Roman historique
Un roman historique est une des formes variées du roman. Œuvre de fiction historique, elle prend pour toile de fond un épisode (parfois majeur) de l'Histoire, auquel elle mêle généralement des événements et des personnages réels et fictifs. Apparu à la fin du XVIIe siècle, avec comme principaux auteurs Madame de La Fayette et César Vichard de Saint-Réal, le roman historique est enraciné dans une réalité historique reconstruite avec plus ou moins de fidélité.
En 1898, Le Roman historique à l'époque romantique de Louis Maigron est la première étude portant sur ce genre littéraire. Il souligne l'apport décisif des romans historiques de Walter Scott dans l'élaboration du roman moderne. À sa suite, le célèbre essai de sociologie littéraire de Georg Lukács Le Roman historique.
L'exemple du roman antique ou à l'antique
Les pères fondateurs
Si le roman antique désigne souvent les œuvres romanesques effectivement écrites dans l'Antiquité : le Satyricon attribué à Pétrone, courtisan de Néron, et L'Âne d'or d'Apulée (également citoyen de l'Empire romain) en sont des exemples représentatifs parmi les romans antiques célèbres les mieux conservés. Le roman à l'antique désigne, quant à lui, une variété spécifique du roman historique. Il s'est épanoui après l'engouement pour le roman historique, originellement médiéval, promu au XIXe siècle par le romancier écossais Walter Scott.
Ceux appartenant à l'époque du Moyen Âge sont des adaptations libres de textes latins, par exemple, le Roman d'Alexandre d'Albéric de Pisançon vers 1110, remanié par Alexandre de Paris, entre autres, après 1180, en vers dodécasyllabiques également nommés alexandrins. En ce qui concerne les épopées, La Franciade instaure un lien généalogique entre Troie et la royauté franque. De même L'Astrée d'Honoré d'Urfé évoque une quête d'identité nationale. En 1809, Les Martyrs de Chateaubriand se déroule dans l'Antiquité romaine tout en traitant des débuts du christianisme. Par ailleurs, il peut être considéré comme le père du roman historique moderne en France.
Après une éclipse, le romantique roman antique refait surface chez des esthètes maniaques du style et du détail historique Les Derniers Jours de Pompéi du Britannique Edward Bulwer-Lytton (occultiste et auteur de science-fiction) décrit une ville décadente livrée à ses démons. En France, Théophile Gauthier le chantre de « l'art pour l'art » et également auteur de nouvelles se lance dans le roman antique. En 1838, Une nuit de Cléopâtre raconte l'histoire d'un amour entre Cléopâtre et Meïamoun. En 1852, dans Arria Marcella, un touriste anglais ressuscite la beauté de Pompéi ainsi que le conflit entre une belle païenne et son père. Enfin en 1858, Le Roman de la momie met en scène Ramsès et Moïse dans une Thèbes idyllique où Pharaon et Lord Evandale sont amoureux de la princesse Tahoser. En 1862, Salammbô de Gustave Flaubert oppose la puissante Carthage à des Barbares. L'auteur récoltera des critiques catastrophiques, le genre a semble-t-il lassé par ses excès. Ces deux derniers romans souscrivent avant tout à l'exercice du style descriptif, mêlant intimement prose et poésie, atteignant à une nouvelle forme de préciosité. En 1839, Alexandre Dumas se consacre dans Acté à l'histoire de la Grèce. L'héroïne, esclave et favorite du tyran Néron décide de lui rester fidèle après sa mort.
De 1849 à 1857, Eugène Sue, très engagé et habitué du roman historique, trace la lutte des opprimés dans Les Mystères du peuple, ou Histoire d'une famille de prolétaires à travers les âges. La bataille du peuple contre ses oppresseurs débute dans un premier volume intitulé La Faucille d'or. Eugène Sue y raconte la conquête des Celtes par les Romains. Cette saga monumentale, largement méconnue encore[1], dont les péripéties s'achèvent en 1851 avec l'échec de la Seconde République, sera censurée par le Second Empire.
Peut-on dire pour autant que Fabiola du cardinal Wiseman et Ben-Hur (1880) du général américain Lew Wallace, héros de la guerre de Sécession, relèvent du brûlot idéologique... Comme Quo vadis ? du Polonais Henryk Sienkiewicz (1896), ils exposent chacun, à travers les débuts du Christianisme et le choc des cultures et des classes, une conception (politique, religieuse, nationaliste...) du monde et de l'histoire conditionnée par son auteur. Les trois prouvent dans le même temps que le romantisme n'est pas mort car Ben-Hur (ainsi que Spartacus) est un héros romantique typique, faillible et tourmenté, et l'amour compliqué par la différence de religion est l'argument principal des deux autres romans. Quo vadis ? (expression latine qui signifie « où vas-tu ? » et empruntée à une parole des évangiles) vaudra à son auteur le prix Nobel de littérature. Le professeur d'histoire hambourgeois Felix Dahn (1834-1912) remporte un triomphe comparable avec Ein Kampf um Rom (Un combat pour Rome), situé à l'époque de Byzance et des Goths : les sept livres de la saga, malheureusement non traduite en français et pourtant rivale de l'œuvre de Karl May outre-Rhin, portent les noms de sept rois goths.
Le Français Jean Lombard, prolétaire, syndicaliste et « anarchisant » - et néanmoins esthète -, ne connaîtra pas un destin similaire. Il publie en 1888 L'Agonie sur le règne d'Héliogabale - préfacé par Octave Mirbeau lors de sa réédition en 1901 - et en 1890 Byzance qui se déroule au VIIIe siècle - préfacé par Paul Margueritte en 1901.
Un écho du présent ?
Une seconde éclipse semble marquer le genre au début du XXe siècle même si l'Antiquité demeure une référence obligée en art et dans l'ensemble de la culture occidentale (la mode selon Sonia Delaunay s'inspire de l'Égypte ancienne).
Durant la Belle Époque où Paris semble la capitale de la Grèce antique selon Frédéric Martinez, Prosper Castanier reprend le flambeau du « roman antique » : après La Vierge de Babylone (1898), il publie La Courtisane de Memphis (1900), L'Orgie romaine et La Fille de Crésus (1901), voire Le Lotus du Gange (1903) qui s'essaie à la biographie du fondateur du bouddhisme. Mais le genre a vécu ses plus belles heures ainsi que l'atteste un article de Martinez - Faux comme l'antique ou les ambiguïtés du néoclassicisme, 2008 - qui comporte le sous-titre « de Gustave Flaubert à Prosper Castanier : grandeur et décadence du roman antique » ; la fiction antique serait devenue (mais ce n'est pas nouveau, tant s'en faut) le refuge d'esthètes « navrés par le monde moderne » et a désormais aussi mauvaise presse que la peinture académique façon Gérôme, Cabanel ou Alma Tadema... Dans cet océan d'hommes, Berthe Jeanne Corinne Le Barillier (1868-1927) fait figure d'exception mais publie tout de même sous un pseudonyme masculin (Jean Bertheroy) Cléopâtre en 1891, Les Vierges de Syracuse en 1902 et La Danseuse de Pompéi en 1905. Ces romans sont pareillement tombés dans l'oubli. Gravida de Wilhelm Jensen (1903) ne doit son salut qu'à la première étude psychanalytique consacrée à un texte littéraire : Délire et Rêves dans la "Gravida" de Jensen (1907) rédigée par Freud en personne. Freud justement cite Ayesha, héroïne fantastique de Henry Rider Haggard, dans L'Interprétation des rêves : l'écrivain britannique raconte l'origine de celle-ci et (notamment) ses démêlés avec Nectanébo, pharaon d'Égypte, et Artaxerxès, l'empereur perse, dans La Fille de la Sagesse (1923), qui fait suite à Elle / She (1887) et au Retour d'Elle (1905).
Il faut attendre les difficiles années 1930 pour voir ressusciter le roman à l'antique. Encore Moi, Claude / I, Claudius du Britannique Robert Graves (1934) semble-t-il (comme les Mémoires d'Agrippine de Pierre Grimal) le résultat des recherches d'un grand latiniste appliqué au roman ou son délassement davantage que le reflet des préoccupations d'un homme de l'époque moderne. Il souligne l'ambiguïté fondamentale de la fiction historique, qui se creuse à mesure que l'on s'éloigne dans le temps et l'espace. Reprenant les intrigues classiques de la première famille impériale romaine, les Julio-Claudiens (racontées dès l'Antiquité par Tacite et Suétone), Graves laisse le lecteur libre de s'évader dans un autre monde ou de transposer le passé dans le présent. L'Égyptien Naguib Mahfouz quant à lui a mis toute sa jeune poésie au service du conte pharaonique La Malédiction de Râ (1939) qui se déroule sous le règne de Khéops. Et que dire du grand Thomas Mann qui s'attelle aux quatre tomes de Joseph et ses frères de 1933 à 1943...
Certains ouvrages sont plus explicites que d'autres. Ainsi le Spartacus d'Arthur Koestler (1938) est à comparer avec le Spartacus de Howard Fast (1951). Ainsi les héros de Sinouhé l'Égyptien du Finlandais Mika Waltari (1945, également auteur de L'Étrusque - roman initiatique dans le bassin méditerranéen, 1955 - et Les Amants de Byzance) et Barabbas du Suédois Pär Lagerkvist (1950, également auteur de La Sibylle qui se déroule au Ier siècle) sont-ils, contemporains d'un Pharaon ou de Jésus, avec leur savoir ou leur ignorance, confrontés à des problèmes ordinaires, « omnitemporels », leur destin extraordinaire conditionnant la fiction. L'Américain Thornton Wilder retrace la mort de Jules César, thème classique, dans Les Ides de Mars en 1948. À l'opposé l'un de l'autre semble-t-il, Aux confins de l'œcumène du Soviétique Ivan Efremov (1949) et les Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar (1951) ont en commun une quête de vérité, Efrémov construisant, à travers le récit d'une révolte d'esclaves en Égypte mille ans avant Jésus-Christ, un hymne à la liberté et à l'égalité des peuples, et Yourcenar, à travers les intimes pensées philosophiques et amoureuses de l'empereur romain, rappelant la méticulosité d'un Flaubert dans la reconstitution psychologique. En 1954, Richard Llewellyn publie Les Derniers Jours d'Herculanum/The Flame of Hercules, bien moins célèbre cependant que son chef-d'œuvre Qu'elle était verte ma vallée.
L'éclectisme de l'ère contemporaine
L'Affaire Caïus de l'Allemand Henry Winterfeld (1953), énigme policière dans la Rome antique, est un classique de la littérature destinée à un jeune public. Exotisme et familiarité rythment l'enquête d'un groupe d'écoliers dans la capitale impériale et païenne. Dans le même registre, Jean Séverin (qui s'intéressera ensuite à Vercingétorix, Vauban et Lady Hamilton) emmène ses lecteurs sous Le Soleil d'Olympie (1967) en pleins jeux où rivalisent Athéniens et Spartiates, que la trêve a interrompus dans leur guerre. Dans la veine "fantasy", le prestigieux académicien Maurice Druon publie en deux tomes (1963 et 1967) les Mémoires de Zeus, quelques années après un autre roman mythologique sur Alexandre le Grand (1958) - romans bien moins célèbres cependant que Les Rois maudits.
Le roman à l'antique connaît un nouvel avatar sous la plume d'Andrée Chedid avec Nefertiti et le Rêve d'Akhnaton : Les Mémoires d'un scribe (1974). Trois ans plus tard, La Dame du Nil, premier roman de Pauline Gedge (sur la pharaonne Hatchepsout et son frère exilé en Crète), remporte un grand succès. Dans la foulée sort Moi Zénobie, reine de Palmyre de Bernard Simiot (1978), autre hommage à une femme qui a marqué l'histoire ancienne - aspect plutôt délaissé jusqu'ici. Par la suite, Imhotep de Pierre Montlaur (1985) brode sur les amours du savant et premier ministre divinisé du pharaon Djoser. Le roman à l'antique est associé au roman sentimental dont le style a tendance (mais c'est une tendance générale) à s'appauvrir au lieu de s'épurer. Le genre paraît attirer moins les auteurs qui récoltent les lauriers de la critique - il y a des exceptions mais sont-elles justifiées...
Le Maître des steppes (1981) est le second livre de Daniel Kircher, qui marque le genre avec La Colère des dieux, qui se passe 1 500 ans avant Jésus-Christ en Crète, et Retour à Carthage - parmi d'autres. Néropolis (1984) constitue une splendide incursion de Hubert Monteilhet, auteur de policiers surtout, dans un roman à l'antique moderne et audacieux, qui revisite en quelque sorte Quo vadis ? en gommant son aspect saint-sulpicien, plus proche de Suétone que de Tacite. Le Royaume des Mécréants du Britannique Anthony Burgess, écrivain important (et prolifique) du XXe siècle, adopte un ton identique, iconoclaste et insolent ; comme deux de ses travaux antérieurs, le long poème narratif Moses (Moïse) et le roman Man of Nazareth, The Kingdom of the Wicked anticipait (voire préparait) un scénario, ici celui de la série A.D./Anno Domini. Dans les cas d'adaptations à l'écran, comme pour ce dernier, le roman est expurgé. Seule l'émergence de chaînes indépendantes et payantes (HBO en tête) pourrait permettre des adaptations fidèles mais l'expérience de la série Rome (trop chère) barre la voie. Dans la même veine réaliste, mais avec moins d'ampleur, Françoise Xénakis s'attaque à la plus célèbre reine d'Égypte avec Mouche-toi Cléopâtre. L'éternité ne concerne pas seulement une poignée de figures illustres mais également d'illustres anonymes : Les Murailles de feu de Steven Pressfield, salué par le New York Times, décrit autant son contexte que la bataille des Thermopyles et l'auteur, né à Trinité, est devenu citoyen d'honneur de la ville de Sparte.
Plus récemment l'Australienne Colleen McCullough s'est lancée dans la fresque monumentale Masters of Rome (depuis 1991) qui comprend sept volumes à ce jour, reprenant les turpitudes de la dynastie julio-claudienne. Et que dire de Christian Jacq dont « l'œuvre égyptienne » semble couvrir toute l'histoire des pharaons et de leurs dieux... L'Américaine Anne Rice, grand écrivain fantastique, a aussi, par le biais de ses vampires, visité les civilisations antiques, et l'auteur de science-fiction Robert Silverberg a revisité dans Gilgamesh, roi d'Ourouk (1984) l'illustre épopée sumérienne sous la forme des mémoires imaginaires du héros... En 2012, la poétesse et chanteuse Brigitte Fontaine s'essaie à son tour, à sa manière inimitable, au roman mythologique avec Les Charmeurs de pierres, fantaisie celtique et féerique. Pour ce qui regarde l'antiquité tardive et orientale, deux exemples : Michel de Grèce confesse l'impératrice Théodora de Byzance dans Le Palais des larmes (1988), et lorsqu'un Néerlandais, Robert van Gulik, se passionne pour la Chine, cela donne seize récits policiers débrouillés par le juge Ti au VIIe siècle – ici, Antiquité et Moyen Âge fluctuent...
Le roman à l'antique appartient plus souvent aujourd'hui au roman d'aventures (sentimentales aussi) et se montre moins proche de l'expérimentation et de la recherche esthétique d'une période qui semble révolue. La voie de l'engagement reste libre. La part de rigueur historique et de fantaisie reste à fixer. À quand un roman antique écrit par Umberto Eco ou Brett Easton Ellis. Exception dans ce concert commercial : Michel Tournier donne en 1980 Gaspard, Melchior et Balthazar, son quatrième roman, libre développement d'un - bref - épisode du Nouveau Testament, qui emmène le lecteur du Soudan à l'Inde, de l'Iran à Palmyre en passant par la Grèce et la Judée naturellement ; le roman sort dans une version destinée aux enfants trois ans plus tard sous le titre Les Rois mages (auxquels il adjoint un quatrième).
Walter Scott et une poignée de classiques du roman médiéval ou moyenâgeux (selon les romanciers et leurs acceptions)
L'Écossais Walter Scott devient illustre dans son pays grâce à Waverley (1814) et Rob Roy (1817) qui brodent sur les luttes des jacobites pour rétablir les Stuarts en Écosse après 1688. Lorsqu'il se lance dans le roman moyenâgeux, le triomphe de Ivanhoé (1819) et Quentin Durward (1823) lance une mode européenne[2] ; Scott devient un modèle romantique, partageant avec Ossian le charme des brumes nordiques : barde et château fort, chevalier et bandit constituent une mythologie qui survit dans l'histoire continentale et l'imaginaire populaire. Peut-on parler de roman médiéval ici alors que le vénéré auteur n'exclut pas les anachronismes. Le genre marque durablement la Grande-Bretagne puisque Robert Louis Stevenson s'illustre encore en 1888 dans La Flèche noire, roman d'aventures situées au XVe siècle pendant la guerre des Deux-Roses.
En 1831 Victor Hugo illustre dans Notre-Dame de Paris une typologie populaire (la gitane et l'orpheline Esméralda au côté du gentil monstre costaud Quasimodo : deux victimes, deux personnages de conte merveilleux) et la cathédrale, emblème de Paris, symbolise la continuité de l'histoire. Notre-Dame de Paris ne sera certes pas le Salammbô de Flaubert (le XVe siècle parisien éveille plus de sympathie que l'antiquité carthaginoise, et le style est plus alerte) mais le roman Les Misérables, plus proche du présent de l'auteur et de son public, l'éclipsera quelque peu.
Autre figure de l'histoire littéraire, adulé en Pologne comme Hugo en France, Henryk Sienkiewicz décrit en 1900 la résistance des Polonais face aux Teutons au XVe siècle, dans Les Chevaliers teutoniques (dont le deuxième volume s’intitule Les Remparts de Cracovie). « Joyeux clichés[3] », écrivent à leur propos Gérard Vindt et Nicole Giraud.
La Compagnie blanche d'Arthur Conan Doyle (1891) n'est pas l'unique incursion du créateur de Sherlock Holmes dans le roman historique. Il mêle « guerre de Cent Ans et humour anglais », plus proche de Don Quichotte (dont le fantôme hante depuis longtemps le roman de chevalerie moderne) que de Bayard. En 1930, Hermann Hesse publie une (longue) ode à la tolérance avec Narcisse et Goldmund qui décrit une relation intellectuelle et amoureuse entre deux moines.
Autre incontournable, Maurice Druon publie de 1955 à 1977 les sept volumes de sa saga Les Rois maudits qui s'attache à la fin des Capétiens et aux premiers rois Valois de France. Autre auteur somme, l'Italien Umberto Eco instille une intrigue criminelle dans une abbaye bénédictine : Le Nom de la rose (1980) remporte aussi un grand succès public et critique - et fera également l'objet d'une adaptation référence à l'écran. Les deux best sellers situent leur intrigue au XIVe siècle, époque appréhendée dans deux acceptions différentes. Eco publie aussi Baudolino en 2000, qui se déroule au XIIe siècle dans le Piémont italien. Ken Follett réitère leur exploit en 1989 en publiant Les Piliers de la Terre qui tourne autour de la construction d'une cathédrale dans l'Angleterre du XIIe siècle. Parmi les incursions des distingués historiens dans l'exercice risqué du roman, Montaillou, village occitan : De 1294 à 1324 d'Emmanuel Le Roy Ladurie[4].
Ces prestigieux exemples privilégient l'Europe et la fin du Moyen Âge. D'autres auteurs ont adopté des points de vue différents comme Amin Maalouf dans Samarcande (1988), biographie romancée du poète et savant Omar Khayyam au XIIe siècle, ou l'Italienne Gabriella Magrini qui brode sur la vie de la fameuse Murasaki Shikibu et le Japon des Xe et XIe siècles dans La Dame de Kyoto (1985).
De la Renaissance à l'empire de Napoléon
Des parrains prestigieux
Dès le début du XIXe siècle, le roman historique concernant cette période (selon un découpage forcément arbitraire) a les honneurs des plus grands : en Allemagne, Heinrich von Kleist, un des écrivains romantiques les plus importants, décrit dans Michael Kohlhaas (1810) son pays au temps de Martin Luther - avec un maquignon pour héros. En Italie, Alessandro Manzoni situe sa grande fresque Les Fiancés (1827) - roman nourri d'un véritable travail de recherche historique débuté en 1821 - en Lombardie en 1628-1630, sous la domination des Habsbourg d'Espagne : premier roman moderne italien, il est devenu le plus célèbre exemple de ce genre en langue italienne. En France, Cinq-Mars ou Une conjuration sous Louis XIII d'Alfred de Vigny (1826) et 1572, Chronique du temps de Charles IX de Prosper Mérimée (1829) sont également, du fait de leurs auteurs, au carrefour de la reconstitution, de l'exercice littéraire et des préoccupations contemporaines.
Arrive l'autre géant du roman historique (avec Walter Scott) : Alexandre Dumas signe une œuvre abondante qui couvre une grande partie de l'histoire de France : entre autres les règnes de Charles IX et Henri III dans La Reine Margot (1845), La Dame de Monsoreau (1846), Les Quarante-Cinq (1847) ; Les Trois Mousquetaires (1844), Le Comte de Moret, Vingt Ans après (1845) et Le Vicomte de Bragelonne (1848) se partagent entre l'Angleterre de Charles Ier et la France de Louis XIII. La Tulipe noire (1850) ressuscite les Pays-Bas en 1672.
Les bretteurs
Scott et Dumas ont lancé un genre durable et populaire : le roman de cape et d'épée. Amédée Achard apprécié par Arthur Rimbaud, Paul Féval avec le célèbre Le Bossu (1858), dont l'intrigue se déroule en 1699 et 1717, et même le mélancolique Le Capitaine Fracasse du parnassien Théophile Gautier (1863, ou les aventures d'un aristocrate ruiné déguisé en comédien sous le règne de Louis XIII), entre autres, pérennisent une mythologie héroïque et romantique. Plus tard, Le Mouron rouge (The Scarlet Pimpernel) dont la saga comprend neuf romans d'espionnage écrits par la baronne britannique Orczy publiés à partir de 1903 invente une société secrète, fondée en 1792 pour venir en aide aux victimes de la Terreur ; en France, outre l'illustre Ponson du Terrail, Michel Zévaco avec la série des Pardaillan qui débute en 1907 (et court du règne de Henri II à celui de Louis XIII) fut admiré par Sartre. Scaramouche de l'Italo-Anglais Rafael Sabatini, dont l'argument est proche du Capitaine Fracasse, est librement inspiré de la vie de Tiberio Fiorelli durant la Révolution française.
Révolution, amertume et frivolité en France
Aidé par ses nègres, Dumas aborde aussi le XVIIIe siècle à travers la Régence (dans Le Chevalier d'Harmental en 1842) et la Révolution dans : Joseph Balsamo (1846), Le Collier de la reine (1849), Ange Pitou (1851), La Comtesse de Charny (1853), Le Chevalier de Maison-Rouge (1845-1846, sur la Terreur), Les Blancs et les Bleus (1867, inspiré de Charles Nodier, sur la guerre civile), Les Compagnons de Jéhu (1856) qui traite de la Terreur blanche. La San Felice (1863) se déroule en Italie à l'époque de Bonaparte. Pourtant seul Le Comte de Monte-Cristo (1845-1846), roman moderne, peut rivaliser avec les Trois Mousquetaires dans l'œuvre de Dumas.
La Révolution avait auparavant inspiré Balzac pour Les Chouans en 1829 ; l'écrivain est féru de roman historique puisque, dans les Illusions perdues, Rubempré a écrit un roman intitulé L'Archer de Charles IX. En 1835 et 1839, c'est un roman historique, Mademoiselle de Maupin pour l'un, La Chartreuse de Parme pour l'autre, qui apporte la célébrité à Gautier et Stendhal ; les deux auteurs très différents (mais deux virtuoses du style) ont des approches opposées : Gautier mêle Shakespeare, le libertinage et la guerre dans un univers presque païen tandis que Stendhal porte sur un passé moins ancien un regard sombre et amer.
Les destins des peuples
Les écrivains des jeunes États-Unis d'Amérique du Nord offrent au genre deux classiques qui se rejoignent surtout par leur pessimisme : Fenimore Cooper, l'ancien marin, et Nathaniel Hawthorne, l'ancien employé des douanes, témoignent chacun du vécu de leur jeune pays, l'un célèbre la nature dans Le Dernier des Mohicans (1826), deuxième des cinq ouvrages qui forment le cycle Histoires de Bas-de-Cuir situé pendant la guerre de Sept Ans, au milieu du XVIIIe siècle, l'autre dresse un réquisitoire sévère contre la ville puritaine de Boston au XVIIe siècle dans La Lettre écarlate (1850).
Partout en Europe, la Révolution française (référence de toutes les résistances et les révolutions, de tous les excès aussi) et Napoléon (autre révolution, pour le meilleur et pour le pire) inspirent les grands auteurs qui analysent leur siècle agité à la lumière de ces deux bouleversements : Charles Dickens dans Le Conte de deux cités (1859) décrit Paris et Londres en 1793 ; Quatrevingt-treize (1874) justement, de Victor Hugo, et, reflet d'une autre culture nationaliste, Par le fer et par le feu, premier roman d'une trilogie écrite par Henryk Sienkiewicz dans les années 1884-1888, un des plus grands classiques polonais qui se déroule en Ukraine au XVIIe siècle, appartiennent à ce courant littéraire, entre épopée et chronique, aussi varié que ses chantres occasionnels ou répétés, de Guerre et Paix de Léon Tolstoï (1869, sur les campagnes napoléoniennes de 1805 et 1812) jusqu'au cycle napoléonien d'Arthur Conan Doyle - en 1892 La Grande Ombre, en 1896 Les Exploits du brigadier Gérard inspiré de la vie d'un général d'Empire, en 1897 L'Oncle Bernac / Un drame sous Napoléon 1er, en 1903 Les Aventures du brigadier Gérard. Le changement de siècle n'interrompt pas cette fascination puisque paraît en 1912 Les dieux ont soif, un des derniers romans d'Anatole France, dont l'intrigue se situe sous la Terreur - période qui a particulièrement marqué l'imaginaire des romanciers. Henry Rider Haggard, à contre-courant, publie en 1891 La Fille de Montézuma, mémoires imaginaires d'un vieux noble anglais écrites sur la demande d'Élisabeth Ire.
Humanismes
Au XXe siècle cependant, l'Europe semble privilégier la Renaissance et ses héritiers, dont peut-être les contradictions, entre échanges et conflits, entre savoir et obscurantisme, rappellent les difficultés du présent. Mais le degré d'implication politique de l'auteur dépend de son projet autant que de sa personnalité et n'influe pas sur la qualité. Entre hommage et irrévérence, Le Roman d'Henri IV de Heinrich Mann (1935-1938), le réaliste Le Tigre bleu d'Alfred Döblin (1938, sur les communautés indiennes créées par les Jésuites au Paraguay) et Plus ça change/La Mandragore de William Somerset Maugham (1946, comédie qui a pour héros Machiavel) visitent l'histoire du continent et ses colonies. L'Œuvre au noir de Marguerite Yourcenar (1968), Une rencontre en Westphalie (Das Treffen in Telgte) de Günter Grass (1981, qui imagine une rencontre entre des hommes de lettres, pour la plupart réels, venus de toute l'Allemagne en 1647, à la fin de la guerre de Trente Ans), Léon l'Africain du Franco-Libanais Amin Maalouf (1986, biographie romancée de Hassan el-Wazzan, commerçant, diplomate et écrivain arabo-andalou) œuvrent pour la conciliation. Le troisième reçoit le prix de l’Amitié franco-arabe. Dans le mélancolique Capitaine Alatriste (1996) de l'Espagnol Arturo Pérez-Reverte, ce sont les guerres entre l'Espagne et les Pays-Bas qui sont évoquées. Dans un registre plus intimiste, La Jeune Fille à la perle de Tracy Chevalier (1999) s'inspire du tableau de Vermeer pour inventer une identité à son modèle, sur fond de rivalités sociales et religieuses.
La même volonté de conciliation anime Le Juif Süss (1925) de Lion Feuchtwanger dont le héros évolue à la cour de Wurtemberg au XVIIIe siècle. Feuchtwanger est également auteur de Le Roman de Goya (1951) qui peint l'Espagne de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle. Plus tard, John Steinbeck choisira pour son premier roman, La coupe d'or (1929), de s'inspirer des aventures du flibustier Henry Morgan. En Italie, de nouveaux esthètes s'intéressent au XVIIIe siècle : Leonardo Sciascia dans Le Conseil d'Égypte en 1963 (qui expose une imposture historique montée à Palerme), et Italo Calvino dans Le Baron perché - qui a autant à voir avec le conte philosophique qu'avec le roman. Les Tambours de la pluie d'Ismail Kadare, publié en albanais en 1970 sous le titre Kështjella (La Citadelle) raconte le siège d’une citadelle albanaise par les Turcs au XVe siècle ; Umberto Eco situe L'Île du jour d'avant (L'isola del giorno prima) paru en 1994 au XVIIe siècle en plein océan Pacifique ; Gabriel García Márquez en 1989 conte les derniers jours de Simón Bolívar dans Le Général dans son labyrinthe. Marquez, Kadaré et Eco : trois humanistes contemporains.
Moderne et populaire
Le roman historique qui traite des anciens régimes continue d'attirer les foules, notamment par le biais du roman dit sentimental, souvent érotique et très documenté. Ambre de Kathleen Winsor, paru avec succès en 1944 aux États-Unis et en 1946 en France, trace le portrait sans concession, sous le règne de Charles II, d'une aventurière, petite sœur de Moll Flanders. En France, la série érotico-comique de Caroline chérie, signée par Cecil Saint-Laurent de 1947 à 1951, qui se déroule sous la Révolution, puis la saga des Angélique, marquise des anges d'Anne Golon (treize volumes de 1957 à 1985, du Poitou à Québec en passant par Versailles et le harem d'Ismaïl ben Chérif, sultan du Maroc), ou encore les séries de Juliette Benzoni (Le Gerfaut, 1976-1981, par exemple) explorent la voie d'un romantisme tour à tour fantaisiste et réaliste, cynique ou idéaliste. L'Allée du roi de Françoise Chandernagor (1981) relève de la tradition des mémoires imaginaires, choisissant pour héroïne la plus mystérieuse favorite de Louis XIV (avec Angélique) : Madame de Maintenon. Winsor, Golon, Chandernagor composent toutes des hymnes à la féminité, une féminité forte, complexe et complète, ainsi que Annie Krieger-Krynicki, auteur de Zébunissa, une princesse prisonnière à la cour du Grand Moghol (1990), cour située en Inde et contemporaine de celle de Louis XIV.
Les hommes n'abandonnent pas pour autant le roman historique de l'Ancien Régime. Ces messieurs de Saint-Malo de Bernard Simiot gagne un Prix de l'Académie française en 1983, et Les Colonnes du ciel de Bernard Clavel, cinq tomes consacrés au XVIIe siècle (de la Franche-Comté au Nouveau Monde) de 1976 à 1981, est un des classiques de l'auteur ; Fortune de France de Robert Merle publié de 1977 à 2003 couvre les guerres de religion de 1547 à 1661, tous portraits de classes qui s'enrichissent ou fuient la misère et l'oppression, photographies d'une époque et de lieux, hymnes à l'audace (réussite ou survie) toujours. Michel de Grèce prend la plume pour écrire les mémoires d'Aimée Dubuc de Riverie, cousine de la future impératrice Joséphine, née à la Martinique à la fin du XVIIIe siècle, capturée par les pirates barbaresques à l'âge de quinze ans et offerte par le dey d'Alger au sultan de Constantinople - La Nuit du sérail (1984)[5].
Le roman historique est aussi ancien que l'écriture puisque les hommes ont commencé par écrire leurs souvenirs : catastrophes naturelles (Noé), guerres (Troie), rois mythiques (Gilgamesh)... La réécriture du passé et sa relecture demeurent une des passions principales de l'homme. Aucune liste ne saurait résumer le roman historique. Tous les passionnés ont des auteurs et des titres à ajouter, des noms importants oubliés. Ainsi le public peut toujours découvrir du neuf ou de l'ancien. Ainsi peut-on mentionner en dernier recours les romans souvent provocateurs de Gary Jennings, qui s'attaque aux Aztèques, à Marco Polo, à un Ostrogoth hermaphrodite traversant l'Empire romain moribond (Thorn le prédateur et Théodoric le Grand, traduits en français en 2011, qui suscitent une critique acerbe[6]). Jennings s'inscrit dans une spectaculaire tradition baroque, où le sexe et la violence sont soigneusement exploités, et récolte des admirateurs toujours renouvelés.
Le roman historique ne concernant pas forcément des figures de notables ou de héros, Michel Folco publie en 1991 son premier roman : Dieu et nous seuls pouvons, qui mêle sordide (l'histoire d'une famille fictive de bourreaux dans l'Aveyron, à partir du XVIIe siècle, que l'auteur poursuit dans ses livres suivants) et humour. À la même époque, Ken Follett s'intéresse à la construction d'une cathédrale dans l'Angleterre du XVIIe siècle dans Les Piliers de la Terre (1989) qui remporte un triomphe. Dans un souci permanent d'explorer le lointain, l'Américaine Jean M. Auel fait paraître en 2011 le dernier tome de sa saga préhistorique Les Enfants de la Terre commencée en 1980, au succès phénoménal.
La veine criminelle
La veine policière est très importante dans le roman historique (le contraire est également vrai) et nourrit toutes les époques et les civilisations - ou peu s'en faut (voir roman policier historique).
L'histoire regorge de figures illustres, détournables à loisir, et le roman prête à autant de détournements. Margaret Doody utilise ainsi Aristote, figure tutélaire de la pensée méditerranéenne, dans huit romans d'enquête de 1978 à 2010, et L'Évangile selon Pilate de Éric-Emmanuel Schmitt, qui transforme le célèbre préfet romain en détective, reçoit le Grand Prix des lectrices de Elle 2001 ; Giulio Leoni choisit pour personnage principal le grand auteur Dante dans quatre romans de 2000 à 2007, tandis que Deryn Lake met à l'honneur l'apothicaire John Rawlings et le XVIIIe siècle britannique depuis 1994 ; autre exemple : Beau Brummel est le protagoniste de deux romans, La Mort sur un plateau d'argent et La Tabatière empoisonnée, en 2005 et 2006. L'ère moderne inspire autant les écrivains : ainsi Stephanie Barron prend-elle pour enquêtrice la romancière Jane Austen dans une série d'aventures, et Caleb Carr, en 1995, frappe un grand coup lorsque sort son roman L'Aliéniste, dans lequel le jeune Theodore Roosevelt utilise toutes les ressources de la jeune science policière.
Le rayon des héros que l'histoire officielle ignore est aussi riche : la saga de Cadfael, moine bénédictin gallois et ancien croisé, mais aussi médecin et redoutable limier, comprend vingt romans et trois nouvelles écrits par la Britannique Ellis Peters (Edith Pargeter) à partir des années 1970. Danila Comastri-Montanari publie les enquêtes du sénateur Publius Aurelius Statius, qui se déroulent au Ier siècle, et Cristina Rodríguez celles du prétorien Kaeso (Les Mystères de Pompéi) depuis 2008 ; Sharan Newman situe son héroïne, la novice Catherine Le Vendeur, dans la France du Moyen Âge.
Bien sûr, les héros inventés de toutes pièces ont toujours la possibilité de rencontrer les grands personnages de l'histoire (Nicolas Le Floch est souvent admis auprès du roi), voire d'influer sur celle-ci (Le Complot Tibère de Pierre-Edouard Besse paru en 2007).
Notes et références
- http://eugene.sue.free.fr/
- Vindt et Giraud 1991, p. 39.
- Vindt et Giraud 1991, p. 46.
- « 10 ROMANS HISTORIQUES POUR VOYAGER DANS LE TEMPS », sur Des livres pour changer de vie, (consulté le ).
- Vindt et Giraud 1991.
- Julie Malaure, « Mémoires d'un hermaphrodite, par Gary Jennings », sur lepoint.fr, (consulté le ).
Bibliographie
Ouvrages
- Claudie Bernard, Le passé recomposé : le roman historique français du XIXe siècle, Paris, Hachette supérieur, coll. « Hachette université. Recherches littéraires », , 320 p. (ISBN 2-01-144975-8, présentation en ligne), [présentation en ligne].
- Isabelle Durand-Le Guern (préf. Gwenhaël Ponnau), Le Moyen Âge des romantiques, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Interférences », , 314 p. (ISBN 2-86847-559-0, présentation en ligne, lire en ligne), « Moyen Âge et roman historique », p. 105-138.
- Isabelle Durand-Le Guern, Le Roman historique, Paris, Armand Colin, coll. « 128. Série lettres », , 127 p. (ISBN 978-2-200-34715-4, présentation en ligne).
- Gérard Gengembre, Le Roman historique, Paris, Klincksieck, coll. « 50 questions » (no 27), , 159 p. (ISBN 2-252-03558-7).
- Brigitte Krulic, Fascination du roman historique : intrigues, héros et femmes fatales, Paris, Autrement, coll. « Passions complices », , 243 p. (ISBN 978-2-7467-0984-3).
- Georg Lukács (trad. de l'allemand par Robert Sailley, préf. Claude-Edmonde Magny), Le Roman historique [« Der historische Roman »], Paris, Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot » (no 388), (1re éd. 1965, Payot), 410 p. (ISBN 2-228-89344-7, présentation en ligne).
- Louis Maigron, Le Roman historique à l’époque romantique : essai sur l'influence de Walter Scott, Paris, Hachette, , XVI-443 p. Réédition : Louis Maigron, Le Roman historique à l’époque romantique : essai sur l'influence de Walter Scott, Paris, Librairie ancienne Honoré Champion, , VII-247 p. (lire en ligne).
- Dominique Peyrache-Leborgne (dir.) et Daniel Couégnas (dir.), Le Roman historique : récit et histoire, Nantes, Pleins Feux, coll. « Horizons comparatistes », , 358 p. (ISBN 2-912567-30-0).
- Dominique Peyrache-Leborgne (dir.) et André Peyronie (dir.), Le Romanesque et l'historique : marge et écriture, Nantes, Éditions Cécile Defaut, coll. « Horizons comparatistes », , 445 p. (ISBN 978-2-35018-024-3, présentation en ligne).
- Gianfranco Rubino (dir.) et Dominique Viart (dir.), Le roman français contemporain face à l'histoire : thèmes et formes, Macerata, Quodlibet, coll. « Quodlibet studio. Lettere. Ultracontemporanea », , 528 p. (ISBN 978-88-7462-690-8, lire en ligne).
- Gérard Vindt et Nicole Giraud, Les grands romans historiques : l'histoire à travers les romans, Paris, Bordas, coll. « Les compacts » (no 27), , 256 p. (ISBN 2-04-019552-1).
Articles
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- Marie-José Hanai, « Une frontière épistémologique : roman historique ou livre d'histoire ? », América. Cahiers du CRICCAL, Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle, no 13 « Les frontières culturelles en Amérique latine », , p. 213-226 (lire en ligne).
- Isabelle Hautbout, « Une légitimation critique du roman historique : l'exemple de Cinq-Mars », Romantisme, Paris, Armand Colin, no 152, , p. 131-142 (ISBN 978-2-20092-734-9, ISSN 0048-8593, DOI 10.3917/rom.152.0131, lire en ligne).
- Isabelle Hautbout, « Émergence du document dans le roman historique », Revue d'histoire littéraire de la France, Paris, Presses universitaires de France, no 4 (116e année), , p. 817-828 (ISBN 978-2-13073-419-2, ISSN 0035-2411, DOI 10.3917/rhlf.164.0817).
- Amadeo López, « Histoire et roman historique », América. Cahiers du CRICCAL, Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle, no 14 « Histoire et imaginaire dans le roman latino-américain contemporain », , p. 41-61 (lire en ligne).
Articles connexes
Liens externes
- B. Gaston-Lagorre, Le Roman historique, Centre départemental de documentation pédagogique.
- (en) Sélection de romans historiques classés par ère historique et auteur.
- (fr) Présentations de romans historiques par grandes périodes historiques.
- (fr) Recensement de romans historiques par grandes périodes historiques
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