Guiraude de Lavaur

Guiraude de Lavaur, dite aussi Guiraude de Laurac ou Dame Guiraude ( ? - ) est l'une des figures emblématiques de la résistance à la croisade des Albigeois et des victimes de cette dernière. Guiraude (ou Géralde) de Lavaur est, à bien d'autres titres encore, l'un des personnages les plus représentatifs de l'aristocratie languedocienne du début du XIIIe siècle.

Guiraude de Lavaur
Biographie
Décès
Nom dans la langue maternelle
Guirauda de Laurac
Activité
Fratrie
Statut
Noble (d)

Biographie

Fille d'Ugo Escafre de Roquefort et de Blanche de Laurac[1], elle est issue de deux lignages détenant les importantes seigneuries de Laurac et Montréal. Elle est mariée à Guilhem-Peyre de Brens, seigneur de Lavaur.

Guiraude évolue dans un milieu favorable au catharisme. Ainsi ses sœurs sont toutes liées à la religion des "bons hommes" : Esclarmonde de Roquefort est mariée au baron de Niort, dont la famille est acquise à la cause, Navarre de Roquefort est l'épouse d'un seigneur du pays biterrois, Étienne de Servian, qui mourra dans les geôles de Simon de Montfort pour s'être révolté contre lui, quant à Mabelia de Roquefort, elle a été ordonnée parfaite[2]. Elles ont par ailleurs pour frère Aimery de Roquefort, seigneur de Montréal[3].

Ce dernier se soumet une première fois à Simon de Montfort après le siège de Carcassonne, mais entre en dissidence à l'automne 1209. Après le siège de Minerve, il livre ses seigneuries et prête hommage au nouveau maître de la région. Toutefois, jugeant que ce dernier ne lui a pas confié des domaines suffisant à compenser la perte de sa terre ancestrale, il change encore de camp et participe, au printemps 1211, à la défense de Lavaur, dont Guiraude est la châtelaine (elle semble à cette époque veuve de Guilhem-Peyre).

Supplice

Le , jour de la Sainte-Croix, la ville tombe. Guiraude, présentée comme l'incarnation même de l'hospitalité courtoise par La Chanson de la Croisade, subit un supplice horrible, pour avoir résisté aux Croisés :

Estiers dama Girauda qu'an en un potz gitat,
De peiras la cubriron ; don fo dols e pecatz,
Que ja nulhs hom del segle, so sapchatz de vertatz,
No partira de leis entro agues manjat.

En outre dame Guiraude ils ont en un puits jetée,
De pierres la couvrirent ; dont fut dol et péché,
Car nul homme au monde, pour vrai le sachez,
Ne se sépara d'elle, sans qu'il eut mangé.

Ainsi, Guiraude aurait été jetée poignets liés au fond d'un puits avant d'être lapidée. Le site du supposé supplice se trouve aujourd'hui à l'Esplanade du Plô (site exact de l'ancien castrum), où une stèle commémorative lui est dédiée, ainsi qu'aux victimes du siège de Lavaur (400 hérétiques ont été conduits au bûcher, quatre-vingts chevaliers, dont son frère Aymeri de Montréal, ont été pendus). Sur la stèle figure la colombe cathare, allégorie de la paix. En outre, des rues ou restaurants vauréens portent le nom de Guiraude, Dame Guiraude, ou bien encore Guiraude de Laurac (c'est le cas de la médiathèque).

Références

  1. Gwendoline Hancke, L'hérésie en héritage. Familles de la noblesse occitane dans l'histoire, du XIIe au début du XIVe siècle : un destin commun, La Louve, , 445 p. (ISBN 978-2-916-48808-0)
  2. Monique Bourin, En Languedoc au XIIIe siècle. Le temps du sac de Béziers, Presses universitaires de Perpignan, (ISBN 978-2-354-12416-8)
  3. Pierre Clément (dir.), Roquefort de la Montagne Noire, Nouvelles éditions Loubatières (2009)

Bibliographie

  • Les Tarnais, dictionnaire biographique, FSIT, 1996, p. 162
  • Contes et légendes du Tarn, O. de Robert, 2009
  • Le château du Plô, Ch. COLIN, Imprimerie Bonnafous, Lavaur, 1924
  • La chanson de la Croisade, la prise de Lavaur (1211)
  • Sous le nom de Dame Geralda, sa vie est évoquée longuement dans le roman La passion cathare de Michel Peyramaure.
  • Roquefort de la Montagne Noire, Pierre Clément, dir., Nouvelles éditions Loubatières, 2009

Articles connexes

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