marck est joué par Jean Nergal.
Notes et références
- Voir : Seigneurie de Schleiden (de)
- La bordure constitue une brisure, marque de branche cadette la famille comtale de La Marck voir : « Armorial Lalaing Folio F77v », sur www.heraldique-europeenne.org (consulté le )
- Étienne Pattou, « Maison de La Marck » [PDF], sur racineshistoire.free.fr (consulté le )
- En termes actuels, on pourrait dire qu'un mambour était à la fois un gestionnaire et un trésorier.
- Walter Scott, Quentin Durward, in Œuvres de Walter Scott, t. XV, Paris, Furne, Gosselin, Perrotin, 1835, p. 472, note 1.
- Laffont, Bompiani, Le Nouveau Dictionnaire des œuvres de tous les temps et de tous les pays, Bompiani, Laffont, 1994, t. V, p. 6142.
Voir aussi
Bibliographie
- Olivier de Trazegnies, Le Lis et le Sanglier. L'histoire fascinante du Sanglier des Ardennes, éditions de l'arbre, , 571 p. (ISBN 978-2-87462-009-6)
- Olivier Rogeau, « La véritable histoire du "Sanglier des Ardennes", ce barbu sanguinaire de la pire espèce », Le Vif/L'Express, (lire en ligne, consulté le )
Articles connexes
Liens externes
- Biographie de Guillaume de la Marck
- Olivier de Trazegnies, Le lis et le sanglier - Louis de Bourbon et Guillaume de La Marck (Le marquis Olivier de Trazegnies est né en 1943. Juriste, économiste et passionné d'histoire, il œuvre depuis vingt-cinq ans à la protection du Patrimoine au sein de plusieurs associations européennes. Il habite dans une des dernières forteresses du XIIIe siècle : le château de Corroy le Château. Son ouvrage, le premier du genre, a été, écrit en collaboration avec le prince d'Arenberg, descendant direct de Guillaume de La Marck.).
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